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Pourpre cardinalice

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Publié le

11 juin 2020

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Pour la première fois dans l’histoire, nous n’avons pas, en France, de cardinal électeur en exercice, alors que nous en avions dix en 1990, souligne Marie-Hélène Verdier.

 

Les soirs de confinement, du haut de la rue Soufflot déserte, on voyait, par temps clair— ce fut presque toujours le cas—les pieds de la tour Eiffel baignant dans une baie pourpre aux éclairs violets. La voyait-on jamais, aussi continûment aérienne, notre dame de fer au long cou, veillant la Seine, à laquelle répond la Croix, au sommet du Panthéon, et son drapeau claquant au vent ? Le cœur chantait cocorico au souvenir du coq, embarqué dans la première montgolfière made in France qui a survolé le ciel français, en 1783. Lui répondrait, un jour, de nouveau, celui de son frère , au sommet de la flèche de Notre -Dame, endommagé mais pas brisé.

 

Même si trois cardinaux français, émérites, sont électeurs au Collège cardinalice, nous n’avons pas, en France, de cardinal électeur en exercice, alors que nous en avions dix en 1990.

 

Plus loin, c’était un Paris en noir en blanc, avec la place Saint-Sulpice : place toute romaine avec ses flots arrêtés au pied des Éminences. Un clochard sur un banc écoute sa radio. Le même couple passe avec son chien tout blanc. Et puis ce sont les grilles du Luxembourg avec la photo  de Man Ray d’une dame des années 70. Avec le confinement, la nature était entrée dans Paris. Dans le XVIIIIe arrondissement, on aurait vu deux biches se tordre les pattes sur les pavés. On n’avait pas vu, en revanche, comme au temps de la canicule de 2003, les canards Colbert se dandiner devant la Comédie Française. Il est vrai qu’on avait vu des cygnes en tutu danser, trois mois auparavant, sur la place de l’Opéra. Surtout les coquelicots avaient repris possession de la place Rostand, ces petites bouées frileuses que l’on voit dans les terrains vagues. Si les grilles du jardin du Luxembourg étaient plus souvent libres de leurs photographies, on goûterait leur chemin de ronde à l’ombre verte des arbres.

 

Lire aussi : Face à la pandémie, invoquer sainte Françoise Romaine

 

Un soir, une angoisse s’empara de mon cœur. Était-ce le souvenir de la place Saint -Pierre de Rome avec son cortège de pierre mitré, déserte sous la pluie, le jour de Pâques ? Ou l’image d’une France oublieuse de son baptême ? Cette pourpre dans le ciel rappelait-elle un certain soir d’avril 2019 empourpré de feu ? Les travaux viennent de reprendre à Notre-Dame. Brusquement, je compris. Mais oui, c’était bien ça ! Même si trois cardinaux français, émérites, sont électeurs au Collège cardinalice, nous n’avons pas, en France, de cardinal électeur en exercice, alors que nous en avions dix en 1990.

 

Si, par malheur, le siège de Pierre était vacant, aucun cardinal français en exercice ne serait représenté dans un conclave. A quoi mènent les ciels empourprés.

 

Est-ce possible ! Certes, le bienheureux Charles de Foucauld va être déclaré saint (signalons au passage la biographie originale, aérienne, qu’en a faite Sébastien de Courtois ). Il n’empêche : l’Archevêque de Paris, qui n’a plus de cathédrale, n’a pas de barrette. Ce qui cause une inquiétude légitime chez les catholiques français. Si, par malheur, le siège de Pierre était vacant, aucun cardinal français en exercice ne serait représenté dans un conclave. A quoi mènent les ciels empourprés…

 

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Le miel de cette année sera, paraît-il excellent. A la différence des fruits du verger, le miel des ruches du Luxembourg s’achète : à l’automne. Comme la récolte est en série limitée, même si le bénéfice est modeste, l’honneur apicole sera sauf. Il n’empêche. Il ne faudrait pas oublier que la France est la fille aînée de l’Eglise.

 

Par Marie-Hélène Verdier

 

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