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Points et Contrepoints

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Publié le

14 décembre 2021

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Relancer une revue consacrée à la poésie en 2021 ? C’est le pari fou que Christophe Scotto d’Apollonia et Francis Venciton ont relevé avec brio. Points et Contrepoints a été crée par Maurice Bousquet en 1935, ne s’éteignant qu’en 1979. Nous avons assisté à la présentation du premier numéro de sa nouvelle mouture, au célèbre Club des Poètes.
walkyrie

Qu’il est beau d’entendre La Chanson du Mal Aimé d’Apollinaire déclamée dans un lieu public. Qu’il est beau de constater que la poésie française n’est pas morte. Qu’il est beau de savoir que quelques jeunes ne se contentent pas de révérer les cendres, préférant se faire passer la flamme encore brûlante des lettres vivantes. Présentant le grand André Chénier en couverture, Points et Contrepoints vaut surtout pour ses publications d’auteurs contemporains, issus de plusieurs générations.

Évitant les clichés de la poésie politisée, Points et Contrepoints fait œuvre de salut public en ouvrant ses colonnes à des talents actuels

Parmi ces derniers, on retrouve notamment Arnault Destal qui nous offre ici quelques-uns des textes de son groupe Varsovie, dont Etat-Civil (à Jacques Rigault) ou encore Va dire à Sparte. S’illustrent aussi le jeune Chams Bernard et l’expérimenté Pierre de la Coste qui livre un sublime poème intitulé La Ville, dont la lecture m’a arraché quelques larmes lors de cette belle soirée.

Long texte en vers consacré aux villes, leurs odeurs et leurs tentations, leurs chemins de traverse et leurs recoins de solitude, La Ville est une balade nostalgique sur les voix goudronnées de nos enfances disparues :

« Il n’y a pas plus libre que les enfants des rues,

Comme eux sans but je marche poussé par mon désir

La ville se laisse aimer pour qui sait la poursuivre

User dans la poussière le cuir de ses souliers

Par ses sentiers pierreux vers sentiers lointains

Et faire sonner son pas tel un guerrier vainqueur

Aux alentours l’ennui resserre les façades

Les murs sont gris les volets clos et sur mes traces

La nuit s’enfonce à pas de loup dans la cité »

Lire aussi : Antipop : la littérature de bonne femme nous emmerde

Evitant les clichés de la poésie politisée, Points et Contrepoints fait œuvre de salut public en ouvrant ses colonnes à des talents actuels, y compris féminins. Ainsi de Catherine Ferrari, poétesse qui nous trouble avec L’oiseau rare : « Phallus sonnant le glas entre mes lèvres, ne me laissez pas décliner dans la brume de l’oubli ». Remercions donc Christophe Scotto d’Apollonia et Francis Venciton pour leur volonté de réanimer le cadavre de la littérature nationale.


Points et Contrepoints, numéro 1, 10€

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