Skip to content
Conférence de presse d’Emmanuel Macron : élucubrations au théâtre élyséen

La salle des fêtes de l’Élysée grouille de journalistes en ce soir d’hiver, pressés de connaître enfin le cap qu’Emmanuel Macron veut imposer à son nouveau gouvernement, nommé pour insuffler un second souffle à ce quinquennat. Et pour cela, la présidence de la République a fixé son rendez-vous dans un théâtre élyséen monté pour l’occasion. Tout y est. D’abord, le décor : un grand fond bleu blanc rouge a été installé, sur lequel est inscrit la devise républicaine. Le public ensuite : un parterre de journalistes venu de toutes les rédactions de Paris. Le chœur, composé des ministres du gouvernement, y est aussi, placé à droite de la scène. Il ne manque plus que le comédien.

Acte premier : à la droite du président

Et quand ce dernier monte sur les planches pour prononcer sa tirade d’une vingtaine de minutes, on a du mal à le suivre. Le festival d’annonces n’aidera pas. Il opte pour un discours de fermeté, allant jusqu’à reprendre un slogan bien connu des campagnes politiques de droite « Pour que la France reste la France ».…

Gabriel Attal : un baby Macron à Matignon

À l’inverse d’un héros balzacien, Gabriel Attal n’a pas eu besoin d’aller à l’assaut de la capitale. Il y est né. Ses parents – Yvan Attal, producteur de cinéma juif tunisien et Marie de Couriss, salariée de production issue d’une famille d’orthodoxe – élèvent leur enfant dans les quartiers huppés de Paris. Il étudie dans les meilleures écoles : École alsacienne, Sciences Po ou encore Assas.

C’est à l’École alsacienne qu’il développe son aisance orale en se passionnant pour le théâtre. Il y côtoie le futur et tonitruant avocat Juan Branco ainsi que la chanteuse Joyce Jonathan – ce qui lui a valu des querelles médiatiques de bas étage. Socialiste convaincu, il s’engage à 17 ans au Parti socialiste pour soutenir la candidature malheureuse de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007.

Lire aussi : Gabriel Attal à Matignon : le triomphe du vide

Réseau à gogo

Une fois son baccalauréat en poche, il intègre Sciences Po Paris et son réseau.…

Gabriel Attal à Matignon : le triomphe du vide

Et voilà que le destin de la France est dénoué : Gabriel Attal vient d’être nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, le quatrième depuis sa prise de pouvoir en 2017. À bon droit, la presse titrera sur l’exceptionnelle ascension politique du tout jeune homme qui, en trois années seulement, sera passé de la tête du Service national universel à la codirection du pays. C’est cela, la société liquide à son paroxysme : les carrières publiques de ceux qui se félicitent d’être des amateurs se font et se défont en trois jours, d’où l’armée d’anonymes qui nous gouverne. On n’ose imaginer ce qu’en penserait Alexis de Tocqueville, lui qui en son temps déjà s’inquiétait du tourbillon des individus provoqué par la société démocratique, tourbillon qui petit à petit à gagner jusqu’au plus haut niveau de l’État. Les hommes en charge de notre destin sont des météores qui surgissent du néant, font trois petits tours puis s’en vont, comme les marionnettes de la comptine.…

L’Incorrect

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest