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Violence dans la civilisation

À l'heure où s'écrivent ces lignes, 70 CRS sont attendus en renfort après une nouvelle nuit de violences dans le quartier La Gabelle à Fréjus… Un peu plus loin, à Cannes, ville du festival et du glamour, la presse locale annonce aussi une nouvelle nuit de violences, où des policiers ont été pris à partie, quartier de la Frayère. Dans le même temps, un major de police a été blessé aux Mureaux par des projectiles. À Poissy, c'est en plein après-midi que des agents de police ont été attaqués. À Élancourt, les projectiles incendiaires ont jailli depuis le toit d'un immeuble. 

Jusqu'où ces individus iront-ils ? Jusqu'à prendre d'assaut les commissariats ? Déjà vu ! Trappes, Sarcelles, Champigny-sur-Marne, les Ulis… On ne les compte plus. Jusqu'à assassiner un policier dans la rue ? Déjà vu ! Le 5 mai, Éric Masson est abattu à Avignon. Ce n'est bien évidemment pas le premier. Onze policiers et gendarmes ont perdu la vie en mission en 2020. Sept en 2019. Treize en 2018. Etc. Sans compter les agressions : plus de 85 par jour, uniquement pour la Police nationale. Jusqu'à les assassiner dans les commissariats ? Déjà vu ! Vendredi 23 avril. Rambouillet. Stéphanie Monfermé, égorgée. Elle n'est malheureusement pas la première. Besoin de rappeler l'attentat islamiste au sein de la Préfecture de Paris où trois policiers et un agent administratif ont été poignardés ?

L'immigration massive, originaire des pays périphériques [...] a introduit dans notre pays une variable nouvelle qui a rendu l'équation civilisationnelle insoluble : la présence d'un ennemi civilisationnel intérieur

À l’heure où s’écrivent ces lignes, nous nous interrogeons : si la police est attaquée, exécutée publiquement, si même les commissariats ne sont plus des lieux de sécurité, si la police a désormais besoin d'être protégée, alors qui reste-t-il pour protéger le citoyen français ? Edward N. Luttwak, le père de la géoéconomie, explique ainsi la mutation du concept de puissance à notre époque : « Dans les Balkans, le Golfe persique et les autres régions du globe où les différends territoriaux n'ont pas été réglés par l'histoire, des conflits mal éteints resurgissent épisodiquement. À l'intérieur de ces zones reculées, toujours susceptibles d'une explosion de violence, la puissance militaire reste un facteur déterminant […] Mais, au centre de gravité des relations internationales, là où les États-Unis, l'Europe, le Japon et les autres pays développés collaborent et se confrontent, ces vieilles méthodes n'ont plus leur place ». [...]

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Langues régionales : Bastille contre Babel

En France, la haine des langues régionales est née avec la République. Alors que l’Ancien régime, en dépit des tendances centralisatrices décrites par Tocqueville, continuait d’envisager le royaume sur un mode pluraliste, et acceptait par conséquent l’usage des dialectes traditionnels sur son territoire, la République à son berceau les considère comme des ennemis jurés qu’il faut éliminer d’urgence. Éliminer, non seulement parce que, comme l’écrit Barrère en 1794, « le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton », mais aussi et surtout, pour des raisons de principe : « Chez un peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous » (Barrère, Convention nationale, 27 janvier 1794). « La monarchie avait des raisons de ressembler à la tour de Babel », la république ne le peut sans se renier elle-même. L’idée de langage coïncide avec celle du souverain, et de sa volonté générale.

Telle est l’idée que développe quelques mois plus tard, le 16 Prairial an II (4 juin 1794), le fameux abbé Grégoire dans son non moins célèbre rapport Sur la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française. Au plus fort de la Terreur, l’emploi du verbe « anéantir » paraît d’ailleurs pour le moins inquiétant, surtout pour désigner des patois que Grégoire qualifie d’ « idiomes féodaux », tout en suggérant « d’électriser les citoyens » afin d’accélérer leur disparition. « Nous n’avons plus de Provinces, et nous avons encore trente patois qui en rappellent les noms […] : le bas-breton, le normand, le picard, le rouchi ou wallon, le flamand, le champenois, le messin, le lorrain, le franc-comtois, le bourguignon, le bressan, le lyonnais, le dauphinois, l’auvergnat, le poitevin, le limousin, le provençal, le languedocien, le catalan, le béarnais, le basque, le rouerguat et le gascon », sans parler des « idiomes […] très dégénérés » (sic) que l’on parle en Corse, dans les Alpes-Maritimes et en Alsace.

