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Jeu vidéo : l’annuaire interdit aux blancs

Début juin, Tavrox Games, petit studio français de jeu-vidéo – connu pour le médiocre « Neurodeck » subventionné par le CNC – lançait « couleursdujv.fr », un annuaire professionnel en ligne dédié aux « profils BIPOC » pour « enrichir [sic] » le secteur. BIPOC est l’acronyme anglais de « Noirs, Indigènes et Personnes de Couleur ». Dit autrement : « Tout le monde sauf les Blancs ». L’on notera la bêtise du terme en dehors des États-Unis : les indigènes, chez nous, renvoient aux Gaulois et aux Francs. Signalons qu’il implique aussi que les Européens de souche sont incolores, une manière pour la tyrannie woke de les opposer par essence au reste de l’espèce, voire de les déshumaniser. 

L’annuaire, publiquement consultable, compte au jour de la rédaction de cet article 21 membres accompagnés de leur pronom (« il », « elle » et bien sûr « iel »), dont le fondateur de Tavrox Games. Ses employés, presque tous blancs d’après le site du studio, ne pourront donc rejoindre le réseau de leur patron. Dommage. 

Lire aussi : Twitch : ceci n’est pas du sexe

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Transports publics des ploucs

Dans l'Hexagone, 20 % des habitants vivent en secteur rural. Ces derniers payent des impôts comme les autres, mais ont un retour en matière de services publics largement inférieur à d'autres populations. Notamment en ce qui concerne les transports. Pourtant, la lutte contre le réchauffement climatique a été la grande affaire du quinquennat avant que Macron ne se fasse rattraper par la fin du mois (Gilets jaunes) et la fin des illusions (islam et immigration). 

Or en campagne, le plouc est obligé de prendre sa bagnole diesel bien dégueulante de pollution pour tout : emmener ses enfants à l'école, faire ses courses et même pour poster sa facture EDF. Et la trottinette ? Eh bien, ça ne monte pas encore les cols et ça ne roule toujours pas sur les chemins à vaches ! En plus, nous, à la campagne, avons encore une certaine dignité. 

La France TGV

Le secteur rural manque donc cruellement de transports publics. Pourtant, il y en a eu ! Tout le monde a en tête la fameuse carte du réseau ferré français de 1910 comparée à celle de 2014. En 1910, une carte ultra-dense ; en 2014, une carte où Paris est obèse et où les grandes lignes TGV traversent des déserts ruraux. Car pour beaucoup de « décideurs », la France est une « France TGV » qu'on regarde d'un air distrait à travers les vitres du train à chaque fois qu'on va de Paris à Milan. 

Comme les fantômes d'un temps ancien où la métropolisation n'avait pas été l'erreur du siècle. Aujourd'hui, de plus en plus d'associations militent pour leur réouverture

Et dans cette France du vide, il n'y a plus de voies ferroviaires. En fait, la création de la SNCF en 1937 a tué les anciennes compagnies indépendantes (dont les gares de Paris rappellent le souvenir : Gare de l'Est, Gare du Nord, etc.) qui irriguaient le territoire tandis que le développement de l'automobile rendait obsolètes les réseaux ruraux. [...]

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Éolien agricole, le vent dans les sols

L'énergie éolienne nécessite de grands espaces facilement accessibles en plaine venteuse – et si possible loin des habitations – pour être le plus productive possible, de sorte que les terres agricoles se sont vite imposées comme les espaces les plus appropriés pour accueillir de pareilles installations. En tout et pour tout, 83 % de la production éolienne française est d'origine agricole, répartie sur près de 5 000 exploitations pour un revenu annuel estimé à 34 millions d'euros. 

Elles sont très largement concentrées sur les cultures céréalières du Nord et du grand bassin parisien, les terres d'élevage de Bretagne et de l'est, et les exploitations de polyculture occitanes. Indéniablement, leur implantation grandit : si l'éolien agricole a produit 1 341 Ktep (kilotonnes d'équivalent pétrole) en 2015, ce nombre devrait doubler d'ici 2023, et plus que quadrupler d'ici 2050 pour atteindre l'objectif de 6 439 Ktep.

