Skip to content
Abbé Guillaume de Tanoüarn : « Traditionis Custodes vise l’extinction du rite traditionnel »

Avez-vous été surpris par la soudaineté et la sévérité des mesures édictées dans le motu proprio Traditionis Custodes ?

Oui, je ne m’attendais pas à ce que le pape François tape aussi fort. Au fond, ce motu proprio, purement disciplinaire, n’est pas doctrinal. Disciplinaire, car il s’agit pour le pape François de détruire la fécondité des instituts Ecclesia Dei, et du mouvement traversant l’Église en ce moment, et qui mène à une communion des rites. On s’est aperçu que le rite ancien pouvait apporter le sacré, la transcendance et l’adoration, quand le rite nouveau amenait la participation et la proximité. Depuis 1988 et le motu proprio Ecclesia Dei de Jean Paul II, l’Église a progressivement pris conscience de la complémentarité des rites.

Je pense que beaucoup de jeunes prêtres en paroisse pratiquaient un mélange des deux et apportaient à leurs fidèles une part de la verticalité du rite traditionnel. Je m’inscris parmi ceux qui insistent sur la participation au sein du rite traditionnel, et je crois qu’il est très important pour l’avenir du rite traditionnel de développer cette réalité.

Lire aussi : Le pape François contre les tradis : entretien avec Christophe Geffroy

Nous étions dans une situation apaisée, rien à voir avec les conflits des années 70, 80 voire 90. Et brusquement, le pape François décide de déterrer la hache de guerre. Son motu proprio est clairement écrit pour réaliser l’extinction du rite traditionnel. L’exemple le plus frappant – outre le fait qu’il refuse toute nouvelle implantation – est que les prêtres ordonnés après ce motu proprio, ne pourront dire la messe traditionnelle qu’en demandant l’autorisation à leur évêque, qui lui-même demandera à Rome si c’est opportun. Autant dire que dans l’esprit du pape, cela ne sera jamais opportun. Il s’agit en fait d’une interdiction déguisée, et pas très bien déguisée d’ailleurs.

Comprenez-vous les griefs du souverain pontife à l’égard des traditionnalistes, à savoir que la liturgie traditionnelle est utilisée pour rejeter le concile Vatican II ?

Je m’oppose fortement à un quelconque fétichisme de Vatican II. Fétichisme qui n’a rien à voir avec l’infaillibilité théologique du concile lui-même. Il s’agit d’un concile pastoral qui est intervenu dans l’histoire de l’humanité à un moment d’extraordinaire optimisme. Or aujourd’hui nous sommes dans une période extrêmement sombre, extrêmement noire. L’optimisme qui a fait Vatican II est donc bien oublié. L’Église ferait bien de s’adapter à la nouvelle donne sociale à laquelle elle a affaire, notamment l’appauvrissement des populations dites « riches », au désespoir et à la perte généralisée des repères. Sans parler de la violence entre les religions, engendrée par les revendications de l’islam radical. Le recours à la vertu universelle de Religion pour un dialogue inter-religieux apaisé (prôné par Vatican II) ne suffit plus, surtout à l’heure où l’on découvre que la religion au son d’ « Allah Akbar » peut devenir un vice meurtrier.

Visiblement, on préfère une Église définitivement pauvre en prêtres, mais au sein de laquelle on aura méthodiquement détruit toute forme de concurrence

Nous sommes dans un temps complètement différent des années 70. Il est donc naturel que les catholiques cherchent autre chose que Vatican II pour y faire face. Cela ne constitue pas une condamnation de Vatican II en soit, mais ce concile est l’expression d’un autre temps, d’une autre époque. Et je crains que le vieux pape que nous avons, ne sache pas discerner cette vieillesse de Vatican II.

Le pape écrit que le comportement des traditionnalistes « contredit la communion, nourrissant cette pulsion de division […] C’est pour défendre l’unité du Corps du Christ que je suis contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs ». Que pensez-vous de cette déclaration ?

Je pense que c’est lui qui contredit la communion. Nous sommes dans un cas de figure rare, envisagé par les théologiens, où le pape détruit une communion qui est en train de se faire et à laquelle il faut évidemment du temps, mais aussi une vraie confiance des uns envers les autres. Et c’est cette confiance qu’il détruit. Qu’un pape puisse défaire ce que son prédécesseur a fait, avec une telle facilité, en deux pages, cela pose un problème sur l’institution qu’il dirige et sur sa fiabilité. D’ailleurs, le pape avait déclaré lors d’une de ses conférences dans un avion (qui lui sont familières), au journaliste de La Croix Nicolas Senèze, qu’il n’avait pas peur des schismes. Cela au mépris de sa tâche de pasteur, de rassembleur. Nous ne pouvons que constater aujourd’hui qu’il n’a effectivement pas peur des schismes, de trancher dans le vif, de couper, de séparer, plutôt que d’unir.

