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Ellinoa, l’expérience sonore du futur

Quelle est la genèse de ce projet ? 

Depuis mon adolescence, j’ai eu envie de créer mon propre univers. Il fallait qu’il existe dans ma vie à mon humble échelle et pour le plaisir. Le Wanderlust Orchestra me questionnait sur l’identité sonore du groupe. J’étais dans une impasse. C’était scolaire. J’avais besoin de m’éprouver dans l’écriture et sans redite. L’idée d’une mégalopole sombre et futuriste m’a semblé propice à multiplier textures et divagations sonores. J’ai pensé à planter le décor avant de penser musique. Ensuite, c’est passé par une recherche de textures inattendues. Les deux batteurs, en peaufinant leur entente musicale, ont collecté diverses percussions et objets de récupération – peaux, plastique et métal – illustrant le contraste entre ville numérique et ville organique. L’idée m’est alors venue d’utiliser un piano préparé, c’est-à-dire un piano traditionnel auquel j’ai adjoint de la pâte-à-fixe, des aimants, des baguettes de bois. J’ai demandé aussi aux violonistes de jouer très près du chevalet pour faire ressortir les harmoniques. 

Pourquoi avoir choisi de travailler avec un ensemble aussi important ? 

En tant que compositrice, disposer d’une formation symphonique, c’est un cadeau inestimable ! Je suis très touchée par l’aspect épique des musiques amples. Au cinéma, me bouleversent les grandes sagas d’un John Williams, dont la grande culture classique transparaît dans sa création personnelle. J’ai fait Sciences-Po, j’ai monté ma structure de production, mon label et mon association. Ce côté entrepreneur et ce laboratoire d’écriture sans limites me donnent l’impression d’avoir un projet qui a de la gueule. [...]

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Qui, mais qui ? Arctic Monkeys

Les Beatles venaient de la ville portuaire de Liverpool, Oasis (et les Smiths) de Manchester l’industrielle, les Arctic Monkeys, eux, s’ils ne viennent pas du pôle Nord, sont nés, du moins, dans le nord de l’Angleterre, à Sheffield, site incontournable de la sidérurgie anglaise. Les cinq jeunes hommes, qui se rencontrent entre l’enfance et l’adolescence, unissent leur force en 2002. Ils ont tout juste quinze ans, l’album Is This It des Strokes est sorti un an plus tôt et les lads ont pris ces onze titres en pleine poire. Leur vie en sera changée. 

Les vedettes de la génération Myspace 

Comme un million de groupes avant eux, ils se font offrir à Noël leurs premiers instruments, s’entraînent dans leurs chambres avant de demander à leurs parents d’utiliser un garage pour commencer les répétitions. Comme mille autres groupes, ils auraient pu avoir un succès d’estime qui leur aurait permis de draguer de jeunes Anglaises au bal de fin d’année et devenir les uns avocats, les autres caissiers, junkies ou chômeurs. Ce sont des choses qui arrivent plus souvent que de devenir des vedettes mondiales. Mais le succès tombe, qui tient à la rencontre entre un groupe et une époque. [...]

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[Cinéma] Rimini : portes ouvertes  
Il est de bon ton de détester Ulrich Seidl, cinéaste misanthrope et autrichien comme Michael Haneke, mais en moins théorique et plus cracra. Sa trilogie du Paradis comprenait pourtant les séquences les plus dérangeantes vues sur un écran depuis des années (et aussi les plus bouleversantes, le final de Foi transcendé par une actrice, Maria Hofstätter, dans […]
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4AD : une légende britannique
Le punk eut bien des vertus : par sa sauvagerie, il permit d’abord de déblayer la scène rock ; il offrit ensuite à ses adeptes l’occasion de passer de l’invective au bilan existentiel, du « Fuck off ! » systématique au constat final : « I’m fucked ». Ce sentiment d’être foutu, du moins en marge, Ivo Watts-Russell l’éprouva assez tôt : dernier des huit enfants d’une famille aristocratique déclassée, il grandit dans une ferme du Northamptonshire. À la fin des années 70, il gagna Londres pour travailler chez un disquaire et créa son label, 4AD, aujourd’hui légendaire.
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© capture d'écran
Grand Corps Malade, voix de betterave et vers de mirliton

Planquez vos femmes et vos gosses. L’homme qui ferait passer Vincent Delerm pour Marylin Manson, le crooner officiel des ménagères ménopausées, fringué en total look Celio extra-large histoire de calmer les ardeurs de ses admiratrices fascinées par sa face de palourde concernée, Grand Corps Malade, donc, est de retour dans les bacs. Poète officiel de la République depuis les douloureuses années 2010, cette dé- cennie où la pop balança ses guitares au rebut pour s’enjailler à coups de beat box sur des slams monocordes et des poèmes pleurnichards niveau grande section de maternelle. Grand Corps Malade, donc. Sorte d’endive faite homme, propulsée sans qu’on demande quoi que ce soit en tête des charts, par la grâce d’une conjonction d’étoiles particulièrement défa- vorable à l’art en général – et à la chanson en particulier. Car oui, Grand Corps Malade, avec ses récitations de cancre et sa voix de pilulier, est considéré comme un chanteur.

