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L’ombre d’un mensonge : drame subtil
Comment se dépêtrer d’un mensonge lorsqu’on a abusé de la confiance de l’homme qu’on aime, profitant du fait qu’il n’ait plus toute sa tête pour inventer une pseudo-relation amoureuse ? Si Mille (Michelle Fairley) a vécu comme une aubaine la perte de mémoire de Phil (Bouli Lanners), l’employé de son père, elle se retrouve vite rattrapée par le poids de la culpabilité et de la morale. D’autant plus que, depuis ce mensonge, tout semble si simple avec Phil ! [...]
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Les critiques littéraires de mars

Un maître allemand

Couleurs de l’adieu, de Bernhard Schlink, Gallimard, 256 p., 21€

Le romancier multi-primé du Liseur (dont avait été tiré en 2008 un film avec Kate Winslet) est également un nouvelliste d’exception: la preuve avec Couleurs de l’adieu, recueil dont toutes les histoires gravitent autour d’un deuil impossible, d’un trauma subtil mais persistant, d’un remord tenace qui se révèle peu à peu au terme d’une mise-en-scène toujours époustouflante. Un homme retrouve au hasard d’un concert son amour inaccompli de jeunesse ; un vieux célibataire refuse de témoigner au sujet du meurtre auquel il aurait assisté d’une jeune voisine avec qui il entretenait une amitié ambiguë ; la fille au pair pour laquelle l’avait plaquée son mari débarque un soir chez l’ex-épouse, en lui demandant d’appeler son mari désormais condamné… Développées en bref chapitres, les nouvelles de Schlink se révèlent de petites machines narratives implacables. D’une perfection classique, leur mécanique élégante, épurée, nous emporte à tous les coups pour forer dans les zones les plus profondes de l’âme humaine. Du très grand art. Romaric Sangars


Roman féministe ?

Connemara, Nicolas Mathieu, Actes Sud, 396 p., 22€

Habilement troussé pour plaire aux féministes, soit aux femmes, qui forment le gros du régiment des lecteurs, Connemara est d’abord une histoire de tromperie, d’adultère aurait-on dit jadis, bien que plus personne ne semble accorder d’importance à la "délité du corps ni à celle de l’engagement. Le roman de Nicolas Mathieu est habile en ce qu’il fait d’emblée passer Hélène, quarantenaire qui découvre grâce à une stagiaire les nouveaux modes de séduction via les applications de rencontre, pour une victime. Victime de son enfance, de son époque, d’un mari absent et dont elle suppose qu’il la trompe, tout cela justifiant son geste de « libération ». Et qu’elle retrouve Christophe, qui l’avait éconduite au cours de l’adolescence, pour vivre « une nouvelle histoire ». Est-ce pourtant à une libération de la femme que nous assistons, alors qu’Hélène retombe dans tout ce qu’elle avait voulu fuir par ses études, son mariage, son installation à Paris? Le monde de Nicolas Mathieu est celui de la France profonde, « périphérique », de ses habitus et de sa fatalité, un monde où l’on doute qu’il soit jamais possible d’échapper à son déterminisme social.  Matthieu Falcone

Lire aussi : La Ville de Paris honore Pierre Schoendoerffer, « soldat de l’image »

Une vengeance réussie

Le parlement infernal (nouvelles intégrales), SAKI, Noir sur Blanc, 840p., 29€

L’histoire raconte que le jeune Hector Hugh Munro, né en Birmanie où son père était policier, fut renvoyé en Angleterre après la mort de sa mère pour être éduqué par deux tantes sévères et hypocrites, représentantes typiques de la bonne société édouardienne ; il aurait alors pris cette société en grippe et passé ensuite sa vie d’adulte à se venger d’elle dans des nouvelles à l’humour cruel, sous le nom de « Saki ». Noir sur Blanc a la bonne idée de les rééditer dans la traduction de Gérard Joulié qu’avait publiée Vladimir Dimitrijevic chez L’Âge d’Homme il y a vingt ans. On trouve dans ce gros volume toutes les short stories de Saki, avec leurs personnages récurrents – Reginald, Clovis – et les animaux qu’il aimait à opposer aux figures d’autorité pour les faire tomber de leur trône. Beaucoup sont des bijoux de mécanique humoristique, dotées de chutes impeccables et d’une ambiance confortable et loufoque qui, comme le note Nelly Kaprièlian dans son avant-propos, influencera Wodehouse ou Coward. Gérard Joulié ajoute que « Saki appartient au renouveau sadiste de la littérature comique et satirique anglaise », celui des enfants de Wilde : Max Beerbohm, Evelyn Waugh, Ronald Firbank, Ivy Compton-Burnett. « Chez nous, nous n’avons personne de cette trempe, à part peut-être Octave Mirbeau et Jules Renard ». Il faut prendre le temps de déguster ces courts textes à raison d’un ou deux par jour pendant quelques mois. Comme vengeance, c’est réussi. Jérôme Malbert [...]