Sur le plan pratique, qu’est-ce que cela va changer pour les diverses communautés ?

D’abord, les nouvelles assemblées ne pourront être le fait que de l’évêque du lieu. Les instituts de droit pontifical qui ont été créés pour guérir les blessures du combat liturgique des années 70 n’ont plus le droit de s’installer quelque part, de créer de nouvelles structures, de grandir. En un sens hallucinant, elles n’ont plus le droit d’être le « levain dans la pâte », comme le prescrit pourtant l’évangile à chaque chrétien. À terme, il s’agit donc bien de supprimer ces communautés en obtenant d’abord l’extinction du recrutement des séminaires. En effet, sans implantation nouvelle, les jeunes séminaristes n’auront pas d’autre choix que de devenir les doublures de leurs aînés.

Lire aussi : « Traditionis Custodes » : pourquoi le pape François veut-il l’extinction de la messe en latin ?

Ce que la hiérarchie actuelle de l’Église ne comprend pas, c’est ce recrutement des prêtres au sein de la tradition, comparé aux séminaires « nouvelle manière » supposément adaptés au temps et au lieu. Alors, ne comprenant pas cette expansion, le pape joue le tout pour le tout dans ce motu proprio pour la détruire, au risque de pénaliser l’Église. Visiblement, on préfère une Église définitivement pauvre en prêtres, mais au sein de laquelle on aura méthodiquement détruit toute forme de concurrence.

À terme, craignez-vous la non-reconnaissance de l’ordination des prêtres venant des communautés traditionnelles par le Saint Siège ?

Non car théologiquement cela n’est pas possible. Autant il y a une tentation absolutiste chez François, autant il ne peut pas faire absolument n’importe quoi avec le dogme. Un évêque qui reçoit le sacrement de l’épiscopat – comme l’a fait comprendre Vatican II qui a théorisé la sacramentalité de l’épiscopat – ne peut voir invalidées les ordinations qu’il réalise. La question de la validité des ordinations n’est donc pas en cause. Mais le but est de les empêcher, et surtout d’envoyer ce signal aux jeunes aspirants prêtres que s’ils choisissent les instituts Ecclesia Dei, ils seront promis à un cursus ecclésiastique avorté d’avance. Ils n’auront pas de mission, pas de travail. C’est déjà ce que nous vivons un peu à l’Institut du Bon-Pasteur, puisque nous sommes réputés comme étant « les plus méchants ». Les évêques ne nous « trouvent » pas de travail, ou refusent littéralement celui que l’on apporte.

Que deviendront les prêtres qui ne seront plus autorisés à célébrer la messe sous le missel de 1962 ?

Ils n’auront pas d’autre choix que de célébrer la messe sous le nouveau missel, sauf à en faire la demande au pape lui-même. C’est une absurdité doctrinale, parce que la liturgie est essentiellement tradition. C’est la loi de la prière qui détermine la loi de la foi, et pas l’inverse. Encore faut-il que cette loi de la prière ne soit pas émise par des commissions rapidement réunies de pseudos experts ou d’experts autoproclamés, comme l’avait déploré le pape Benoît. La liturgie est vraiment le lieu de la tradition, et pas le terrain d’affrontement des dernières forces chrétiennes, hâtivement rangées en Église.

Le pape François contre les tradis : entretien avec Christophe Geffroy

Avec son motu proprio Traditionis Custodes, le pape François a surpris et ému une bonne partie des catholiques. Ce texte était-il prévisible, ou au contraire tout à fait inattendu ?

Le texte était attendu depuis un moment. Ce qui a surpris tout le monde, même ceux indifférents à la question liturgique, est la sévérité et la dureté du motu proprio pontifical qui fait de ce que l’on appelait jusqu’à maintenant la forme extraordinaire du rite romain une liturgie très encadrée appelée à disparaître.

Quels sont l’objectif et la stratégie du texte ?

L’objectif du texte est expliqué par François dans la lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio. Par les réponses qu’il a reçues de l’enquête lancée par la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI (2007), François a estimé que les « tradis » avaient abusé de la générosité de Jean-Paul II et Benoît XVI en profitant de leur libéralité pour s’opposer à la réforme liturgique (1969) et au concile Vatican II (1962-1969). Cela est surprenant car personne ne reconnaît dans la situation française une telle description du monde traditionnel attaché à la forme extraordinaire et demeuré fidèle à Rome. Certes, il existe en effet une petite minorité qui remet en cause et la réforme liturgique et le concile, et ne s’en cache guère – il suffit de lire l’entretien de l’abbé Claude Barthe dans Présent du 20 juillet dernier –, mais c’est principalement la Fraternité Saint-Pie X qui répond à de tels critères et celle-ci n’est pas concernée par les mesures du pape, puisqu’en marge de l’Église. Pourquoi, alors, punir aussi sévèrement toute une mouvance quand quelques-uns sont fautifs ?

