Skip to content
[Cinéma] Harka : blues tunisien
La Tunisie va mal, c’est le moins qu’on puisse dire. Et le premier film de Lofty Nathan n’y va pas par quatre chemins pour montrer l’étendue de la crise à la fois morale, économique et politique qui semble toucher le pays, en particulier depuis la révolution arabe – qui comme toutes les révolutions aura surtout contribué à hystériser les travers d’un système. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
[Cinéma] Mascarade : hommage stylé
La French Riviera, une femme fatale et vaguement cambrioleuse, un gigolo qui traîne son regard désabusé sur les côtes vaporeuses : film après film, le fils Bedos semble bien décider à enferrer son œuvre dans une sorte d’hommage fétichiste au cinéma d’antan. Si l’histoire ne réinvente à peu près rien, c’est justement en réexaminant tous ces clichés avec une authentique passion de cinéphile que le réalisateur (ici également scénariste) tire son épingle du jeu, grâce à un montage savant et à un faste visuel qui n’est pas sans rappeler, dans ses meilleurs moments, le cinéma sud-coréen. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Éditorial culture de novembre : Aspersions

« Qu’est-ce qui a le plus de valeur : l’art ou la vie ? » demandaient les deux militantes écologistes qui, il y a quelques semaines, à Londres, jetaient de la soupe sur des tournesols de Van Gogh. Inutile de s’exciter comme ça les filles, si cette question vous torturait tant, il suffisait de nous la poser calmement, et nous aurions été en mesure de vous répondre sans délai : l’art, évidemment. Pulluler est à la portée de tout le monde, les microbes font ça depuis 2,8 milliards d’années, et franchement, c’est un peu répétitif. En outre, la vie livrée à elle-même, telle quelle, aveugle, débordante, affamée, ça vire souvent au désastre, à l’entre-massacre, au bûcher final. Des Allemands (qui s’y connaissent en bûcher final) ont pris la suite, dix jours plus tard, préférant la purée à la soupe, pour attaquer des meules sublimées par Monet à Potsdam. À croire qu’on en veut surtout aux paysages français et à l’impressionnisme et ses héritiers.…

Simon Liberati : saboter sa vie pour bâtir son œuvre

Filleul de Louis Aragon, mari d’Eva Ionesco, à qui il consacra l’un de ses plus célèbres romans (Eva, 2015), sa vie rejoint souvent le chaos pailleté de ses romans, comme lorsque son épouse l’agressa au couteau en février 2021 (la justice a condamné en mai Eva Ionesco pour faits de violence à l’encontre de son mari). Mais ce ne sont peut-être là que les effets secondaires et inéluctables d’une méthode que l’écrivain emploie pour écrire sa vie et vivre son œuvre. C’est du moins l’un des secrets qu’il nous confia un après-midi de début d’automne, à la table d’un café de Saint-Germain-des-Prés dont la décoration témoignait, intacte, de la fantaisie des années 50.


Quel regard portez-vous sur votre œuvre commencée tard et écrite comme en accéléré ?

Le mot « œuvre » me paraît toujours très orgueilleux, mais il y a une unité, en effet, des thèmes récurrents. Quand on commence à écrire tard, on est sans doute plus cohérent que si l’on commençait dans sa jeunesse. Ce n’est pas forcément une qualité. Il y a parfois une trop grande cohérence, on a tendance à se calcifier, c’est pourquoi je m’arrange pour que ma vie personnelle explose régulièrement. Ça me permet de renouveler mon inspiration ! Voilà ce qui m’apparait clairement aujourd’hui.

Lire aussi : Annie Ernaux ou l’apothéose de la prof de Lettres

À ce point-là ?

