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Ludovine de La Rochère : « Nous attendons des sénateurs la réécriture du texte, y compris la suppression de la PMA sans père »

Quels sont les différents éléments que contient le projet de loi bioéthique et auxquels vous vous opposez ?

Une bonne partie des articles de ce projet de loi sont proprement scandaleux. L’article 1 qui consacre la PMA sans père pour les couples de femmes et les femmes seules est celui dont on a le plus parlé. Il est aussi envisagé d’ouvrir la PMA sans motif médical aux couples homme-femme, ce qui est tout aussi grave. Le texte prévoit le remboursement des PMA sans motif médical et l’autoconservation des gamètes sans motif médical et remboursée par la Sécurité sociale : il s’agit d’inciter le plus largement possible à concevoir des enfants par PMA. Par ailleurs, il rend possible le don de gamètes sans l’accord du conjoint, ce qui est une attaque claire sur la vie conjugale et le fondement du mariage.

L’article 4 propose de créer une filiation nouvelle, à savoir que les femmes d’un couple pourraient être déclarées toutes les deux mères d’un même enfant sur la base d’une déclaration conjointe et anticipée devant notaire. Le législateur se prétend donc capable de créer une filiation à partir de la volonté des individus, or la filiation est avant tout une réalité anthropologique et humaine. Il y a un débat sur la reconnaissance des enfants nés d’actes de GPA à l’étranger : cet article 4 bis est à chaque fois réécrit en commission spéciale. [...]

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Marion Maréchal est-elle royaliste ?

Objet de toutes les interrogations et supputations, l’ancienne députée du Vaucluse est considérée par une partie des partisans du roi comme une alternative crédible à l’actuel occupant de l’Élysée. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen est-elle pour autant monarchiste ? Elle cite volontiers Charles Maurras, Jacques Bainville, Jean Raspail, des références du royalisme français. Au sein de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP) qu’elle a fondé en 2018, elle est entourée de figures issues des deux tendances monarchistes qui s’affrontent pour le trône de France comme Yves-Marie Adeline, ancien président de l’Alliance royale, ou Sylvain Roussillon, un ancien cadre important de l’AF. Éduquée à l’école des dominicaines du Saint-Esprit, elle a même été citée en exemple par le prince Louis-Alphonse de Bourbon sur son compte twitter au plus fort de l’affaire Franco.

Pas loin d’elle aussi, le colonel Jacques Hogard, représentant du duc d’Anjou en France, venu jouer le conférencier l’année dernière. Et lorsqu’elle « redoute que la République efface la France », il n’en faut pas plus pour que les royalistes soient convaincus de son attachement à la monarchie « parce qu’elle leur ressemble ». Bon sang ne saurait mentir : son grand-père a toujours été entouré de royalistes, dont quelques-uns ont été élus députés sous les couleurs du Front dans les années 1980 et a consacré pas moins de 20 pages à Maurras dans le premier tome de ses mémoires. Pour l’historien Laurent Joly, Marion Maréchal « incarne l’héritage maurassien » et ses « propos ouvertement contre-révolutionnaires » la placent dans « cette génération saoulée par les valeurs de la république », ces royalistes qui rejettent les idées de 1789. [...]

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La Grande bouffe : vignobles, les petits s’envolent

Jusque dans les années 1980, en dehors du Bordelais, de l’Al­sace et de la Bourgogne et de quelques pépites ici et là, le choix était limité. Les petits vignobles, ceux qui avaient alimenté les gosiers des ouvriers et des hommes du peuple, dont le vin était vendu en pichet dans les bistrots, étaient condamnés à la dis­parition. Les habitudes alimentaires avaient changé, les goûts aussi. L’histoire semblait écrite : vins d’Auvergne, de Gaillac, du Languedoc et des Côtes-du-Rhône avaient en face d’eux le sort attendu des vignobles d’Argenteuil et de Suresnes, autre­fois abondants, désormais disparus. Il en fut tout autrement, preuve que l’innovation et l’attention portée aux besoins des clients permettent d’infirmer bien des destins fixés d’avance.