Pour Jean-Paul II et Benoît XVI, la forme extraordinaire du rite romain était, indépendamment des personnes qui l’utilisaient, un patrimoine liturgique qu’il convenait de sauvegarder, alors que François n’évoque à aucun moment ce trésor liturgique qui ne semble guère l’intéresser

La stratégie affichée dans la lettre du pape aux évêques est de réduire à terme la messe dite de saint Pie V, de façon que ses adeptes s’approprient progressivement le missel de Paul VI. Si c’est bien le cas, cela veut dire que les autorités romaines se satisferaient d’une situation où cette messe traditionnelle ne serait plus célébrée que dans la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre, ce qui serait une drôle de façon de prôner l’unité dans l’Église.

C’est là où il y a une nette rupture de principe entre Jean-Paul II et Benoît XVI d’une part, et le pape François d’autre part. Pour les premiers, la forme extraordinaire du rite romain était, indépendamment des personnes qui l’utilisaient, une richesse en elle-même, un patrimoine liturgique qu’il convenait de sauvegarder, alors que François n’évoque à aucun moment ce trésor liturgique qui ne semble guère l’intéresser. C’est très significatif lorsqu’il donne les raisons du motu proprio de Jean-Paul II, Ecclesia Dei, en 1988, il ne cite que l’objectif de contenir l’acte schismatique de Mgr Lefebvre pour « recomposer l’unité de l’Église », mais omet de rappeler que son but était aussi la sauvegarde de l’ancien Ordo en lui-même (cf. motu proprio Ecclesia Dei n. 5-a).

Lire aussi : « Traditionis custodes » : pourquoi le pape François veut-il l’extinction de la messe en latin ?

Vous avez fait une grande enquête sur les tradis (1). Les reconnaissez-vous dans ce texte ?

Non, pas du tout, la plupart des tradis, sur le terrain, sont éloignés de ces querelles liturgiques et théologiques. Vous savez qu’il y a beaucoup de jeunes dans cette mouvance et ces derniers ignorent tout des débats autour de Vatican II, ils passent sans problème d’une messe en forme extraordinaire à une messe en forme ordinaire, ils naviguent du pèlerinage de Chartres, à la Pentecôte, à une session de l’Emmanuel, l’été, à Paray-le-Monial sans l’ombre d’une difficulté. Le monde traditionnel n’a pas du tout l’homogénéité que lui prêtent les textes du pape François, il est multiforme, mais assurément, la grande majorité ne répond pas à la description de la lettre aux évêques qui correspond en fait principalement à ce qu’est la Fraternité Saint-Pie X, du moins en France.

La décision est-elle davantage compréhensible d’un point de vue plus global : les tradis constituent-ils, ailleurs, une menace réelle pour l’unité de l’Église ?

Question délicate, car je connais moins bien la situation du monde traditionnel dans les autres pays. Il semblerait, m’a-t-on dit, qu’il existe aux États-Unis des « tradis » proches de la TFP qui s’opposent à la messe réformée et au concile Vatican II, mais j’ai du mal à croire qu’ils forment une majorité significative et dangereuse pour l’Église.

On passe d’une attitude où les tradis sont des chrétiens comme les autres qu’il convient d’accueillir généreusement, à une attitude où ils deviennent des gens nuisibles et malhonnêtes parce qu’ils détournent la générosité des papes pour contester le Magistère

Dans quelle mesure ce texte infléchit-il la politique vaticane en la matière ces cinquante dernières années, notamment celle de Benoît XVI ?

C’est toute la philosophie d’approche qui change : on passe d’une attitude où les tradis sont des chrétiens comme les autres qu’il convient d’accueillir généreusement, en pensant qu’ils peuvent apporter une richesse à l’Église, moyennant certes des efforts de leur part précisément sur l’accueil de la messe de Paul VI et Vatican II – comme le protocole d’accord du 5 mai 1988 avec Mgr Lefebvre repris par Jean-Paul II dans le motu proprio Ecclesia Dei le stipulait –, à une attitude où ils deviennent des gens nuisibles et malhonnêtes parce qu’ils détournent la générosité des papes pour contester le Magistère et qu’il convient donc d’éliminer à terme, c’est-à-dire faire en sorte qu’ils renoncent à ce qui nourrit leur foi, la forme extraordinaire du rite romain, comme si la diversité des formes liturgiques était une atteinte à l’unité de l’Église qui compte quand même une vingtaine de rites. Cela est d’autant plus extraordinaire qu’il existe dans l’Église une tolérance extrême à l’égard de tous ceux qui professent des doctrines les plus hétérodoxes (cf. dans l’Église d’Allemagne), mais il n’y a que contre une partie du troupeau que l’autorité sévit avec une telle rigueur : deux poids, deux mesures ?