Ah bah, oui ! Quand j’ai écrit mon deuxième livre, Nada Exist, je savais que ça allait me coûter une femme, une maison et la très belle voiture que je possédais à l’époque ! L’écriture m’a demandé trois ans. J’avais prévu de tout perdre et j’ai tout perdu ! Et si le deuxième avait été difficile ; le troisième roman, L’Hyper Justine, a été affreux : j’avais une vie personnelle complètement détruite et c’est là qu’a commencé la ronde infernale des livres à écrire très vite pour des raisons financières. J’ai eu le prix de Flore puis le prix Femina, qui m’ont aidé à obtenir des à-valoir, et je vivais sur les à-valoir. Aujourd’hui, j’ai trois livres qui sont déjà prêts ou presque, et je suis obligé de freiner la parution. J’ai commencé tard, donc j’écris beaucoup. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Les critiques musicales d’octobre

BELGE D'OUTRE-TOMBE

OPEX, ARNO, PIAS, 15,99 €

Baudelaire s’est trompé, il n’a pas compris les Belges. Oui, il y a un génie belge. C’est indéniable. Adolescent, je me plaisais à courir les superbes librairies désuètes à la recherche des recueils de poésie de Georges Rodenbach, poète né à Tournai. En écrivant ces lignes, j’ai devant moi une vieille photographie d’avant 1914 : ce sont mes ancêtres, des limonadiers wallons habillés pour l’occasion. Et il me faut parler du dernier disque d’Arno qui tourne en boucle dans ma nuit. Ou plutôt de son premier disque en tant qu’homme mort. En tant que Belge d’outre-tombe. Dès la première chanson, on prend une bourrasque venue d’Ostende. « Hier, c’était le passé ; aujourd’hui, la vérité ». Arno n’a jamais été autre chose que vrai. Pas de doute là-dessus. Tout le long d’un disque à la fois crépusculaire et lumineux, il continue à dévoiler, une dernière fois, sa vérité. Sa musique a les yeux d’un mystique face à la mort, mais jamais elle n’a boudé son plaisir face à la vie. Et nous, nous ne dédaignerons jamais non plus un pareil disque. Emmanuel Domont

Lire aussi : Éditorial culture de novembre : Aspersions

RETOUR EN GRÂCE

EBM, EDITORS, PIAS, 14,99 €

Mais comment la grâce déserte-telle un être ? Pourquoi disparaît-elle ainsi ? Ce sont des questions qui méritent d’être posées au sujet de Tom Smith, le leader d’Editors. Après deux albums, disons-le, touchés par une forme d’élégance, de lyrisme à la fois raffiné et nerveux, Editors s’est perdu à force de vouloir se renouveler à travers des albums insipides voire médiocres. Ils sont désormais de retour avec EBM, un album composé aux côtés de Benjamin John Power alias « Blank Mass ». De là le nom en trois lettres de cet album qui réunit donc Editors et Blank Mass. Mais EBM, c’est aussi cette Electronic Body Music qui vit le jour dans les années 80 entre l’Hacienda de Manchester, les hangars flamands de Gand ou Courtrai ou les plages d’Ibiza de 1989. Disons-le : Tom Smith n’a pas retrouvé le pouvoir magnétique qui était le sien en faisant ce voyage dans le temps et le son, mais c’est incontestablement le meilleur album qu’Editors nous livre depuis leur âge d’or. C’est déjà ça. Et ce n’est pas rien. ED [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Alain Robbe-Grillet : pervers pépère sans habit vert

C’est l’histoire d’un quiproquo. Entre le nouveau et le roman, entre un homme et la littérature, entre Roland Barthes et la critique, entre la France et l’art, entre l’intelligence et la modernité. Cette histoire a un nom, un peu ridicule, Alain Robbe-Grillet, et un vague arrière-goût d’ennui. Résumons. Un jeune homme, qui fut collabo par paresse sous l’Occupation et se laissa envoyer au STO sans grincher, découvre après-guerre et longtemps après tout le monde que le nazisme, c’était l’ordre. Ni une ni deux, révolté et effronté, il décide d’écrire des choses en désordre pour protester. 