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Alain Guiraudie : la ruée vers l’autre
gays aveyronnais communistes et fils de paysans à avoir percé dans l’art et essai subventionné ? Aucun, à part lui. Grâce à une marque pratiquement déposée, le Guiraudie-film. Soit des poursuites à ciel ouvert ancrées dans un terroir choisi avec rapports de classes sous-brechtiens, bêtes fabuleuses autant qu’invisibles, et désirs désaccordés. Le tout sur fond de fantaisie ado régressive, ma bite/ta bite (à la limite, ta chatte). Imaginons un Jean-Pierre Jeunet diabétique tentant de faire passer une fabulette d’Anne Sylvestre pour du cinéma novo brésilien façon conte social en plus drôle et tout fou. Les Inrocks, qui adorent ça, ont il y a vingt ans popularisé un mot pour désigner ces œuvrettes disruptives visant à côté pour mieux louper: « foutraque ». Guiraudie est depuis ses débuts typiquement « foutraque », militant à peine LGBT avec look passe-partout de camionneur qui fume trop – « les régions ont du talent ». Mais ses films d’abord DIY punk ont vite tourné au procédé, se mettant à ressembler à de mauvaises blagues, y compris Ce vieux rêve qui bouge, moyen métrage présenté au Festival de Cannes 2001 et adoubé par Godard. [...]
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Frédéric Casotti : à la recherche du cinquième hussard

À l’instar de Stephen Hecquet, vous êtes vous-même avocat. En quoi cela a-t-il importé dans votre décision d’écrire sa biographie ?

Ça m’a d’abord permis de le connaître puisqu’il est plutôt tombé dans l’oubli, mais qu’il subsiste la trace de sa légende au Palais, notamment chez certains avocats pénalistes qui ont en mémoire ses frasques et ses discours. C’est aussi plus facile d’écrire sur un avocat en l’étant soi-même. Connaissant bien les rouages de l’exercice, il m’était plus aisé de narrer ce qui faisait son unicité notamment sur le plan de la pratique professionnelle.

En quoi, d’après vous, est-il devenu durant l’Occupation un fonctionnaire vichyssois et non pas un collaborationniste comme Robert Brasillach, par exemple, qu’il admirait ?

Ce n’était pas quelqu’un d’extrême droite. Il se déclarait rétif au folklore vichyste et n’était pas royaliste d’Action Française. Ce qui est fondamental chez lui, c’est la débâcle de 1940. Il a considéré que cette défaite devait donner naissance à un sursaut qui pouvait passer par le régime de Vichy. [...]         

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Arcane : grandes intuitions, petites déceptions
Une série animée basée sur un jeu vidéo. Rien de très alléchant en apparence. Pourtant, très vite, on s’aperçoit que la série Arcane, réalisée par un studio français (Fortiche Production), dénote particulièrement sur les autres : excellent générique chanté par les Imagine Dragons, superbes dessins qu’on dirait tirés d’une belle bande dessinée dans un beau mélange dans un univers steampunk poussé par une colorimétrie superbe qui alterne entre nuances ternes et violet-bleu pétant, mais justement dosé. Les détails des dessins, d’un certain réalisme, jouent sur des effets visuels intelligents et une opposition médiévale-pop culture d’une grande beauté. [...]
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L’Histoire de ma femme : radiographie du couple
Un capitaine de navire nommé Jakob, fait le pari de se marier avec la première femme qui franchira la porte du restaurant. Par chance, une jeune femme ravissante entre dans la pièce. La mondaine, nommée Lizzy, est demandée en mariage par Jakob. Elle accepte la demande. Ce pari entraînera nos deux protagonistes dans une histoire d’époux et d’épouse explorant les problématiques du mariage. De la surprise, à la découverte, en passant par l’adultère et la solitude, la réalisatrice hongroise Ildiko Enyedi, au travers d’une radiographie du couple, revisite le périple douloureux du sentiment. [...]
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Trois fois rien : pieds nickelés
Le cinéma français a autant de mal à nous regarder en face qu’à filmer les « SDF ». Surtout dans la comédie – on se souvient de l’assez touchant Une Époque formidable de Jugnot, mais c’est à peu près tout. Nadège Loiseau a au moins le mérite de s’emparer du sujet à bras le corps. Fût-ce avec un prétexte scénaristique vu et revu : les trois protagonistes du film, tous à la rue, gagnent subitement au loto. C’est là que le bât blesse, puisque la réalisatrice ne nous épargne aucun des passages obligés de la grosse comédie franchouillarde qui joue sur les rapports de classe, jusqu’à sombrer parfois dans un humour beauf qui se veut sûrement « fédérateur ». [...]
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La Lettre inachevée : les hommes-dieux
Ne croyez pas ceux qui vous disent le contraire : le cinéma soviétique est le plus grand, le plus beau, le plus miraculeux des cinémas. On ne fera jamais mieux. C’était comme si l’homo sovieticus avait été conçu pour cette forme particulière de l’enregistrement : pour le montage, pour le cadrage, pour la lumière, et même pour la direction d’acteurs. Les grands films soviétiques planent à quelques parsecs au-dessus du reste. Bizarre, quand on pense qu’ils ne sont rien d’autre que des films de propagande. Il faut croire que celle-ci à poussé les réalisateurs dans leurs retranchements, les a forcés à sortir le meilleur d’eux-mêmes en travaillant sur une base simpliste –en général, la glorification du parti communiste. Un film de commande Mikhaïl Kalatozov (1903-1973) partage avec ses coreligionnaires un profil de « savant », car tous les grands réalisateurs russes ne le sont souvent que par dépit, d’abord attiré par les sciences, la médecine, la poésie… c’était comme si le cinéma s’était finalement imposé à eux comme le seul moyen de calmer leur soif de beauté et de connaissances. Kalatozov, inspiré par l’avant-gardisme des années 30 et notamment le futurisme, se voit vite placardisé par le régime - un joli placard tout de même puisqu’il est attaché culturel à Los Angeles après la guerre. C’est sans doute là que son amour pour le cinéma se réveille : à son retour, il signera son plus grand succès, Quand Passent les Cigognes, mélodrame d’une force visuelle quasi-éprouvante relatant un amour impossible pendant la seconde guerre mondiale. Palme D’or au festival de Cannes, l’attention du monde entier se tourne alors vers le cinéma soviétique poststalinien, qui semble avoir trouvé la grâce. [...]
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