Comment les milieux traditionalistes ont-ils réagi au texte ? À terme, faut-il s’attendre à un retour de la guerre liturgique ?

Il est pour le moment un peu tôt pour savoir comment le monde traditionaliste va réagir, car il est encore sous le choc. Et puis ça dépendra surtout de la façon dont les évêques vont appliquer les directives du pape. Les premiers communiqués publiés par les diocèses montrent des évêques soucieux de jouer l’apaisement et la continuité, c’est tout en leur honneur. La situation liturgique, ne serait-ce que dans son principe avec le statut juridique des deux formes liturgiques, avait été apaisée grâce à la sollicitude de Benoît XVI. Aujourd’hui, ce que l’on appelait la forme extraordinaire se retrouve dans une situation de non-existence et de vide juridique : qu’en adviendra-t-il à terme ?

Si la synthèse réalisée par la Conférence des évêques de France n’était guère favorable aux tradis, elle était beaucoup plus équilibrée et nuancée que la description du monde tradi qui est faite dans la lettre aux évêques du pape

Dans votre texte et dans votre grande enquête, vous laissez entendre que la Conférence des évêques de France a participé à cette décision.

Non, je n’ai jamais dit que la CEF a participé à cette décision, les contacts que j’ai pu avoir avec plusieurs évêques me convainquent qu’ils n’étaient pas du tout au courant du contenu du motu proprio et encore moins de sa sévérité. Et si la synthèse réalisée par la CEF n’était guère favorable aux tradis, elle était beaucoup plus équilibrée et nuancée que la description du monde tradi qui est faite dans la lettre aux évêques du pape : elle reconnaissait des qualités et des apports aux tradis, et admettait que Summorum pontificum, malgré nombre de problèmes persistants, avait contribué dans la plupart des diocèses à apaiser les situations.

Pourtant, la CEF a réagi avec beaucoup de bienveillance à l’égard des tradis. Cela signifie-t-il qu’il n’y aura pas ou peu de conséquences pratiques en France ?

Oui, le communiqué de la Conférence des évêques de France est bienveillant et montre de l’estime au monde tradi. Des conséquences pratiques, il y en aura forcément, et chacun est amené à s’interroger après la réception d’un tel texte papal : les tradis qui remettent en cause le nouveau missel et le concile feraient bien de réfléchir au bien-fondé de leur opposition, car il apparaît que la grande majorité des tradis payent le prix fort pour la petite minorité qui conteste le Magistère.

(1) Plusieurs articles de ce dossier sont librement accessibles en ligne sur le site de La Nef. Par ailleurs, ceux qui le souhaitent peuvent recevoir gratuitement le PDF de ce numéro en nous en faisant la demande par notre site (rubrique tout en bas « Contactez-nous »).

Langues régionales : quand le corse prend le maquis

Aborder la question de la langue corse, c’est mêler des sentiments de reconnaissance, de fierté mais aussi une certaine souffrance. Comment parler, en effet, de quelque chose que l’on a bien connu et qui a entamé sa disparition depuis plusieurs années ? Si le corse est plutôt bien enseigné, que l’Éducation nationale consent des moyens financiers non négligeables, a contrario, il tend à disparaitre de la vie quotidienne. Cet échec n’est pas à imputer à la classe politique insulaire ou à l’État mais à une américanisation de la société qui restreint de plus en plus notre expression, nos traditions et la diversité culturelle des régions et des territoires à forte identité.

Élevé par mes grands-parents maternels, mes premiers mots furent prononcés en corse. Au cours de ma scolarité en maternelle, au tout début des années 80, le français était de rigueur à l’école et le corse au sein du domicile familial. Ce mode de vie qui s’accompagnait aussi d’une éducation religieuse était propre à celui d’une grande majorité d’enfants corses de ma génération. Pour mes grands-parents, très attachés à cette double identité, française et corse, corse et française, tout cet ensemble se vivait en osmose et en harmonie. Berger depuis son plus jeune âge, mon grand-père n’était jamais allé à l’école et n’apprit qu’oralement le français pour s’adapter aux mutations économiques et sociales de l’île. Pendant longtemps, le corse était resté la langue du pauvre, du laborieux. Les « Sgio » (les seigneurs ou les familles bourgeoises) remplacèrent l’usage de l’italien par le français à partir du XIXe siècle. Au fur et à mesure, les anciennes générations privilégièrent le français pour leurs enfants dans leurs rapports quotidiens afin de leur donner toutes les chances de trouver un travail bien plus valorisé que le leur. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
La fille du vent : portrait-robot d’une pro-éolien