Le salut est passé par l’amélioration de la qualité : des cuves en inox, des jus mieux traités, des températures maî­trisées, un soin constant de la vigne, une attention portée lors des ven­danges, de meilleures extractions, une meilleure connaissance des produits phytosanitaires à uti­liser contre les maladies, etc. S’est ensuivie une adaptation de la communication. Le Beau­jolais avait ouvert la voie avec le beaujolais nouveau, aujourd’hui décrié, mais à l’époque véritable innovation culturelle qui permit à cette terre de se faire un nom et d’être apprécié par plusieurs générations. Le vin fut vendu en bouteille et non plus en vrac, les cuvées ont été rendues plus lisibles, le vin est monté en gamme et s’est diversifié autour des rouges, des rosés, des blancs et des crémants. [...]

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Les zéros sociaux : #100kgetsereine

« 50 kg et sereine », « 100 kg et sereine », « Plus de 70 kg et sereine », « Je suis fière de mes seins », « Aujourd’hui, je vous présente mon minou », etc. Oups, ce dernier hashtag n’existe pas. Du moins pas encore. On ne compte plus les opérations de photo-bombing, pas toujours avec des « bombes » au sens métaphorique du terme, sur Instagram ou Twitter. Les jeunes femmes sont en lutte contre le « bodyshaming », ou le fait de rendre honteux les gens parce que leurs corps ne correspondraient pas aux standards, qu’ils soient trop gros, trop maigres, couverts de pustules ou de poils roux.

La cause n’est pas indigne. Il est vrai que le harcèlement scolaire est un fléau, les jeunes différents ou présentant des difformités physiques évidentes étant souvent les cibles privilégiées des moqueurs. Mais pourquoi donc s’exhiber ainsi sur les réseaux sociaux ? Pourquoi faire d’une maladie – l’obésité morbide en est une – une fierté ? Une jeune femme souffrant d’anorexie mentale doit être soignée. Une jeune femme pesant 135 kg pour 1m60 doit aussi se guérir, ou tenter de le faire, quand bien même l’opération n’est pas toujours aisée. Est-il normal de peser plus lourd sur la balance qu’un talonneur fidjien ou le poids-lourd de MMA Francis N’Gannou en étant une gamine haute comme trois pommes ? [...]

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Tribune : Souveraineté nationale, la fuite en avant de l’Union européenne

« L’autonomie stratégique européenne » : en poursuivant cette chimère les instances européennes, à coups de rapports et de résolutions, sous couvert d’institutions européennes aux titres ronflants mais impuissantes, telles que la Politique de Sécurité et de Défense Commune ou le Service Européen d’Actions Extérieures, en usant de financements comme celui du Fond Européen de Défense, les parlementaires de la majorité, main dans la main avec la Commission européenne, s’attachent à dépecer méthodiquement les prérogatives régaliennes des nations pour les soumettre à la politique de l’Union européenne, qui n’est autre qu’une aventure fédéraliste n’osant pas dire son nom.

La doxa bruxelloise ne s’embarrasse pas de cohérence. Les solutions nationales s’imposent, aussi bien dans le monde que sur notre vieux continent. Les montées en puissance diplomatiques et militaires des nations ottomanes, russes, égyptiennes, chinoises ou iraniennes, héritières des grandes civilisations, en sont des illustrations difficilement discutables. Plus proche de nous, la récente vente des avions de combat Rafale à la Grèce, contrat conclu entre deux Nations souveraines, ne s’est pas embarrassée de considérations communautaires. [...]

Denis Horeau : « Les rabougris ne peuvent pas faire cette course »

Que pensez-vous du vainqueur de cette édition, Yannick Bestaven ? 

Je suis très content de voir Yannick Bestaven vainqueur pour beaucoup de raisons. Tout d’abord, parce que c’est la pugnacité et la ténacité qui sont récompensées. Yannick est un grand navigateur. Il a du talent, de la combativité : il fait du bateau à voile à très haut niveau depuis 25 ans. Il navigué avec tout le monde. Il a gagné la Mini Transat, la Transat Jacques-Vabre. Pour moi, sa victoire est une reconnaissance offerte après beaucoup d’années de bagarre et d’investissement. Il n’était pas très connu du grand public, mais dans le milieu de la course au large il est connu et aimé. C’est un magnifique vainqueur.

Cette édition a-t-elle été à la hauteur des précédentes ?

