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[Cinéma] Il était une fois Ennio Morricone

À l’âge de huit ans, Ennio Morricone rêve de devenir médecin. Mais son père décide qu’il sera trompettiste, comme lui. Comme quoi : le patriarcat a du bon. Imaginez Ennio né au début des années 2000 ? Mon trombone à couper que le monde n’aurait jamais reconnu le cri d’un coyote, que Le Professionnel aurait fini sa course dans la poubelle des nanards et que Mission n’aurait jamais tutoyé les anges. Deux fois récompensé aux Oscars et auteur de plus de cinq cents bandes originales le Maestro reste le compositeur le plus populaire et le plus prolifique du siècle dernier. Sa musique se renifle à la première note et tous pleurent avec Jacques Perrin à la fin de Cinema Paradiso. Mais l’homme, qui était-il ? Et surtout comment percer le mystère de sa musique si singulière ? C’est ce que propose le cinéaste italien Giuseppe Tornatore qui collabora avec Morricone pendant plus de vingt ans.

Bruits de boîtes de conserve ou de machine à écrire, le jeune Ennio cultive le contrepoint et il devient vite évident que son art va trouver tout son sens au cinéma

Les secrets d’une vocation

Un voyage musical de plus de deux heures, accompagné de Clint Eastwood, Bertolucci, Bruce Springsteen, Dario Argento, Metallica, Wong Kar-Wai, John Williams et, bien entendu, d’Ennio Morricone lui-même. On a connu compagnie plus désagréable. Le compositeur italien (disparu il y a pile deux ans) était avare en interview, mais là, face caméra, il se livre comme rarement, ainsi lorsque, les yeux rougis, il se souvient de sa séparation avec son maître Goffredo Petrassi et du rejet des anciens du Conservatoire qui l’accusent de « se prostituer » en composant pour le cinéma. On devine chez lui un désir de revanche qui explique peut-être en partie la singularité de sa musique et même s’il signera ses premières bandes originales sous pseudo. [...]

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[Cinéma] After Yang : sombre clonerie
Depuis Matrix reloaded, la science-fiction ne se remet pas de son virage Benetton. La preuve aujourd’hui avec After Yang, drame intimiste qui fait des thèmes dickiens un napperon pour table basse. Un père tente de faire réparer le frère androïde de sa fille adoptive et découvre une inexplicable carte mémoire dans son processeur. Avec ses camaïeux de couleurs automnales et de sentiments murmurés, After Yang plaira aux amateurs cocoonés de Nature et découvertes. Comme dans le récent Swan song, un pianola synthétique, signé ici Sakamoto, leur tirera même quelques larmes en gélifiant tout. [...]
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[Cinéma] The Sadness : sang caillé

Pour son premier film tourné à Taipei, le Canadien Rob Jabbaz (probable hommage à Rob Zombie) vise l’ultime en imaginant une pandémie qui transforme ses victimes en monstres pervers et cannibales. Belle idée printanière que d’imaginer que le COVID pourrait tous nous transformer en zombie.

Un jeune couple joli comme tout est séparé dans le chaos; se retrouvera-t-il intact plutôt qu’écumant et pratiquant des actes contre-nature dans une atmosphère de Nuit de Walpurgis ?

[...]
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Événement : Houellebecq chez les royalistes
Dans une salle bondée, l’écrivain commença par justifier la rareté de ses entretiens par la médiocrité qu’il estimait la sienne dans cet exercice, avant de démontrer le contraire pendant presque deux heures durant lesquelles l’auteur de Sérotonine répondit à toutes les questions qu’on lui posa sans esquive, avec profondeur et mordant, et ces raccourcis lumineux et caustiques qui le caractérisent. Se réclamant de Balzac, Baudelaire, saint Paul et Dostoïevski, d’une littérature authentique et « qui brûle » contre les faiseurs ou les tenants de l’art pour l’art, Houellebecq a jugé devant un public acquis à ce genre de déclaration que la Révolution avait (...)
Le multivers : fiction capitaliste terminale

En 1942, un garçon de 12 ans originaire du Washington, féru de physique et déjà entêté de questions existentielles, envoie un courrier à Albert Einstein, lui demandant si le facteur garant de la cohésion de l’univers est « aléatoire ou unificateur. » Einstein, déjà au faîte de sa renommée, se fendra d’une réponse sibylline et pleine d’autres questions en suspens : « Cher Hugh, il n’existe ni force irrésistible ni corps indéplaçable. Mais il semblerait qu’il existe un garçon têtu qui a victorieusement forcé sa voie à travers des difficultés étranges créées par lui pour cela. Amicalement, A. Einstein. » Everett saura s’en souvenir et signera en 1957 une thèse sur le sujet : Formulation de la mécanique quantique en termes d’états relatifs. C’est la première occurrence d’une théorie sérieuse des mondes multiples, basée sur une formulation déterministe de la mécanique quantique, qui extrapole une infinité de mondes possibles à partir de la nature ondulatoire de l’univers. Le XXe siècle est celui de tous les dangers : la révolution scientifique qui point menace non seulement d’ébranler les structures conceptuelles de Newton, mais elle rend peu à peu caduque la notion de « réel » lui-même.

