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Julien Sanchez : « L’État commet un acte grave en s’attaquant à nos crèches »

La Cour administrative d'appel de Marseille a condamné votre ville à une astreinte de 5 000 € par jour jusqu'au démontage de la crèche. Comment avez-vous réagi à cette condamnation ?

Je suis scandalisé. Et pourquoi pas un million d’euros ? Pour une commune de 16 000 habitants, 5000 € par jour, c’est surréaliste. Cette condamnation et ce montant ont choqué beaucoup de gens. En effet, une crèche provençale en Provence, cela ne fait de mal à personne. Cela rentre dans le cadre de la loi : le Conseil d’État a décidé que les expositions culturelles, artistiques et festives sont autorisées dans les mairies. Nous estimons que cette crèche est légale et bien à sa place.

Je ne comprends pas ce qu’il se passe. D’habitude, ce sont les libres-penseurs, la ligue des droits de l’Homme et là c’est carrément l’État qui nous a poursuivi. Quelques jours avant Noël, le préfet du Gard demandait la désinstallation. Le motif de cette condamnation est qu’il y a une scène de la nativité à l’intérieur de cette crèche. Sur une centaine de santons présents, ils sont gênés que se trouve Jésus, Marie, Joseph et les rois mages. [...]

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Karl Zéro : Pédophilie, enquête impossible

Vous avez enquêté sur la question de la pédocriminalité. Ce sujet, longtemps occulté, est aujourd’hui largement commenté à la faveur de l’affaire Duhamel ou du récent scandale relatif au plasticien Claude Lévêque. L’an passé, Le Consentement de Vanessa Springora décrivant sa relation avec l’écrivain Gabriel Matzneff défrayait aussi la chronique. Êtes-vous surpris par ces révélations ?

Je ne peux pas vous dire que j’ai été surpris ! Je me bats contre cette situation de non-dit depuis vingt ans. Et enfin, la vérité « qui a pris l’escalier » arrive ! Il se trouve, le hasard faisant bien les choses, que j’ai publié avec Serge Garde et Homayra Sellier 1 sur 5 - Manifeste contre la pédocriminalité en France (Télémaque) en décembre. Nous sommes à l’origine d’une pétition demandant aux politiques de reprendre dans une loi les 25 mesures de bon sens que nous proposons pour éradiquer ce véritable fléau (www.1sur5.org).

Lire aussi : Affaire Duhamel : Macron mal à l’aise

Le livre de Camille Kouchner tombe à pic parce qu’il permet de mesurer les ravages que cause ce secret de Polichinelle dans la société. Il agit comme un révélateur, du fait bien sûr de la notoriété des différents personnages cités. On a été surpris qu’un personnage comme Olivier Duhamel, aussi connu et puissant, soit mis en cause comme un citoyen lambda, mais la pédophilie et l’inceste touchent tous les milieux, sans exception. En l’espèce, il s’avère que le coupable appartient au haut du panier de la société, le top du top. Au-dessus de lui en France, il n’y avait que les nuages… et Dieu ! Et ça, c’est nouveau ! Jusqu’à aujourd’hui, on n’en parlait pas. Dès qu’un coupable était issu de la « bonne société », il passait au travers des mailles du filet, les médias étaient aux abonnés absents et les juges d’une clémence angélique ! Rétrospectivement, cela me fait froid dans le dos. [...]

Les terfs sont-elles plus transphobes que les cis-normés ?

Dans un tweet, elle expliquait que les personnes qui ont leurs règles seraient forcément des femmes. On comprend la violence ressentie par les non cisgenres. Ces féministes extrémistes considèrent que se déclarer comme femme ne suffit pas à l’être. Elles pensent encore, en 2020, que posséder des organes génitaux masculins, une barbe, une voix masculine, suffit à catégoriser une personne en tant qu’homme, et refusent même aux femmes transsexuelles le droit de concourir dans les compétitions sportives pour femmes. Selon ces personnes, il s’agirait d’une nouvelle ruse masculine pour prendre possession des espaces dédiés aux femmes. Les personnes victimes de dysphorie de genre ont de quoi se faire du souci. [...]

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Pierre Robin : Giscarderies

Giscard est mort. Alors je revois brièvement le prin­temps précédant mon bac. L’ancien grand argentier de de Gaulle incarnait la jeunesse et la modernité, on voyait des jeunes bourgeoises et bourgeois avec le t-shirt pas encore collector « Giscard à la barre », on savait que des étoiles contem­poraines incontestables comme Bardot et Gainsbourg (le Gainsbourg de Melody Nelson !) suivaient son panache blanc. Ma petite sœur s’était rendue à son meeting parisien de 100 000 personnes. Moi déjà contre-cool j’avais préféré me retrouver avec 500 marginaux à celui d’un politicien à bandeau et tempérament de corsaire. Pas grave, ni ma sœur ni moi n’avions l’âge de voter.

