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Morts des dealers de Saint-Ouen : un écosystème mafieux en Seine-Saint-Denis

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Publié le

21 septembre 2020

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Dans la nuit du 14 au 15 septembre, deux jeunes hommes ont été assassinés à Saint-Ouen, ville de Seine-Saint-Denis. Un d’entre eux était à peine sorti de l’enfance, il se prénommait Tidiane Bagayaoko et était âgé d’à peine 17 ans. L’autre personne ciblée dans cet assassinat s’appelait… Sofiane Mjaiber. Sous contrôle judiciaire pour une tentative d’homicide volontaire en 2017, il était surtout connu pour son militantisme associatif et sa proximité avec l’ancien maire PCF de la ville.
metro-saint-ouen

La série Engrenages diffusée depuis huit saisons sur Canal + n’est pas une fiction. Les liens unissant la voyoucratie de la banlieue parisienne – sortie de l’âge de l’enfance de l’art et désormais organisée en clans mafieux – et les pouvoirs politiques et économiques ont toujours suscité l’interrogation. Bien évidemment, de pareils soupçons sont extrêmement difficiles à prouver et plus encore à révéler. Il a toujours été dangereux de s’attaquer aux profitables entreprises commerciales occultes des criminels capables de prendre le risque d’éliminer physiquement leurs ennemis.

Qui pourra toutefois croire que le marché de la drogue francilienne, pesant plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel, ne profite qu’à quelques lycéens amateurs de rap et s’exprimant en argot ? Le gâteau est bien trop gros pour ne pas attirer les convoitises et être réinjecté dans l’économie légale, sur le principe bien connu du blanchiment d’argent via la création de restaurants, bars à chicha, projets immobiliers et autres garages automobiles.

Longtemps, l’association SOS Racisme fut ainsi suspectée d’alimenter sa caisse noire de manière douteuse, ce qui conduira en 2009 au placement en garde à vue de nombreux cadres par la brigade financière dans le cadre d’une enquête sur des mouvements de fonds suspects. En 2015, le président de SOS Racisme 80 était condamné à six mois de prison ferme pour escroquerie aux subventions. La droite n’est d’ailleurs pas en reste.

Du reste, la mairie employait aussi Lynda Benakouche, ex-épouse de Jean-Christophe Soumbou du « gang des barbares » responsable de la mort – après plusieurs séances de torture – d’Ilan Halimi

Un homme aussi connu que Serge Dassault aurait entretenu des relations troubles avec les dealers des Tarterêts à Corbeil-Essonnes, souvent eux-mêmes cachés sous le masque de « militants associatifs » et principaux interlocuteurs de l’exécutif municipal. Le père des rappeurs de PNL, l’ancien braqueur d’origine pied-noir et corse René Andrieu, a voulu révéler la combine en diffusant plusieurs vidéos dans lesquelles on peut l’entendre demander à l’industriel de lui donner « ce qu’il lui devait » après avoir vécu en exil protégé en Corrèze, chez Jacques Chirac et François Hollande. Quelques mois plus tard, monsieur Andrieu était visé dans une tentative d’exécution par balles…

À Bobigny, mairie longtemps dirigée par le centriste Stéphane de Paoli, proche de Jean-Christophe Lagarde, un personnage comme Kianoush Moghadam avait été engagé en tant que directeur du développement territorial de la ville pour la modique somme de 5.650 euros par mois. Il avait été accusé par une autre élue, appelée Sabrina Saïdi, de violences en réunion… Du reste, la mairie employait aussi Lynda Benakouche, ex-épouse de Jean-Christophe Soumbou du « gang des barbares » responsable de la mort – après plusieurs séances de torture – d’Ilan Halimi.

Lire aussi : Municipales : l’islam politique s’est créé des fiefs dans le val d’Oise

Nous ne sommes ici qu’en surface des choses, effleurant à peine la surface émergée de l’iceberg mafieux d’un narco-département sorti de la France, pire exemple d’une région entière gangrénée par la corruption et la violence de la rue. Sofiane Mjaiber en est un exemple parmi d’autres. Lui était ami avec le député « insoumis » Eric Coquerel et sa suppléante Manon Monmirel qui a un jour écrit sur Twitter : « Que la France et tous les Français aillent niquer leurs mères. Pays de fascistes ».

Le dealer très défavorablement connu des services de police peut être vu sur ses anciens réseaux sociaux en photo avec ces cadres de La France Insoumise, restés bien silencieux après la révélation des évènements. Il faut dire que cela fait tâche. Le PCF de Saint-Ouen a en revanche tenu à s’exprimer en  quelques mots : « Nombre de militants communistes ont eu l’occasion de connaître Sofiane et d’apprécier ses qualités humaines, sa joie de vivre et son intelligence. Apprendre son assassinat, est un grand choc, qui suscite tristesse et colère. L’escalade de la violence sur fond de trafic de drogue a emporté deux jeunes hommes qui auraient dû avoir leur avenir devant eux. Ils sont victimes d’une guerre qui les dépasse. (…) Le tout sécuritaire, la politique du chiffre, a fait preuve de son inefficacité pour lutter contre le trafic. »

On s’étonnera que Mediapart, pourtant prompt à enquêter pour la plus petite affaire d’assistants parlementaires, n’ait jamais jugé bon s’investir sur la question du narcotrafic francilien et de ses liens visiblement étroits avec la classe politique la plus laxiste

Il faut vraiment n’avoir honte de rien pour affirmer que le « tout sécuritaire a prouvé son inefficacité » quand on accueille dans ses rangs des caïds en activité. Dans le 9-3, comme dirait le rappeur Lacrim, ça « brasse au max ». Les caïds s’adoubent et se respectent. On s’étonnera que Mediapart, pourtant prompt à enquêter pour la plus petite affaire d’assistants parlementaires, n’ait jamais jugé bon s’investir sur la question du narcotrafic francilien et de ses liens visiblement étroits avec la classe politique la plus laxiste.

Féodaux entretenant des clientèles, les membres de l’extrême gauche de Seine-Saint-Denis ont transformé le département abritant la nécropole des rois de France en dépotoir à ciel ouvert dont les maîtres sont les trafiquants, les migrants, les associations et islamistes – lesquels sont parfois les seuls en mesure de diminuer l’emprise des dealers, ce qui est un comble ! -. Ils ont trahi la France, trahi les habitants de Seine-Saint-Denis qu’ils ont livrés à l’arbitraire de la rue. Ils sont coupables et seront un jour jugés devant l’Histoire.

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