L'éolien vient détruire cette très spirituelle communion : sous l'empire de la nécessité, les agriculteurs dégradent la beauté de nos horizons terrestres, desquels ils tiraient leur antique sentiment de fierté

Les agriculteurs y ont vite trouvé leur intérêt sur le plan économique, alors que leur revenu moyen s'établit à 1 390 euros mensuels, soit à peine plus qu'un SMIC pour des semaines de plus de 60 heures Dans ces conditions honteuses, l'éolien présente un intérêt évident : une éolienne rapporte en moyenne 6 000 € bruts par an pour le propriétaire exploitant (ou moitié bailleur, moitié fermier), duquel il faut déduire la CSG et les impôts, et ce que rapporteraient les terres cultivées et déclarées à la PAC. Tablons sur un 3 500 €/an : pour un agriculteur moyen, concéder 3 000 m2 de terre pour installer une éolienne peut rapporter plus de deux mois de salaire, soit une hausse de 20 % des revenus, sans investissements à effectuer. [...]

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Twitch : ceci n’est pas du sexe

Avant d'étudier cette affaire, rappelons d'abord en quoi consiste Twitch. Lancé en 2011, le site permet à des « streameurs » de diffuser et commenter leur partie de jeu-vidéo en direct, leurs spectateurs pouvant interagir via tchat. Très vite, s'y sont greffés des compétitions de « sport électronique » et des marathons vidéoludiques caritatifs. La plateforme connut un succès fulgurant, au point d'être rachetée en 2014 par Amazon pour un peu moins d'un milliard de dollars.

Certains streameurs devinrent professionnels, tirant leurs revenus d'abonnements ou dons de spectateurs, de publicités diffusées sur leur chaîne et de la promotion de jeux-vidéo à leur communauté, Twitch récupérant une partie des gains. Le site, bien aidé par le confinement, constitua alors pour les plus jeunes une nouvelle télévision, à l'instar de YouTube et de Netflix.

Des personnalités politiques investirent même la plateforme, trop heureuses de renouer avec une cible électorale ayant déserté meetings et médias traditionnels. On pourra par exemple citer, en France, le « débathlon » de 2019, qui vit dix ministres, dont E. Philippe,  discuter avec de jeunes électeurs ou encore les récents entretiens de F. Hollande et J. Castex. Des célébrités mondialement connues, comme Neymar, possèdent également leur chaîne sur le site.

Ce nouveau type de programme consiste donc à voir de jeunes femmes en bikini trois fois trop petit se dandiner ou prendre des airs lascifs dans leur piscine ou baignoire

Mais qui dit GAFA, légitimation, publicités et personnalités publiques dit également changement de ton. Exit les « dérapages » de nerds adulescents et place, évidement, au triste politiquement correct. La modération de la filiale d'Amazon procéda ainsi au bannissement de diverses chaînes, dont celle de D. Trump, tandis que les streameurs tiennent dorénavant leur tchat à carreau.

Fut également supprimé de Twitch, dans un sommet d'absurdité post-moderne, l'un de ses plus iconiques smileys, incarné par Ryan Gutierrez, personnalité de la scène des jeux de combat. L'homme eu en effet le malheur de tweeter un hommage à la manifestante tuée lors de la prise du Capitole de janvier, la comparant implicitement à G. Floyd, commettant ainsi un blasphème certain aux yeux de l'inquisition woke : « Y aura-t-il des troubles à l'ordre public pour la femme exécutée à l'intérieur du Capitole aujourd’hui ou la martyre MAGA mourut-t-elle en vain ? ».

