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Les critiques essais monde du mois #37

LES TOUT PETITS PRINCES

Les Rois éphémères de Philippe Delorme, Éditions du Cerf, 296 p., 20 €

Si beaucoup de monarques ont laissé leur empreinte dans l’histoire, il en est d’autres qui se sont perdus dans les oubliettes du passé et que le destin a effacés de nos mémoires. De Romulus Augustule, ultime césarion romain à Jean-Paul Ier dont plus personne n’évoque la figure spirituelle, en passant par l’Aiglon, ce Napoléon II qui régna à peine quinze jours, l’historien Philippe Delorme égrène la vie de ces souverains d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Sud ou d’Afrique. Une cinquantaine de portraits savamment choisis d’hommes emportés par la maladie, victimes d’une révolution, morts prématurément au combat ou dans des conditions mystérieuses. Notre chroniqueur ajoute à sa longue liste de monarques des aventuriers truculents, inconnus du grand public, tels que Jacques Ier, empereur du Sahara, ou encore Marie Ier, roi des Sedangs. Ce voyage dans le temps est une belle découverte pour tous les passionnés d’histoire. Il met à nu « toute la précarité et la vanité des gloires humaines ». Frédéric de Natal

Lire aussi : Les Hurons : Une révolte française contre l’Amérique[...]

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Les Hurons : Une révolte française contre l’Amérique

Vous commencez par une généalogie de l’atlantisme à la française : vous utilisez l’expression étonnante de « pères fondateurs de l’ultratlantisme ». De qui s’agit-il ?

« Les pères fondateurs » est une expression typique du patriotisme biblique américain. Par mimétisme, les dirigeants européens l’ont reprise pour réenchanter « le narratif » de la construction européenne. Quant à l’ultratlantisme, c’est ce désir chez beaucoup d’Européens de transposer leurs idéaux en Amérique et de conjurer leurs citoyens de rester fidèles aux promesses d’une société nouvelle, plus libre, plus heureuse, plus pure. Ce sont des Européens qui se veulent plus américains que les Américains eux-mêmes, ce qui a été particulièrement saillant pendant ces quatre années de trumpisme.

Nous avons pensé qu’ajouter le préfixe « ultra » pouvait aussi souligner l’aspect extrême de leur position. Quant au choix des personnalités, il y a des incontournables comme La Fayette et Jean Monnet et d’autres plus inattendus et moins importants parmi l’immense cortège des Français fascinés par la société américaine. Au centre de l’échiquier politique, où se trouvent la plupart de ces acteurs, on milite dans un premier temps pour une alliance franco-américaine et puis, avec le temps, en faveur d’un gouvernement mondial inspiré du système libéral américain. [...]

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Centrafrique : Jean-Serge, Bokassa deuxième ?

Jean-Serge Bokassa souhaite suivre les traces de son père et se rêve en homme providentiel : infatigable, il enchaîne les meetings au nom du mouvement Kodro Ti Mo Koso Si (« Ton pays avant tout » ou MKMKS) et surfe sur l’héritage réhabilité de son père, évoquant une époque où la Centrafrique ne connaissait aucun problème ethnique, ni séparatisme, ni anarchie politique (faute d’opposition réelle). Un pays mis sous perfusion par la France qui n’avait pas hésité à passer à la caisse pour payer le sacre de « Papa Bok’ Ier ».

Lire aussi : Centrafrique : le retour d’un Bokassa

Ironie de l’histoire, son dossier de candidat à l’élection présidentielle a été validée par le Conseil constitutionnel au même moment du décès du président Valéry Giscard d’Estaing, le tombeur de son père. Jean-Serge n’est pas pour autant nostalgique de l’empire défunt et, comme l’indique un des communiqués de son parti, il « travaille à la reconquête de la dignité du peuple centrafricain».  Il s’est engagé en politique au début des années 2000, a été député puis ministre de la Jeunesse et des sports entre 2011 et 2013. Sa participation à l’élection présidentielle de 2015, où il obtient 7% des voix, et son alliance avec l’actuel dirigeant centrafricain lui permirent d’obtenir le maroquin de l’Intérieur en 2016. [...]

