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Squid Games : une fable morale

Le succès de Squid Games n’est pas le fruit d’une frénésie collective imméritée. Cette série est une réussite formelle manifeste. Son scénario d’une grande intelligence est servi par un casting d’acteurs locaux remarquables, au sein desquels se distingue Lee Jung-Jae, émule asiatique de Fabrice Luchini et Roberto Benigni qui interprète le personnage principal Seong Gi-hun. Doté d’un comique naturel irrésistible, il a la qualité rare du clown capable d’émouvoir sans jamais céder aux sirènes du pathos, jusqu'à s'enlaidir. C’est d’ailleurs une marque de fabrique du pays de la dynastie Joseon que de ne pas verser dans cette épouvantable moraline occidentale qui a contaminé l’entièreté de sa fiction cinématographique.

Intense réflexion sur la cruauté de la vie coréenne pour les plus démunis, Squid Games est une fable morale qui est tout à fait transposable en France ou aux Etats-Unis. Elle présente des exclus, qu’ils soient des criminels marginaux ou des accros aux paris sportifs endettés, ayant l’espoir de se refaire financièrement en participant à un jeu secret dont ils ne connaissent pas les conséquences avant d’en être les acteurs. Recrutés dans la rue par un homme mystérieux qui teste leur détermination à s’avilir en leur balançant de grandes claques contre quelques billets, ces hommes et ces femmes sont ensuite conduits sur une île où les sévices les plus vicieux leur sont infligés au cours d’épreuves perverses servant de spectacle à une élite financière occulte prête à payer pour cet Intervilles mâtiné de snuff movie. [...]

Antoine Gallon : « L’agitation nauséabonde des opposants à la chasse à courre conduit à des dérives »

La stèle d’un ancien veneur en forêt de Compiègne a été profanée. Que s’est-il précisément passé ?

Ce jeune homme avait découvert la chasse à courre en Picardie, d’où il est originaire. Il était piqueux dans un équipage de vénerie, c’est-à-dire qu’il s’occupait à l’année des chiens d’un équipage. L’an passé, il est décédé prématurément à l’âge de 42 ans. Sa famille a ramené sa dépouille en Picardie et pour honorer sa mémoire, ses deux jeunes filles lui ont consacré une stèle très modeste dans la forêt de Compiègne. Dimanche ou en début de semaine, elles ont retrouvé cette stèle vandalisée, avec une croix gammée et un « veneur assassin ». Très clairement, les responsables sont des gens qui sont opposés à la chasse à courre. Rien pourtant n’indiquait sur la stèle qu’il était veneur, mais visiblement au courant, les opposants à la chasse à courre l’ont vandalisée.

Comment la famille a-t-elle réagi ? Envisage-t-elle des poursuites judiciaires ?

Mardi, j’ai eu la mère des deux filles au téléphone – ces filles qui ont déjà perdu leur père très jeunes. La famille est effondrée que des salopards aient piétiné, vandalisé la stèle. En ce qui concerne les poursuites, nous n’en avons pas parlé, mais qui poursuivre ? Une plainte contre X serait simplement classée sans suite et ne donnerait rien. Je le leur déconseille. [...]

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Les mères repenties

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Tout commence en 2015 quand Orna Donath, une sociologue israélienne féministe (ne souhaitant pas avoir d’enfant), publie une « étude qualitative » tendant à démontrer que les femmes peuvent regretter d’être devenues mères. Découverte du siècle. La soi-disant étude n’est en réalité que le recueil des témoignages de vingt-trois femmes de 26 à 73 ans, qui regrettent d’avoir eu des enfants. La faute à la société patriarcale, et à ses « injonctions » à perpétuer la race. Précisons que les femmes de l’étude sont toutes israéliennes. Peut-être que la submersion démographique par un peuple légèrement hostile, légitime le fait d’inciter les femmes à procréer ?

Interrogée dans le Figaro Madame en novembre 2019, Orna Donath se réjouissait que « par leurs témoignages, les femmes lèvent un tabou ultime et viennent casser ce mythe. La maternité n’est pas un royaume sacré mais une relation subjective, vécue différemment selon les mères, qui peut apporter de la joie, de l’amour mais aussi de la haine, de la jalousie et du regret ».…

La civilisation des prénoms

Chacun se rappelle la séquence des Terriens du dimanche où Zemmour avait critiqué vertement le prénom africain de la chroniqueuse Hapsatou Sy, lui suggérant ensuite de le troquer pour Corinne ! De cet attachement aux prénoms français – un attachement somme toute bien légitime – de ce marqueur civilisationnel pourrions-nous dire, le futur candidat à l’élection présidentielle ne pouvait pas ne pas formuler une proposition politique : revenir à la loi qui était en vigueur en France jusqu’au début de l’année 1993, et qui imposait aux parents de choisir le prénom de leur enfant parmi ceux que propose le calendrier chrétien.