Or, tandis qu'il se lissait, le site vit l’émergence de streameuses qui préféraient mettre en avant leur décolleté plutôt que leurs talents vidéoludiques, sachant qu'elles trouveraient là un public majoritairement composé de jeunes hommes que l'on qualifiera poliment de réceptif. Selon la plateforme, d’habitude plus prompte dans sa folie épuratrice, ces femmes ne faisaient rien de contraire à son esprit, ne montrant rien d'explicite. Devant le succès rencontré, d'autres allèrent plus loin, exposant encore davantage leurs formes et abandonnant le jeu-vidéo au profit d'activités sans rapport, dorénavant autorisées par Twitch, telles que le « fitness », la « danse » ou le « yoga » (les guillemets ne sont pas là pour rien).

Lire aussi : Woke’s Creed : quand Ubisoft rééduque ses employés

Au printemps de cette année, un stade supplémentaire fut franchi avec l'apparition de ce qui a été désigné sous le nom de « hot tub » (« jacuzzi »). Ce nouveau type de programme consiste donc à voir de jeunes femmes en bikini trois fois trop petit se dandiner ou prendre des airs lascifs dans leur piscine ou baignoire. Les danses, poses et accessoires, de la banane gonflable à monter au masque de cheval (vous avez bien lu), sont choisis par les spectateurs en fonction de leurs dons. [...]

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Sartène défend l’héritage napoléonien

En dépit d’un temps caniculaire, il était question de rafraîchir les âmes en abordant l’héritage napoléonien par différents chemins : l’Antiquité grecque et romaine, la littérature, Chateaubriand, le Code civil, la Légion d’honneur, les commémorations depuis 1969, la poésie ou encore l’insularité. Les Rencontres Napoléoniennes sont cette entreprise un peu folle lancée il y a plus de six ans par Paul Quilichini, le maire de la commune, son premier adjoint, Bertrand d’Ortoli, avec l’aide précieuse d’Antoine-Baptiste Filippi et d’Olivier Battistini.

C'est d’ailleurs ce dernier qui a usé des trois coups du Brigadier pour lancer officiellement cette édition. Dans un texte puissant, le spécialiste de la Grèce antique, auteur d’un livre de collection (L’Artilleur/Bernard Giovanangeli), est revenu sur l’héritage et sur ce que Napoléon nous dit de nous-mêmes : « À tous les moments décisifs, Napoléon est le défenseur de l’égalité. Le Code civil la consacre. Au-delà de cela, le poète de l’action, le politique, la puissance, la grandeur. L’idée du politique, l’idée du beau et du tragique. L’héritage de Napoléon, c’est le rêve de la grandeur. En parler induit une approche métapolitique : l’idée d’un pouvoir partagé avec un peuple en armes, l’idée de l’affrontement Terre/Mer et de la dialectique qu’il suppose. L’idée que les civilisations s’affrontent nécessairement – être libre c’est commander aux autres – et qu’elles sont mortelles. Dans le tableau de Maurice Réalier-Dumas, « Bonaparte aux Tuileries – 10 août 1792 », Napoléon médite sur la nature éphémère des empires et leur chute nécessaire. Aujourd’hui, d’autres empires s’éteignent : « Les Barbares se sont infiltrés dans les défenses, ils sont installés dans nos murs. Ces signes sont ceux de la prochaine nécropole. Le Bourreau attend. Paraîtront bientôt les vautours. » Les grandes natures sont en proie à la mélancolie – la mélancolie ou la lucidité ? Ce qui revient au même comme le souligne Sylvain Tesson à propos de Jean Raspail ».

D’une île à l’autre, qui distinguera le politique du rêveur, le latin du breton, le nostalgique du pragmatique ? D’outre-mer et d’outre-tombe, Chateaubriand en héritier du corsaire Surcouf dépeint l’aboutissement de l’homo strategicus selon la formule de Guibert

Le thésaurus peut s’ouvrir et parcourir de A à Z tous les éléments de la pensée napoléonienne : Jérôme Besnard, journaliste à L’Incorrect et auteur de La Droite imaginaire : de Chateaubriand à Fillon (Éd. du Cerf), explore les liens entre Bretagne et Corse, entre Saint-Malo et Sartène, entre l’auteur des Mémoires et l’Empereur. D’une île à l’autre, qui distinguera le politique du rêveur, le latin du breton, le nostalgique du pragmatique ? D’outre-mer et d’outre-tombe, Chateaubriand en héritier du corsaire Surcouf dépeint l’aboutissement de l’homo strategicus selon la formule de Guibert.