Apolline a 18 ans, elle est en terminale, avec options géopolitique et physique. Pas encore engagée dans un mouvement militant, notre sauveuse de planète putative y réfléchit pour l'année prochaine. Lorsque la prof d'anglais – matière dans laquelle elle excelle, par amour d'Obama – réclame un discours engagé, elle aime parler réchauffement climatique et effondrement. Les éoliennes sont l'énergie renouvelable qui sauvera la planète. Apo n'est pas seulement pour le climat : la défense des femmes et l'égalité des sexes sont des combats essentiels. Elle est féministe et pro-avortement, bien sûr. Son père est catholique pratiquant, sa mère s'en fout. Lui lit La Croix et fait des dons au « Dorothy », une bonne action. La mère est avocate, bobo qui a plutôt bien réussi sa vie. Elle vote plutôt LR, bien que Macron ne la dérange pas plus que ça, notamment pour la question de l'impôt sur la fortune. 

Apo est baptisée et, forcée d’accompagner enfant son père à la messe, elle en a été dégoûtée. Elle se considère comme profondément athée. Les relations avec son père sont tendues, ce qui explique qu'elle fume des joints de temps en temps avec son copain qui est en école de commerce. Ils sortent ensemble depuis un an sans compter la pause d'un mois où elle s'interrogeait sur son orientation sexuelle. Il ne peut pas venir à la maison lorsque papa est là, mais se faufile quand le loup n'y est pas. Apo déteste que ses parents aient chacun une voiture pour aller bosser. Le capitalisme est synonyme de pollution mais il ne faudrait surtout pas louper la sortie de la montre connectée pour fêter son bac. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Rapport polémique du Sénat : le vrai du faux

Rédigé par Véronique Guillotin (RDSE), Christine Lavarde (LR) et René-Paul Savary (LR) – donc par des membres de l’opposition de gauche et de droite au gouvernement en place – et déposé le 3 juin, ledit rapport provient de la Délégation sénatoriale à la prospective, créée en 2009 et chargée de réfléchir aux transformations de la société et de l'économie pour en informer le Sénat. Il s’agit d’un rapport d’information, copieux (184 pages) et sans portée normative, comme il est courant dans le processus législatif français : des rapports sont commandés et rédigés tous les jours pour faire le tour d’une question précise, et éclairer le législateur sur le champ des possibles en la matière.

Lire aussi : Éditorial essais de l’été : La France contre les hyènes

Le message du rapport est simple : les trois rédacteurs s’élèvent contre la stratégie du confinement à répétition. « Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre sous cloche la vie sociale et économique du pays  tout  entier  à  chaque  nouvelle  crise. » Ils pointent du doigt l’efficacité fort relative du confinement sur le plan sanitaire, ses conséquences délétères sur le plan économique et social, et ses effets psychologiques à long terme. De ce constat, les auteurs ont exploré les mesures alternatives possibles en cas de crises sanitaires futures, et proposent « de recourir bien plus fortement aux outils numériques en assumant si nécessaire des mesures plus intrusives, mais aussi plus ciblées et limitées dans le temps. Avec en contrepartie, une liberté retrouvée plus vite dans le monde réel ». En clair, les outils numériques plutôt que l’assignation à résidence.

Les outils numériques plus efficaces que le confinement ?

Le rapport est fort simplement structuré. Une première partie explore les utilisations du numérique faites pour lutter contre la Covid. Les exemples de la Chine, de la Corée du Sud, de Taïwan, de Singapour, de Hong Kong et du Japon y sont notamment développés, les auteurs remarquant que « plus ils sont intrusifs, plus ils sont efficaces », tout en notant que « le modèle asiatique n’est, certes, pas transposable tel quel à la France ». Viennent ensuite les politiques numériques de certains pays européens, dont l’Écosse, la Pologne, l’Estonie et la Russie. Partisan de la stratégie d’élimination plutôt que d’atténuation du virus, ils concluent après examen que « des restrictions plus fortes pendant une période limitée semblent donc plus efficaces sur le plan sanitaire, sur le plan économique, et sur le plan des libertés publiques ». Sur ce dernier aspect, ils précisent leur propos : les « restrictions n'ont été plus fortes que pendant les trois premières semaines de la pandémie- alors que les pays plus ‘permissifs’ se retrouvaient acculés à des mesures finalement bien plus attentatoires aux libertés, prises trop tard et maintenues sur la durée ».

