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Tableau dégradé au musée d’Orsay : la femme-soja contre le coquelicot

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Publié le

4 juin 2024

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Ou comment les écologistes radicaux ne sont ni écologistes, ni radicaux, mais simplement des petits soldats du système en état d’hypnose avancé.
© Capture d'écran Youtube

Que l’activisme pubescent de nos « écologistes radicaux » se traduise désormais par une attaque en règle d’œuvres d’art patrimoniales, comme on l’a vu encore le week-end dernier au musée d’Orsay, constitue non seulement une terrible parodie de notre modernité mais montre également, si besoin était, l’incontinence totale de ce qu’est devenu le politique.

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Si le militantisme, depuis l’avènement des grands centres urbains, s’est toujours organisé comme une revanche du politique (le collectif et le fait social) contre la politique (l’ensemble des pratiques administratives phagocytées par une élite bureaucratique) et se pense comme un renversement des rapports de domination, il s’agit d’un renversement systématiquement simulé, consciemment ou non, afin de faire spectacle, le show perpétuel étant le principe au cœur de nos post-démocraties télévisuelles.

Le spectacle perpétuel

En cela, comme l’avait analysé Guy Debord, le terrorisme moderne constitue un impensé naturel de la politique et tout attentat est forcément et directement le produit de l’État contre lequel il se dresse. C’est précisément ce que les complotistes – ou les anti-complotistes – font semblant de ne pas comprendre : il n’y pas de grandes manipulations de la part de l’État pour organiser des insides job, pas plus qu’il n’y a d’authentiques ennemis de la démocratie. Il n’y a que des effets de bord d’un État devenu tellement obèse qu’il se dévore lui-même, du moins dans ses manifestations les plus périphériques. À ce titre, un attentat terroriste désigne non pas un rapport de forces, mais une interpolation des pouvoirs mise en scène pour anesthésier l’essentiel du débat politique. Les attentats anarchistes au début du XXème siècle, les années de plomb italiennes, mais aussi les meurtres perpétrés par le Groupe Stern et bien sûr les attentats islamistes ne sont pas le fruit de personnes qui agissent pour un groupe, mais des réactions en chaîne propres à tout système démocratique.

Il n’y a que des effets de bord d’un État devenu tellement obèse qu’il se dévore lui-même, du moins dans ses manifestations les plus périphériques.

Ce dernier, étant par définition horizontal et réticulaire, ne pouvant plus distribuer le pouvoir du haut vers le bas, le distribue en conséquence par une suite d’accidents, d’ondes de choc plus ou moins contrôlées et d’hypertrophies : crise sanitaire, terrorisme à grande échelle et/ou en micro-perfusions, et bien sûr construction en symétrie d’un narratif binaire destinée à supprimer toute nuance : complotisme/anti-compotisme. Une défaite totale du politique, devenu un spectacle déployé à l’infini, notamment à travers ces essaims de bouches aveugles que sont les réseaux sociaux, et que certains phénomènes achèvent d’entériner de la façon la plus parodique possible, comme ces soi-disant mouvements « radicaux » composés d’étudiants malingres issus d’une bourgeoisie citadine qui, sous couvert d’écologie, sont en fait de pures manifestations étatiques.

Petits soldats de l’idéologie dominante

Tout comme les antifas travaillent pour le gouvernement – ces « écologistes radicaux » travaillent pour l’État et propagent une idéologie désormais dominante : cette pseudo-philosophie malthusienne et anti-humaniste déjà soigneusement ventilée par les médias et par les partis majoritaires. Si l’écologie véritable devrait être la science et l’étude des bonnes pratiques qui permet à l’homme d’évoluer de concert avec son environnement, « l’écologisme » – et toutes ses déclinaisons, parmi lesquelles on trouve le militantisme trans ou encore l’animalisme – sont au contraire des propositions paralysantes qui aboutissent toutes plus ou moins à une humanité dépossédée de son pouvoir principal : celui de se multiplier et de transformer le réel.

C’est peut-être la raison larvée pour laquelle les jeunes militants de « Riposte Alimentaire » se tournent systématiquement vers des œuvres d’art classiques. D’abord elles représentent ce qu’ils haïssent le plus, c’est-à-dire la supériorité de la culture occidentale (on les voit mal s’attaquer, par exemple, à des masques aborigènes au Quai Branly). D’autre part, ces œuvres ont le mérite de ne pas se défendre : pour les hommes et les femmes-sojas qui militent dans ce genre de mouvement, c’est une bonne chose.

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Mais, de façon presque inconsciente, s’attaquer à des tableaux impressionnistes, par exemple, dit quelque chose de plus sur cette totale dilution du politique dans ce qu’il faut bien appeler une « patine démocratique », qui ne fait même plus système, mais qui constitue une simple fréquence basse de la gouvernance mondiale. Résultat, les ennemis « réels » (industriels « pollueurs », responsables politiques, lobbies) désignés par ces actes doivent se tordre de rire pendant que ces « écologistes radicaux » (qui ne sont donc ni écologistes ni radicaux) s’enchaînent à des tableaux et font faire des heures supplémentaires au pauvre technicien de surface qui devra nettoyer les traces de leur imbécillité.

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