C’est au tour du doctorant de l’Université de Corse, François Santoni, de revenir sur le Précis des Guerres de César commenté par Napoléon à Sainte-Hélène. Napoléon livre son analyse, compare la situation de Rome avec celle de son époque tout en se permettant de critiquer César sur certaines de ses erreurs. Cet héritier est dur avec son lointain prédécesseur comme nous pouvons l’être avec lui aujourd’hui ! Clap de fin pour cette première soirée sous les étoiles au sein du théâtre de verdure. [...]

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Langues régionales : le paradoxe breton

Sujet explosif en Bretagne : les langues ! Car linguistiquement, la Bretagne est double. À l'est, c'est la « Haute-Bretagne », le royaume du gallo, une langue romane d'oïl. À l'ouest, c'est la « Basse-Bretagne », l'empire du breton, une langue celtique. Jusqu'à la dernière guerre, le français n'était vraiment parlé que dans les villes.

Double aliénation

Or, depuis le « revival celtique » des années 70, le destin du breton s'est confondu avec celui de la Bretagne tout entière. « Escroquerie intellectuelle ! » nous confie un acteur du dossier. Car l'ancienne langue des ploucs est devenue tendance et a réussi à gagner du terrain à l'est. « Le militantisme breton a joué à fond sur le celtisme. La France est de culture gréco-latine ? La Bretagne doit être celtique ! La France se veut un état unilingue et uniculturel ? La Bretagne doit être de même ! Nous avons aussi nos jacobins locaux », affirme-t-il, goguenard.

La langue mérite cet engouement : une imposante littérature est née, un énorme travail de terminologie a été mené, le breton sait tout dire et a créé son propre univers médiatique, digital et éducatif.

D'où le développement des écoles bilingues ou immersives Diwan à l'ouest de la Bretagne mais aussi à l'est… où le breton n'a jamais été parlé ! « C'est une perversion de l'idée de départ : redonner la fierté de leur langue aux Bretons. Mais la langue n'a jamais été la même à Quimper et à Ancenis ! Des écoles en breton à Roscoff c'est formidable et ça fait sens, mais à Vitré ? Pour les Gallos, c'est une double aliénation : ils sont censés redécouvrir une langue qui n'est même pas la leur ». Ce qui n'empêche pas l'ouverture régulière de nouvelles classes et de nouvelles écoles en plein pays gallo. Car le breton est en vogue ! Et la langue mérite cet engouement : une imposante littérature est née, un énorme travail de terminologie a été mené, le breton sait tout dire et a créé son propre univers médiatique, digital et éducatif. [...]

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Woke’s Creed : quand Ubisoft rééduque ses employés

Ubisoft, a entrepris une « refonte complète du mode de collaboration des équipes créatives », selon les mots de son cofondateur et directeur Yves Guillemot. Il faut dire que l'entreprise française s'est trouvée sous le feu des critiques après que des faits de harcèlement et d'agressions sexuelles ont éclaté au grand jour. Un #MeToo du jeu vidéo a même vu le jour. Bien décidé à redorer son image, Ubisoft, s'est donc transformé en officine « woke », en tentant par tous les moyens de rééduquer ses employés. 

L’un d’eux a bien voulu nous répondre. Il explique que sous couvert d’« inclusivité », l’entreprise cherche à atteindre des quotas de minorités ethniques et sexuelles. « Lors de tables rondes sur l'amélioration de la diversité et de l'inclusion dans la boîte, j'ai entendu des propos tout à fait sérieux tenus par des personnes haut placées, disant qu'il n'y avait “pas assez de noirs”, et qu'il fallait en “ajouter” ». Gare à celui qui oserait aller à l'encontre des quotas, la bienveillance ne se discute pas. D'ailleurs on n'a pas intérêt non plus à « mégenrer » une personne trans, sous peine d'être repris pour « propos haineux ».