Autant de mesures évidemment glaçantes et nullement souhaitables, mais que les auteurs ne réclament pas nécessairement et prioritairement parmi toutes les autres, et qu’ils ne jugent acceptables qu’en cas d’extrême urgence – donc dans l'hypothèse d'un virus bien plus virulent que la Covid

Vient ensuite le paragraphe qui a fait couler tant d’encre parce que les auteurs y appellent à se saisir des outils numériques pour pouvoir gérer « des pandémies sans confinement ». Y sont exposés et classés par catégories les différents emplois possibles du numérique en cas de crise, depuis l’application TousAntiCovid (catégorie incitation) jusqu’à l’exploitation de données de mobilité (catégorie assistance) pour positionner des équipes de soin aux bons endroits et aux bons moments. Dans la catégorie listant les contraintes, où il est précisé pour « les situations de crise les plus extrêmes », les auteurs listent une série de contrôles possibles des déplacements, de l’état de santé, des fréquentations et des transactions qu’« il serait irresponsable de ne pas au moins envisager, ne serait-ce que pour se convaincre de tout faire en amont pour ne pas en arriver là ». Bracelet électronique pour contrôler la quarantaine, détection automatique de plaque d'immatriculation par les radars, caméras thermiques dans les restaurants, détection de visites d’un proche vulnérable ou encore amende automatique pour poursuite illégale d'une activité professionnelle y sont notamment listés. Autant de mesures évidemment glaçantes et nullement souhaitables, mais que les auteurs ne réclament pas nécessairement et prioritairement parmi toutes les autres, et qu’ils ne jugent acceptables qu’en cas d’extrême urgence – donc dans l'hypothèse d'un virus bien plus virulent que la Covid. D’où la nécessité de considérer le réel et de penser la proportionnalité d’une mesure à la situation sanitaire, plutôt que de se livrer à des réflexions majusculaires sur la liberté. : « Raisonner en termes absolus n'a strictement aucun sens, et des atteintes considérées comme inacceptables face à une menace modérée ne le seront pas forcément face à une crise plus grave. » Fort logiquement, un virus à la létalité très élevée nécessiterait des contraintes bien plus grandes, et tous nous l’accepterions.

La boîte à outils pour dépasser les réticences françaises ?

Une seconde partie fort intéressante se penche sur l’impréparation française à l’utilisation du numérique, mais surtout aux réticences politiques et idéologiques. Plusieurs arguments y sont avancés. D’abord, se tromper de Big Brother en pointant l’État « à l'heure où les géants du numérique accumulent sur chacun d'entre nous davantage d'informations que l'État n'en aura jamais, à des fins qui n'ont rien à voir avec l'intérêt général, et sans aucune des garanties que procurent les mécanismes de contrôle démocratique », de sorte que ceux-ci disposent de plus d’informations sur la situation sanitaire que le pays lui-même. Ensuite, le mauvais argument de la dictature car « tout est affaire de proportionnalité » (les auteurs pointent d’ailleurs du doigt les réticences de la CNIL en la matière). Encore, le « totem » de la discrimination : « Dans la lutte contre une épidémie, l'objectif des mesures est très précisément de discriminer les individus en fonction de leur état de santé, pour leur propre protection et celle de la collectivité ». L’objectif serait donc de cibler les personnes à risque ou contaminées, plutôt que l’ensemble de la population. Enfin, « une confusion entre les fins (protéger les droits et libertés) et les moyens (interdire les croisements de fichiers) ».

Lire aussi : L’Inconomiste – Appauvrissez-vous : vive la dette !

La dernière partie précise la position des auteurs qui, favorables à une utilisation plus ample du numérique de manière générale, « ne  préconise  aucun  outil  numérique  en  particulier » et défendent « le principe d’une ‘boîte à outils’ numérique, à laquelle il serait possible de recourir de façon graduée en fonction des circonstances » selon les principes de proportionnalité  (rapport entre les atteintes aux libertés numériques et celles aux libertés physiques) et d’individualisation (mesures ciblées et limitées dans le temps). Ils rappellent encore que rien ne sert de raisonner en généralités, puisque c’est la gravité de la crise qui conditionne l’acceptabilité morale et politique des contraintes.

