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Remaniement ministériel en Espagne : l’ambassadeur à Paris devient MAE

Cela faisait plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois, que la rumeur courait outre-Pyrénées. Toutefois, c’est seulement ce samedi 10 juillet que le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez (PSOE), l’a officiellement annoncé : un large remaniement ministériel a eu lieu à Madrid. L’objectif affiché du chef de l’exécutif social-démocrate est clair : donner un nouveau souffle à la présente législature. Elle a effectivement dû affronter en un peu moins d’un an et demi la pandémie de coronavirus (avec des résultats peu concluants), une nouvelle crise économique, plusieurs élections régionales et des scandales à répétition.

La valse des portefeuilles ne devait pas toucher les ministres issus d’Unidas Podemos (coalition de gauche « radicale » qui gouverne aux côtés des socialistes), en vertu du pacte passé entre les deux forces en janvier 2020. Cet accord aura été respecté puisque seuls des ministres socialistes ont été contraints de quitter leurs fonctions ou de changer de ministère.

De fait, le remaniement est considérable car plusieurs poids lourds du PSOE ont perdu leur maroquin, souvent à la suite de graves désaccords internes.

Lire aussi : Espagne : Le rêve européen se dissipe

C’est le cas de la première vice-présidente du gouvernement, en charge de la Présidence, des Relations avec le Parlement et de la Mémoire démocratique, Carmen Calvo, qui aura payé cher son rejet de la « Loi Trans » portée par la ministre de l’Égalité, Irene Montero (compagne de Pablo Iglesias). Calvo perd sa vice-présidence au profit de la ministre en charge des Affaires économiques et de la Transformation numérique, Nadia Calviño. Cette ancienne fonctionnaire communautaire sera amenée à jouer un rôle fondamental dans la réception et la répartition des fonds que l’Union européenne doit distribuer à ses États-membres afin d’en favoriser la relance. Quant à Félix Bolaños, homme de confiance de Pedro Sánchez et négociateur de l’alliance entre socialistes et gauche « radicale », il hérite des autres portefeuilles de Carmen Calvo. [...]

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Éditorial monde de l’été : Yes, we quant !

Le « président quantique » de l’Arménie, Armen Sarkissian, dont les théories ont été mises à l’honneur dans le livre de Klaus Schwab, The Great Reset, le clame haut et fort : « Nous avons besoin d’une politique quantique. La pandémie accélère la transformation du monde classique du XXe siècle en un monde quantique où les changements sont plus rapides, imprévisibles et aléatoires. La particule individuelle – ou, dans ce cas, la personne – est incroyablement puissante désormais à travers le World Wide Web ». Après l’informatique et les communications, c’est donc au tour de la politique de devenir quantique. 

Le vieux monde de la physique newtonienne est devenu ringard, linéaire, prévisible et complètement dépassé par le monde d’après, quantique, interconnecté, incroyablement complexe, en bref : sexy. On imagine déjà des armées de jeunes communicants aux barbes finement taillées et aux lunettes à grosse monture de bois programmant la gouvernance quantique de demain sur leur Mac pour le compte de leaders modernes et dans le coup, décidés à abandonner le vieux modèle top-down au profit d’un management distribué, disruptif et non-linéaire. Pardon…

L’Europe se meurt, qu’advienne l’Europe des nations !

Le 2 juillet, à la veille de son congrès de Perpignan, le Rassemblement national de Marine Le Pen a signé une « déclaration commune » sur l’Europe en compagnie d’une quinzaine d’autres partis politiques représentatifs des droites européennes. Parmi les autres signataires, on trouve la plupart des membres des deux groupes parlementaires souverainistes du Parlement européen : Identité et Démocratie (ID), d’une part, et Europe des Conservateurs et des Réformistes (ECR), d’autre part. Du côté ID, groupe auquel appartient le RN, on trouve principalement la Lega italienne de Mateo Salvini, le Vlaams Belang belge et le FPO autrichien. Du côté ECR, on trouve le PIS polonais, le Fidesz hongrois de Viktor Orban, les Espagnols de Vox et le parti Fratelli d’Italia de Giogia Meloni.

Absent de marque, l’AfD allemande n’a pas signé le document. Cette formation est en effet traversée de courants d’opinions divergentes vis-à-vis du maintien ou de la sortie (Dexit) de l’Allemagne de l’Union européenne. L’AfD a, pour l’instant, surtout en ligne de mire les élections législatives allemandes du 26 septembre. Après cette date l’hostilité au principe même de l’UE, adoptée à une courte majorité par les instances du parti, pourrait être reconsidérée et la déclaration commune ratifiée par l’AfD.

Il apparaît nécessaire aux signataires de réaffirmer que la famille, et non l’individu, est « l’unité de base de nos nations »

Examinons le contenu de cette déclaration. Elle condamne tout d’abord la dérive fédéraliste de l’Union européenne, c’est-à-dire la dépossession des souverainetés nationales par une entité supranationale. Un débat naissant fait s’interroger certains sur la reconnaissance d’un « lien atlantique » entre les nations européennes et les États-Unis. Rappelons que si le général de Gaulle fit sortir la France du commandement intégré de l’OTAN et que Nicolas Sarkozy l’y fit revenir, notre pays n’a jamais quitté le Traité de l’Atlantique nord. Pour certains pays comme les États baltes, la Pologne ou la Roumanie, ce rappel est indispensable car la Russie fait chez eux figure de répulsif historique très répandu au sein de leurs opinions publiques. [...]

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Danemark : objectif zéro demandeur d’asile

Invitée à répondre aux questions du Parlement le 22 janvier dernier, le Premier ministre Mette Frederiksen a révélé son intention de durcir davantage les règles de politique migratoire déjà existantes au Danemark. C’est que la monarchie d’Europe du Nord a été frappée par deux attentats islamistes en février 2015 qui ont profondément marqué les sujets de la reine Margrethe II, pourtant réputés bienveillants à l’égard des immigrés. « Nous ne pouvons pas promettre zéro demandeur d’asile, mais nous pouvons bien expliquer notre vision » a lancé la dirigeante des sociaux-démocrates, tout en récusant les accusations d’extrémisme par des associations d’aide aux migrants.

Le texte prévoit l’ouverture de camps où seront confinés les migrants qui souhaitent obtenir un asile dans le royaume puis, une fois leur requête enregistrée, un renvoi immédiat vers « un autre centre d'accueil localisé en dehors de l'Union européenne » d’où la demande sera traitée

Pourtant, la monarchie n’est pas débordée par les demandes de réfugiés. De 21 000 demandes au plus fort de la crise migratoire, c’est à peine 2 000 demandes qui ont été recensées l’année dernière. Ce succès est principalement l’œuvre du Parti populaire danois – l’équivalent du Rassemblement national – qui n’a eu de cesse de soutenir les précédents gouvernements de droite et très puissant sur le plan électoral. Progressivement, le Danemark a multiplié le vote de lois controversées afin de préserver sa culture. En 2016, le royaume s’est doté d’un code imposant une taxe aux migrants désireux de séjourner chez eux, un article prévoyant même de saisir biens et argent des immigrés afin qu’ils financent par eux-mêmes leur séjour plutôt que ce ne soit le contribuable. Sans hésitation, la monarchie a renvoyé les Syriens exilés par les affres de la guerre civile au motif que plus rien ne justifiait leur présence sur le sol danois. [...]

