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Festival du Film Coréen à Paris 2022 : notre sélection

Comme les années passées, le FFCP s'est tenu au cinéma Publicis des Champs-Élysées, créant  de longues files d'attente devant des touristes médusés, se demandant quel genre d’événement peut être si populaire sur la plus belle avenue du monde. Il faut dire que la Corée du Sud est aujourd’hui plus que jamais à la mode après le triomphe de Parasite, le phénomène Squid Game sur Netflix ou encore le boum de la K-Pop. Avec sa trentaine de films, classiques comme nouveaux, et ses invités prestigieux, le FFCP tient toujours ses promesses, malgré une programmation que l'on qualifiera poliment de politiquement orientée sur certains de ses choix, parisianisme oblige. Sélection de six films inédits, dont les deux avant-premières du festival.

Lire aussi : [Cinéma] Trois Nuits par semaine : LGBTarte

Life Is Beautiful (2h02) de Choi Kook-hee, avec Ryu Seung-ryong, Yum Jung-ah, Ong Seong-wu.

Film d'ouverture du festival, Life Is Beautiful prend le pari osé de la comédie musicale pour conter l'histoire d'une cinquantenaire atteinte d'un cancer en phase terminale dont l'ultime souhait est de retrouver son premier amour après une vie ingrate de mère de famille. Accompagnée de son mari rustre mais aimant, la malade s'embarque alors dans un road-trip jusqu’au dénouement final. Ce voyage et les souvenirs qu'il rappelle au couple sont ainsi l'occasion de nombreuses scènes dansées et chantées, de la première rencontre à l'adieu définitif, adaptées de classiques de la variété sud-coréenne, venant ajouter au film aux tons pastel un agréable charme suranné. On eut cependant aimé que les chansons, qui n'évoquent rien au public français, aient davantage d'impact. Faisant passer le spectateur du rire aux larmes, le métrage de Choi Kook-he, dont on avait déjà vu l'excellent Default avec Vincent Cassel à ce même festival en 2019, ouvre dans la joie et l'émotion cette édition 2022.

https://www.youtube.com/watch?v=268pqupFWiU

Défense d’atterrir (2h19) de Han Jae-rim, avec Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Jeon Do-yeon, Yim Si-wan, en VOD, Blu-ray et DVD le 30 novembre.

Un terroriste répand un virus contagieux, inconnu et mortel à bord d'un avion en plein vol. Dans l'interdiction d’atterrir, l'appareil est contraint de brûler son carburant, tandis que ses passagers périssent un par un et que la police mène l'enquête au sol pour trouver l'antidote. Han Jae-Rim signe l'un des premiers films grand public « post-covid ». De la peur causée par un virus inédit à la situation de confinement et de paranoïa que subissent les passagers, impossible, en effet, de ne pas y voir un discours sur la pandémie, à peine caché derrière un film catastrophe sans subtilité mais au suspense redoutable, maîtrisé de bout en bout et servi par un casting renommé (notamment Song Kang-ho, vu dans Parasite). Dommage cependant que le métrage ne fasse pas le choix audacieux que son intrigue lui propose avant sa conclusion, lui préférant une fin plus convenue. [...]

