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Adieu, la gauche

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Publié le

2 novembre 2018

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EDITO

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Gare à nous, la gauche vient de découvrir le réel.

 

Les faux enquêteurs du Monde, Davet et Lhomme, ont courageusement missionné quelques élèves en journalisme vers la Seine- Saint-Denis pour y compter les musulmans certainement tombés du ciel; les enseignants de France et de Navarre se sont indignés, eux, sur les internets, de la guerre qui sévit dans leurs salles de cours et dans leurs couloirs; les féministes pour leur part s’émeuvent de la violence inhérente à la pornographie. Gare à nous, car Bernanos l’a dit: « La colère des imbéciles remplit le monde. Elle est sans doute moins à craindre que leur pitié ».

La gauche imbécile découvre le réel en même temps qu’elle s’aperçoit qu’elle n’a aucun remède à appliquer aux germes de destruction qu’elle a semés dans sa désinvolture. Ce constat serait bien anodin et bénin si cette même gauche avait enfin daigné céder la position de magistère moral où elle a posé son gros cul au temps que Mitterrand se baladait rose en main sous les ors funestes du Panthéon des grands hommes, et où elle ne se maintient que par la vitesse de dérive propre aux lourds cargos; si elle avait quelque courage, dans le moment où ses yeux se dessillent, elle se saborderait.

Si elle avait quelque honneur, elle coulerait son galion de malheur, postée à la barre jusqu’au dernier instant. Mais non, ce n’est pas là qu’elle se rassemble, dans l’honneur. Comme les chats enflammés que catapultaient les Viets par-dessus les remparts des fortins français, elle continuera de courir affolée en hurlant jusqu’à ce qu’elle ait fait sauter la Sainte-Barbe. Et nous avec. Gare à nous, la gauche vient de franchir le mur du réel, ça lui fait très mal et elle s’en vengera.

 

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon : La muselière

 

Donc les banlieues sont en état de guerre, donc toute autorité a cessé d’exister dans les écoles, donc la violence gratuite se multiplie et s’abat sur le bon peuple comme la petite vérole sur le bas clergé breton, mais les priorités de qui nous gouverne demeurent: faire plus d’Europe, se réconcilier avec l’Allemagne, empêcher les hommes de tenir la porte et légaliser la PMA pour tous – en attendant Fogiel. Rarement dans l’histoire des hommes, cercle de la raison aura tant tourné sur lui-même, comme sur le gramophone le disque rayé du fou, ni si loin des préoccupations de qui il entend diriger.

Non seulement ils ont les mains sales mais ils n’ont plus de mains. L’impuissance finale des démocraties libérales occidentales se manifeste enfin dans leur absence de buts: leurs maîtres ne savent plus qui ils sont, parce qu’ils viennent de nulle part et que ni leur vision de l’homme ni leur appréhension de la société ne possèdent quelconque fondement inébranlable. Et quand à l’inverse, des Italiens, des Hongrois, des Polonais, voire des Russes ou des Américains, engagent de vrais projets de civilisation, ce n’est même pas qu’on les discute : on les fusille et on les tire à vue. Par principe. Au cas où. On ne sait jamais.
La morgue de notre oligarchie conduit sûrement à la chute de cet ancien régime tiraillé entre ses envies de laissez-faire libertaire et son envie de pénal qui lui fait condamner sans merci tous ses opposants. Car la liberté sans frein des enfants de Luther finit toujours dans le bûcher des sorcières de Salem.

Décidément, nous n’avons pas les maîtres qu’il nous faut, ridicules managers qui rapiècent des budgets quand la guerre est à nos portes. Si ridicules qu’on n’arrive même plus à leur en vouloir.

Mais notre plus grand malheur ne se situe pas dans l’écroulement de cette post-civilisation, qui eût pu se révéler bénéfique : il s’inscrit dans ce qui viendra après, qui sera terrible si l’on n’y prend garde. Car le pire ennemi est extérieur: il est dans ces régimes de civilisations barbares que sont, très proche l’islam, plus lointain la Chine. Ces régimes de civilisation qui se servent délibérément des armes de l’occidental pour mieux le détruire et ravaler 2 500 ans de progrès moral et civil dans une fange proto-totalitaire, où la personne dont nous avions patiemment sculpté la statue, que nous avions dégagée de sa gangue peu à peu, fondra comme cire au soleil de Satan pour mieux retourner à son magma originel.

 

Lire aussi : La gauche au pilori

 

Décidément, nous n’avons pas les maîtres qu’il nous faut, ridicules managers qui rapiècent des budgets quand la guerre est à nos portes. Si ridicules qu’on n’arrive même plus à leur en vouloir. Comme Péguy disait qu’il tirerait sur les Allemands à travers les vieux pacifistes, le temps venu nous tirerons à notre tour sur l’ennemi véritable à travers nos gouvernants. Alors reviendra le 11 novembre.

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