Une polémique malhonnête pour un débat nécessaire

La polémique sur les réseaux sociaux est de fait profondément malhonnête. Des captures d’écran issues de sections différentes du rapport ont été adjointes pour faire croire que le « il serait irresponsable de ne pas se saisir de telles opportunités » se rapportait aux contraintes pour les urgences « extrêmes », dont le port du bracelet électronique, et aux mesures présentées dans le cadre du cas coréen. Dès lors, le rapport était présenté comme une annonce de ce que le pouvoir macronien prépare, alors même qu’il est sans force normative, et qu’il a été rédigé par des opposants critiques à l’égard du gouvernement : en plus de pointer du doigt l’inefficacité de sa gestion sanitaire, une partie recense ses contradictions et revirements sur la question numérique. Il dépasse très largement le cadre du Covid, et interroge l’utilisation des outils numériques depuis les plus bénins jusqu’aux plus attentatoires.

L’existence du rapport n’est aucunement problématique : théoriquement, la décision du Prince est d’autant plus éclairée qu’elle repose sur la perspective la plus large possible. Ce qui importe, c’est ce que le décideur en fait. De fait, les auteurs ouvrent un débat lourd sur notre rapport renouvelé à la technique, et sur un possible glissement à l’asiatique ; débat qui, sans le trancher, doit moralement être ouvert du seul fait que cette technique existe et qu’elle pourrait permettre – c’est la position des auteurs, et les cas asiatiques tendent à le démontrer – une plus grande efficacité.

Partant de l’idée d’une pente dystopique inéluctable et souhaitée par le pouvoir en place, beaucoup analysent chaque information par ce seul biais préconçu, et toujours y voient une étape supplémentaire à laquelle il faudrait nécessairement s’opposer, mais sans pourtant la questionner pour ce qu’elle est fondamentalement

Cette polémique pose la question du réflexe orwellien d'une partie de l’opinion, nourrie par la science-fiction : partant de l’idée d’une pente dystopique inéluctable et souhaitée par le pouvoir en place, beaucoup analysent chaque information par ce seul biais préconçu, et toujours y voient une étape supplémentaire à laquelle il faudrait nécessairement s’opposer, mais sans pourtant la questionner pour ce qu’elle est fondamentalement. En avalant l’idée d’un sens déterminé de l’histoire, cette approche pèche par sa négation de notre liberté collective, et par sa confusion de la situation d’exception d’avec la norme : l’exemple anglais montre que des pouvoirs publics sont effectivement capables de supprimer les contraintes une fois la situation améliorée, et le rapport propose une stratégie de choc à court terme pour éviter les confinements – bien loin donc de l’idée d’une société de contrôle généralisée, auquel cas le débat serait d’une autre nature. Stratégie à laquelle l’on est libre de s’opposer mais qu’il ne faut pas, au nom de l’intelligence publique, caricaturer maladroitement. Précision, nuance, vérité : voilà trois sûrs guides qu’il serait bon de retrouver.

Sélectron : les perles théologiques de Michel Onfray

13 - « Peut-être enfin que le rire n’est pas une création de Dieu, mais Dieu une création du rire ? » (Lire, 2015)

12 - « À viser le Paradis, on manque la Terre. La synagogue, le temple, l'église ou la mosquée, tous endroits où l'intelligence se porte mal et où l'on préfère depuis des siècles l'obéissance aux dogmes et la soumission à la Loi - donc à ceux qui se prétendent les élus, les envoyés et la parole de Dieu. » (Traité d'athéologie, 2005)

11 - « Tous ceux qui à partir de Constantin vont résister, vont résister à cette conception théocratique, monarchique, donc jacobine. C’est le pouvoir d’un seul, c’est la généalogie du jacobinisme. » (débat avec Charlotte d’Ornellas, 2020)

10 - « Jésus ne fut rien d’autre qu’un concept car les concepts ne crachent ni ne toussent, ne pètent ni ne rotent. » (Lire, 2015)

9 - « La fable de Jésus […] Une hallucination collective a beau être collective et rassembler de vastes foules, elle n'en demeure pas moins une illusion. » (Le Point, 2017)

Lire aussi : Sélectron : les 10 Palmes d’or les plus mémorables

8 - « Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l'au-delà, l'ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l'épouse et la mère, l'âme et l'esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré... » (Traité d'athéologie, 2006)

7 - « Je ne dis pas que Jésus n'existe pas, je dis que c'est une fiction. […] Les preuves historiques, il n’y en a pas. Les preuves de texte, il n’y en a pas non plus » (ONPC, 2017)

6 - « Quand le philosophe digne de ce nom travaille, le prêtre recule. » (Contre-histoire de la philosophie, 2006)

5 - « L'athéisme n'est pas une thérapie mais une santé mentale recouvrée. » (Traité d'athéologie, 2006)