Tout ceci doit donc disparaître, en vertu d’un raisonnement très simple à défaut d’être très convaincant : le patois est un vestige du passé féodal en même temps qu’un moyen de s’opposer au Progrès de la Raison

Tout ceci doit donc disparaître, en vertu d’un raisonnement très simple à défaut d’être très convaincant : le patois est un vestige du passé féodal en même temps qu’un moyen de s’opposer au Progrès de la Raison : c’est, insiste Grégoire, « un obstacle à la propagation des lumières » et « un vecteur du fanatisme » : le seul fait de les parler éloigne de la République. « Avec trente patois différents, nous sommes encore, pour le langage, à la tour de Babel, tandis que pour la liberté, nous formons l’avant-garde des nations. Mais au moins, on peut uniformiser le langage d’une grande nation, de manière que tous les citoyens qui la composent puissent sans obstacle se communiquer leurs pensées. Cette entreprise […] est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale et qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la liberté ». Ainsi, conclut Grégoire, « pour fondre tous les citoyens dans la masse nationale, simplifier le mécanisme et faciliter le jeu de la machine politique, il faut identité de langage ». Et donc, anéantissement des patois. [...]

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Justice pour Théo

Théo est une nouvelle victime de la nocence commune, de cette incapacité barbare à ne pas nuire à autrui qui semble être devenue la règle comportementale de la majorité de nos contemporains. On peut tuer et être tué pour quelques euros, un regard mal interprété, un crop top trop ajusté, un propos trop enlevé ou un trajet en transports en commun mal pensé. Il faut veiller quotidiennement… non point à vivre mais à survivre, à éviter le pire. Quelques secondes à peine suffisent à irrémédiablement changer une destinée familiale, précipitant dans le chagrin et le désespoir ceux qui croyaient avoir la vie devant eux.

Lire aussi : Z, le feuilleton de l’été (2/2)

L’homme qui a tué Théo était un Sénégalais de 62 ans, vivant en France en « situation régulière » - son permis de séjour devant expirer le 20 juillet prochain. Connu des services de police, l’assassin de Théo était inscrit au traitement des antécédents judiciaires (TAJ, fichier de police judiciaire alimenté par la police et la gendarmerie) pour plusieurs affaires de violences et de vols commis entre 1993 et 2006. Avait-il adopté un comportement de parfait citoyen depuis ? Nul ne le sait, le TAJ n’indiquant que les faits antérieurs à l’année 2006, mais il est à peu près évident qu’une vie passée à « nuire » ne connaît que peu de pauses. Il a tué Théo et blessé très grièvement Dany, son collègue en contrat d’alternance.

Quand cette histoire est sortie dans les médias, certains commentateurs ont cru y voir un acte terroriste islamiste de plus. Comment les en blâmer ? Le terrorisme du quotidien est difficilement distinguable du terrorisme islamiste banalisé. Mêmes victimes et mêmes auteurs. Seules les motivations changent, pas le ressentiment ni la haine. Une chose est, en revanche, très différente, sinon dissemblable : le traitement médiatique. Le célèbre homonyme du petit Théo a eu droit à une visite du candidat Macron sur son lit d’hôpital en février 2017, il ne fait guère de doute que la famille de Théo n’aura droit qu’à des hommages sur Twitter.

Selon que vous serez issu des anciens dominants fantasmés ou des prétendus dominés, vous aurez le droit au statut peu enviable de victime invisibilisée, ou à celui de victime suscitant l’indignation générale

Personne ne posera le genou à terre pour rendre hommage au martyr de l’immigration de masse et de la déculturation générale. Au moins, son cas aura-t-il été connu de tous, contrairement à celui de Pierrick, du nom de ce jeune homme innocent massacré en défendant sa voisine poursuivie par la folie vengeresse de son ex-compagnon Abdelkader. « Ils ne t’ont pas donné la mort, non… Ils t’ont massacré, ont brûlé ton corps. Comment des êtres humains peuvent-ils être capables de ça ? Aujourd’hui, il nous est même impossible de te dire au revoir. Tu avais 23 ans et la vie devant toi… », a écrit sa mère Hélène le lendemain dans l’indifférence la plus générale.