On est en 1953. Ça s’appellera Les Gommes, habile roman policier publié aux jeunes et branchées Éditions de Minuit, dirigées par Jérôme Lindon, et supervisées par le tout-puissant Paulhan depuis Gallimard. Il y est suivi par Nathalie Sarraute et Claude Simon, qui pratiquent le même mauvais artisanat de la plume, ce qui permet à Roland Barthes de les rassembler dans un courant littéraire artificiel, baptisé avec une originalité confondante « Nouveau roman ». On leur reconnaît quelques qualités communes, comme l’influence de l’existentialisme sartrien, le refus du réalisme et « l’engagement » (il signe la « Déclaration du droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », ce qui coûte moins qu’affronter la SS). Des qualités en effet très communes.

Son dernier livre, Un roman sentimental, paru en 2007, et vendu comme un « conte de fées pour adultes » parle en effet d’enfants sexuellement torturées

Banal comme le diable

[...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
[BD] Superino : pastiche ?
Trondheim aime la bande dessinée « populaire ». Pour lui, Carl Barks (créateur de Picsou, des Rapetou et de Géo Trouvetou) est un artiste complet ; les albums des années 60, des références ; le rire, un sacerdoce. Régulièrement, il glisse ses pas dans ceux de ses grands aînés, avec un don particulier pour le pastiche ironique, jouant avec le fait que le lecteur maîtrise et l’univers qu’il investit et les codes de la bande dessinée en général. Cela donne le curieux A.L.I.E.E.N. (2004), un médiocre hommage à Astérix, Par Toutatis ! (2022), ou les très bons Mickey parus chez Glénat, Mickey’!s Craziest Adventures et Donald’s Happiest Adventures, dessinés par Nicolas Keramidas. [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Alexandre Villaplane, des crampons à la SS

Comment avez-vous fait la connaissance de Villaplane ? 

C’est en lisant le livre Les Collabos : treize portraits de Laurent Joly (Les Échappés, 2011) que j’ai découvert le personnage. Je feuilletais ce bel ouvrage illustré, passant en revue les trognes de collabos, intellectuels égarés ou vrais voyous, et voici qu’en tournant une page apparaît la photographie d’un joueur de foot à la belle gueule, qui n’est rien moins que l’ancien capitaine de l’Équipe de France. Je me suis immédiatement dit que ce destin méritait un récit.

Excellent joueur, quel rôle a-t-il joué dans le développement du foot dans les années 1920 ?

Techniquement, on lui attribue la paternité de certains gestes spectaculaires, comme la tête plongeante, qui enthousiasme le public et participe largement à la montée en popularité du football. Mais surtout, Villaplane symbolise le passage à une nouvelle époque de ce sport. Comme joueur, il a compris l’importance des qualités physiques, qu’il cultive plus que ses coéquipiers : champion de natation, d’athlétisme, il est infatigable sur le terrain. Comme capitaine des Bleus enfin, il fait passer ce rôle autrefois conçu comme celui d’un « général en chef », souvent confié au joueur le plus âgé et pas forcément le plus performant, à celui d’organisateur charismatique, au milieu de ses troupes et exemplaire dans l’effort.

Lire aussi : Yannick Haenel : très riche, un peu vain

Que vous inspire le Villaplane footballeur ?

Le Villaplane footballeur ne peut inspirer que de la sympathie. C’est un excellent coéquipier, doté d’un grand charisme et d’une autorité naturelle qui s’accompagne d’une bonne humeur constante. C’est d’ailleurs pour ses qualités humaines, qui le distinguent de bien d’autres coéquipiers, qu’il est désigné comme capitaine de l’Équipe de France. À cette époque, même ses défauts le rendent sympathique : amateur de grosses voitures, de belles femmes, d’alcool et de jeux d’argent, certes un peu voyou mais jamais violent, son profil ne manque pas de panache ! [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect numéro 73

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest