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Le spectacle pathétique qu’a donné la grande famille dégénérée du cinéma français lors de la dernière nuit des César n’a pas laissé Patrick Eudeline de marbre. Réaction au vitriol.
Cela n’a pas commencé depuis dix minutes, et déjà madame Foresti se permet d’appeler Roman Polanski « Atchoum ». Ben oui, on grandit mal dans le ghetto de Cracovie. Bon : de la diversité, des accusations, des blacks inconnus agressifs en veux-tu en voilà, avec au milieu, perdus, un Roschdy Zem classieux et élégant, un Nicolas Bedos sympathique, une Fanny Ardant merveilleuse – forcément. On a eu tout cela. Et, surtout, quatre César pour le film de Ladj Ly : bien sûr, Madame Foresti – ni personne – n’a évoqué comment il a battu comme plâtre la cousine coupable et essayé de faire la peau du cousin qui l’avait séduite (« Allumez le feu ! » comme dans la chanson). Non, lui, il a le droit. C’est ainsi que la charia punit « le crime de fornication ». Mieux vaut s’en prendre gratuitement à Vincent Cassel (une trop jeune épouse !) et à Bruel. Aux sales Blancs.
Selon que vous serez caissière ou actrice
Je suis énervé. Hier, on m’a raconté, de première source, comment sont recrutées les caissières chez « ….. ». Une pipe pour moins d’un SMIC et une vie de harcèlement. Des filles traumatisées parce qu’elles ont croisé la route d’un mâle odieux, oui, j’en ai rencontré. Certaines en sont mortes, cognées à mort, violées.
Pour ces privilèges, Adèle Haenel a dû supporter, elle, quelques poèmes vaseux et « un ou deux bisous dans le cou » non sollicités.
Et… il n’y avait pas la couv’ de Télérama à la clef ou une invitation aux César avec buzz final. Pour ces privilèges, Adèle Haenel a dû supporter, elle, quelques poèmes vaseux et « un ou deux bisous dans le cou » non sollicités. Ah ! Je suis injuste. Un jour, chez lui, alors qu’elle avait posé la tête sur ses genoux, Christophe Ruggia a essayé de passer la main sous son teeshirt. On n’est pas loin de la tournante dans les caves du 93. Effectivement. On comprend, c’est terrible. Ça méritait bien de foutre en l’air la vie du niais réalisateur, du premier à vous avoir fait confiance, chez qui, spontanément, on allait « pour regarder des films ».
Polanski : condamnation de principe
Autre chose. J’ai un peu connu Polanski. Il y a très longtemps. Tiens ! Quand Valentine Monnier le suivait dans son chalet de Gstaad et lui courait après, pour qu’il accepte de lui faire passer un casting. (« Il ne l’a pas prise pour Tess, elle l’a mal vécu », confie avec candeur une proche). Et à cette époque, je l’ai vu se comporter, le Roman, en gentleman, avec ces amies communes (des filles toutes majeures) qu’il fréquentait. Je suis désolé. C’est mon souvenir et mon ressenti. Et je suis allé à des « fêtes » où des gamines de 14 ans harcelaient les rock stars, où tout le monde était défoncé. Oui. C’étaient les seventies. Tous les débordements étaient permis et même encouragés. Et peut-être même qu’à cette époque, Polanski était trop porté sur les filles, sur le sexe.
Mais Adèle Haenel, la Foresti et toutes les autres n’ont pas pris la peine de lire l’histoire : le petit roi juif des Césars devait être condamné.
Mais des viols ? Je ne crois pas. Même Libération a admis que les allégations de Charlotte Lewis contre Polanski, par exemple, tenaient du simple chantage. Les autres ? Robin M., des actrices ratées en quête de buzz ? Examiné, aucun cas ne tient vraiment la route. Des situations borderline ? Sûrement. L’homme a ses démons : sa vie, son génie, le massacre de sa femme et de son fils, les pogroms. Cela ne pèse dans aucune balance ? Mais… a-t-il vraiment fait du mal à quelqu’un ? Rien n’est moins sûr. Qui connaissait Valentine Monnier, il y a six mois, avant son coup d’éclat ? Le seul témoin qu’elle exhibe ? Un vieux copain à elle, transi d’amour on imagine. Mais Adèle Haenel, la Foresti et toutes les autres n’ont pas pris la peine de lire l’histoire : le petit roi juif des Césars devait être condamné. Par principe.
