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Révolte française : les Gaulois doivent agir en Romains

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Publié le

23 novembre 2018

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Gaulois en vue de Rome, pat Évariste de Valernes. Crédit : DR

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La Gaule se rebelle. Est-elle sortie de sa dormition prolongée ? Non, pas encore. Il faudra bien des avanies pour que se réveillent les mânes des ancêtres, et qu’enfin ce pays se décide à reprendre pleinement son destin en main. Les « gilets jaunes » ne seront pas un épiphénomène isolé, mais bien une étape, un galop d’essai. Préparons-nous à plusieurs années très agitées, troublées et extrêmes.

 

Imaginez que vous rentriez chez vous aux alentours de 20h00 après une éprouvante journée de travail mal payée. Vous vivez en grande banlieue toulousaine, à 30 minutes de voiture de votre travail. Le cœur de ville était trop cher pour une famille de cinq membres, sans compter le coût du stationnement. Avant d’être parvenu à l’entrée de votre domicile, vous longez une immense zone commerciale quadrillée par des ronds points placés tous les 500 mètres. Vos voisins s’appellent Carrefour, Conforama, Kentucky Fried Chicken, Ikea, But, Jardiland, Décathlon, Alinéa, Quick ou Cultura. Ils ne sont pas très causants mais toujours prêts à rendre service.

Récemment, un Tati et un Asian Center sont venus apporter un peu de diversité au quartier. Les mammifères du coin ? Vous ne les voyez jamais, ils vivent reclus. Première étape : allumer la télévision. Mince, vous tombez sur TMC qui diffuse Le Quotidien de Yann Barthès. Vous n’en pensez pas grand chose de ce garçon, il a l’air « sympa » et l’émission vous « vide la tête ». Plutôt que de zapper sur C8 pour retrouver Cyril Hanouna, vous décidez de rester sur la petite sœur de TF1.

 

Voilà la fin de journée classique du « beauf » moyen, le souffre douleur d’une bonne partie du pays. Celui sur qui on peut se soulager sans problème, le tristement célèbre « plouc émissaire » censé être à l’origine du mouvement des « gilets jaunes ». Trop pauvre pour être riche et trop riche pour être pauvre

 

Le présentateur annonce un certain « Mehdi Meklat ». « Qui c’est encore celui-là ? », vous dites-vous pour vous mêmes. Un footballeur ? Un chanteur ? Un jeune acteur  venu des banlieues ? Ah, c’est un écrivain. Sur ces entrefaites, vous comprenez que le sieur Meklat a fait de grosses bêtises. Selon lui, « on ne pardonne pas aux gens qui s’appellent Mehdi ». Presque tenté de penser que les Gérard ne passent pas dans les médias à 20 ans sans avoir jamais rien prouvé, vous culpabilisez d’avoir eu, ne serait-ce que fugacement, pareilles sornettes en tête.

C’est le moment choisi par le petit dernier pour vous saluer, entre deux parties de Red Dead Redemption sur Playstation IV. Il s’est encore fait racketter et a été traité de « sale babtou ». C’est la troisième fois depuis la rentrée. Maintenant, il est temps de regarder les factures avant d’aller se coucher, car vous vous réveillez le lendemain pour remettre ça à 6h30. En rejoignant votre chambre, vous entendez le « run » de quelques jeunes vivant dans les logements sociaux près de votre pavillon. Ils font pétarader leurs quads et leurs motos de cross jusque tard dans la nuit.

 

Lire aussi : Notre repentance, leur vengeance

 

Voilà la fin de journée classique du « beauf » moyen, le souffre douleur d’une bonne partie du pays. Celui sur qui on peut se soulager sans problème, le tristement célèbre « plouc émissaire » censé être à l’origine du mouvement des « gilets jaunes ». Trop pauvre pour être riche et trop riche pour être pauvre, il sent son pays se déliter et sa place dans l’ordre social fragilisée. Il a peur, à juste titre, que ses enfants aient une vie pire que la sienne. Au tassement économique s’ajoute le déclassement culturel, une estime de soi assez basse. Les taxes sur l’essence ne sont qu’un prétexte.

Elles sont le déclencheur d’une révolte profonde. Une révolte qui pourrait ne pas seulement se concentrer dans les zones périurbaines, mais bien s’étendre à la France entière. Qu’est ce qui distingue l’urbain des grandes métropoles du périurbain vivant dans ces ensembles commerciaux qui entourent ces mêmes grandes métropoles ? Simplement une représentation sociale différente et un « niveau d’études » vaguement supérieur, ou socialement plus valorisant.

L’urbain se plait à s’imaginer en vainqueur. Il regarde des films d’arts et d’essai et boit son café chez Starbucks. Et après ? Il vit dans un petit appartement, n’a pas de parking pour garer sa voiture et a lui aussi du mal à boucler ses fins de mois. Il n’est pas plus un gagnant que le « gilet jaune » dont il se moque. S’il est jeune, plus encore issu de l’immigration, il sera nihiliste et profondément égoïste, pensant uniquement à sa propre personne et à sa communauté.

Les « gilets jaunes » ne sont pas des beaufs ou des cons. Ils sont ingénieux, vaillants, malins. Plutôt que de bloquer leurs semblables, ils semblent désormais vouloir ouvrir les péages et s’attaquer aux infrastructures, d’une manière qui rappelle presque l’anarcho-syndicalisme à la française, celui de Georges Sorel.

 

Lire aussi : Matthieu Falcone : l’idéologie est partout et la pression sociale est son arme

 

D’instinct, la France comprend qu’elle souffre tant des mauvais aspects du libéralisme que des mauvais aspects de l’étatisme, sans compter qu’elle est soumise à l’immigration massive. La classe politique saisit-elle que les Français ne sont plus dupes ? Qu’ils savent ? Mieux, qu’ils savent qu’ils peuvent agir et perturber le bon fonctionnement de l’Etat sans l’aide des syndicats, sans pseudo chefs incapables ? Il faut qu’ils agissent en Romains plutôt qu’en Gaulois, comme leur nature aurait tendance à les y encourager, en faisant preuve de méthode et de sens tactique. Tout va dans leur sens.

Songez donc que Laurence Rossignol a demandé aux « gilets jaunes » d’interrompre leur action du samedi 24 novembre parce qu’elle tombait le même jour que la « journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ». Digne du Gorafi. Nos impôts servent aujourd’hui à rénover les « quartiers », placer des « œuvres d’art » à deux balles dans les villes, subventionner France Terre d’Asile ou une quelconque association LGBT, c’est à dire à engraisser le mammouth qui nous écrase.

Cette jacquerie fiscale est un prétexte. Un prétexte pour penser plus loin. Un prétexte pour remettre le bistrot là où on a mis un Starbucks. Un prétexte pour trouver des petits vieux devant les barres d’immeubles plutôt que des dealers. Un prétexte pour refuser l’uniformisation par le bas ![/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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