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De l’importance d’être Conservateur

Au printemps dernier, Boris Johnson était sévèrement frappé par le coronavirus. Il s’en est sorti et a pu quitter l’hôpital à temps pour accueillir son nouveau-né dont l’un des prénoms, Nicholas, est un hommage aux deux médecins homonymes que le Premier Ministre britannique crédite de lui avoir sauvé la vie. Boris Johnson s’en est sorti. Mais on murmure que cette épreuve l’a affaibli. De fait, il lui arrive ces temps-ci de laisser son auditoire coi.

À la conférence annuelle du parti Tory, revenant sur le fait qu’il avait contracté le virus, il a déclaré tout de go : « Mes amis, j’étais trop gros », avant d’annoncer à ses électeurs qu’il avait, depuis, perdu 12 kilos… Sa nouvelle silhouette ne parlant pas d’elle-même, c’était une info, mais le scoop a pu sembler hors de propos vu la crise économique qui couve, doublée des complexes négociations en cours sur le Brexit. Dans son discours, Johnson a aussi insisté sur sa passion du moment : le vent. « Le Royaume-Uni sera au vent ce que l’Arabie saoudite est au pétrole : une terre de ressources illimitées », a-t-il claironné. Autour de son île, il veut couvrir l’horizon maritime de champs d’éoliennes offshore. Pour la conservation des paysages, on repassera. Quant aux restrictions drastiques des libertés individuelles pour contenir la propagation du virus, elles n’ont rien à envier à nos couvre-feux, et désespèrent les électeurs tory soucieux du live and let live.

L’artisan du triomphe historique des Conservateurs aux élections de décembre 2019 est méconnaissable. BoJo aurait perdu son mojo. Et le travailliste de base de demander, sarcastique, à son ami tory : « Alors, tu regrettes d’avoir voté pour un gouvernement conservateur ? » À quoi le tory de base, éprouvé aux sarcasmes, réplique : « Je regrette de ne pas avoir un gouvernement conservateur ». [...]

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Congrès de la CDU : on demande une boussole

Il y a eu un premier ratage : après son élection au congrès de décembre 2018, Annegret Kramp-Karrenbauer, la candidate d’Angela Merkel, n’a pas réussi à établir son autorité sur le parti et déclaré en février qu’elle renonçait. Depuis, la direction du parti est un bateau ivre. Un nouveau congrès a été fixé en avril, mais il a été repoussé pour cause de pandémie (deuxième ratage). Celui de janvier s’annonce cocasse : réduit à une journée, badges couineurs à moins d’un mètre cinquante de distance, congrès en ligne en cas d’aggravation de la contamination. Plus grave, il n’y aura pas de débat sur le programme du parti avant la campagne pour les élections générales de 2021. Il se réduit à un concours de beauté entre les candidats.

Les 1001 délégués des fédérations régionales de la CDU décideront. L’heureux lauréat est quasi assuré d’être le successeur de Merkel. Mais le choix est-il si important ? On a dit que dans les circonstances actuelles, un mannequin serait élu président et dans la foulée chancelier. Le système politique allemand, qui est une émanation des grands partis actuellement en crise, ne favorise pas l’originalité, l’imagination, l’audace ou la rupture.

Du Merkel sans Merkel ?

Trois candidats se sont déclarés : Norbert Röttgen, Armin Laschet et Friedrich Merz. Trois hommes de l’Ouest, catholiques, quinqua-sexagénaires (après l’interminable règne d’Angela Merkel et le passage-éclair d’AKK), dont deux apparatchiks de la CDU du plus gros Land de la RFA, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (un ancien patron de la CDU du Land et son premier ministre actuel), et Merz en a été député. Or ce Land envoie au congrès un bon tiers des délégués. Adieu l’Est incontrôlable et son élue mal aimée, retour à l’Ouest rassurant d’Adenauer et Kohl. Aucun des candidats n’attaque (plus) la chancelière encore en poste, qui a survécu à toutes les crises et reste populaire dans les sondages. À part leurs caractères, les différences ne sautent pas aux yeux. Merkel l’a rappelé, la doxa des « valeurs » est intouchable. [...]

