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Cyrano : destroy culture
Cyrano de Bergerac existe en comédie musicale aux Amériques depuis 2018. Vous ne le saviez pas ? Moi non plus. La bonne nouvelle, c’est que cette version n’a jamais traversé l’Atlantique. La mauvaise, c’est que des sagouins ont eu la mauvaise idée de l’adapter sur grand écran, avec gros budget, une vedette internationale de la série Games Of Thrones à l’affiche, le tout piloté par la talentueux Joe Wright, réalisateur de l’excellent Orgueil et préjugés. Vous vouliez un aperçu de l’enfer ? Ces affreux vous l’offrent durant deux heures et en anglais. Dès l’ouverture, Joe Wright plante le décor avec son générique sur fond de marionnette à gros pif. Au cas où vous ne l’auriez pas compris, le réalisateur britannique vous annonce un jeu de rôles et de faux semblants, deux minutes de plus et il ajoutait des sous-titres. Roxane (qu’on prononce comme Sting), jeune femme pleine de charme, est fauchée. Le Comte de Guiche, à deux doigts du #metoo, lui propose, en échange des caresses sur son crâne en peau de derche, son titre et sa fortune. Mais Roxane rêve du grand amour : « Je veux qu’on me dise que je ne peux pas vivre sans toi », chante-t-elle. Edmond Rostand revisité par Wejdene, fallait oser, les Ricains l’ont fait. [...]
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Maigret : prends (le fricandeau) à l’oseille et tire-toi

Accident industriel conservé dans le formol, le Maigret de Patrice Leconte est une aberration qui fait penser à Henoch, le fœtus obèse et marqué à qui Guillermo Del Toro consacrait tout un générique dans son Nightmare Alley. Mais l’attraction secrète pour initiés devient ici une tête d’affiche, un monument patrimonial dévoré par les lézardes, une monstruosité clinquante et exténuée. Dès le titre monolithique, l’attention est portée sur le héros de Georges Simenon, à l’exclusion de tout contexte, et incarné (comme un ongle) par un Gérard Depardieu abattu, marmonnant et absent de lui-même. Si l’argument de départ vient du roman Maigret et la jeune morte, le commissaire présenté ici est plus dans la continuité du Bellamy de Claude Chabrol, qui se donnait clairement pour une variation simenonienne.

Un découpage abusif avorte de chaque situation péniblement amenée ou surlignée

On remarque également, dans un contre-emploi malvenu, Aurore Clément qui joua l’une des victimes des Fantômes du chapelier, autre adaptation chabrolienne de Simenon. Ces clins d’œil tombent tous à plat, tant le film semble désinvesti et privé de substance. La reconstitution chipoteuse multiplie les inserts sur des menus objets, mais nul parfum d’un temps révolu ne monte aux narines. Les Trente Glorieuses sont des piteuses, aucune scène ne s’impose, sauf à la rigueur l’essayage de la robe, au tout début, où un semblant de sensualité se joue entre la soie et les mains de l’habilleuse. Un découpage abusif avorte de chaque situation péniblement amenée ou surlignée (Depardieu de profil prononçant  les mots « dans le noir » est enchaîné avec... un fondu au noir). Quoique plutôt bref – moins d’1h30 – il semble manquer des plans de coupe dans ce Maigret qui hoquette une intrigue ridicule, soi-disant remise au goût du jour, avec ballets roses, lesbianisme et non-consentement à tous les étages. (...)

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Belfast : grotesque
Il a suffit du film oscarisé d’Alfonso Cuarón, Roma, pour que l’autobiographie de prestige devienne le nec plus ultra de la pompe filmique. Après Sorrentino et sa Main de Dieu, voici le Belfast de Kenneth Branagh, Belfast où le réalisateur passa son enfance pauvre avant l’émigration où le père entraîna la famille pour fuir les violences. [...]
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Plus de thé à Ceylan

Le thé a conservé les noms de l’époque coloniale, conduisant ainsi les amateurs à un retour dans le temps. Au Sri Lanka, on continue de produire du thé de Ceylan, comme à l’époque de l’Empire des Indes et de la présence coloniale anglaise. Ce sont les Anglais qui ont introduit cette plante sur l’île. Les premiers plants ont été importés en 1824, à des fins d’essai d’acclimatation. Puis les plantations de thé se sont développées à partir des années 1860-1870, trouvant dans la géographie et le climat de l’île un terrain favorable. Le thé y pousse à une altitude comprise entre 600 et 2 500 mètres, bénéficiant du climat chaud et humide et d’un savoir-faire accumulé depuis près de deux siècles.