Matzneff : un passé fantasmé
Autre chose, tiens… Jadis, quand tu étais un écrivain attiré par l’homosexualité, c’était bien vu et normal d’aller faire une « expérience » à Manille afin de « découvrir la pédérastie. » Cela faisait partie du chemin initiatique. C’est sale, oui. Mais c’était ainsi. Sinon, hors ces rares escapades tarifées, Maztneff, sa vie entière, à l’exception de son bourreau (celle-là même qui lui envoyait voilà cinq ans encore des lettres d’amour) n’est quasiment sorti en fait, malgré ses allégations, qu’avec des femmes majeures. Normal. Quand on est un écrivain germanopratin tendance Flore, ce sont les femmes mûres qui vous courent après, pas les gamines. Et soyons clairs : je n’aime pas ce que fait Maztneff. Et la lecture de son journal… Pas mon truc. Vraiment pas. Mieux : cette pédophilie crue et précieuse me dégoûte quelque peu. Mais juger le passé – fantasmé qui plus est – à l’aune d’aujourd’hui ? C’est de l’ignorance. Ou du révisionnisme. De la chasse aux sorcières. Ils cherchent absolument des témoins pour porter plainte et ainsi clouer le Maztneff sur leur croix ? Ils n’en trouvent pas. Pardi ! Il n’y en a pas.
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Charia et révolution culturelle
Ce qu’on voit, ce qu’on vit ? C’est la Révolution Culturelle de Mao. C’est la charia qui impose de brûler les livres et de casser les statues et les monuments du « mauvais Islam » d’il y a… mille ans, d’avant le pédophile Mahomet et sa fiancée de 8 ans, Aisha. C’est l’inquisition et la dénonciation façon Au bon Beurre. On en est là. Ils veulent la peau de Gauguin comme hier les nazis avaient fait le ménage dans l’art de leur temps.
Déjà – ça m’a frappé – des journaux mode comme Stylist ou Vice écrivent en inclusif. C’est insidieux. Et ça court plus vite que le ConnardoVirus.
Demain, cela sera le tour des Stones et des autres (pour appropriation culturelle du blues ! les black panthers avaient déjà fait le coup à Hendrix – pas assez noir ! – qui avait dû cracher au bassinet.) Tout cela n’est pas nouveau, en fait. Pas nouveau. Non. Mais c’était mort avec le gauchisme. C’est cela – en pire – qui se réinvente aujourd’hui, via la nouvelle gauche américaine et ses imitateurs franchouilles. Déjà – ça m’a frappé – des journaux mode comme Stylist ou Vice écrivent en inclusif. C’est insidieux. Et ça court plus vite que le ConnardoVirus. Avec son lot d’opportunistes et de résistants de la dernière heure : les Darroussin, la Foresti…
Attention : vieux boomer non racisé chante le blues
Mais nous parlions des César. De ce monde du cinéma français rongé par cette nouvelle orthodoxie. Les films, aujourd’hui, sont quasi tous des films sociaux. De Hors normes à Roubaix, une lumière en passant par Les Misérables (qui est un navet victimaire, misérabiliste, justement, et fallacieux. Désolé). Pourquoi pas, au fond ? Cela révèle la société. Ses crispations. On était un peu las des histoires d’adultères chez des architectes du VIIIe. Mais une telle Révolution culturelle ? Qui va imposer des films sur la diversité et sur le militantisme LGBT ou féministe hardcore au détriment du reste ? Et nous expliquer que ces victimes sont là pour nous rappeler nos fautes ? « Nous » ? Ben oui, je suis blanc non racisé, vieux boomer et je chante le blues. Je suis un salaud de colonialiste. Et je dois payer avant de disparaître. Vous aussi.
Punks du côté de la réaction
Les écrivains décadents de 1880, classés donc à droite (les dandys !), étaient pourtant presque tous, comme Villiers de l’Isle-Adam, d’anciens communards, d’anciens révolutionnaires. Ainsi, nombre de punks libertaires et de rockers des seventies se battent aujourd’hui du côté de la « réaction », contre le nouveau monde, la tyrannie victimaire et ses chantages. Il n’y a pas de hasard : l’Histoire, souvent, balbutie. Comme disaient nos amis maoïstes : « Choisis ton camp, camarade ». Non, en fait. On a choisi pour toi.
Patrick Eudeline