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Notre-Dame des Landes, le baptême du feu de Macron contre l’ultra-gauche

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19 avril 2018

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Commencée le 9 avril, l’opération du gouvernement pour évacuer l’ex-ZAD Notre-Dame des Landes des personnes qui n’y ont aucun projet agricole ou artisanal vit actuellement un moment de flottement, après plus de dix jours d’affrontements. Une réunion hier à la Préfecture de Nantes entre la délégation commune de la ZAD et la préfète, présidée par Nicolas Hulot, n’est pas parvenue à faire bouger les choses – le blocage se trouve en effet du côté des zadistes qui refusent mordicus de déposer des projets individuels et de donner leurs identités sur le formulaire proposé par la préfète.

 

Depuis le 9 avril, les forces de l’ordre – environ 2500 gendarmes mobiles – ont détruit 29 squats à l’est de la ZAD, là où était bloquée par les zadistes les plus irréductibles la réouverture de la RD281, ex-« route des chicanes ». Emblématique de la résistance des zadistes à l’opération César en 2012, sa réouverture était pourtant demandée par les zadistes les plus insérés mais aussi par les paysans et les riverains. Parallèlement les CRS empêchaient l’ultra-gauche de mettre à feu et à sang les villes – mais ont échoué à Nantes samedi 14 avril où des affrontements entre 800 casseurs (dans une manifestation de 4 à 6000 personnes) et 1000 CRS ont duré plus de trois heures dans le centre-ville. Destructions, caillassages, feux de poubelles et de voitures, les nantais se sont crus revenus aux manifestations ultra-violentes de la Loi Travail. L’opération coûte de 300.000 à 400.000 euros par jour – une somme mise en exergue par les médias pour son importance mais reste minime par rapport au coût annuel du maintien de l’ordre en France – la mission Sécurité du Ministère de l’Intérieur représente un budget de 13.3 milliards d’euros. Plus grave, depuis le 9 avril, plusieurs dizaines de gendarmes ont été blessés sur la ZAD, attaqués avec de l’acide de batterie, des engins explosifs artisanaux (15 avril) ou des cocktails Molotov. Les zadistes de leur côté déplorent plus de 150 blessés dans leurs rangs, essentiellement des blessures légères. Le nombre de zadistes est aussi passé de 150 lundi 9 à près de 700, notamment parce que les 9 et 10 avril, le dispositif de gendarmerie était très poreux et ne fermait que les accès principaux  à la ZAD.

 

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Si les squats ont été détruits à l’est de la ZAD, les routes – la RD281 et la RD81 restent barrées par les zadistes. Chaque matin, les gendarmes démontent les mêmes barricades qu’ils ont détruites la veille. « On a l’impression de vider la mer à la petite cuillère », remarque un gendarme engagé dans l’opération. « Le gouvernement veut éviter un deuxième Sivens, donc on ne fait pas d’arrestations massives, ceux qui sont arrêtés sont rapidement libérés et ils reviennent de suite. A force, c’est un gendarme qui finira tué ». Cependant les gendarmes ont réussi à empêcher ce dimanche 15 les zadistes de reconstruire les « lieux de vie » détruits, y compris la « ferme » des 100 noms (en réalité, une cabane) détruite dans le feu de l’action le 9 avril à 14 heures alors qu’elle faisait partie des projets agricoles soutenus par les organisations paysannes. Malgré le battage médiatique, l’union sacrée des riverains et des agriculteurs autour des zadistes n’est pas parvenue à se faire. Au contraire.Quelques milliers de personnes ont rejoint la ZAD pour reconstruire (15.000 selon les zadistes, 4000 selon la préfecture) : « On voulait remonter les 100 Noms pour le symbole des cabanes sur la RD281, le Gourbi, on n’a pu faire que la charpente du Gourbi et ça n’a servi à rien », expliquait un des paysans qui a participé au rassemblement au média régional Breizh Info (18.04). Ladite charpente a en effet était détruite le lendemain par les forces de l’ordre.

 

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La situation aujourd’hui est rythmée par une double impasse. Du côté des gendarmes, le périmètre n’apparaît pas suffisant. « On voit bien que les ultras de l’est sont soutenus par le centre de la ZAD – la Wardine, le Liminbout, Bellevue – où sont accumulés vivres, carburants et armes », explique un gendarme qui fait partie de l’opération. « Mais ces lieux sont hors de notre périmètre, bien qu’il y a aussi des squats autour [dans le bois de Rohanne notamment], ça n’a pas de sens ». Du côté des zadistes, ceux qui sont disposés à entrer dans la légalité sont pris en otage par les irréductibles, souvent arrivés ces dernières semaines, parfois étrangers (basques, espagnols, irlandais, anglais, italiens, hollandais). La drogue circule librement – pas seulement du cannabis. « Celui qui signera le formulaire sera traité comme un traître », prévient Camille, l’un des irréductibles. C’est-à-dire battu, ligoté, balancé dans un coffre de voiture et abandonné à 20 km de la ZAD – comme c’est arrivé encore le 20 mars dernier avec l’un d’eux. Riverains et paysans spoliés de leurs terres – mais qui ont déjà fait des demandes pour y revenir – attendent en revanche du gouvernement qu’il ne faiblisse pas. « La loi est la même pour tous, sinon c’est la chienlit », explique Paul, au bourg de Notre-Dame des Landes. « Comment comprendre qu’un agriculteur normal soit écrasé de charges et astreint à des contrôles, alors que les zadistes peuvent produire et vendre sans payer d’impôt ni avoir de contrôles d’hygiène ? », s’interroge un paysan, à quelques kilomètres de la ZAD. Pour Macron et son gouvernement, c’est le baptême de feu contre l’ultra-gauche : depuis cinq ans au moins – le premier squat de la ZAD date de 2007 au Rosier, ses prédécesseurs ont préféré regarder ailleurs.

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