Une loi intéressante, me disais-je. Elle pourrait en effet, pensais-je dans mon extrême candeur, ramener les Français d’origine étrangère vers davantage d’attachement à la France, à notre civilisation chrétienne, à notre culture nationale commune, à notre « héritage reçu indivis », pour parler comme Ernest Renan. Jusqu’à ce qu’au détour d’une discussion avec Montesquieu, celui-ci ne me détrompe, de ce ton aristocratique quoique modéré qui est le sien : « Lorsqu’on veut changer les mœurs et les manières, il ne faut pas les changer par les lois : cela paraîtrait trop tyrannique… » [...]

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Sir David Amess, victime du terrorisme islamiste

Catholique, Sir David Amess est né dans un milieu modeste de la banlieue londonienne en 1952. Marié et père de cinq enfants, il est fait chevalier par Elizabeth II en 2015 pour son engagement dans la vie publique. Il occupait les bancs de la Chambre des communes depuis 1983, sous la bannière du Parti conservateur. Ses positions étaient très fermes sur la question de l’interdiction de l’avortement et du mariage homosexuel. Militant du rétablissement de la peine de mort, il défendait par contre l’abolition de la chasse et notamment de la chasse au renard : il était de fait très attaché à la question du bien-être animal. Pareillement, il a été un fervent militant du Brexit. Au cours de sa carrière parlementaire, Sir David Amess a refusé à plusieurs reprises quelques ministères pour pouvoir garder sa proximité avec son électorat. [...]

Le caractère très probablement islamique de l’assassinat est lié à la radicalisation du suspect en solitaire sur internet pendant les confinements

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Pape François : qui est-il pour juger ?

Il y a huit ans, l’Église catholique se dotait d’un pape inattendu. Rompant avec une suite de pontifes théologiens attachés à la tradition, le pape François a fait assez vite sentir ses opinions sociales et mondialistes. Témoignant de son affliction à Lampedusa face aux camps de migrants (« Vergogna ! Vergogna ! ») ; déclarant dans un avion, à propos de l’homosexualité : « Qui suis-je, moi, pour juger ? » ; invitant les chrétiens à ne pas se contenter de compatir et de donner, mais à toucher les malheureux (homélie sur la guérison d’un lépreux dans l’Évangile de Marc, 1, 40-41). Ces saillies n’ont sans doute pas plu à tout le monde, mais on reconnaîtra qu’elles étaient vraiment évangéliques. Ajoutons que son opposition au mouvement LGBT et sa défense d’une « écologie intégrale » ne pouvaient que satisfaire les esprits éclairés, et spécialement les conservateurs, pour qui l’écologie ne saurait se confondre avec un quelconque progressisme transhumaniste. En revanche, le fâcheux geste de la vénération de la Pachamama, filmée dans les jardins du Vatican (où l’on voit notamment un franciscain se prosterner devant la « Terre-Mère »), geste qui naissait à coup sûr de la volonté très honorable du pape de manifester son respect envers les cultures indigènes d’Amazonie, était d’une telle ambiguïté (vénération ou idolâtrie ?) qu’il a suscité la stupéfaction des théologiens même modérés et excité la révolte des traditionnalistes.

Le beau départ de ce pontificat a donc été assez rapidement gâté par une politisation outrancière du message évangélique, dont l’acmé se confond avec l’aval solennel que le pontife a donné au Pacte de Marrakech incitant au développement des politiques migratoires. Incapable d’évaluer en personne la brutalité de ces migrations sur les populations européennes (brutalité qui risque fort de finir d’ici peu en guerres sociales et inter-ethniques), le pontife argentin a confondu, sans aucune rationalité, l’accueil évangélique à la personne et l’accueil de populations entières, dont les codes et, trop souvent, les violences heurtent l’esprit européen. [...]

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Andy Ngo : au cœur des antifas

Votre livre a connu un succès inouï aux États-Unis.

Je n’aurais pas imaginé que ce livre pût recevoir un tel accueil. Il a été d’emblée classé troisième sur la liste des best-sellers du New York Times. Et ce malgré les efforts répétés des antifas pour le faire interdire et leurs pressions sur les libraires. Il est même brièvement passé devant la dernière autobiographie de Barack Obama… une performance pour un premier livre !

Quels sont les principes de l’idéologie antifa que vous décrivez ?