Selon que vous serez issu des anciens dominants fantasmés ou des prétendus dominés, vous aurez le droit au statut peu enviable de victime invisibilisée, ou à celui de victime suscitant l’indignation générale. Pour les uns, les messages enflammés et solennels des célébrités. Pour les autres, les inaudibles récriminations des réseaux sociaux, sur lesquels leurs rares soutiens sont ridiculisés et accusés de « récupérer » les faits divers pour en tirer la substantifique moelle du cynisme. Nous entendrons encore longtemps les longs sanglots des violences monotones.

Syndicats d’extrême gauche, élèves tyranniques : la fin de l’école publique

Qu’il est loin le temps des terribles hussards noirs de la République qui faisaient trembler les enfants engoncés dans leurs culottes de velours. Nul besoin de remonter aussi loin dans le temps pour avoir quelques relents nostalgiques, l’évocation des vieux profs communistes à colliers de barbe suffisant à nous renvoyer l’image sépia d’un passé où la France s’enorgueillissait encore de bénéficier d’une éducation nationale digne de ce nom. En sus de leur nullité professionnelle – ils ne sont pas seuls responsables, loin de là –, les jeunes professeurs semblent désormais gagnés aux idées les plus imbéciles et agir en meutes contre les mauvais sujets réfractaires à leurs délires.

Essayiste toulousaine et professeur d’histoire-géographie, Fatiha Agag-Boudjahlat est en guerre ouverte avec une fraction de ses collègues qui n’ont semble-t-il pas retenu la leçon de l’affaire Samuel Paty. Elle a ainsi renoncé à se présenter à la rentrée scolaire de septembre 2021, mise en « congé formation » après qu’un « climat de terreur » se soit abattu au sein de son établissement. Sur les réseaux sociaux, l’auteur de Le grand détournement ; Féminisme, tolérance, racisme, culture dénonce une campagne de harcèlement ciblé, politiquement motivée et orchestrée par un « commissaire politique syndicaliste déchargé mais faisant des heures sup », ayant commencée après la publication d’une lettre ouverte l’ayant mise en danger.

Lire aussi : Samuel Paty : faillite à tous les étages

« Merci la FI. Merci la CGT éducation. Restez entre vous. Moi je considère que je sers l’État et que je suis payée pour faire progresser mes élèves. Pas pour réaliser le grand soir. […] Les parents découragés fuient le public. Nous n’avons même plus ceux de la classe moyenne. Cela arrange les affaires des hauts fonctionnaires inamovibles qui appliquent les exigences de l’OCDE. L’école est un marché. Un business. Et l’école publique ne doit s’occuper que des élèves les plus difficiles, pardon les plus en difficulté. Cela coûtera moins cher. L’État paie les profs du privé. Les collectivités territoriales entretiennent les bâtiments, les subventions pleuvent. Et ce que les parents paient : c’est que du bénef dans l’entre-soi », explique-t-elle dans son long message plein d’une rage bien compréhensible. [...]

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Réponse au plagiat de Jean Messiha sur mes travaux

Dans sa tribune « Quelle politique africaine pour le camp de la France » publiée le 21 juin 2021 sur le site internet du magazine Causeur, Monsieur Jean Messiha a reproduit mot pour mot trois passages (une quarantaine de lignes, 39 exactement) d’une analyse intitulée « Non, les entreprises françaises n’ont pas de pré carré en Afrique » que j’avais signée dans les Échos le 23 février 2021. Ces passages reprenaient des travaux issus de mon ouvrage La fin du franc CFA, un essai sur les failles de la coopération franco-africaine et ses évolutions possibles.

À la suite de mes sollicitations publiques sur les réseaux sociaux, j’ai fini par trouver les excuses de Jean Messiha courageusement exprimées sous la forme d’un tweet qui ne m’était pas adressé mais répondait à une internaute qui l’interpellait spontanément. En moins de 180 caractères, j’ai appris qu’il m’avait déjà présenté ses excuses, que ce plagiat n’était qu’un « oubli », qui n’était à attribuer qu’à « son « équipe », lequel « oubli » ne concernait de toute manière qu’ « une citation ».