Schrödinger et son chat ni mort ni vivant ; le physicien Ettore Majonara disparu dans des circonstances étranges entre Naples et Palerme, probablement pour avoir percé le secret des quantas ; Planck et Dirac déclarant au moment où la fission de l’atome transforme les conflits mondiaux en guerre « froides » : « Notre monde n’est pas ce qu’il paraît être. Lorsqu’on l’observe de près, la plupart des lois mathématiques millénaires s’écroulent comme des châteaux de cartes. Les constantes deviennent folles. En fait, il se pourrait bien que ce monde ne soit qu’une version parmi d’autres ».

[...]
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[Cinéma] L’Équipier : roue libre
L’Équipier – et c’est sa principale qualité – se concentre sur une figure de second plan peu habituée à la lumière, celle du « domestique » selon le terme cycliste, second couteau dont le travail patient permettra au leader de s’imposer. Mais pour faire de cette fonction seconde une figure de premier plan Kieron J. Walsh se croit obligé d’utiliser les mêmes ficelles que celles réservées aux héros naturels, boxeurs ou pilotes, et c’est son principal défaut.[...]
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Opéra : Rachel, diva d’un autre monde
La patience est gage de réussite. Seul le chanteur qui sait attendre peut franchir avec honneur l’étape la plus risquée d’une carrière : l’entrée au disque, ce support physique et mémoriel, plus redoutable que la scène, plus durable que le streaming, dont la valeur demeure, pour le mélomane, bien au-delà du symbole. Rachel Willis-Sorensen ne pouvait pas choisir meilleur moment. Son art est purement et simplement au sommet – et l’on espère que cela dure longtemps, tant la soprano américaine, pas encore quarantenaire, a les moyens pour servir une infinité de rôles. [...]
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 Les critiques musicales de juin

Psychédélisme polyphonique

Bords de terre – Dubhe, Quatuor Horzines Stara, Vlad Productions / InOuïe Distribution, 14,99 €

Quatre voix en polyphonie, un violoncelle qui se prend pour une basse pop, des percussions rebondissant sur le phrasé d’un accordéon insolent, et une guitare pour cimenter ces fondations ! Inclassifiable et captivant, le quatuor Horzines Stara présente Bords de Terre – Dubhe, une œuvre protéiforme qui bouleverse les codes de la polyphonie tout en en conservant l’empreinte mystérieuse et sacrée. L’adolescence rock et le culot artistique des quatre musiciennes les ont menées à tout brasser sans scrupule : chanson française, tradition d’Europe de l’est, rivages psychédéliques et même tranches du passé : « Dans nos recherches d’identité, nous avons questionné le passé. Nos vieilles, nos vieux. Celles et ceux qui nous ont élevé. Il y a les traditions de l’Est et les révolutions de l’Ouest. Inspirées par ces mouvements, nous créons notre langage poétique et musical ». Des Bords de terre progressifs, des boucles oniriques à partir de Dubhe - Alpha Ursae Majoris – la deuxième étoile la plus brillante de la constellation de la Grande Ourse. Libre et stellaire. Alexandra Do Nascimento


Tribulations Intérieures

Hals, Oum & M-Carlos, MDC / Believe, À partir de 5,99 € (en téléchargement)

Peur, désir, confusion, acceptation, vérité, rêve et empathie... Sept chapitres aux humeurs fluctuantes font de Hals un projet véritablement alternatif pour Oum l’atypique. La compositrice-interprète marocaine évolue dans l’électro retenue et feutrée du saxophoniste cubain M-Carlos. Envie et recherche du son priment. Pendant qu’un florilège d’émotions complexes générées par l’épisode 2020 enlèvent le tout ! « Des états expérimentés depuis la crise sanitaire qui continuent de nous traverser avec une intensité variable et un aspect inédit. Nous l’exprimons consciemment ou inconsciemment d’autant de manières nouvelles dans l’espace intime, professionnel ou social. Pour chacun des sept actes de la pièce, le noyau texte et base musicale laisse le champ libre à diverses possibilités d’interprétation sur scène. » Surprenant : à découvrir les titres à l’aveugle et dans le désordre, ce n’est pas garanti que l’on parvienne à attribuer les bons ressentis aux bons morceaux. Deux orfèvres cisèlent des tribulations intérieures, sans rien d’attendu ni édulcoré. ADN [...]

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L’Incorrect numéro 73

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