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Grant Haua : blues maori

Comment êtes-vous venu à la guitare ?

Mon grand-père était saxophoniste, guitariste et pianiste. Mon père et lui étaient de grands chanteurs au sein d’orchestres traditionnels. C’est un bon héritage de base. Puis mon frère a reçu une guitare pour Noël, il est devenu sacrément bon, alors j’ai voulu être bon moi aussi. Aujourd’hui je mesure l’importance de cet instrument dans ma vie ! Même s’il n’avait pas constitué mon métier, d’une manière ou d’une autre je l’aurais utilisé, car c’est un « truc » que je dois faire, une thérapie qui me place à un bel endroit. C’est une merveilleuse amie et j’en jouerai jusqu’à ma mort.

Combien de guitares possédez-vous ?

Je possède six guitares acoustiques et sept électriques. Dernièrement, je n’en utilise que deux sur scène. L’acoustique Lâg, 100 % made in France, et la japonaise K. Yairi m’accompagnent depuis plus de vingt ans. Ce sont mes préférées. Elles me rendent confiant et m’apportent du confort car je les ressens bien dans mes mains. Ce que je demande ensuite à mon instrument, c’est de bien interagir avec l’amplification et qu’il me permette beaucoup d’exploitations sonores, ce qui est primordial sur scène. Il est ahurissant de constater combien le même instrument dans les mains de quelqu’un d’autre peut sonner différemment.[...]

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Paul Gadenne, le grand oublié de la littérature française

L’avertissement qui ouvre le deuxième carnet sonne comme un frontispice de catacombes: « Méfie-toi, lecteur qui t’aventurerais dans ces pages: ce sont ici mes mensonges ». Une manière, d’emblée, de congédier toute réalité qui sous-tendrait l’exercice autobiographique pour lui préférer une vérité pure, celle de la forme romanesque. Le Long de la vie, cette compilation de neuf carnets où Paul Gadenne explore ses sentiments, note ses impressions et relate une existence en pointillés, tirée entre discrètes extases et pesante solitude, peut se voir comme une exploration des possibilités du roman.

COLLECTIONNEUR DE SENTIMENTS

Paul Gadenne (1907-1956) fait partie de ces écrivains que l’histoire de la littérature hexagonale a fortuitement oubliés. Adulé seulement par quelques connaisseurs, il est régulièrement sauvé de l’amnésie collective. Pourtant, contrairement à d’autres grands effacés comme Jean-Pierre Martinet ou Guy Dupré, Gadenne n’est ni un styliste ni un écorché. Du moins en apparence. Cet originaire du Nord, passé par le lycée Louis le Grand où il fréquente Brasillach et Bardèche, a eu l’existence discrète d’un agrégé de lettres, employé d’abord comme précepteur pour de riches familles bourgeoises puis professeur en Normandie avant d’être terrassé précocement par la tuberculose.

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Le rap peut-il être réac ?

Très présent aux États-Unis tout en étant superbement ignoré par les médias majoritaires, ce courant réac du rap est porté par des artistes tels que Tom McDonald, un ancien catcheur au look improbable (tresses blondes, grills sur les dents, corps et visage recouverts de tatouages), qui sort environ une chanson par mois et tape régulièrement les trente millions de vues sur YouTube.

Lire aussi : Le rap : du ghetto à la domination mondiale

Ses chansons s’en prennent aux wokes (« Fake Woke » : « Je pense que c’est dingue qu’on dise que je suis controversé alors que Cardi B est le modèle des filles de 12 ansDepuis que j’ai commencé à utiliser des gars, je me sens tellement mieux, je me sens tellement puissante », a déclaré cette joyeuse féministe américaine, Ndlr]. Les rappeurs en haut des charts font la promo du Xanax, mais si je parle de race dans une chanson, j’ai peur de me faire tuer »), à l’avortement (« People so Stupid » : « Dites-moi comment ça marche ? Une bactérie est de la vie sur Mars, mais un battement de cœur n’est pas une vie sur terre ? »), fait l’éloge des Blancs dans une espèce de tribalisme inversé (« White Boys » : « Vous feriez mieux de surveiller vos arrières, ça va être un été de Blancs, tout mon iPhone est remplis de Blancs armés, on vient des bas-fonds comme les tuyaux dans le sol, on a le fusil à pompe de prêt »), ou encore celui de la vie redneck (« No Good Bastards »). Seul le média conservateur, The Daily Wire évoque cette scène avec enthousiasme. Pour le reste, motus.

