Skip to content

Mélenchon, Guignol et les autres

Par

Publié le

23 octobre 2018

Partage

@DR

[vc_row][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1540299448956{margin-right: 25px !important;margin-left: 25px !important;}”]

Quel mois d’octobre politico-médiatique, où le grotesque l’a disputé au scandaleux ; comme si la France était enfin entrée dans une nouvelle ère, ouvertement spectaculaire, exhibitionniste et indécente.

 

À travers les exemples de Cyril Hanouna, capable de trancher en moins de 10 minutes des débats tels que le port de la burka ou l’euthanasie, de Marc-Olivier Fogiel, moraliste ayant commandé illégalement pour une somme astronomique sa descendance à l’étranger grâce à l’outil de la gestation pour autrui, ou de Jean-Luc Mélenchon, en roue libre et de plus en plus gênant pour ses équipes, c’est l’époque qui se dévoile sans fard, telle qu’elle est : agitée.

Sans toutes ces distractions, nous aurions parlé du remaniement ministériel, aussi réduit que révélateur d’un Emmanuel Macron asphyxié par sa majorité, contraint de nommer Christophe Castaner au plus important ministère d’Etat de notre République. Vrp dans l’âme, le Haut-Provençal s’occupera des élections, sorte de premier militant de France pour Jupiter, pendant que Laurent Nunez se chargera des vraies questions techniques. Une nomination choquante, montrant à quel point le Président semble ne pas avoir entendu le discours de départ de Gérard Collomb. La sécurité ? Les enjeux migratoires ? L’islamisme ?

L’étrange amateurisme de l’Elysée et de la majorité se montre désormais au grand jour

Aucun de ces sujets n’intéresse vraiment la macronie – de moins en moins – triomphante. Ah si, mea culpa, le député de la 10éme circonscription du Val d’Oise venu du Parti socialiste, de son nom Aurélien Taché, a déposé un amendement permettant d’obtenir un crédit d’impôts en cas d’accueil d’un « migrant ». Evidemment, l’amendement avait été voté en première lecture, avant que Gilles Legendre, chef de file du groupe La République En Marche, ne l’exclut pour de mauvaises raisons du projet de Loi de finances, démontrant une nouvelle fois l’étrangeté idéologique de la majorité présidentielle. Dans le même temps, car c’est ainsi que les choses fonctionnent désormais, le Projet de Loi de Finances sur la Sécurité Sociale propose de supprimer les exonérations d’impôts pour les travailleurs temporaires, ce qui pourrait conduire à la faillite plusieurs exploitations agricoles, tant dans le domaine viticole que la fruticulture.

 

Lire aussi : Julien Dray – Entretien exclusif

 

Du reste, l’étrange amateurisme de l’Elysée et de la majorité se montre désormais au grand jour. L’allocution présidentielle était aussi mauvaise sur le fond, traversée par les obsessions d’Emmanuel Macron, mêlant la « lèpre populiste » à la geste « progressiste » en forme de parodie d’un discours de tycoon de série télé tournée à la Silicon Valley, que sur la forme – c’est plus étonnant -. Funèbre, l’intervention d’Emmanuel Macron sonnait faux. Un peu plus et il se lançait dans un monologue sur la glottophobie de Jean-Luc Mélenchon, une des personnalités qu’il a dans le collimateur. Enfin, oui et non. Car, Jean-Luc Mélenchon ne serait-il pas le premier idiot utile du paysage politique français – ce qui, pour un marxiste, ne manquerait pas de saveur – ? Par sa démesure, son manque de contrôle de soi, sa grossièreté, son arrogance et son agressivité, le lider minimo réussit à tous les coups à se tirer une balle dans le pied. D’aucuns apprécient le style, soit qu’ils soient de droite et trouvent amusant le bateleur d’estrade, soit qu’ils soient de son camp, mais l’effet Mélenchon ne saurait être durable. Il en arrive même à gêner ses lieutenants. « Ne me touchez pas. Ma personne est sacrée », osait ainsi t-il face aux policiers et gendarmes venus perquisitionner les locaux de La France Insoumise

 

Lire aussi :Les garde-rouges de l’oligarchie

 

Quand il demande de manière grandiloquente l’appui des « républicains » dans son combat pour la liberté politique, Jean-Luc Mélenchon aurait-il des trous de mémoire ? Depuis des années, le Marseillais de Paris n’a de cesse de taper sur ses adversaires qui ont eu le mauvais goût de se trouver dans les mailles du gouvernement des juges. En mars 2017, par exemple, il écrivait : « Ils ont bonne mine les défenseurs de l’ordre et de la justice ! Fillon n’écoute rien et Le Pen refuse d’aller aux convocations ! » Si les affaires des « assistants parlementaires européens » ne sont que de l’écume, à l’origine simple prétexte pour chatouiller le Front National qui s’est étendu au MoDem et à La France Insoumise pour faire bonne mesure, le financement de la campagne présidentielle est une toute autre histoire.

À bâbord comme à tribord, on sait se « servir » bien mieux qu’on ne sert les Français

Deux signalements à la justice ont été déposés concernant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Le premier émanait du président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), l’autre, de la cellule française de renseignement financier Tracfin. Dans l’œil du cyclone, la société Mediascope créée par Sophia Chikirou, très proche de Jean-Luc Mélenchon. À bâbord comme à tribord, on sait se « servir » bien mieux qu’on ne sert les Français. Et puis, on se connaît de longue date, on a parfois trainé ses guêtres dans les mêmes établissements scolaires. En témoigne la charge de Juan Branco, l’avocat de Jean-Luc Mélenchon, contre le nouveau plus jeune secrétaire d’Etat de la Vème République, Gabriel Attal, soupçonné d’avoir été nommé en raison de sa relation amoureuse avec Stéphane Séjourné, le conseiller politique d’Emmanuel Macron, plutôt que pour son niveau de compétences.

 

Lire aussi :Tatiana Ventôse en exclusivité

 

Bien sûr, Juan Branco a été immédiatement pris pour cible. Quelle horreur que de subodorer qu’un si brillant jeune homme ait pu accéder à un secrétariat d’Etat grâce à son entregent dans la République du mérite d’Emmanuel Macron ! Impensable, voyons. Pendant que tout ce petit monde se défie sur les plateaux de télévision, des professeurs sont filmés en train d’être braqués dans leurs salles de classe et des agressions ultra-violentes ont lieu tous les jours (nous le savons d’autant mieux qu’elles sont désormais diffusées sur les réseaux sociaux). Au mieux, ces problèmes animeront leurs discussions dans les dîners en ville. Nous le savons tous : ils s’en moquent, ils auront leur canot de sauvetage quand le Titanic France coulera. Peut-être auraient-ils d’ailleurs tort d’en faire cas, puisque les Français sont hypnotisés par leurs gesticulations…

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest