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[Cinéma] L’Établi : le Judas de la bourgeoisie
En septembre 1968, Robert Linhart, jeune militant de la gauche prolétarienne, entre sous couverture à l’usine Citroën de la porte de Choisy, afin de mieux connaître la classe ouvrière, de fraterniser avec elle et de semer in vivo les ferments de la révolution. L’échec qu’il connaîtra au bout d’une année lui inspirera en 1978 un récit appelé à devenir un classique et qui emprunte à cette mission d’agitateur le nom d’époque dont on l’affuble : L’Établi. Si le livre n’est pas le chef-d’œuvre que l’on vante partout – la faute notamment à un relâchement dans sa seconde partie, avec abus de phrases nominales et de passages à la ligne pour signifier l’urgence –, c’est néanmoins un document exceptionnel sur la déshumanisation du travail à la chaîne. L’écriture de Linhart, de par sa précision, parvient à communiquer au lecteur l’expérience tangible du primo-ouvrier. Sa plume est comme une caméra subjective qui enregistrerait chaque geste et chaque retentissement de ce geste dans le corps de qui l’accomplit, tout en parvenant à saisir l’environnement aussi bien proche que lointain. On sent véritablement la grisaille, le chaos, la dépossession de soi ; Les Prisons de Piranèse semblent attendre à notre porte. [...]
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Beigbeder réplique
Un matin de 2018, la maison de Frédéric Beigbeder se voit vandalisée par des néo-féministes. On lui reproche de plus en plus de choses dans les mois qui suivent, non seulement d’avoir signé le manifeste des 343 salauds contre la pénalisation des clients de prostituées (loi dont les effets pervers sont depuis parfaitement établis), mais encore d’avoir pris à la légère le témoignage d’une agression sexuelle faite par l’une de ses autrices vingt ans plus tôt et dont il ne se souvient pas, d’être trop blanc, trop mâle, trop hétéro, trop boomer. Lui, le roi de la littérature branchée des années 2000, le dandy suprême des nuits parisiennes autant poudrées que pailletées, le voici mené au pilori par plusieurs harpies de la génération woke. Va-t-il répliquer ? [...]
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[Cinéma] Grand Paris : banlieue rêveuse
Grand Paris s’apparente au premier abord à un genre particulièrement prisé aux États-Unis : le stoner movie, comprendre le « film sous drogue ». Sauf qu’ici, le jeune réalisateur Martin Jauvat, également interprète d’un des rôles principaux, se permet quelques incises poétiques et rêveuses dans un genre pourtant éculé. Il se montre même passionnant lorsqu’il […]
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[Cinéma] Les Trois Mousquetaires : héros sans complexe
Il y a des films qui sont comme ces corps dont on espérait trop pour se réjouir de les avoir enfin sous les yeux, et c’est le cas de cette nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires. Car Dumas, car d’Artagnan, car les épées qu’on tire sous l’œil des princesses, c’est la France, précisément la France, et quand ce sont des Français qui s’en emparent pour la première fois depuis 1961, avec en plus 72 millions d’euros dans les poches, soit le cinquième plus gros budget de l’histoire de notre impécunieux cinéma, on voudrait que l’éclat des lys éblouisse les spectateurs jusqu’en Californie. Et les lys sont là, et la France est là : le cliquetis des lames résonne de bout en bout, on galope, on boit, on fait l’amour, et surtout on est tendrement insolent, aussi impatient de cracher sur un garde du Cardinal que de mourir pour son roi et de s’agenouiller devant sa reine. Bref, l’esprit mousquetaire y est, et c’est déjà beaucoup. Cette réussite est surtout possible grâce au quatuor d’acteurs principaux qui campent leurs personnages avec une jubilation évidente. Entre Civil, Duris, Marmaï et Cassel, la magie opère, les dialogues virevoltent, et on tient une belle page d’amitié virile dont le souffle rafraîchit les terres putréfiées du cinéma français. Comme s’il se souvenait enfin que les chevauchées et les bagarres sont un spectacle du meilleur intérêt, que l’on peut montrer sans honte ni justification, juste pour le plaisir. [...]