Black Trumpist et rap-rock républicain

L’intérêt de ce rap très politisé, c’est qu’à l’heure du tout instantané, les musiciens peuvent réagir à l’actualité en un clin d’œil, ce qui correspond bien à l’atmosphère de palabre permanente qu’entretiennent désormais les réseaux sociaux. Le rappeur noir trumpiste Loza Alexander s’en est d’ailleurs fait une spécialité, avec des hymnes tels que « Let’s Go Brandon, F.A.F.O » (pour « Fuck Around and Find Out », soit : « Fais le con et tu verras », slogan utilisé en soutien à Kyle Rittenhouse (jeune Américain ayant abattu des vandales en état de légitime défense), qui débute par « Fuck Black Lives Matter and Antifa »), « Slap A Commie Like Will Smith » (« Gifle un coco comme Will Smith ») ou encore « Crack Pipe Biden », en référence aux problèmes de drogue du fils du président.

« Malgré tout, je pense que le vent va tourner, le rap étant la musique la plus écoutée par les jeunes, il y a forcément toute une frange de cette jeunesse qui ne se reconnaît pas dans le rap de cité »

Chronic

Bourré d’humour, ce rappeur ouvre d’ailleurs l’un de ses clips en le dédiant à « la minorité la plus opprimée d’Amérique : les soutiens noirs de Donald Trump ». On peut aussi citer, parmi les chansons les plus drôles répondant à l’actualité, l’hilarant « Joe Biden Touches Kids » (« Joe Biden touche des gosses ») de DC Capital, ou encore le rap de véritables white trash (déchets blancs) comme The Naughty Northern, infusé de hard rock, ou encore Hosier qui chante « Country Boy Style » et évoque le tube international « Old Town Road », de Lil Nas X, mais en moins inverti. Comment ne pas citer l’emmerdeur en chef, Kid Rock, rappeur républicain qui est toujours debout après sa tentative de se présenter aux élections sénatoriales américaines, et vient notamment de sortir « Don’t Tell Me How To Live », en duo avec le groupe de hard DR rock canadien Monster Truck, et ses paroles… toujours aussi inspirées : « la prochaine génération sera une nation de tafioles ». [...]

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[Cinéma] En décalage : intense
C. est une ingénieure du son passionnée par son métier. Elle découvre peu à peu que son ouïe se désynchronise, c’est-à-dire qu’elle entend les sons après qu’ils se sont produits. Ce handicap l’empêche de travailler et la coupe progressivement du monde. La narration de ce long-métrage entre drame et film fantastique comporte quelques imperfections. [...]
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Jacques Drillon, l’élite de la critique

« Si je pouvais choisir, je me ferais bien enterrer dans de la langue française : j’y trouverais de quoi rafraîchir mon enfer pendant assez longtemps », écrit Drillon dans Coda, cet essai autobiographique faisant suite à Cadence pour projeter du moins de somptueuses poignées de langue française en guise d’adieu, comme le lecteur peut le constater dans ce livre qui paraît six mois après le décès de son auteur. Signe étrange, la tumeur au cerveau qui l’emporte, d’un genre extrêmement rare, l’oligodendrogliome, est exactement le même mal qui avait conclu prématurément l’existence de son beau-fils adoré, vingt ans plus tôt, Antoine Percheron, et auquel il avait consacré en 2003 un livre intitulé Face à face. Une mort en forme de conjonction tragique, donc.

Lire aussi : Le multivers : fiction capitaliste terminale

Et pour la vie ? Auteur d’un célèbre Traité de la ponctuation française, ce docteur en linguistique fut aussi connu comme critique musical (catégorie classique) pour Le Nouvel Observateur où il exerça de 1981 à 2017. On le vit parler de musique savante dans plusieurs émissions de télévision, il dirigea des enregistrements essentiels chez Harmonia Mundi et rédigea les pages de mots croisés les plus raffinés de France. Surtout, il fut écrivain, un écrivain dédaignant le roman, ce genre obligatoire de la seconde moitié du vingtième siècle, rédigeant des essais, des récits, des traités, des préfaces, des critiques, des « petits papiers » – et se montra dans tous ces formats un styliste impeccable. [...]