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Espagne : des officiers retraités au secours de la monarchie

Quatre-vingt-quatre ans après le déclenchement de la guerre civile qui a opposé franquistes et républicains durant trois ans et fait des centaines de milliers de morts de part et d’autre, l’Espagne va-t-elle revivre le scénario du pronunciamiento de 1936 ? C’est la question qui agite depuis peu la coalition de gauche au pouvoir. Le 5 décembre, deux cent soixante et onze officiers militaires en retraite des Forces armées ont signé un manifeste, adressé au roi Felipe VI, dans lequel ils accusent le gouvernement de créer « un risque grave pour l'unité de l'Espagne et à l'ordre constitutionnel » et de tenter d’imposer la République au détriment de l’institution royale. Derrière cette « rébellion », qui a fortement agacé le Premier ministre Pedro Sanchez, le général divisionnaire à la retraite Juan Chicharro, qui n’a toujours pas digéré l’exhumation des restes du Caudillo en octobre 2019 et la possible dissolution dont pourrait faire l’objet Fondation Francisco Franco qu’il préside.

Les hauts-gradés sont en colère et le font savoir. Selon eux, le  gouvernement « cultive un sentiment anti-espagnol, humilie ses symboles, attaque la monarchie et n’empêche pas les opposants de brûler des effigies du roi Felipe VI lors de manifestations ». Les militaires affirment partager les mêmes préoccupations que « leurs collègues de la XIXe Promotion de l'armée de l'Air et du XXIIIe de l'Académie Générale Militaire de l'armée de Terre » qui ont semé l’émoi après qu’une conversation WhatsApp très virulente à l’encontre du gouvernement et des Catalans a fuité, préconisant de « tuer [ceux qui avaient voté pour la gauche et les séparatistes, ndlr] 26 millions de personnes, enfants compris ». [...]

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Censure à l’université : le Canada gangrené par le politiquement correct

Professeur de l’Université d’Ottawa en Ontario, Mme Verushka Lieutenant- Duval a été victime de censure institutionnelle et d’intimidation par ses étudiants. Sa faute ? Elle a prononcé, lors de son cours sur l’art et le genre, le mot qu’il ne faut pas dire, « nigger ».

Elle avait beau prononcer le mot dans le cadre de son enseignement, en expliquant sa réappropriation subversive par la communauté noire américaine, il semblerait qu’il lui soit interdit à cause de sa couleur de peau blanche, et donc forcément suprématiste. Une étudiante du cours, outrée de ce supposé racisme à son égard et soucieuse de dénoncer la discrimination systémique vécue à l’université, diffuse sur les médias sociaux l’adresse et le numéro de téléphone personnels du professeur. [...]

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Mathieu Bock-Côté : « L’accouplement du multiculturalisme canadien et du racialisme américain est morbide »

Des figures médiatiques, des étudiants, ainsi que des professeurs croient qu’il est possible d’enseigner l’histoire d’un mot sans avoir à le prononcer, pour éviter de heurter certaines sensibilités. En ces circonstances, il devient impossible d’instruire. Comment envisagez-vous cette dérive?

Ce qui se passe à l’Université d’Ottawa est ubuesque. La simple prononciation par le professeur Verushka Lieutenant-Duval du mot « nègre » a entraîné sa suspension à la suite d’une cabale sur les réseaux sociaux. On l’a accusée d’avoir commis un acte raciste dans l’université, sauf qu’elle ne l’avait pas prononcé pour blesser qui que ce soit. Au contraire. Elle voulait plutôt évoquer de quelle manière la communauté noire avait cherché à se le réapproprier. Mais le simple fait de le prononcer, même dans un contexte académique, est désormais assimilé à un discours haineux. Je souligne que Justin Trudeau s’est aligné sur la position de l’Université qui a assimilé le simple usage de ce terme à un geste raciste. Cette querelle n’est pas nouvelle, cela dit. À l’Université Concordia, à Montréal, un professeur a subi un sort semblable pour avoir mentionné dans son cours le livre Nègres blancs d’Amérique de Pierre Vallières, une œuvre majeure de l’histoire de la littérature québécoise. De même, sur CBC, une animatrice a perdu son émission pour avoir prononcé le titre de ce livre. Autrement dit, au Canada, en 2020, on peut être suspendu ou congédié pour avoir prononcé le titre d’un livre.

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