4 - « J’émets cette hypothèse que Paul de Tarse souffrait d’impuissance sexuelle ou souffrait de problème sexuel. A partir de cette désorganisation libidinale du corps, il y a une désorganisation de la pensée qui induira par la suite une désorganisation de l’univers. […] On pourrait imaginer que l’explication de cette hystérie [de Saint Paul] procède d’une lutte contre des angoisses qui elles sont d’origine sexuellement refoulées : c’est-à-dire que vous avez des désirs sexuels qui ne sont pas susceptibles d’être réalisés parce qu’ils supposent des objets qui ne sont pas socialement acceptables. » (Contre-histoire de la philosophie : la résistance au christianisme, 2006)

3 - « Tant que la religion reste une affaire entre soi et soi, après tout, il s'agit seulement de névroses, psychoses et autres affaires privées. On a les perversions qu'on peut, tant qu'elles ne mettent pas en danger ou en péril la vie d'autrui. » (Traité d'athéologie, 2005)

2 - « Hitler était disciple de saint Jean » (Traité d'athéologie, 2005)

1 - « Hitler n’a jamais rien dit ou écrit contre Jésus. Dans Mein Kampf, il désigne son moment préféré dans la vie du fils de Dieu le geste colérique de celui qui chasse les marchands du temple juifs avec une corde transformée en fouet. Comment ne pas songer que ce Christ-là annonce Hitler ? » (Décadence, 2017)

L’Inconomiste – Appauvrissez-vous : vive la dette !

Que l'on évoque la dette des ménages ou la dette publique, on ne l'envisage souvent que sous l'angle des simples relations économiques, donnant raison à Marx, qui dans le Manifeste du parti communiste, critiquait ainsi la bourgeoisie : « Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses “supérieurs naturels”, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du “paiement au comptant”. Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste ».

La dette fait partie de la condition humaine

Rétablir le caractère multiple et profondément humain de la dette est l'ambition de l'essai que publie Hubert de Vauplane (éditions Première partie). Sous le titre provocateur Endettez-vous ! qui répond par-delà les siècles à l'exhortation bourgeoise de Guizot Enrichissez-vous !, l'auteur, avocat associé dans un cabinet d'affaires américain et professeur associé à Sciences Po, remet en perspective la notion de dette en montrant qu'elle fait partie de la condition humaine.

Lire aussi : L’Inconomiste – Plaidoyer pour L’État stratège

Nous sommes ontologiquement débiteurs, d'abord par rapport à Dieu qui nous a créés et nous a rachetés par la Croix de la dette du péché. « Car le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur », dit saint Paul (Rm, VI, 23). Reconnaître la dette du péché est le préalable indispensable pour s'ouvrir à la miséricorde de Dieu et accueillir son salut. C'est vrai d'un point de vue individuel comme collectif car le péché originel est cette dette collective de l'humanité pécheresse à l'endroit de son créateur pour avoir troublé l'harmonie du cosmos par la démesure infinie du péché. 

Dans ce contexte, on comprend que Nietzsche ait voulu affranchir l'humanité de cette culpabilité ontologique qui pèse sur l'homme. Dans la Généalogie de la morale que cite Vauplane, Nietzsche considère que l'athéisme « libèrerait l'humanité de toute obligation envers son origine, sa causa prima » de sorte qu'il ferait advenir une « seconde innocence » marquée par l'absence de toute culpabilité mais aussi de toute forme de reconnaissance. « Nos fautes sont des dettes contractées ici et payables ailleurs, écrit à juste titre Hugo. L'athéisme n'est autre chose qu'un essai de déclaration d'insolvabilité ». [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Éolien et élus locaux : comme un air de corruption

Pas 1 mais 11 arnaqueurs

En 2013, une élue de Saint-Georges-d’Annebecq (Orne) est condamnée à 1 000 € d’amende par le tribunal correctionnel d’Argentan pour prise illégale d’intérêts. À ses côtés, sur le banc des accusés, onze élus jugés pour les mêmes faits. Tous propriétaires de terrains sur lesquels devaient être implantées onze éoliennes, ils ne s’étaient pas retirés des délibérations sur les zones de développement de l’éolien terrestre (ZDE). Malgré cette condamnation, et une alerte du préfet, un avis favorable est donné au projet.

Pas bête la guêpe

En 2015, une conseillère municipale d’Aveyron est privée de ses droits civiques, civils et familiaux pour deux ans et est condamnée à deux mois de prison avec sursis et 1 000 € d’amende. La raison ? Lors d’un conseil municipal, elle a participé au vote d’un projet de construction d’éoliennes sur des terrains appartenant à son mari, à sa belle-soeur et à son beau-frère. 46 500 €, c’est la somme que lui a rapportée annuellement ce projet, pendant presque deux ans. [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

L’Incorrect numéro 73

Retrouvez le magazine de ce mois ci en format

numérique ou papier selon votre préférence.

Retrouvez les numéros précédents

Pin It on Pinterest