Il n’y a pas deux éditions pareilles et cela est très caractéristique du Vendée-globe. Déjà, la course a lieu tous les quatre ans comme tous les grands évènements sportifs (la coupe du monde, les jeux olympiques…). En quatre années, la société, la sociologie, les technologies évoluent énormément. Tous change très rapidement en ce laps de temps. De quoi se souvient-on de l’édition de 1989 ? De Titouan Lamazou, lequel a pris une autorité nationale et au-delà. Pour 1992, nous nous souvenons un peu de la victoire d’Alain Gautier, mais plus vraiment du reste. La disparition de quatre bateaux pour 1996. On perd surtout un grand navigateur qu’était le Canadien Gerry Roufs. 2000 ; on se rappelle la victoire de Michel Desjoyeaux. En 2004, c’est la deuxième victoire du bateau PRB. On se souvient de la deuxième victoire de Michel Desjoyeaux en 2008, et en 2012 du vainqueur Gabart, évidemment. Pour 2016, on pense à Armel le Cléac’h. En 2020, nous allons nous souvenir du Covid, et du sauvetage de Kévin Escoffier. Nous nous souviendrons aussi de ces bonifications de temps qui sacrent non pas celui qui passe la ligne d’arrivée en premier, mais celui qui a porté assistance à Kévin. Comme toutes les autres éditions, celle de 2020 est singulière. [...]

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Affaire Yuriy : la droite dans le panneau

Yuriy aurait été la victime innocente, celle qui passait-là, et qui se serait fait attraper par une bande de voyous, comme l’aurait été n’importe quel autre adolescent traversant la dalle de Beaugrenelle à 18h ce vendredi 15 janvier. Encerclé, roué de coups à dix contre un et laissé pour mort à même le béton – scène effroyable qui, saisie par les caméras de vidéosurveillance, a fait le tour de nos écrans – Yuriy serait le dernier martyr d’une trop longue série à tomber sous les coups de la racaille, cette gangrène française. La mère du jeune homme, particulièrement réactive médiatiquement, était la nouvelle incarnation de ces innocents faits victimes aléatoirement, et à laquelle il fallait dès lors s’identifier. Un seul mot d'ordre : #JeSuisYuriy.

Depuis une semaine, la droite croit tenir avec cet événement, comme elle le croit à chaque fait divers, la preuve de son analyse sur l’ensauvagement de la société qui fera enfin la différence politiquement. Preuve en est Valeurs actuelles, qui en a fait sa Une cette semaine. Beaucoup sont sincèrement scandalisés, les plus pervers exultent de tenir pareil trésor argumentatif : il faudrait des martyrs pour émouvoir et prouver ; en voilà un. Cette course en avant alimente des réactions toujours plus emphatiques et radicales qui, en plus d’essorer notre belle langue, ne gardent que peu de soucis de la réalité des faits. Le diktat de l’image et de l’instant accélère les prises de position et les rendent, du fait même de la sacralité de l’image et de sa supposée parfaite objectivité, particulièrement tranchées, faisant fi de tout contexte. Les réseaux sociaux et la machine médiatique se font caisses de résonance et finissent d’alimenter le capharnaüm général. [...]

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Clémence Pouletty : Fille de lettres

Vos chroniques littéraires sont hétéroclites. Vous passez de la littérature antique de Sénèque à la dialectique éristique de Schopenhauer – fort utile pour nos hystériques débats télévisuels – sans oublier la littérature contemporaine. Une de vos vidéos invitait d’ailleurs à réussir notre confinement avec les Lettres à Lucilius. Toujours aussi stoïque dans cette crise sans fin ?

Sénèque l’écrit, la nature sachant tous les malheurs auxquels nous les hommes sommes destinés, a placé dans « l’habitude » une forme de « douceur ». Ce, afin de nous réconforter. Nous sommes désormais presque coutumiers du fait de rester chez nous, de porter un masque, de remplir des attestations. D’être seuls et confinés. C’est que la nature ferait donc bien son travail de nature. Mon stoïcisme est néanmoins mis à mal par un hédonisme naturel qui, mis en cage, étouffe. Alors je relis Sénèque, pour tenter de continuer d’y croire un peu.

Votre vidéo sur L’Art d’aimer d’Ovide est très drôle. Elle a deux ans et vous disiez alors qu’il fallait « savoir où trouver les jeunes filles et les jeunes hommes ». On fait comment avec la pandémie ?

C’est une expérience catastrophique dont il faut savoir tirer profit. Les réseaux sociaux peuvent aussi nous rapprocher. Nous avons cette chance de pouvoir nous envoyer des messages – n’est-ce pas romantique et follement romanesque de s’écrire un long mois avant d’enfin se voir, en vrai ? Un quitte ou double des plus excitants. [...]

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