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L’hérésie populiste (2/4) : comment comprendre le populisme ?

Comment appréhender le populisme ? Il faut d'abord partir du principe qu'il s'agit d'un phénomène politique caractéristique de la modernité. En d'autres termes, nous ne sommes pas en face d’une résurgence de la pensée traditionnelle, d’une « réaction » restauratrice. L'élan populiste est indissociable des conditions objectives créées par le monde moderne et de la manière spécifiquement moderne d'appréhender les rapports au sein de la communauté politique. Pour reprendre un schéma peut-être réducteur mais expressif, on pourrait dire que le populisme correspond au moment « Fraternité » dans des sociétés déçues par les phases « Liberté » et « Égalité », pour reprendre la topique trilogie révolutionnaire.

La Liberté désigne le moment où l'individu revendique son autonomie contre l'ordre politique traditionnel : c'est le monde du libéralisme, avec sa répartition des pouvoirs, ses libertés publiques à caractère personnel, sa sacralisation de l'activité économique privée et l'autonomie de la conscience. Lorsque le monde de la Liberté triomphe et fait apparaître la victoire de certains individus sur d'autres, apparaît le moment de l'Égalité, qui n'est plus l'égalité de tous devant la loi (c'était, après tout, une revendication individualiste), mais l'aspiration que tous les hommes soient essentiellement égaux en droits, en devoirs, en fortune, en bonheur : c'est le monde du socialisme avec son exigence d'uniformité sociale, d'égale redistribution des richesses (et de la pauvreté), de la soumission de toute autonomie personnelle à l'intérêt de l'ensemble, etc. Toutefois, lorsque le moment de la Liberté se manifeste comme un générateur d'injustice, et que le moment de l'Égalité se manifeste comme un générateur de division et d'oppression, alors se fait sentir le besoin d'atteindre une phase différente ; une nouvelle phase où la liberté individuelle ne brise pas la communauté dans son ensemble et l'égalité sociale n'anéantit pas l'autonomie spontanée des personnes. C'est le moment de la Fraternité. Or si un courant politique aborde l'énoncé de la Fraternité comme un concept-clef, c'est bien le populisme. Ce n'est pas par hasard que Pierre Poujade avait inclus précisément le terme de « Fraternité » dans le nom de son parti.

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IVG, ce chantage odieux exercé contre la mère

Vendredi 24 juin, une onde de choc a parcouru le monde. La Cour suprême américaine a renversé l’amendement Roe vs Wade, qui constitutionnalisait le droit à l’avortement aux États-Unis. Dans la foulée, certains États conservateurs ont promulgué une loi interdisant l’avortement, parfois y compris en cas de viol et d’inceste. Les militants pro-vie laissent éclater leur joie, quand les « pro-choix » descendent dans la rue pris de fureur. En France, c’est la guerre sur les réseaux sociaux, et Aurore Bergé propose d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution.

L’avortement est l’aboutissement de l’asservissement de la femme par l’homme

Une occasion de rappeler que l’avortement est une boucherie pour l’enfant que l’on élimine, mais également un chantage odieux exercé sur la mère. Au-delà des risques qu’elle encourt – hémorragies, fausses-couches ultérieures, stérilité, syndrome post-abortif, dépression – l’avortement est l’aboutissement de l’asservissement de la femme par l’homme. Loin d’une émancipation, c’est la suite de l’arnaque contraceptive. Voilà soixante ans que l’on neutralise le cycle menstruel des femmes en leur expliquant que pour être libres, elles doivent coucher où, quand, et avec qui bon leur semble. Et lorsque la contraception chimique montre ses limites, elles se retrouvent à devoir « choisir » d’élever seule un enfant ou d’avorter. Les hommes sont donc plus que jamais libres de jouir du corps des femmes, tout en étant totalement déresponsabilisés de leur paternité. « Mon corps mon choix » ou plutôt « Mon enfant ma peine ». [...]

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Laura Magné : « Le féminisme nie l’impact de l’immigration dans la vie quotidienne des femmes »

Qu’est-ce qu’être une féministe de droite ? Le féminisme peut- il être conservateur ?

 Si l’on considère que le féminisme se veut « égalitariste » et souhaite lutter contre le « patriarcat », il paraît compliqué de voir autre chose qu’un oxymore lorsque l’on entend parler de « féminisme de droite ». On peut difficilement nier que tout ce qui devait être acquis l’a été ces dernières décennies. Ma vie n’est absolument pas la même que celles de mes grands-mères nées dans les années 19... La gauche devrait avoir l’honnêteté de le reconnaître. Mais cette course absolue de l’égalité, de la parité est en train de les perdre. Les femmes n’ont pas besoin du féminisme – plus largement du militantisme – qu’il soit de droite ou de gauche pour se prouver qu’elles valent quelque chose.