Comment réagir à des excuses empreintes d’un tel niveau de franchise, de remords et de rectitude morale ? J’ai d’abord pensé à organiser une confrontation sur la question qui avait conduit Jean Messiha (ou ses équipes, ou tous à la fois) à me plagier. Ç’aurait-été pour moi un moyen de mettre en lumière un pan encore trop méconnu de notre politique extérieure, dont les ramifications africaines me semblent de plus en plus essentielles à maîtriser pour tenter de comprendre et de résoudre deux phénomènes qui menacent la survie de notre nation et des autres États-nations d’Europe : la crise migratoire et la crise climatique. Or, la politique africaine est tellement sous les radars qu’un responsable public français de premier plan comme Jean Messiha, crédité de 9% d’intentions de votes à la présidentielle de 2022 par un sondage IFOP du mois dernier, doit recourir au plagiat pour remplir sa tribune.

https://twitter.com/JeanMessiha/status/1408853964238508034

Mais organiser un débat pour parler avec qui ? À distance et par écrit, comment savoir si c’est vraiment Jean Messiha qui répond ou s’il va de nouveau attribuer la responsabilité de ses propos à « son équipe » après la publication ? Qui plus est, je n’ai pas – et ne veux pas – d’équipe sur laquelle me défausser. Avec un tel format nous ne serions donc pas à armes égales : tandis que j’assumerai mes propos, Jean Messiha pourrait toujours renier la paternité des siens ainsi qu’il l’a déjà fait.

En droit pénal français, les sanctions pour contrefaçon peuvent aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Il n’y a pas une profession dont les travaux relèvent de la propriété intellectuelle qui ne soit à l’abri de ce coup d’esbroufe. Or, à l’inverse des étudiants ou des chercheurs qui, lorsqu’ils commettent cette faute, voient les portes de leur carrière universitaire se fermer, ce discrédit ne représente qu’une petite ombre au tableau pour les personnalités publiques de premier plan. Jacques Attali a fini par se vanter des multiples plagiats qu’il avait commis dans Histoire du temps et Verbatim. Alain Minc n’aura versé que 5 000 € de dommages et intérêts à l’écrivain dont il avait copié 47 passages dans sa biographie du secrétaire de Jean Moulin. Si la facture a été plus salée (80 000 €) pour le chanteur Calogero qui avait volé un refrain en 2004, les plagiats de Gad Elmaleh et Tomer Sisley sur des humoristes nord-américains dénoncés par le collectif CopyComic les ont seulement conduits à diversifier leur carrière aux États-Unis, leur permettant même de faire leur comeback en fanfare sur des émissions télévisées françaises sans jamais avoir à faire amende honorable, ni devant les auteurs qu’ils avaient volés, ni devant le public qu’ils avaient trompé.

Lire aussi : Jean Messiha : Un bug dans leur tête

Avant la phase judiciaire, il y a la phase de conciliation. Une confrontation filmée en direct, sans fiches ni interruptions me semble bien plus appropriée que des euros en guise de dommages et intérêts. Mais pour parler de quoi exactement ? De la conception qu’a Jean Messiha de la politique africaine de la France ? Il n’en a manifestement pas : j’en ai fait les frais. Et dans le seul texte qui lui soit attribuable sur le sujet (ou doit-on l’attribuer à son équipe ?) on peut lire tout et son contraire : à la fois une injonction à abandonner nos politiques en Afrique, fondée sur l’importance marginale que représentent les marchés africains pour l’économie française, mais aussi un appel à déployer des coopérations avec au moins un tiers des pays africains, sur le fondement de nos intérêts économiques. À la fin, l’auteur se garde bien de conclure en apportant des propositions concrètes à ses lecteurs. Et on le comprend, tant il paraît impossible de concevoir des politiques permettant d’harmoniser des objectifs aussi contradictoires. Un « en-même-temps » qui rappelle une méthode connue d’enfumage politique, dont je pensais que Jean Messiha se prétendait le fervent opposant. Ceci étant dit, j’accepterais de participer à un débat, si une chaîne télévisée avait la bonne idée de l’organiser, lorsque Jean Messiha se sentira prêt à le mener, sans doute après avoir réussi à résoudre ses contradictions internes.

Quand on vient d’ailleurs et que l’on se présente comme un responsable public incarnant un modèle d’assimilation à la nation française, on se doit d’adopter un comportement exemplaire. Être capable de piller le travail d’un national et de se défausser de ses responsabilités sur « son équipe » tout en donnant des leçons sur la politique de son nouveau pays de plateau télé en plateau télé démontre que le comportement de Jean Messiha viole les valeurs qu’il prétend représenter. Adopter un pays, c’est d’abord apprendre à respecter ses mœurs et ses compatriotes.

