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Éloge de la délicatesse : le monde aromatique du saké
C’est l’un des alcools les plus vieux au monde. Le saké fut introduit de Chine il y a deux mille ans ; au VIIIe siècle, il est associé à des rites shintoïstes et trouve son caractère sacré. La consommation se développe au XIXe avec la modernisation des transports : la classe moyenne consomme alors régulièrement du saké chaud durant ses repas. La production périclite cependant après la Seconde Guerre mondiale, avec l’occupation américaine, les Japonais découvrent d’autres boissons comme la bière et le whisky. Mais le déclin est enrayé depuis vingt ans. De nouveaux modes de consommation ravivent l’intérêt des jeunes Japonais : le saké est aujourd’hui servi frais dans des verres à vin, et certains sont même effervescents comme le champagne. Mais en dépit de ce regain d’intérêt, l’avenir des brasseurs japonais se situe à l’extérieur du pays. [...]
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Progressiste honnête

On connaît en France Jonathan Franzen le romancier, pas l’essayiste : on le découvre aujourd’hui avec Et si on arrêtait de faire semblant ?, sélection d’essais tirés de deux recueils parus en 2012 et 2018. Le pingouin de la couverture, juché sur un baril de pétrole, indique le thème du livre, l’écologie. Mais ce n’est pas le seul : Franzen parle aussi du 11-Septembre, des nouvelles technologies, de littérature, du progressisme et des oiseaux – passionné d’ornithologie, Franzen connaît des milliers d’espèces et traverse souvent la planète pour en admirer de nouvelles.

Les menaces qui pèsent sur ses chers volatiles le préoccupent énormément ; les parcs d’éoliennes, notamment, ces hachoirs à oiseaux plantés trop souvent sur le trajet des migrateurs. Du coup, il se trouve en porte-à-faux avec ses amis écolos qui, défenseurs du tout-éolien, préfèrent imputer pudiquement la mortalité des oiseaux… au réchauffement climatique, « un coupable politiquement plus acceptable ». Sur ce plan, Franzen est honnête : il se réclame du camp progressiste, mais il ne cherche pas à dissimuler les difficultés et contradictions du progressisme. [...]

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Critiques littérature du mois
ADO EN PROGRES Boris Bergmann raconte trois destins d’adolescents dans trois époques, le XVIIIe siècle, les années 1960 et aujourd’hui, et trois pays, Italie, France, Maroc. De ces trois portraits se dégage un bel élan de romantisme, sur les thèmes de la révolte et de l’émancipation de la jeunesse. L’auteur tient bien ses trois fils, et ménage d’astucieux échos entre les […]
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Destin allemand
Emma est une jeune et belle allemande, originaire de Prusse-Orientale et adolescente lors de la prise de Berlin par les Russes en avril 1945. On sait à quel point le traumatisme est resté fort dans la mémoire collective : 100 000 allemandes furent en effet violées par les troupes soviétiques à Berlin en 1945 et jusqu’à deux millions dans l’ensemble du Reich. Par chance, Emma échappe à cette tragédie ; elle aura toujours conscience d’avoir évité le pire.
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Le cinéma d’apocalypse est-il un genre débile ?

NON. IL Y A AUSSI DES TRUCS SUBTILS

Difficile de nier que la représentation de l’apocalypse au cinéma a surtout donné lieu à des blockbusters hollywoodiens très chers et très bourrins. Citons par exemple Je suis une légende avec Will Smith en 2007, World War Z en 2013 (qui imagine une invasion zombie), ou encore les éternels rallumages de Terminator et de La Planète des Singes. Pour autant, Hollywood a aussi produit des grosses productions bien plus subtiles qu’elles n’y paraissent, à l’image du très beau Oblivion de Joseph Kosinski en 2013 (avec Tom Cruise), de Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuarón en 2006 ou encore de La Route de John Hillcoat (2009), adaptation réussie du roman de Cormac McCarthy. Et si l’on regarde au-delà des frontières américaines, et notamment du côté du cinéma asiatique : Bong Joon-Ho (primé à Cannes pour Parasite l’année dernière) avec The Host en 2006 et Snowpiercer en 2013 ; Sang-Ho Yeon avec le très prenant Dernier train pour Busan en 2016 ; et bien sûr Hayao Miyazaki avec ce qui est peut-être l’un des plus beaux films d’animation tous genres confondus, Nausicaä de la Vallée du Vent, sorti en 1984. Comme on le voit, le cinéma d’apocalypse n’est pas que le lieu des explosions dans tous les sens, mais aussi l’occasion d’imaginer l’après-destruction avec des visions sublimes de beauté crépusculaire. [...]

