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Trump et Macron : je t’aime … moi non plus

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Publié le

15 novembre 2018

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@DR

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Statut de la relation ? C’est compliqué. Il y a de l’eau dans le gaz entre Emmanuel Macron et Donald Trump.

 

Les deux hommes ont en effet pris l’habitude de se chamailler en marge des sommets internationaux ou sur les réseaux sociaux. Une relation qui avait pourtant très bien commencé, chacun trouvant chez l’autre des atouts qu’il n’a pas. Pour Emmanuel Macron, l’idée était de se grandir au côté de Donald Trump, d’apparaître plus fort, plus viril. Du côté du clan Trump, la proximité affichée avec le jeune président français a permis de montrer que The Donald était accepté par les têtes d’affiche les plus en vogue de la communauté internationale progressiste, comme « normalisé ». Pour quels motifs les deux hommes se déchirent-ils donc maintenant ?

Les jours précédant les commémorations du centenaire de l’armistice à Paris, Emmanuel Macron vagabondait dans le nord de la France au cours d’une « itinérance mémorielle » qui avait tout d’une opération rachat auprès de son électorat le plus à droite, après un été calamiteux sur le plan symbolique entamé par la réception à l’Elysée du groupe Kiddy Smile lors de la soirée de la fête de la musique. Emmanuel Macron a vu sa cote de popularité chuter vertigineusement à mesure que son image perdait de sa superbe. Fini Jupiter, Emmanuel Macron redevenait un simple mortel aux yeux des Français courroucés par des affaires peu reluisantes et des mesures très impopulaires. Plutôt que de transformer les gilets jaunes en nouvelles chemises noires de manière univoque, le Président a donc décidé d’aller aussi à la rencontre du petit peuple, de la France d’en bas du « No Society » de Christophe Guilluy.

 

Lire aussi : Le retour de la nation et du politique

 

Signe de ce changement de cap élyséen, il n’a pas hésité à dénoncer l’Europe « ultra libérale » sur Europe 1, ou bien encore à répondre calmement à un ancien combattant qui lui demandait de faire appliquer la loi en expulsant les immigrés clandestins, ce qui déchaina contre lui la romancière Leïla Slimani. Emmanuel Macron avait donc, à ce moment précis, su saisir l’opportunité politique que lui offrait le centenaire de l’armistice, parcourant les villes meurtries de la Première Guerre mondiale qui votent désormais massivement pour son principal antagoniste, celui qu’il a d’ailleurs publiquement désigné comme sa Némésis aux futures élections européennes : le Rassemblement National, représentant français de la « vague populiste » mondiale.

Tout semblait réuni pour que la rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron se déroule pour le mieux. Emmanuel Macron y avait d’ailleurs intérêt, le Président américain étant de moins en moins impopulaire dans l’hexagone, selon un sondage Odoxa pour France Info révélant que la part des Français ayant une mauvaise image du magnat de l’immobilier était passée de 81 % en novembre 2017 à 65 % en octobre 2018. Une progression particulièrement remarquable dans les classes populaires, le Président américain bénéficiant d’une bonne image pour 43 % des ouvriers et 49 % de nos concitoyens aux plus bas revenus. Soit précisément les catégories socio-économiques qu’Emmanuel Macron entend reconquérir ou ne pas perdre définitivement.

Ce n’est pas Donald Trump qui a provoqué Emmanuel Macron, mais le second qui a voulu l’humilier

De plus, les peuples apprécient que leurs chefs soient respectés ou craints par leurs principaux ennemis. Malheureusement pour Emmanuel Macron, les hostilités ont débuté dès qu’il a évoqué l’idée d’une armée européenne afin de pouvoir rivaliser avec les Etats-Unis, la Chine ou la Russie. Une proposition que le Président américain a pris pour une provocation. Reprenant le contrôle pour la venue des chefs d’Etat des nations belligérantes lors de la Première Guerre mondiale en flattant Donald Trump, le Président lui réservait pourtant un petit croche pied. L’idée ? Inviter la chanteuse béninoise résidant aux Etats-Unis Angélique Kidjo aux commémorations du centenaire de l’armistice. Devant les caméras du monde entier Donald Trump a vu une opposante déclarée chanter pour « la paix » dans un dialecte togolais, ancienne colonie allemande et non française. Celle qui le traitait de tyran peu après la « woman’s march » post investiture de janvier 2017 était ainsi valorisée par l’Etat français.

 

Lire aussi : La francopholie selon Macron

 

Au-delà de la symbolique désastreuse de ce centenaire du 11 novembre 1918, duquel étaient absents nos alliés serbes qui ont perdu près de 20 % de leur population durant cet affreux carnage européen quand l’Allemagne de Merkel se trouvait au premier rang, le fait qu’Emmanuel Macron se soit servi d’un événement solennel et grave pour ses combines politiciennes en dit long sur sa personnalité. Ce n’est pas Donald Trump qui a provoqué Emmanuel Macron, mais le second qui a voulu l’humilier. Il a humilié la Franc par la même occasion. Les soldats tombés au champ d’honneur ne méritaient-ils pas un défilé militaire et de beaux chants d’époque ? Si les tweets de réaction de Donald Trump étaient peut-être outranciers sur la forme, nous ne rendrons pas la France plus grande en continuant à l’abaisser de la sorte.

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