Lire aussi : Comment Xavier Bertrand a niqué Les Républicains

Il y a un siècle une partie de ma famille émigrait en France, fuyant les massacres de la révolution d’octobre. Discrets et besogneux, ils savaient qu’ils avaient tout à démontrer pour que leurs descendants méritent d’être un jour acceptés comme des membres à part entière de la communauté nationale. La génération des chauffeurs de taxis et des concierges a cédé la place à une génération d’ingénieurs, de haut-fonctionnaires, de professeurs, qui elle-même a cherché à se fondre dans la masse, sans tambours ni trompettes. Ils y sont parvenus.  Si Jean Messiha cherche un modèle d’assimilation, il le trouvera dans ces parcours d’hommes et de femmes humbles, qui sont assurément exemplaires.

L’IncoDico – Le mot du mois : arrête de faire la mala

Centre-ville de Nîmes. Les arènes antiques regardent les passants du haut de leur majestueuse stature. La longue mémoire européenne renvoie l’écho de la grandeur, nous écrasant sous le poids de l’histoire. Vrombissent alors les scooters électriques en accès libre mis à disposition par le maire républicain Jean-Paul Fournier, successeur de plusieurs décennies d’exécutifs communistes, qui ajoutent une patine contemporaine à la dignité des lieux. Un troupeau de « jeunes » avachis sur des bancs baragouinent dans un langage difficilement compréhensible pour le Français, grognant quelques mots qu’on devine à caractère sexuel ou liés au trafic de la drogue. Un minot marche vers le groupe, remuant du croupion façon petit caïd, ce qui n’a pas manqué de faire réagir les « grands frères » : « Oh, arrête de faire la mala ».

Lire aussi : L’IncoDico – Le mot du mois : seum

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Disney : première enseigne puritano-progressiste

Le 4 juillet, une polémique mettant en cause le parc Disneyland Paris a débuté sur Twitter. Après qu’une visiteuse ait publié une photo où l’on voit deux agents de sécurité demander à une touriste australienne de cesser d’allaiter son nourrisson au motif que cela choquait « la clientèle étrangère ». Par solidarité une autre femme est venue allaiter son enfant à côté de la première. La jeune mère australienne s’est confiée au journal Le Parisien : « On ne voyait pas grand-chose… Ils m’ont dit que si je ne voulais pas, je devais aller ailleurs. Qu’il y avait des gens d’autres cultures et d’autres religions qui peuvent me voir ». Mais quelles peuvent bien être ces autres cultures et ces autres religions ? L’affaire a fait réagir jusqu’en haut lieu, notamment Marlène Schiappa et Fiona Lazaar. Le parc a finalement présenté ses excuses.

Comprenez, chez DisneyWorld on a introduit les costumes de personnages « gender fluid », la chanson « Un jour mon prince viendra » chantée par un homme, et bientôt l’outing de la Reine des Neiges. Ne manque plus qu’une princesse queer trans-spéciste et l’enseigne sera à la pointe du progrès. En revanche l’allaitement, lui, est indésirable en public pour ne pas heurter les étrangers. Car chez DisneyWorld, aussi incroyable que cela puisse paraître, on pratique surtout le business. Parmi la clientèle habituelle de Disneyland Paris, on trouve bon nombre de Moyen-orientaux, qui eux ne sont pas très ouverts pour tout ce qui est de la libération et de la visibilité du corps des femmes. Pour résumer : Disneyland Paris est à la pointe quand il s’agit de brosser les licornes dans le sens du poil, mais au pays des enfants, si une mère dévoile son sein pour allaiter, et que la « clientèle étrangère » s’offusque, le parc envoie ses agents de sécurité. [...]

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Jean-Frédéric Poisson : VIA et UDMF, comparaison n’est pas raison

La comparaison entre la dénomination Parti Chrétien-Démocrate (PCD), remplacée depuis le 3 octobre 2021 par « VIA | la voie du peuple », et l'Union des Musulmans de France (UDMF) est régulièrement effectuée, par les meneurs de ce parti confessionnel qui jouent de l’amalgame, ou de journalistes qui ne prennent pas garde à l’incohérence de ce rapprochement. La récente campagne pour les régionales a été une nouvelle occasion d’entendre ce qui relève d’une véritable forfaiture rhétorique entretenue par l’UDMF. Et quoi de mieux pour définir cette formation que de rappeler la description qu'en faisait un agent du renseignement français en 2019 ? Ce dernier expliquait le danger que représentait ce parti à cause de sa trop forte proximité avec les Frères musulmans sur le plan de l'idéologie, de la méthode et du but.