Dépecé par le féminisme depuis cinquante ans, le patriarcat européen est désormais remplacé par une domination clanique africaine et maghrébine. Quel impact cette substitution a-t-elle sur votre vie quotidienne ? 

La principale chose que l’on peut reprocher au féminisme actuel est de nier l’impact de l’immigration massive dans la vie quotidienne des femmes. Au point de vouloir en élargir les trottoirs en France et de nier les évidences dans des villes européennes comme Londres en mettant en place des rames de métro réservées aux femmes et ainsi légitimer une sorte d’apartheid entre les hommes et les femmes.

Lire aussi : Dora Moutot : « La théorie du genre est un grave recul pour les femmes »

Le féminisme a fait croire aux femmes que pour être libres, elles devaient adopter une sexualité débridée, calquée sur le désir masculin. Beaucoup de jeunes filles se retrouvent ainsi dépossédées et déconnectées de leurs corps. Que faire pour réparer ce désastre ? 

Le constat que vous dressez est réel mais je pense que le regard porté l’est principalement depuis la capitale. Dans le vrai monde, celui qui vit en dehors de Paris et qui contient des gens normaux et équilibrés, les femmes ont un rapport à leur corps, à la sexualité et à l’amour très instinctif. La plupart des jeunes gens ne recherchent qu’une chose : trouver l’amour, le vrai, le grand, le beau. Celui qui permettra de se marier et/ou de faire des enfants. Dans les milieux ruraux, les couples font d’ailleurs des enfants bien plus tôt que les trentenaires des villes qui arpentent les rues à la recherche de l’être le plus charmant qui permettra d’enfanter. [...]

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L’hérésie populiste (1/4) : qu’est-ce que le populisme ?

Le populisme est devenu le nouveau « fantôme qui hante l'Europe ». En fait, bien plus que l'Europe : le monde entier. Un fantôme dont les contours sont si vaporeux et si diffus qu’il semble étendre partout sa présence menaçante. À écouter le discours politique officiel, on ne peut qu’en être frappé. Trump est un populiste, comme Poutine. Maduro est un populiste, comme Orban. Pablo Iglesias est un populiste, comme Marine Le Pen. Or, lorsque différentes personnalités manifestement si contraires entre elles reçoivent le même qualificatif, de deux choses l’une : soit on a enfin trouvé une pierre philosophale sous la forme d'un adjectif universellement valable – ce qui va se révéler faux –, soit on parle dans le vide. Je soupçonne que la plupart de nos analystes, toutes ces voix qui remplissent à toute heure l'espace médiatique de l’incantation magique du « populisme », parlent simplement dans le vide. Qu'est-ce qu'un « populiste » pour eux ? Simplement quelqu'un qui ne rentre pas dans le moule préfabriqué du politiquement correct occidental. Je veux dire : un méchant.

Lire aussi : Le nouveau monde LGBT (3/3) : L'homme grand remplacé, la civilisation en danger

Ce que le populisme n'est pas

Depuis la chute du mur de Berlin, en effet, l'Occident a marché vers la construction d'un unique espace politique valable, défini selon quatre paramètres fondamentaux : la démocratie représentative des partis, l’économie ancrée dans le système financier mondial, l’abolition progressive des identités nationales et des frontières. Avec, enfin, l'ingénierie sociale progressiste, ce type de nihilisme érigé en dogme qui se manifeste notamment à travers les « politiques de genre ». Ces paramètres délimitent le champ de ce qui est acceptable, et même, de ce qui est la seule politique possible, puisque toute alternative – nous dit-on – ne peut être qu'une arnaque et une démagogie, un masque qui cache les pires intentions. Quiconque sort de ce cadre, par n'importe lequel des quatre côtés – politique, économique, identitaire ou social – est suspecté de péché. Il sera inévitablement qualifié de « populiste », non pas pour le définir « idéologiquement », mais pour le frapper d’un anathème moral. Pire encore : pour dresser à son égard le diagnostic d'une maladie infectieuse et contagieuse.

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Le pape François va-t-il démissionner ?

« Je n’ai pas le nez à sentir un conclave imminent », ironise le cardinal Lopez Romero. L’archevêque de Rabat revient de Rome, où il a pris part à la canonisation de Charles de Foucauld. Proche de François, « le Bergoglio marocain » comme on surnomme là-bas peine à imaginer une « Église à trois papes ». Pourtant, les rumeurs de démission de François ne cessent de s’intensifier depuis quelques semaines, au point de hanter les esprits à la Curie romaine.

