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Pourquoi sommes-nous devenus fous ?

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Publié le

9 novembre 2021

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Entre ce cauchemar éveillé qu’est le wokisme et cette maladie savante qu’est le complotisme, notre temps semble avoir basculé dans la déraison, voire la folie. Ne semble pas, en fait, mais : a vraiment basculé. Nous sommes pris dans la mâchoire du piège à con du doute systématique.
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Les uns, wokes, cancelleurs, regenrés, racisés et compagnie se perdent en contradiction sur l’identité, trop grand mot apparemment pour leurs petites cervelles seulement exercées à la victimisation : un jour, il faut inciter des enfants, soit des êtres humains pas terminés, à remettre en cause « le genre qu’on leur a assigné à la naissance » ; le lendemain, il faut se garder du transracialisme, c’est-à-dire de « s’approprier » indûment la « race » de son voisin. Croyant être et devenir, en réalité nos wokes ne sont que des petits-bourgeois propriétaires qui supposent qu’une « identité » se possède comme des actions en bourse ou un écran plat.

Le point commun à ces deux psychopathologies est l’absence d’extérieur, bien entendu. Raison sans foi n’est que ruine de l’intelligence

Les autres – « je ne suis pas complotiste mais » – croient chaque matin avoir découvert des choses cachées depuis la fondation du monde, hommage à leur propre intelligence que des forces obscures confinent méchamment quand elle ne demande qu’à s’exprimer publiquement pour sauver l’humanité et l’envoyer vers les étoiles. Leur démontage pièce par pièce de la société des hommes aboutit à un individualisme dont ils seraient les rois cachés, et à un solipsisme absolu. En cela, il était nécessaire que les confinements successifs, quelque bien sanitaire qu’on puisse leur trouver, aggravent cette nielle.

Comment poursuivre dans la voie droite de la raison quand chaque prémisse, chaque axiome, chaque évidence doit être prouvée à nouveau : soit qu’un homme est un homme, soit qu’un vaccin prémunit contre une maladie.

Le plus terrifiant dans cette situation que nous nous sommes faite à nous-mêmes est sans doute qu’elle advient dans l’époque d’une humanité plus sûre d’elle et dominatrice que jamais, certaine de sa raison, de ses conquêtes techniques et de sa profondeur scientifique. On sait fabriquer des sous-marins à propulsion nucléaire, on ne sait plus faire des hommes (ni des femmes, pour que tout le monde soit mécontent).

Lire aussi : Transidentité : enfance en danger

Le point commun à ces deux psychopathologies est l’absence d’extérieur, bien entendu. Raison sans foi n’est que ruine de l’intelligence. Et pour en guérir, il n’y a guère de manière forte, laquelle ne ferait qu’augmenter les deux fièvres parallèles, à moins qu’on veuille finir en satrapie chinoise. Reste ou à attendre que le mal passe, en se bouchant les oreilles, les yeux fermés et la respiration coupée, tels les trois petits singes (si on a encore le droit de dire singe) ; ou à remettre pour la millième fois l’ouvrage sur le métier, celui de la lente éducation des masses. Ça commence maintenant.

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