Lire aussi : Éditorial culture de novembre : Aspersions

Concentré tiédasse 

On espérait que le slam, ce rap pour les nuls, aurait fini par échouer dans les latrines de la Foire au Chorba de Garges-lès-Gonesse, dans les concours de chant inter-collèges ou dans les télécrochets de la TNT. On espérait que Grand Corps Malade, c’est-à-dire Fabien Marsaud, c’est-à-dire le « prof de gym devenu poète » aurait fini par tirer sa révérence, épuisé par sa propre nullité. On espérait que les années 2020 auraient enfin tiré la chasse. Mais c’était compter sans nos médias officiels, qui semblent particulièrement attachés à cet Emblème de la Neutralité à côté de laquelle l’histoire récente du peuple helvète passe pour une mise en danger perpétuelle. Notre ceinture noire du sens commun a la dent dure et elle ne semble pas prête à céder sa place de mascotte officielle de la Ponction Lombaire sans Douleur. Voilà qu’elle vient de commettre un nouvel album : « Éphémère ». On aimerait bien... [...]

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Les Hussards : quel testament pour les enfants tristes ? 

« À côté d’autres manifestations, nous étions quatre à créer une sorte de club : Roger Nimier, Jacques Laurent, Michel Déon et moi »Ainsi parla le « Pantocrator Blondin », selon le mot d’une jeune femme écrivain qui n’a hélas pas voulu nous répondre plus avant sur son sentiment pour les Hussards. On connaît la légende : le jeune critique littéraire Bernard Frank, jaloux de ne pas en être et vengeur comme un gauchiste, publie en 1952 dans la revue de Sartre, Les Temps modernes, le seul papier qui lui vaudra jamais de passer à la postérité, « Grognards et Hussards », où il change rapidement en un courant littéraire l’amitié de jeunes gens doués que, « par commodité » il qualifie de fascistes. Le ton est donné, tout va certainement bien se passer.

La légende faite de vin, de grosses voitures, de jeunes femmes, d’allégresse et de mélancolie, de blagues et de tragédie, de droitisme anar, de commissariats de police et de corridas voiturières ne se démentira pas

En réalité, c’est quelques années plus tôt que le surdoué Nimier qui était venu trouver Antoine Gallimard pour « échanger de l’encre contre du pétrole », le fin mélancolique Blondin et le « jeune-droite » d’avant-guerre Jacques Laurent, avaient été réunis par Roland Laudenbach, fondateur des éditions de la Table ronde, dans Aspects de la France (héritier de la revue d’Action française), pour une réponse à « l’enquête littéraire » commandée par Mauriac dans Le Figaro. Génial dénicheur, Laudenbach s’entourait de gamins sans-pareils, marqués, différemment mais marqués, par la guerre, et qui changeront la face d’une littérature française autrement vouée à la gloire de la gauche, sous la houlette des terroristes existentialistes. Les rejoindra, de loin, égoïstement, Michel Déon, un peu le cher Kléber Haedens, aussi. On dira bien sûr que les Hussards n’ont jamais existé. Mais le noyau que Blondin formera avec Nimier ne se modifiera jamais jusqu’à la mort accidentelle de celui-ci en 62. La légende faite de vin, de grosses voitures, de jeunes femmes, d’allégresse et de mélancolie, de blagues et de tragédie, de droitisme anar, de commissariats de police et de corridas voiturières ne se démentira pas. Même s’ils furent d’abord d’immenses ausculteurs de l’âme humaine, en quoi ils sont romancier par-dessus tout, nos Hussards auront aussi donné des rêves aux jeunes Français pour mille ans.

Un charme insolent 

Frédéric Beigbeder, quand il se confie à L’Incorrect, n’est pas le dernier : « Je ne pense pas que j’aurais écrit des livres s’il n’y avait pas eu les Hussards. Je ne prétends pas être leur disciple, mais j’ai été très influencé par leur insolence. Au moment où la folie d’écrire vous tombe dessus, à l’adolescence, vous allez vers des écrivains qui vous amusent, qui sont libres, qui ont du panache : pour moi ç’a été les Hussards qui ont créé après-guerre une littérature impertinente, avec du style, et un goût de la formule ». François Jonquères, fondateur du prix des Hussards et organisateur du Centenaire Blondin, les caractérise comme « un phare dans la tempête, la lumière au bout d’un tunnel, un verre d’Aberlour ou de Bunnahabhain après une mauvaise journée, une main tendue au bord d’un précipice, une bouffée d’air frais, une idée de la liberté, le style, enfin ».  [...]

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[Cinéma] Coma : perdu dans le métavers 
Amoncellement d’images sans rime ni raison, le dernier film de Bertrand Bonello est un décalque d’art contemporain qui tente l’humour pour la première fois. Débutant par un court-métrage compassé où le réalisateur s’adresse à sa fille sur fond d’agrandissements de plans de Nocturama (son avant-dernier film), Coma enchaîne sur tout et rien : le malaise adolescent par temps de COVID, l’extension du rêve dans les mondes virtuels, une sitcom avec poupées Barbie doublée par des stars (Garrel, Ulliel, Demoustier), un dessin animé foireux, et – seul segment à peu près fonctionnel – les conseils en développement personnel d’une Youtubeuse pince-sans-rire (Julia Faure, parfaite). [...]
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[Cinéma] Les Amandiers : femmes des années 80
Le film autobiographique féminin : un genre de niche qui contre toute attente nous délivre coup sur coup quelques bobines implacablement belles. Après l’inoubliable The Souvenir de Joanna Hogg, c’est au tour de Valeria Bruni-Tedeschi de se livrer à l’exercice de la nostalgie sur une partition quasi-similaire : une formation artistique dans les années 80, un premier amour forcément violent et tourmenté, et l’omniprésence de la toxicomanie – parfaite pour coller un peu de tragédie dans un âge d’or.
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