Giscard élu, tout s’est lentement dégradé, surtout « à droite », entre Chirac enta­mant sa guerre de sécession populiste, et tous les sourires que VGE lançait à la gauche, histoire de rassembler deux Fran­çais sur trois. Et puis cette démagogie sur le dos d’éboueurs africains, cet accordéon de frime… Je crois qu’on n’a pas trop fait attention à son pire coup, le regroupe­ment familial, l’immigration étant encore, plus pour très longtemps, assez loin de nos portes. [...]

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Le secret néolibéral

Jean-Luc Gréau n’est pas un malappris, encore moins un fantaisiste. Il appartient au club, de plus en plus ouvert, de ceux qui, à une époque moins folle, eussent pu prétendre à une trajectoire intellectuelle parfaitement conformiste : économiste libéral de centre-droit, ancien conseiller au MEDEF, il présente toutes les garanties de la respectabilité la plus austère. Pourtant, cet ouvrage est celui d’un esprit hardi, une incitation au déniaisement économique et politique.

Le néo-libéralisme, né sur les décombres du socialisme, n’est pas, selon Gréau, le contraire du socialisme mais son envers. Il en épouse les traits, dont le principal : l’hégémonie d’une bureaucratie, en l’occurrence financière, que l’on pourrait qualifier de nomenklatura bancaire. Extérieure au monde de la production, celle-ci a créé une idéologie par laquelle elle maximise son pouvoir et partant, sa richesse. À leur insu, les traders s’apparentent donc aux techniciens du Gosplan. [...]

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Fratelli Tutti : De l’humain en temps de guerre 3/3

Dans son septième chapitre “Des parcours pour se retrouver”, le Pape aborde les liens entre la justice et la guerre. Tout en reconnaissant le principe de légitime défense inscrit dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique, il déclare que « nous ne pouvons donc plus penser à la guerre comme une solution, du fait que les risques seront probablement toujours plus grands que l’utilité hypothétique qu’on lui attribue. Face à cette réalité, il est très difficile aujourd’hui de défendre les critères rationnels, mûris en d’autres temps, pour parler d’une possible “guerre juste”. Jamais plus la guerre ! » (242). 

Ces paroles peuvent surprendre et sembler manquer de lucidité si on les considère seulement comme un antimilitarisme naïf. Ne serait-ce pas de l'angélisme que de supprimer tout monopole de la violence légitime à l’Etat alors qu’existent tant de violences ? La nature humaine blessée par le péché originel et le mal que font librement certains hommes dans le monde n’obligent-t-ils pas les bons à prendre les armes pour défendre et protéger le bien qui leur est légué (terre, famille, peuple, paix sociale, etc.) ? Alors que le Pape lui-même affirme l'existence d'une « troisième guerre mondiale par morceaux », n'est-ce pas plutôt un acte de responsabilité que de partir en guerre pour y mettre fin ? Dès lors, comment comprendre ces paroles à l’ère des attentats-suicides, de la lutte contre le terrorisme et des opérations de maintien de la paix que la France poursuit en Afrique et dans le monde ? [...]

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Tribalisation de la France

Le retour des tribus est une vieille obsession française car elle constituerait un danger pour sa cohésion et son particularisme. Michel Maffesoli dans son célèbre Le temps des tribus : le déclin de l'individualisme dans les sociétés de masse pointait la nouvelle anthropologie post-industrielle dans une France vieillissante centrée sur les services, le tout encadré par « Big Mother ». L'individu n'aurait plus droit au chapitre dans la France de la fin du XXème siècle, et encore moins dans celle du XXIème. Tout serait désormais basé sur le groupe. Ce serait la fin de l'opinion personnelle, nous ne serions plus que des suiveurs, des « followers » comme on doit dire désormais. « Que penses-tu de ce sujet ? Attends, je regarde l'avis de mon clan et je te donnerai ensuite mon avis. » Hors du groupe, point de salut.

Dans notre résignation moderne nous pourrions nous dire : après tout, pourquoi pas ? N'en a-t-on pas soupé du monde individualiste à outrance ? Ne nous plaignions-nous pas de l'extrême solitude affective qui sévit dans les sociétés occidentales ? Les réseaux sociaux ne sont-ils pas la preuve que, tout de même, nous serions plus heureux dans notre tribu ? L'homme occidental est fatigué, qu'il se repose sur le clan. Que l'homme providentiel arrive pour nous guider ! Mais alors se pose la question de définir ce clan. Quelle est, en effet, cette tribu ? Sur quoi se fonde-t-elle ? La race ? Les idées ? La vision civilisatrice ? [...]

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Voltaire, Alain Soral des Lumières

Nos politiques et nos professeurs osent encore citer cet affabulateur antisémite et phallocrate, cet arriviste qui a toute sa vie méprisé les lumpenprolétaires et les racisé.e.s ! « Il n’est permis qu’à un aveugle de douter que les Blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Chinois, les Américains ne soient des races entièrement différentes. ». Voilà le vrai visage de la France qu’on célèbre encore aujourd’hui dans les salons de la République ! [...]

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