Leur projet serait ainsi de se dissimuler derrière des apparences démocratiques et républicaines afin d'arriver au pouvoir légalement, comme les Frères musulmans l'ont fait en Égypte en 2017, à l'occasion des Printemps arabes

Loin d'un parti comme VIA qui prône l'unité des Français derrière la bannière du conservatisme, l'UDMF est suspecté de vouloir « faire sauter les digues de la laïcité », digues qui, rappelons-le, sont le fruit durement payé des multiples conflits qui ont esquinté les relations entre les Églises et l’État au cours de l’histoire de France. Leur projet serait ainsi de se dissimuler derrière des apparences démocratiques et républicaines afin d'arriver au pouvoir légalement, comme les Frères musulmans l'ont fait en Égypte en 2017, à l'occasion des Printemps arabes. Une fois les « fréristes » aux manettes, on sait ce qu'il advint du pays en proie à un automne islamique totalitaire. À l'opposé, VIA défend un programme de politique subsidiaire qui reconnaît toute personne comme digne en elle-même, qui choisit de faire confiance aux échelons intermédiaires, et qui s'investit pour défendre les libertés fondamentales.

En 2019, le militant toulousain Mhamdi Taoufik démentait tout lien entre l'UDMF et la société des Frères musulmans et se défendait de toute volonté communautariste. Or, les faits sont bien là : Nazib Azergui, fondateur du mouvement, tweete en mai 2019 que « le Grand Remplacement est en marche dans les urnes de la République ». Plus récemment, leur candidat à Joué-lès-Tours fait campagne en arabe en traitant le maire sortant de « Gaouri ». Il y a là un véritable glissement communautariste qui n'a rien de commun avec notre parti. Rappelons que cette insulte est utilisée dans les pays du Maghreb et dans les banlieues pour désigner l'Européen, le chrétien, le mécréant ou bien le « Français de souche ». Ainsi donc, qui divise ? Qui distingue ? Qui discrimine ? Ce n'est certes pas VIA, mais l'UDMF qui œuvre à répandre la charia en Europe et instrumentalise notre parti, coupable, lui, d'avoir voulu défendre l'identité chrétienne de la France et de l’Europe, qui irrigue leur histoire depuis leurs origines.

Lire aussi : Jean-Frédéric Poisson : « La légalisation du cannabis est une fumeuse arlésienne du paysage politique français »

Contrairement à ce qu'affirme le sociologue Raphaël Liogier, nous n'assistons pas à une « républicanisation de l'islam », mais plutôt à une islamisation de la République et de la France à cause de la catastrophique gestion des territoires réalisée par la gauche, compromise localement avec l'islam radical pour de bas intérêts électoraux. Ainsi, le fait que l'UDMF soit arrivée en tête dans le village de Farébersviller, classé comme zone urbaine sensible (ZUS) après trente ans de politique de gauche, n'est pas un hasard. Enfin, c'est ce même parti qui souhaite imposer des passe-droits culturels islamiques comme l'alimentation halal, l'enseignement de l'arabe dès le secondaire, ou le développement d'une finance fondée sur les principes de la charia. Au contraire, le parti VIA a prouvé par ses multiples recours devant le conseil d’État qu'il luttait pour la liberté des différents cultes sans distinction ni discrimination. D'ailleurs, comment peut-on assimiler deux partis dont l'un met la personne humaine et sa dignité au centre de toutes ses conceptions, et l'autre qui priorise la masse des croyants réunie dans l'Oumma politique et spirituelle, indépendamment de toute notion de dignité individuelle. 

Il est temps d'arrêter de duper les Français avec des comparaisons à l'emporte-pièce. L'UDMF et VIA n'ont absolument rien de commun. Au regard de la France, nous ne contribuons pas à la libanisation du pays, tandis qu'au regard de la civilisation nous avons toute légitimité à défendre nos racines chrétiennes, compatibles avec les différentes sensibilités politiques et spirituelles. Les valeurs chrétiennes imprègnent la vie des Français depuis des siècles que ce soit dans leur conception de la personne humaine, leur rapport entre le droit et la politique, la solidarité sociale ou bien même dans les relations internationales. L'UDMF ne peut pas en dire autant, ni pour la France, ni pour la civilisation. Et cette simple différence doit pouvoir aider les Français à se forger une opinion éclairée.

L’Incorrect numéro 73

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