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Victoire de Bolsonaro : les premières réactions par notre correspondant au Brésil

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Publié le

29 octobre 2018

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Les élections se suivent et se ressemblent. Certes il est toujours difficile de discerner le corps intellectuel des candidats “populistes” de Trump à Salvini. Mais ils ont tout de même des point communs : ils s’attaquent aux médias traditionnels, n’ont aucun tabou, et veulent exercer le pouvoir. Notre correspondant au Brésil analyse la victoire magistrale de Jair Bolsonaro.

 

Crédit : Fabio Tito pour L’Incorrect

 

Jair Bolsonaro était entre la vie et la mort début septembre après son agression au couteau, il est aujourd’hui le prochain président de la république du Brésil. Par un score de 55 % au deuxième tour qui avait lieu ce 28 octobre, le candidat antisystème de droite a remporté sans équivoque un scrutin qui était quasiment joué d’avance après un premier tour où il était resté à 4 points d’une victoire. Le vote (électronique) en lui même a été une grande réussite et une démonstration que le Brésil est capable d’organiser des élections dans de bonnes conditions dans un territoire grand comme l’Europe.

 

Fernando Haddad, qui a reconnu sa défaite, a réussi malgré tout un score honorable bénéficiant du report des voix de nombreux partis ayant appelé à faire battre Bolsonaro, pas assez suffisantes toutefois face à la vague de soutien du «Mythe ». Les premières déclarations du candidat victorieux se veulent rassurantes, il affirme vouloir « pacifier » un pays qui s’est déchiré ces derniers mois sur les questions électorales, être « esclave de la constitution » et mettre en place des politiques « qui servent à tous [les brésiliens] ».

 

Lire aussi : Les Orléans Bragance s’engagent derrière Jair Bolsonaro

 

Sur une grande partie du territoire, les électeurs de Bolsonaro fêtent la victoire de leur poulain comme il se doit, et malgré quelques excès, la vague de violence tant annoncée est restée lettre morte. A Brasilia, l’esplanade des Ministère s’est remplie de nombreux électeurs qui fêtent la « résurrection » du Brésil, en famille, dans une ambiance bon enfant. « C’est la victoire du peuple fatigué des magouilles du PT » déclare Denise, infirmière de 37 ans, et pour Anderson, fonctionnaire de 48 ans, il s’agit d’un « réel changement pour le Brésil qui a chuté pendant 16 ans à cause du PT, et la fin de la corruption ». Pour Jaime, jeune retraité de la fonction publique cette élection va apporter un « renouveau, pour remettre le Brésil sur le droit chemin ». L’engouement et l’espoir de changement sont dans tous les esprits et sur toutes les lèvres.

 

Sur une grande partie du territoire, les électeurs de Bolsonaro fêtent la victoire de leur poulain comme il se doit, et malgré quelques excès, la vague de violence tant annoncée est restée lettre morte

 

Nous discutons plus longuement avec Ricardo*, un haut fonctionnaire travaillant pour un Ministère, pour qui la défaite du PT est liée « à l’inadéquation de leur programme envers trois conservatismes brésiliens très forts : le conservatisme économique, le conservatisme politique et le conservatisme des coutumes et des moeurs. Le PT s’est opposé aux brésiliens sur ces thèmes, laissant Bolsonaro seul pour répondre à ces attentes, tandis que la droite traditionnelle est restée très peu offensive». Il explique également que Bolsonaro a réussi à fédérer des électeurs très différents « les anti-PT, qui constituent un groupe très nombreux, les militants d’extrême droite très radicalisés mais qui sont finalement peu nombreux et enfin et surtout, des électeurs de droite traditionnelle qui se sont désinhibés et massivement orientés vers Bolsonaro ».

 

Lire aussi : Jair Bolsonaro à quatre points d’une victoire au premier tour

 

Le monde entier aura les yeux rivés sur les premiers pas du nouveau président qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2019. Un des premiers défi du prochain gouvernement sera la réforme des retraites, réforme qu’aucun exécutif précédent n’a su mener à son terme. Bolsonaro sera également très attendu sur le thème de la sécurité et de la lutte contre la corruption, thèmes centraux de la campagne. Enfin pour corser le tout, le futur gouvernement devra composer avec un parlement et un Sénat où il n’a pas la majorité et avec des caisses publiques désespérément vides.

 

Crédit : Sébastien Ferreira pour L’Incorrect

 

Jair Bolsonaro pourra cependant compter sur l’appui d’une population acquise à sa cause, le soutien des gouverneurs de São Paulo et de Rio de Janeiro, les deux Etats les plus puissants du Brésil, mais également sur des soutiens internationaux de poids comme celui de Donald Trump qui s’est empressé de le féliciter par téléphone ou bien d’Israël.

En revanche, on imagine que depuis sa cellule de Curitiba, Lula, condamné pour corruption et blanchiment d’argent, passe des nuits difficiles… Bolsonaro fera sûrement tout ce qui sera en son pouvoir pour maintenir ce symbole de la lutte anti-corruption le plus longtemps possible derrière les barreaux. Il risque en outre d’être rejoint par Michel Temer, le président sortant qui n’a cessé d’accumuler les affaires de corruption alors qu’il était au pouvoir.

*Le prénom a été modifié.

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