Durant le « pride month » ou « mois des fiertés », des mails et rappels quotidiens sont envoyés aux employés pour les « convier » aux conférences de la semaine « diversité et inclusion ». « La participation n'est pas obligatoire, mais les rappels sont tellement nombreux et insistants qu'il est impossible de les ignorer ». Ces conférences sont animées par des membres d'associations telles que Le Refuge (drôle d'idée d'inviter une association mouillée dans des affaires de moeurs, pour faire oublier les siennes). À cette occasion, les employés sont notamment invités à ne surtout pas importuner les personnes LGBTQIA+ avec leurs interrogations, et à se renseigner eux-mêmes sur les questions de genre. La théorie du genre est elle-même indiscutable, sous peine de voir son évaluation revue à la baisse.

Ubisoft mécénat
Invitation envoyée aux employés
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Bezos, Branson : les zinzins de l’espace

C’est à une véritable course de petits chevaux d’allumés des grands espaces que se livrent les hyper-fortunes mondialisées, façon Compagnies des Indes stellaires. Autrefois apanage des très grandes puissances, symbole de la Guerre Froide technologique livrée par les blocs américains et soviétiques, la conquête de l’espace est désormais une entreprise privée. Au moins en apparence, car les Jeff Bezos et les Elon Musk sont appuyés par la puissance américaine qui leur délègue un secteur négligé qui demande des moyens colossaux. L’espace n’est pas que la lubie de quelques-uns, peut-être s’agit-il même d’une part de notre avenir. Il n’y a pas là que matière aux rêves, mais un champ de recherche scientifique indispensable pour l’avenir.

Pourtant, l’aller-retour express du sieur Bezos et de ses invités ayant payé des tickets d’entrée à plus de 25 millions de dollars a quelque chose de puéril, voire d’indécent. Oh, il est de bon ton de caricaturer à l’extrême. D’un côté, les détracteurs s’offusquent pour des broutilles, fustigeant les moyens mis en œuvre pour un banal voyage d’agrément spatial, la consommation massive d’énergie qu’il faut déployer pour aller là-haut, représentant la consommation en CO2 de millions de plébéiens que nous sommes, souvent culpabilisés quant au réchauffement de la planète (notons pareillement que les porcheries sont largement aussi polluantes que les voitures, mais passons). De l’autre, l’armée des super-libéraux de salons se gaussera inévitablement des pisse-froid incapables d’admirer la puissance triomphante des grands capitalistes : « Vous êtes jaloux, bande d’aigris fonctionnaires qui gagnent un an ce que Bezos et Musk gagnent en 10 secondes ! »

L’aventure New Shepard, du nom de cette fusée qui a fait rire le monde entier avec son design de godemichet à turboréacteur hydrogène, n’est pas la grande aventure de l’humanité, mais bien celle d’un homme immensément riche

Ces deux attitudes d’esprit aussi agaçantes que prévisibles n’en recèlent pas moins des demi-vérités. Difficile de s’enthousiasmer pour ces aventures très solitaires, bien que nous soyons, nous aussi, de grands garçons vaguement geeks. Chez Jeff Bezos, Mogul de la tech et roi des Nerds, fasciné par la série SF The Expanse qui narre les premiers conflits nés de la colonisation du système solaire, on trouve une personnalité peu touchante d’enfant gâté prêt à tout pour ses petits caprices, avoir enfin ses « ailes d’astronaute », un peu comme ces mioches ravis d’exhiber leur brevet de petit secouriste ou leur première étoile de ski alpin. L’aventure New Shepard, du nom de cette fusée qui a fait rire le monde entier avec son design de godemichet à turboréacteur hydrogène, n’est pas la grande aventure de l’humanité, mais bien celle d’un homme immensément riche qui s’est envolé pour profiter quelques secondes de la gravité faible de la haute altitude aux côtés de son frère pompier volontaire Mark, d’un Néerlandais de 18 ans qui profitait d’un cadeau de son papa et de la pionnière de l’aviation Wally Funk. [...]

L’Incorrect numéro 73

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