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L’Arménie seule face au rêve ottoman
L’Arménie seule face au rêve ottoman Tandis que le monde, ou du moins le monde occidental, a les yeux rivés sur le nouvel épisode de l’interminable lutte entre Israéliens et Palestiniens, un autre conflit se déroule à bas bruit dans le Caucase. Le Haut- Karabagh est un petit territoire montagneux que se disputent depuis près de trente ans deux anciens pays de l’Union soviétique : l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Le Nagorny Karabakh – ainsi qu’il est nommé en russe, nagorny signifiant « haut » – est majoritairement peuplé d’Arméniens mais situé sur le territoire azerbaïdjanais. La politique d’ouverture (Glasnost) de Mikhaïl Gorbatchev avait amené les dirigeants du Soviet régional du Karabagh à voter l’unification de la région avec l’Arménie en 1988. Depuis la disparition de l’Union soviétique, le Haut-Karabagh revendique son indépendance ou son rattachement à l’Arménie. Le 2 septembre 1991, sa déclaration d’indépendance, qui n’est reconnue par aucun État membre de l’ONU, a mené à une guerre causant la mort de plus 30 000 personnes et jetant au moins 400 000 réfugiés sur les routes. La région se trouve au cœur de la rivalité croissante entre puissances régionales. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan soutient indéfectiblement l’Azerbaïdjan, tandis que la Russie, qui avait déjà organisé les pourparlers et la signature d’un cessez-le-feu le 16 mai 1994, entend se poser plus pragmatiquement en arbitre régional, d’autant qu’elle fournit en armes aussi bien l’Azerbaïdjan que l’Arménie. [...]
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L’épopée coloniale allemande, un empire oublié
« Historien du dimanche », au sens noble que lui donnait Philippe Ariès, Sylvain Roussillon s’était fait remarquer ces dernières années pour ses travaux originaux sur les volontaires internationaux engagés dans les rangs franquistes et sur la guerre anglo-américaine de 1812. Dans la lignée des travaux de l’africaniste Bernard Lugan, auteur de la postface du livre, il nous présente aujourd’hui un remarquable ouvrage de synthèse sur un empire colonial oublié, celui bâti par l’Allemagne des Hohenzollern de 1884 à 1918 [ ...]
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Le nouveau procès de l’Est : la question hongroise

À la recherche d’un ennemi commun, acceptable par tous, pour ressouder une Union européenne en perdition après le Brexit et la crise sanitaire, les dirigeants de l’UE ont choisi d’imposer le respect de la pureté idéologique du nouvel ordre moral à l’un des pays membres de l’Union, la Hongrie. La cause du procès importe peu – il s’agit en l’occurrence d’une loi conservatrice de protection de la jeunesse dont on serait en droit de discuter la pertinence de tel ou tel aspect mais qui en soi n’est pas attentatoire à la dignité de la personne humaine et dont l’objet relève du libre exercice de la souveraineté nationale de ce pays. Il y a chez les Hongrois une volonté explicite de poser des limites raisonnables à la toute-puissance de l’individualisme consumériste contemporain.

Il faut s’être rendu dans les pays d’Europe centrale et orientale, avoir discuté avec des intellectuels et des personnalités politiques issues de ces États pour comprendre qu’une différence profonde de mentalité existe entre eux et les pays fondateurs de l’Union européenne. La matrice totalitaire à l’œuvre dans ces pays entre en 1945 et 1990 a produit une autre vision du monde que la nôtre. La libéralisation rapide et radicale des années 1990, loin de rapprocher ces États de notre mentalité, a produit une réaction conservatrice somme toute assez saine et naturelle.

Il y a chez les Hongrois une volonté explicite de poser des limites raisonnables à la toute-puissance de l’individualisme consumériste contemporain

Il suffit de passer quelques jours à Budapest et alentours pour comprendre que la Hongrie est un pays blessé depuis 1918 et son dépeçage, nostalgique à juste titre de sa grandeur passée. Son nationalisme est tempéré et exempt de tout militarisme. Elle abrite aujourd’hui la plus importante communauté juive d’Europe centrale et orientale. Elle entretient d’excellentes relations bilatérales avec la Serbie, la Pologne, Israël et la Russie. Il y a chez ses dirigeants une volonté d’expliciter aux médias étrangers les fondements du conservatisme hongrois contemporain. Elle rencontre peu d’échos chez nous[...]