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[Cinéma] Sundown : le plus beau film de l’année
Avec ce drame sec et obsédant sur l’émancipation impossible de la famille, Michel Franco réussit à s’affranchir de son maître Michael Haneke pour nous livrer peut-être le plus beau film de l’année. Une famille en vacances de luxe au Mexique doit rentrer en Angleterre à l’annonce d’un décès, à l’exception d’un membre qui va prolonger son séjour... Sundown est l’un de ces films discrets et silencieux où tout porte, mais avec retard. Chaque plan a une utilité, à l’image des deux premiers que l’on ne comprendra qu’au dernier acte. [...]
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Romans arthuriens : mythes celtes & génie français

Qu’est-ce qui a présidé au choix de textes de cette nouvelle édition ?

Nous avons fait ces choix en commun avec Michel Pastoureau et j’étais très honoré de travailler avec ce grand médiéviste. Personnellement, je me suis occupé surtout de la première partie, jusqu’en 1220, 1230 et j’ai choisi des textes en fonction de leur beauté, de la qualité du récit, d’où ce choix de Kulhwch et Olwen. J’aime aussi beaucoup Geoffroi de Monmouth. Ce clerc d’Oxford, qui deviendra évêque au pays de Galles, est un vrai génie du latin, sa prose est très agréable et c’est un conteur extraordinaire, que ce soit pour narrer la conception d’Arthur ou l’histoire du roi Lear, qu’il invente, et que, plus tard, reprendra Shakespeare. Il donne à la geste arthurienne une dimension politique puisque cet homme, qui est probablement d’origine bretonne armoricaine, une fois arrivé avec son père et les conquérants normands au pays de Galles, entre en syntonie avec les Bretons de l’île, les Celtes autochtones.

« Le mythe d’Arthur émerge dès les années 600, quand un poète compare à Arthur un guerrier mort au cours d’une bataille »

Martin Aurell

Leur langue ne lui pose aucun problème : un de ses contemporains, Giraud de Barri, dit qu’en haute mer, lorsqu’ils se rencontrent, les pêcheurs gallois et les pêcheurs armoricains se comprennent parfaitement. Geoffroi admire les Bretons et constate que les Normands ne cessent de les dénigrer. Il veut leur rétorquer que les Bretons sont un peuple épris de liberté qui ne supporte pas d’être conquis par d’autres, qu’ils sont, comme les grands peuples d’Occident, issus des Troyens, et que Brutus, le fondateur supposé de la (Grande-) Bretagne, aurait préféré, avec son peuple, plutôt qu’une vie douillette sous la domination des Achéens, partir à l’aventure jusqu’à découvrir cette île à l’ouest de l’Europe.

Kulhwch et Olwen, le premier texte du recueil, traduit du gallois, nous renvoie à l’univers celtique originel.

Il s’agit du premier récit un peu cohérent et développé qui évoque le mythe d’Arthur, un mythe qui émerge dès les années 600, quand un poète compare à Arthur un guerrier mort au cours d’une bataille. À partir de là, on trouve plusieurs poèmes bardiques qui l’évoquent, qui sont des « mythes », c’est-à-dire des poèmes offerts aux dieux pour s’attirer des grâces.

On a des échos du mythe avant Kulhwch et Olwen mais ce texte, qui est constitué de plusieurs strates, contient des éléments qui prouvent que nous avons affaire à une histoire très ancienne : par exemple, quand il est fait allusion aux friches qui reprennent du terrain, ce qui se rapporte aux grandes crises démographiques du VIe siècle, ou encore par les mentions précises de rituels celtiques archaïques : le chef qui n’arrivait plus à faire des dons empruntait, distribuait, puis se faisait décapiter. [...]

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[Cinéma] Dédales : délicat et profond

En Roumanie, une novice de 19 ans quitte en cachette son monastère pour régler une affaire urgente en ville. Le soir même, sur le chemin du retour, elle est violée et battue à mort. Marius, l’inspecteur de police en charge de l’enquête, est déterminé à résoudre l’énigme par tous les moyens.

Au-delà d’un film policier, Bogdan Apetri nous livre avec Dédales un long-métrage profondément chrétien. L’accent n’est pas mis sur l’enquête mais sur le rapport des personnages à la transcendance et au mal, notamment dans des longues scènes de dialogues qui ne ralentissent pas pour autant le rythme. [...]

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