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Olivia Ruiz, l’arrogance et la médiocrité
Cet été, sur France Inter, la chanteuse Olivia Ruiz parlait de son premier roman où elle évoque sa grand-mère immigrée et la destinée des réfugiés espagnols du franquisme. Cela la conduisit à émettre certaines considérations historiques et culturelles qui me surprirent, quoiqu’elles relèvent finalement de la bouillie idéologique la plus commune. Son rayonnement, la France ne le tenait sûrement pas de sa francité, disait-elle en substance, laquelle n’aurait jamais séduit personne, mais, bien sûr, des nombreuses vagues d’immigration qui avaient fait bourgeonner notre pays tel un engrais formidable. En somme : non, évidemment, ce ne sont pas les bâtisseurs de cathédrales, les vignerons de la Champagne, saint Louis, Racine, Victor Hugo, Arthur Rimbaud ou Brigitte Bardot, si banalement autochtones, qui ont permis à la France d’éblouir plusieurs fois le monde, mais… les gens comme Olivia Ruiz et sa mamie. [...]
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Michael Lonsdale : la fin d’un géant

Il était parmi nous depuis plus d’un demi-siècle, discret, malgré son corps vouté et imposant, l’œil toujours vif et sa voix si particulière était souple comme une danseuse du Bolchoï. On le retrouvait sur scène, à l’écran, dans une église ou dans un livre audio, aussi fascinant qu’insaisissable, sautant d’un costume à l’autre, avec l’humilité et le génie des grands.

Michael Edward Lonsdale-Crouch est né le 24 mai 1931 dans le 16ème arrondissement de Paris. Enfant illégitime d’une mère française et d’un officier de l’armée britannique, ses parents durent s’exiler à Jersey puis à Londres avant d’atterrir au Maroc. En 1940, son père est accusé de traitrise et emprisonné par les autorités vichystes. Il ne sera libéré que deux ans plus tard lors du débarquement des alliés en Afrique du Nord. C’est à Casablanca que le jeune Michael découvre le cinéma lors des séances projetés pour les militaires américains. Il fait connaissance avec John Ford et Howard Hawks et commence à se dessiner une passion qui ne le quittera plus jamais « Chaque fois que j'allais au cinéma, pour moi c'était un événement. C'étaient des grandes émotions », expliqua t’il.

Blin, Arland et Dieu

Il revient en France seul avec sa mère en 1946 et rencontre Roger Blin à Cannes qui lui fait découvrir le théâtre. « C'était un maître à penser pour moi, une référence absolue », dira-t-il plus tard. En 1949, il s’installe à Paris dans l’appartement du grand-père maternel, face aux Invalides, qu’il ne quittera plus. Michael Lonsdale s’initie à la littérature, dévorant Guitry, Marc Twain et Flaubert, encouragé par son oncle écrivain, Marcel Arland, lauréat du Goncourt en 1929. [...]

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Les vieux soldats sont-ils de droite ?

Philippe de Poulpiquet photographie depuis longtemps les théâtres de guerre, y compris les théâtres les plus secrets, ceux que les combattants blessés transportent avec eux, la guerre désormais incorporée à leur chair et à leur âme, au sens le plus étroit, qu’il s’agisse d’une jambe arrachée ou d’une mémoire encombrée du bruit des batailles. Dans « Mémoires de guerres », on croise blessés, infirmiers et vieillards, et au moins un cercueil.

Les vieillards sont dans leurs chambres ou au réfectoire, dans la cathédrale Saint-Louis ou dans les salles XVIIe qui, depuis 350 ans, accueillent « ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué leur sang pour la défense et le soutien » de la France, puisque tel était le projet de Louis XIV

Les vieillards sont dans leurs chambres ou au réfectoire, dans la cathédrale Saint-Louis ou dans les salles XVIIe qui, depuis 350 ans, accueillent « ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué leur sang pour la défense et le soutien » de la France, puisque tel était le projet de Louis XIV. De photo en photo on les retrouve, tel observant on ne sait quoi hors cadre, là debout dans l’ancienne apothicairerie ; ou tel autre jovial et familier dans sa chambre puis solennel – dans l’apothicairerie – veste surchargée de médailles enflée sur un chandail bleu. Peut-être l’un de ces visages est-il aussi dans ce cercueil, qu’on voit entrer et sortir de l’église aux soldats. [...]

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