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Waldemar Brun-Theremin : « Vous ne posséderez rien mais vous serez heureux »

Le Great Reset de Klaus Schwab et Thierry Malleret a fait couler beaucoup d’encre. Ce concept peut-il vraiment être considéré comme opératoire pour l’économie et la finance mondiale ?

Contentons-nous d’un nombre limité de préceptes du Great Reset. Schwab et Malleret entendent construire sur de nouvelles bases (Build Back Beter). Mais au plan économique leur table rase n’en est pas une. Elle met en valeur, dans un mouvement que le covid a accéléré, certaines tendances lourdes des deux dernières décennies, comme la financiarisation et la digitalisation. Comme les taux d’intérêt sont à des niveaux très faibles, quand ils ne sont pas négatifs, il serait regrettable de ne pas s’endetter, notamment pour acheter un bien immobilier, pour paraphraser Alan Greenspan au milieu des années 90.

Et ainsi, tout achat devient prêt, abonnement, leasing, crédit revolving… Dans les petites vidéos très divertissantes qui figurent sur le site internet du World economic forum, on trouve cette vision réjouissante du futur : « You will own nothing and you will be happy » (qu’on peut traduire par : vous ne posséderez rien et/mais vous serez heureux).

Quant à la digitalisation, elle apporte des gains de productivité qui faisaient cruellement défaut au capitalisme de la période récente. Mais on peut s’interroger sur les conséquences de l’absence d’interaction professionnelle sur un lieu dédié au travail. Surtout, elle mène tout droit à la surveillance, comme s’en félicite dans le Financial Times l’autre gourou de l’époque, Yuval Noah Harari.

Pour la deuxième fois, le président Xi a tenu la vedette lors de son intervention au forum de Davos

La crise a renforcé les entreprises multinationales, et pas seulement les géants de la Silicon Valley, au détriment des entreprises modestes. Les vagues de faillites ont été reportées grâce aux aides budgétaires. Les « schwabistes » souhaitent surtout maintenir leur capitalisme d’extraction. Les ficelles sont un peu grosses.

En 2020, la Chine est la seule économie qui demeure en croissance. De la même manière qu’en 2008, peut-on considérer que cette crise sanitaire et économique lui profite ?

Pour la deuxième fois, le président Xi a tenu la vedette lors de son intervention au forum de Davos. Il y a appelé, dans des propos repris plus tard par Angela Merkel, à la neutralité de l’Europe et recommandé aux grandes puissances de la mesure dans leurs relations avec les nations plus faibles, cela au moment même où la Chine redoublait d’agressivité envers l’Inde ou l’Australie. La diplomatie du masque a muté en diplomatie du vaccin. Le lobbying chinois reste intense en Allemagne, et la Serbie, mise au ban de l’Europe dans les années 90, offre le visage parfait du vassal de Pékin : patrouilles de policiers chinois à Belgrade, caméras de surveillance chinoises dans tout le pays et utilisation très médiatisée du vaccin chinois. Les nouvelles routes de la soie ne passent pas loin.

Lire aussi : Effacer le grand reset

Pour nombre d’autres capitales, Pékin présente l’avantage de ne pas être une démocratie et, à ce titre, de ne pas s’immiscer dans la gestion des affaires locales autrement que pour un gain économique. À ce titre, la Chine a renfloué la Turquie à hauteur de 400 millions de dollars l’année dernière, et fait main basse au passage sur des infrastructures. Autre tendance lourde plus récente : le réveil des Américains face à la Chine. À la faveur du covid, on n’a pas assisté à un renforcement de la coopération internationale. C’est désormais Éric Schmidt, ancien dirigeant de Google et proche d’Obama, qui recommande de renforcer la lutte contre le vol de propriété intellectuelle et de maintenir le quasi-embargo sur les composants électroniques mis en place par l’administration précédente.

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