Philippe Grandieux : cinéma rituel 
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Philippe Grandrieux se fait connaître en 1999 avec Sombre, faux film de tueur en série et vraie déambulation métaphysique qui renvoie dos à dos la modernité et ses vices cachés. Le style Grandrieux est déjà là, presque entièrement: une attention particulière au grain, à la couleur, un formalisme radical, une sensibilité de fauviste qui tranche avec les manies naturalistes de ses contemporains. Alors que le cinéma français sombre peu à peu dans la sidération bourgeoise et psychologisante, Grandrieux prolonge une sorte de geste autistique, préférant aux dialogues les plans-séquence fiévreux et les mouvements d’appareil hypnotiques, portant à bout de bras une caméra qui semble vouloir constamment s’affranchir de la pesanteur et traverser la surface des choses.
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Comme un peintre qui s’ignore, Grandrieux collectionne les plans, accumule les couches, gratte la croûte du visible et se fait avant tout plasticien. À travers la figure du tueur en série, Grandrieux reconduit en réalité celle du voyant, assimilant le cinéma à un art sacrificiel, exposant les corps comme au sein d’étranges installations. Le cinéma s’affiche ici comme un procédé quasi-primitif révélateur de l’origine du monde et de la puissance bestiale qui dort au fond des corps et resurgit par les failles du moderne. [...]
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