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[Cinéma] Trois Nuits par semaine : LGBTarte
Un hétéro en couple qui se cherche et travaille « à FNAC Saint-Lazare » (sans le « la », pour ne surtout pas mégenrer l’enseigne, au cas où elle s’identifierait avec un zgeg) tombe amoureux d’une drag-queen qui prépare un concours international avec ses potes déglingos : crush/rupture/crash, voilà le programme de Trois nuits par semaine, avant un rebond glorieux où tout ce petit monde obtiendra ce qu’il cherche. On ne se souvient pas d’avoir vu autant de clichés bébêtes sur un écran depuis au moins deux mois. [...]
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[Cinéma] Pacifiction – Tourment sur les îles : Vahiné, c’est gonflant
Jackpot ! Après Liberté, touche-pipi grotesque qui transformait le Marquis (1989) de Roland Topor et Henri Xhonneux en son et lumière arty, Albert Serra s’est fait payer des vacances à Tahiti pour tourner un thriller politique avec Magimel en Haut-Commissaire de la République qui orchestre ou tente de stopper, on ne sait, des menaces imprécises sur une reprise des essais nucléaires français. [...]
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[Cinéma] Armageddon Time : confession trop intime 
Après le polar (La Nuit nous appartient), le mélo (Two lovers) et la science-fiction (Ad Astra), James Gray ose l’autobiographie. Un choix surprenant pour ce cinéaste discret, et qui n’a cessé tout au long de sa très belle filmographie d’habiller ses questions existentielles derrière des films de genre. Armageddon Time nous plonge dans le New York des années 80 à la suite du jeune Paul Graff (roux aux yeux bleus comme Gray) qui se lie d’amitié avec Johnny, un camarade de classe mis au ban parce que noir. [...]
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Théo Veillon : « Vivre à la campagne aujourd’hui n’implique pas de vivre avec des mœurs campagnardes »

Pourquoi avoir choisi le roman pour décrire la vie dans la France rurale ?

Je ne connais pas d'autre manière de parler du réel sans le trahir. Je voulais que le lecteur puisse plonger dans des vies qu'il n'a pas vécues, et particulièrement celles de nos campagnes. Le roman implique une magie de communion que le discours non-fictif peut difficilement rendre. La magie de la prose romanesque est de « légitimer » la voix de ceux qui sans la fiction n'existeraient pas ou existeraient mal. Rendre une voix humaine dans sa vérité et son intrépidité est le privilège du roman, il me semble.

Lire aussi : Éditorial culture de novembre : Aspersions

Ensuite, le roman se tourne vers ce que l'œil ne voit pas immédiatement : toutes ces choses impossibles à dire ou à décrire dans la vie courante. Ainsi, des situations quotidiennes deviennent extraordinaires parce qu'elles ont lieu dans un cadre inventé et qu'elles suivent le raisonnement particulier du narrateur. En outre, il est difficile pour un autre art que le roman de rendre les mouvements intérieurs, lents et sinueux, d'une âme. Or l'espace temporel permis par le roman, la lenteur possible de l'exposition, sa composition dégagée, la séparation structurelle narration/dialogues, tout ce qui concourt au procédé d'identification du lecteur aux personnages (et, par extension, à son empathie), me semblaient convenir à ce projet naturellement.

Votre récit est structuré par le déplacement. Quelle influence la géographie a-t-elle sur la conscience des jeunes ruraux ?

Du point de vue spatial, les jeunes ruraux ont conscience d'être « loin de tout ». Ils sont habitués au fait que dès qu'ils ont besoin de quelque chose ou d'aller quelque part, il faut utiliser la voiture. Les lignes de bus sont rares. Quand ils ont 14 ans, ils commencent à se rendre indépendants de leurs parents grâce à la moto ou au scooter. Après 18 ans, s'ils restent à la campagne, ils passent généralement leur temps en voiture et ne sortent du département que si leur métier les y oblige ou s'ils partent en vacances.

De là découlent trois cas de figure. Il y a ceux qui ont conscience que cet éloignement n'est pas grave et qu'ils trouveront tout ce dont ils ont besoin ici. Il y a ensuite ceux qui, tout en reconnaissant le privilège de vivre ici, sentent que des choses intéressantes se passent ailleurs. Enfin, il y a ceux qui vivent mal la vie à la campagne et souhaitent ardemment la quitter. Pour ces deux derniers cas, la conscience de l'éloignement peut devenir une rude épreuve, mais aussi le début d'une aventure. Tout est plus compliqué quand on est loin et qu'on va changer de cadre de vie. Ils savent qu'il y aura des conséquences pratiques à assumer.