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Éditorial culture de Romaric Sangars : Retour à l’arène

C’est en lisant l’article de Marc Obregon sur la K-Culture que j’ai appris l’existence du « mukbang » (Juliette Briens m’explique que c’est une vogue célèbre, décidément me voici dépassé par la lourdeur de mon siècle). Il s’agit d’une production vidéo où une jeune personne se filme en train de se gaver sous les yeux excités d’un million de voyeurs virtuels. Cette pratique évoque une version métastasée, en quelque sorte, du fantastique film de Marco Ferreri, La Grande Bouffe. Celui-ci, en 1973, à l’âge d’or du cinéma franco-italien, mettait en scène le suicide de quatre hommes ennuyés de vivre qui s’enfermaient dans une villa pour y manger jusqu’à la mort. Le communiste Ferreri livrait ici une parabole baroque et violente de la société de consommation comme aberration mortifère collective. Rien de neuf depuis Jérôme Bosch, affirmaient les vrais dandys catholiques, en fumant sereinement durant la projection, mais cette version était pertinente.…

[Cinéma] Kokon : téléfilm de propagande
Lors d’un été, une adolescente berlinoise découvre sa sexualité lesbienne à travers une aventure avec une camarade de classe de sa grande sœur. En 2023, un film d’apprentissage lesbien qui prône l’émancipation individuelle contre le conformisme, on s’étouffe devant une telle originalité. Que dire, sinon que manifestement suivre ses rêves n’est pas toujours une bonne idée, en tout cas pas pour les rêves de septième art de Leonie Krippendorf. C’est déjà son troisième long-métrage, et à part s’épancher sur les subtilités de l’anatomie vaginale, on se demande ce que la réalisatrice a à dire au monde. [...]
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Qui, mais qui ? The Strokes
Ces années-là, si obsédantes pour votre chroniqueur obsessionnel, démarraient finalement avec la sortie d’Is This It en 2001, album-culte de ces quatre bonshommes chics et désinvoltes. Dès lors, ce fut en quelque sorte la renaissance d’une monarchie rock’n’roll, qui portait des Converse, des vestes en jean et écrivait des chansons parfaites de 3 minutes 30. Avec entre autres Jim Morrison ou Joe Strummer, le rock a souvent été armé d’enfants issus de la bourgeoisie. Dans le cas des Strokes, c’est – excepté le bassiste Nikolai Fraiture – l’ensemble du groupe qui vient d’un milieu (très) privilégié. Lycée français à New York, internat en Suisse, vacances à Bordeaux ou sur la Côte d’Azur forment l’horizon de leur jeunesse dorée. Cela leur sera bien évidemment reproché. Et ils s’en foutront pas mal : leur talent fou fera taire tout le monde. [...]
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[BD] Le mystère du sabre jaune : exploit rétroactif
Dans les années 50, les jeunes garçons aiment les pilotes : Buck Danny (Spirou) et Dan Cooper (Tintin) sont rejoints en 1959 par Tanguy et Laverdure dans Pilote. La série en est à son 35è album, scénarisé par Patrice Buendia. Les héros ont évolué avec leur temps et les scénarios n’évoquent plus forcément les manœuvres perfides des industriels américains ou l’espionnage des communistes soviétiques, ou encore d’improbables confréries internationales de gredins. C’était dommage. Dargaud a eu la très bonne idée de lancer en parallèle une série d’aventures dites « Classic » (on a évité « vintage », c’est toujours ça), situées aux tout débuts de la série originale, Patrice Buendia se coulant d’abord dans des ébauches de scénarios de Charlier avant d’imaginer des péripéties originales. Quant à Matthieu Durand, il reprend le style d’Uderzo. Blake et Mortimer vivent ainsi des aventures interstitielles depuis des années (plus ou moins réussies), et Buck Danny aussi, grâce à Yann et De Luca. [...]
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