Lire aussi : César 2022 : tour de vis et tisane

C’est essentiellement du thé noir qui y est produit, riche en tannins et en goût, idéal pour les English breakfast et les matinées toniques. Les Anglais, qui aiment plus que les Français les goûts sucrés, le prennent avec du lait chaud et du sucre. En France, c’est le goût naturel qui domine, et celui des thés noirs légèrement parfumés. Bien que petit de taille, le Sri Lanka est le 4e producteur mondial de thé, derrière la Chine, l’Inde et le Kenya. L’économie du thé représente près de 2 % du PIB du pays, faisant vivre des milliers de producteurs et irriguant toute une économie liée à sa culture, son conditionnement et sa commercialisation. [...]

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Les critiques musicales de février

L’univers se divise en deux catégories : ceux qui vous cuisinent toujours leur plat préféré étant certains de le réussir ; et les autres, qui jouent la carte du changement, de l’exotisme, et qui risquent autant de décevoir que de ravir par surprise. Depuis sa naissance, Jason Pierce, cerveau de Spiritualized, fait partie de la première catégorie, avec des chansons en guise de repas, si bien qu’à chaque fois que l’on s’apprête à découvrir un nouvel album de Spiritualized, on doute très franchement d’y entendre autre chose que ce qu’il sait admirablement faire. Ce que c’est ? Du rock n’roll qui va de la berceuse sous opiacés à la déflagration sonique, le tout saupoudré de chœurs gospel et de couches symphoniques à la Phil Spector. Son nouvel album, Everything Was Beautiful continue donc dans cette veine, et avec la voix d’un Graham Coxon privé de sommeil mais rassasié de drogues diverses, Jason Pierce parvient encore à nous ensorceler avec ses mantras psychédéliques. Meilleur encore que le déjà très bon And Nothing Hurt, ce dernier disque représente sans doute l’un des sommets de la discographie du groupe. Nous prions désormais pour que le corps endommagé de Jason Pierce tienne encore suffisamment longtemps pour qu’il puisse nous abreuver d’autres offrandes. Son âme, elle, a toujours vogué dans les cieux. Emmanuel Domont

PUISSANT ET ACIDULÉ

AS I TRY NOT TO FALL APART, WHITE LIES, PIAS – 14,99€

Il faut l’avouer, si j’étais passé à côté de White Lies, c’était volontairement. Ce groupe me semblait une version vulgaire, bâtarde et taillée pour les stades d’une sorte de post-punk à mi-chemin entre Interpol et Franz Ferdinand, mais ne faisant honneur ni à l’un ni à l’autre. Et puis on se réveille un matin décidé à écouter les derniers singles de ceux que l’on méprisait gentiment la veille. Mieux, on se surprend à les écouter plusieurs fois d’affilée, de plus en plus fort, et à trouver ça très bon, finalement. Si la vie réserve des surprises, As I Try Not to Fall Apart en est une, et une bonne. Alliant un véritable sens des refrains à une énergie qui fait trop souvent défaut aux artistes creusant ce sillon, White Lies impressionne par ce cocktail ni trop sucré ni pas assez, puissant et acidulé ce qu’il faut. Avec cette version revue et corrigée des eighties alliée à la force de production des jours nouveaux, nombreux seront ceux qui ne pourront résister à remuer sur les basses sautillantes et impériales qui peuplent ce disque. Quand on est converti avec plaisir, le mea culpa est plus aisé. ED

[...]
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L’Incorrect numéro 75

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