« Si la géographie paraît neutre et statique, elle ne l'est pas dans sa relation à nous : la vie à la campagne imprime un sentiment particulier chez l'homme qui nous force à prendre position »


Théo Veillon

Ensuite, du point de vue sentimental, la conscience de la géographie est extrêmement différenciée chez les jeunes selon ce qu'ils vivent. Un jeune paysan qui se lève aux aurores pour donner à boire à ses bêtes n'aura pas la même expérience qu'un jeune habitant du bourg qui s'ennuie à mourir ou encore qu’un autre d'un lotissement résidentiel confiné dans un confort ultramoderne. La vie à la campagne imprime un sentiment particulier chez l'homme qui nous force à prendre position. Le lieu nous fera. Si l'on se ferme à lui, on n'empêchera jamais son influence sur nous. Les lieux observent les hommes agir et supportent leurs actions avec une impassibilité titanesque. [...]

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Louis-Ferdinand Céline : le chef-d’œuvre inconnu

Autant Guerre était une fascinante esquisse, qui éclairait davantage le traumatisme décisif que put représenter le premier conflit mondial pour le Maréchal des Logis Destouches, autant Londres est une fresque proprement extraordinaire, un tableau complet ne souffrant que de quelques touches imprécises, développée sur près de 600 pages, et dont l'état d'écriture auquel il nous parvient, même s'il ne fut pas pensé comme définitif, n'en donne pas moins une impression d'achèvement. Conçu comme la suite de Guerre, mais beaucoup plus abouti, donc, Londres commence avec l'arrivée de Ferdinand dans la capitale anglaise, avec sa blessure et sa décoration, à la suite d'Angèle et son Major, mais il se retrouve en fait éloigné d'eux et réside dans une espèce de pension pour putains, entre maquereaux, filles, anarchistes, découvrant le Londres interlope et nocturne au fil d'une suite de dérives plus ou moins alcoolisées, écorchées, lyriques, partouzardes, médicales, et toujours hallucinées.

Lire aussi : Louis-Ferdinand Céline : polar posthume

Un döblin français

La guerre de 14, en mettant la technique au service de la mort, a retourné le progrès contre lui-même. En résulte le fait que l'humanité de cette génération s'en trouve profondément blessée, et les personnages de Céline sont animalisés, en lutte pour survivre et jouir un peu avant le néant, après que toutes les grandes valeurs, autant patriotes qu'humanistes, ont été pulvérisées par la boucherie du front. Dans Londres, Céline rejoint une esthétique typique de son époque, celle du Döblin de Berlin Alexander-platz, ou du Brecht de L'Opéra de quat'sous : maquereaux, pègre, filles de joie, destins sordides, chansons tristes, sont mis en scène dans une Babylone moderne incendiée de séductions et de drames. [...]

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[Cinéma] Harka : blues tunisien
La Tunisie va mal, c’est le moins qu’on puisse dire. Et le premier film de Lofty Nathan n’y va pas par quatre chemins pour montrer l’étendue de la crise à la fois morale, économique et politique qui semble toucher le pays, en particulier depuis la révolution arabe – qui comme toutes les révolutions aura surtout contribué à hystériser les travers d’un système. [...]
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[Cinéma] Mascarade : hommage stylé
La French Riviera, une femme fatale et vaguement cambrioleuse, un gigolo qui traîne son regard désabusé sur les côtes vaporeuses : film après film, le fils Bedos semble bien décider à enferrer son œuvre dans une sorte d’hommage fétichiste au cinéma d’antan. Si l’histoire ne réinvente à peu près rien, c’est justement en réexaminant tous ces clichés avec une authentique passion de cinéphile que le réalisateur (ici également scénariste) tire son épingle du jeu, grâce à un montage savant et à un faste visuel qui n’est pas sans rappeler, dans ses meilleurs moments, le cinéma sud-coréen. [...]
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L’Incorrect numéro 73

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