Des signes annonciateurs

À 86 ans, les ennuis de santé s’accumulent pour le pape. Privé d’un poumon depuis ses 20 ans et contraint de se déplacer en fauteuil roulant depuis mai en raison d’un problème de genou, François affiche beaucoup de signes de fatigue. Alors qu’il devait se rendre en République Démocratique du Congo et au Soudan du Sud début juillet, le voyage du Saint Père est finalement annulé. Les JMJ prévues à l’été 2023 à Lisbonne inquiètent également. « Il est peu probable qu’il puisse supporter un tel voyage », affirment les vaticanistes. De quoi relancer les rumeurs de démission? Oui, selon certains. En 2013, au début de son pontificat, François avait déclaré qu’il aimerait voir « la démission d’un pape devenir normale ». [...]

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Grenoble : un lycée va construire des toilettes non-genrées

L'UNI Grenoble a publié sur ses réseaux le compte-rendu d'une réunion transidentité dans un lycée grenoblois. Quel était le but de cette réunion ?

Nous savons que deux élèves de terminale ont réclamé une réunion sur la transidentité car ils étaient apparemment dérangés que certaines mesures ne soient pas mises en place. Le lycée a accepté de faire cette réunion, et une douzaine d’élèves y sont venus à cette réunion. Ils ont exposé toutes leurs propositions et c’est cela qui nous interloque particulièrement : les propositions retenues vont d’après nous et d’après la loi à l’encontre de la neutralité du service public, qui n’est pas censé s’adapter aux particularités de ces usagers, que cela soit pour des questions religieuses, d’identité sexuelle, d’identité ethnique ou quoi que ce soit d’autre. Le second problème, c’est que construire des toilettes non-genrées dans chaque bâtiment va avoir un coût phénoménal : des moyens qui pourraient être utilisés pour rehausser le niveau dans nos écoles.

Ces propositions seront donc financées par le contribuable ? [...]

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La femme, ange déchu ?

Le miroir des films hollywoodiens nous le montre : le temps des femmes douces, aimantes et compréhensives est passé. Place aux femmes guerrières, dynamiques et audacieuses. Rien de plus éloigné de ce que devrait être une femme actuelle, que la « femme qui attendait » (Andreï Makine). La machine à spectacles récrit les contes de fées en traquant la langueur, la lenteur et la poésie comme autant de mutilations opérées par un patriarcat impénitent. Il faut lutter contre ces stéréotypes, et c’est pourquoi notre fraîche Première ministre Elisabeth Borne a donné sa réussite en exemple à faire rêver « les petites filles ». 

Pour comprendre l’obscénité d’un tel appel, il est nécessaire de se souvenir des origines historiques de la position domestique des femmes. « Le renversement du mariage arrangé s’est fait au nom de l’amour romantique et d’une nouvelle conception de la famille comme refuge contre le monde hautement concurrentiel et souvent brutal du commerce et de l’industrie. Le mari et la femme, selon cette idéologie, devaient trouver réconfort et renouveau spirituel en compagnie l’un de l’autre. La femme en particulier servirait [...] d’“ange de consolation” », explique Christopher Lasch dans Un Refuge dans ce monde impitoyable. [...]

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Violence sexiste au sein du collectif Traoré

Des agressions sexuelles ont-elles eu lieu dans la nébuleuse Traoré et ont-elles été minimisées par le collectif mené par Assa Traoré, sœur du défunt Adama ? C’est ce que racontent deux militantes, qui auraient renoncé à leur engagement en conséquence. Bien évidemment, le collectif et mademoiselle Traoré assurent avoir écarté l’auteur des faits, que l’on pouvait pourtant encore voir à ses côtés lors de différents rassemblements après les faits.

La première femme à dénoncer ces actes se nomme Massica, étudiante alors fraîchement émoulue de Sciences Po. Le 28 mai 2018, le collectif « Femmes en lutte 93 » met en ligne un texte non signé dans lequel il est raconté qu’un certain« S. de Dammarie-lès-Lys » l’aurait agressée physiquement et verbalement en avril 2017 après une réunion publique au CICP (Centre international de culture populaire) : « Sur 100 mètres, entre le métro et le CICP, il m’a projetée contre une porte de bâtiment, me tenant fermement les bras, m’insultant et me poursuivant dès que j’ai pu m’échapper. Sous une flopée d’insultes sexistes, j’ai finalement regagné le CICP où j’ai pu me remettre du choc, et les militants présents nous ont séparés en l’écartant du bâtiment ». Peu après, Samir – puisque c’est de lui qu’il s’agit – tente de s’excuser auprès de Massica et va en parler à Assa Traoré « pour le comité et par honnêteté ». Le 20 avril, la victime décide d’en parler à Youcef Brakni, autre membre important du comité qui tombera d’accord avec elle, expliquant qu’il serait paradoxal de lutter contre les violences d’État et commettre des violences au sein même du comité. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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