Ce mouvement cherche à renverser le pouvoir. Pour eux, les États-Unis sont « un État fasciste tentaculaire qui exporte fascisme et capitalisme dans le monde entier ». Ils veulent se débarrasser de la constitution, de la police, du système judiciaire. En s’attaquant à la liberté d’expression, ils s’en prennent au cœur du projet américain. Ils ont bénéficié de la propagande de Black Lives Matter selon laquelle l’Amérique est un État intrinsèquement raciste – vision conspirationniste et déconnectée de la réalité mais qui a été corroborée par médias, universitaires et activistes au lendemain de la mort de George Floyd. Les antifas ont su exploiter ce moment pour justifier le recours à la violence.

L’épouvantail fasciste Donald Trump n’étant plus en place, l’atmosphère est-elle plus calme sous Joe Biden ?

L’ampleur et la fréquence des émeutes ont décru depuis janvier. Mais Joe Biden n’y est pour rien. Les manifestants ont fini par se lasser après des mois et des mois d’insurrection. Il y a moins d’émeutes antifas mais on observe une escalade dans la violence et l’utilisation d’armes. Le 14 août, devant la mairie de Los Angeles, un militant antifa a poignardé un homme, l’a blessé au cœur et lui a perforé le poumon. Il a été arrêté. Le 22 août, à Portland, les antifas avaient créé une « zone autonome » dans le centre ville. Il y a eu des tirs. Un homme a été blessé. Le tireur s’est enfui. Début septembre à Olympia (capitale de l’État de Washington), un antifa a sorti un revolver et tiré autour de lui. Heureusement une seule personne a été touchée et a survécu. Ils font ouvertement l’apologie de la violence politique. Les antifas de Portland ont manifesté pour célébrer l’assassinat, l’an dernier, par l’un des leurs, d’Aaron Danielson, un manifestant pro-Trump.

Les antifas de Portland ont manifesté pour célébrer l’assassinat, l’an dernier, par l’un des leurs, d’Aaron Danielson, un manifestant pro-Trump

Quel était le profil du tueur ?

Michael Reinoehl était un fervent combattant de la justice sociale et raciale, au point de s’être fait tatouer le symbole du poing levé BLM sur la nuque, ce qui a permis de l’identifier. Le 29 août 2020, lors d’une manifestation pro-Trump, une caravane de voitures avec des drapeaux américains traversait le centre-ville de Portland. Les antifas leur ont jeté des pierres. Dans la soirée, Reinoehl a repéré Danielson, l’a attendu à l’angle d’une rue, lui a tiré dans la poitrine et l’a tué sur le coup. Reinoehl a été retrouvé cinq jours plus tard dans l’État de Washington et abattu par les forces fédérales. Les antifas le considèrent comme un martyr et honorent sa mémoire. [...]

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Le halal bientôt systématique à Sciences Po Grenoble ?

Il semblerait que l’association « Cafet en Kit », présente sur le campus de Sciences Po Grenoble, ne servira désormais plus que des menus halal ou végétariens. Pouvez-vous nous confirmer cette information ?

C’est du moins ce qu’ils ont publié sur leur compte Instagram avant qu’ils ne suppriment la publication, suite à la réponse de l’UNI Grenoble. Si le message n’est plus disponible sur les réseaux sociaux, c’est uniquement pour éviter d’avoir des problèmes de la part d’associations telles que la nôtre qui pourraient contester ce « 100% halal ». Ils vont continuer à faire progresser ce projet sans le dire, puisqu’ils ont même trouvé un fournisseur de viande halal. Pareillement, s’ils avaient décidé de changer de ligne, ils auraient probablement fait un contre-communiqué.

Capture d'écran du post de "Cafet en Kit", supprimé depuis

Qui est à l’origine de cette initiative, et comment cette décision a-t-elle été prise ?

Nous n’avons pas de précisions sur l’origine de cette idée, puisque nous n’avons pas beaucoup de contacts avec « Cafet en Kit ». Mais l’initiative vient d’eux. Cette association est par ailleurs affiliée à Sciences Po, qui la reconnaît et qui la soutient, puisqu’elle dispose même de locaux au sein de l’école. Ces locaux sont très pratiques pour tous les étudiants, puisqu’ils leur permettent de se nourrir rapidement le midi au lieu de faire une heure et demie de queue au Crous. Les élèves seraient donc presque obligés de consommer du halal si la démarche de « Cafet en Kit » venait à aboutir, puisqu’ils n’ont pas le temps d’aller dans les autres restaurants universitaires s’ils veulent pouvoir suivre tous leurs cours. Cette décision vient de l’association, mais a probablement été approuvée par la direction : si, malgré le communiqué d’hier, il n’y a pas de réponse de l’institution, c’est qu’ils ont eu vent du projet en amont, ou bien qu’ils cautionnent cette politique.[…]

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L’Incorrect numéro 73

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