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Giacomo Leopardi : à l’ombre des Lumières
Il aurait parlé plus de onze langues, dont l’hébreu, le grec ancien et le latin à l’âge de neuf ans. Il serait devenu bossu et presque aveugle à force d’étudier dans la bibliothèque de son père – une des plus grandes du pays en ce début de XIXe siècle en Italie – à une époque où le pays n’a jamais été aussi exsangue, détaillé en multiples portions rivales, dont la très traditionaliste Marche Pontificale où se blottit la petite « ville-balcon » de Recanati, fief familial du jeune poète. Il aurait vécu sans n’avoir jamais connu aucune femme mais a écrit parmi les plus beaux poèmes d’amour de la langue italienne. Mais surtout, il serait mort à Naples d’une indigestion de glace au citron – étrange agonie sybaritique pour un authentique zélote des lettres à la vie quasi-monacale. À vrai dire, au-delà des nombreuses légendes qui courent sur Giacomo Leopardi, on en connaît peu sur sa vie et sur sa carrière fulgurante. C’est encore sa somme philosophique qui en dit le plus : ses Zibaldone (« brouillons » en italien), soit près de 4 000 feuillets où le poète se targue de vouloir tout commenter à l’aune de sa sapience illimitée et de son esprit clairvoyant – biologie, minéralogie, théologie, philologie, tout y passe, avec cette curiosité acrobatique typique de ces jeunes âmes élevées entre Lumières et Romantisme. À ce titre, Leopardi n’est pas sans rappeler un certain Novalis, lui aussi de mort jeune et de faible constitution, comme consumé de l’intérieur par une âme trop brillante… [...]
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Entre démocrate chrétien, il faut choisir
Les querelles d’analyse du pontificat du pape François, si elles ont témoigné d’une grande confusion entre les ordres temporel et spirituel, ont le mérite de poser à nouveaux frais la question des rapports entre foi et politique, en leur point de rencontre : la théologie politique. Dans son dernier ouvrage, Christian François se penche justement sur la plus ancienne interrogation politique, celle qui a passionné toutes les générations de philosophes depuis Platon, exception faite des prétentieux modernes qui croient l’avoir réglée pour de bon : celle du meilleur mode d’organisation des pouvoirs terrestres. Une question taraude en particulier l’auteur, qui a donné son titre à l’ouvrage : peut-on être chrétien et démocrate ?
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Le meilleur et le pire des essais de mai
À LIRE : CÉLÉBRATION DU RITE LA DISPARITION DES RITUELS, BYUNG-CHUL HAN, Actes Sud, 128 p., 16 € Le concept de décivilisation s’est fait une place de choix dans le débat public, bien que trop souvent réduit à la résurgence de la violence : c’est plus largement le relâchement formel des corps, propos, affects et actes […]
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Le Mystère au bout du microscope
Les deux enquêtes de Jean-Christian Petitfils consacrées au Suaire de Turin et à la Tunique d’Argenteuil le faisaient déjà sentir : il est peu de choses aussi troublantes que la rencontre entre la science positiviste, cette discipline sèche, froide et bouffie d’orgueil à qui l’on doit certes beaucoup mais que l’on aime tant détester, et la foi catholique, chose la plus sublime, la plus bouleversante, la plus insondable qui sera jamais. Alors quand le cardiologue italien Franco Serafini, à travers l’analyse scientifique de miracles eucharistiques – en clair, des hosties et du vin consacrés qui se sont matériellement transformés en chair et en sang humains, souvent en réponse à un manque de foi ou à une profanation – propose, en ces Pâques, d’allonger Notre Seigneur Jésus-Christ sur une table d’opération pour le soumettre à des analyses cliniques, tests de laboratoire, investigations histologiques et autres tests ADN, on tremble d’avance – car on pressent que la science, cette vieille incrédule, va nous rappeler, à nous autres croyants de trop peu de foi, que nous assistons pour de vrai à la Passion du Christ lors de la liturgie eucharistique. [...]
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Samuel Fitoussi : l’intelligentsia au pilori
Philosophe, universitaire, essayiste… Comment définir un intellectuel ?

Je me range à la définition de Thomas Sowell : l’intellectuel est celui dont le travail commence et finit dans la sphère des idées. Cela signifie que contrairement au boulanger ou à l’ingénieur, l’intellectuel n’est pas jugé en fonction de la validité de ses croyances via un critère de vérification empirique (le pain a-t-il bon goût, le pont s’effondre-t-il ?), mais en fonction du référentiel social : l’opinion des autres sur ses propres opinions. Les intellectuels de gauche au XXe siècle ont peut-être créé un monde autoréférentiel, où des idées catastrophiques (Mao est un philanthrope duquel nous devrions nous inspirer), mais jugées justes ou vertueuses dans leur univers social, rebondissaient et s’entretenaient, sans pouvoir être disqualifiées au contact du monde réel. [...]
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Victime de père en fils : entretien avec Pascal Bruckner
D’où vient notre attrait pour la victime ?

Le victimisme est un dérivé du christianisme et du judaïsme. Le souci pour la victime vient de la Passion de Jésus-Christ, le Fils de Dieu crucifié comme un esclave sur la croix, et qui dans son martyr témoigne pour tous les faibles, opprimés et affligés. Les premiers sur terre sont les derniers au ciel, et inversement. C’est la subversion apportée par cette figure unique dans l’histoire humaine : pour la première fois, les forts n’ont pas raison contre les faibles, c’est une révolution fondamentale. Le culte de la victime vient donc du christianisme lequel, contrairement à ce qu’on entend ici ou là, dépérit peut-être comme pratique mais triomphe comme mentalité et continue à irriguer la société française dans toutes ses parties, y compris chez les athées ou à l’extrême gauche. En somme, la victimisation est une illustration de cette phrase de Chesterton : « Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles. » [...]
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Le meilleur et le pire des essais d’avril
À LIRE : CHRONIQUES ÉVEILLÉES ABOMINATIONS, LIONEL SHRIVER, Belfond, 340 p., 22,90 € Excellente romancière (Il faut qu’on parle de Kevin, etc.), Lionel Shriver est aussi une chroniqueuse hors-pair, très active dans la presse anglaise. Elle guerroie depuis les années 2010 contre le wokisme et les dangers qu’il incarne pour la liberté de création, la liberté […]
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Claude Tresmontant : le père raconté par le fils
Qui connaît encore Claude Tresmontant, philosophe et bibliste, professeur à la Sorbonne dans les années 1970 et 1980 ? Ce singulier penseur est admirablement présenté dans un récit non moins singulier, celui de son fils, Emmanuel, que son père abandonna à sa naissance lorsqu’il divorça et qui le retrouva à la fin de son adolescence avant de devenir l’un de ses disciples. C’est dire que la biographie intellectuelle de Claude Tresmontant est ponctuée de touchantes confessions de ce fils, en quête de père. [...]
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