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Brexit: Theresa May entre la défaite et la victoire

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Publié le

17 janvier 2019

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C’est un record. Le Parlement Britannique, la mère de tous les parlements depuis que Simon de Montfort l’ait établi en 1265, a rejeté l’accord gouvernemental sur le Brexit. 442 parlementaires ont dit non et seulement 202 ont accepté le document. Pourquoi un écart si grand? Deux raisons principales.

 

D’abord beaucoup de Remainers veulent que le Royaume-Uni reste dans l’Union Européenne. Ils voteront donc très probablement toujours contre la sortie. De l’autre côté, il y a les Brexiteers, lesquels pensent que l’accord ne va jamais assez loin. Ils voudraient une sortie bien plus nette.

 

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon : Face à face

 

Le masque du premier-ministre britannique est finalement tombé. L’histoire démarre en 2016, pendant l’été, après le résultat du référendum. David Cameron hors-jeu, il fallait trouver une nouvelle tête pour les Conservateurs et pour le gouvernement de sa majesté. Elle n’était pas le premier choix, elle n’était pas favorable au Brexit, elle n’était pas la plus ravissante. Mais elle était l’unique option.

Theresa May fut nommée pour réduire les dégâts. La majorité de l’élite britannique demeurait fidèle au projet européen et le résultat du référendum ne faisait pas consensus. Il faut être d’une certaine candeur pour croire que May avait changé son opinion, mais les naïfs sont légion. Et ils ont cru. Le problème n’est pas la personne mais ses propositions. Elle échoua comme tous les autres auraient échoué. Il est impossible que Royaume-Uni à la fois dedans et dehors de l’UE.

 

 

La question exposée devant nous nous ramène à la nuit des temps ; la souveraineté appartient à qui ? Au peuple ou au parlement ? La tradition britannique, depuis 1688 et sa Glorious Revolution, affirme que la souveraineté réside dans le parlement. Les systèmes actuels en Europe continentale ont tendance à se plier à cette vision britannique et nos parlementarismes ont leurs racines dans l’époque victorienne.

Cependant il y une autre tradition interprétative qui affirme que le parlementarisme est oligarchique ou aristocratique, qu’il est un filtre des puissants pour empêcher l’expression du peuple. Certes les parlementaires sont élus mais donner à quelques décennies le pouvoir de 65 millions est assez osé.

 

Theresa May fut placée pour réduire les dégâts, la majorité de l’élite britannique demeurait fidèle au projet européen et le résultat du référendum n’était pas acceptable. Il faut être d’une certaine candeur pour croire que May avait changé son opinion, mais les naïfs sont légion.

 

L’ironie de l’histoire ou pour le dire avec Hegel, la Ruse de la Raison (List der Vernunft), nous offre le référendum dans le pays le plus éloigné de la démocratie directe. Les notables d’outre-Manche ont toujours dit que convoquer le référendum était très irresponsable de la part de Cameron. Le plébiscite donne la voix à la foule, aux masses, et les notables savent que leurs intérêts sont compromis quand cela advient. Ils ont traité l’ancien premier-ministre d’affreux populiste mais il n’avait pas le choix. Sans cette décision audacieuse les Tories allaient continuer à perdre leur électorat pour le UKIP.

Jeremy Corbyn s’est réjoui après la cuisante défaite. Il a promptement attaqué le gouvernement en convoquant un vote of no confidence. Il a perdu, 325 parlementaires ont voté contre la motion, 306 en sa faveur. Encore une fois May et le parti conservateur furent sauvés par leur allié nord-irlandais le DUP. Ce parti est farouchement hostile aux injonctions bruxelloises sur la frontière avec la République d’Irlande. Les Backbenchers peuvent haïr leur chef mais ils continuent à haïr davantage les rouges d’en face, les Travaillistes. May est le désordre mais Corbyn serait le chaos.

 

Lire aussi : Le coin du juriste : La déchéance de nationalité

 

Le 29 mars le Royaume-Uni devrait abandonner l’Union Européenne. Le temps presse, les options se multiplient, les doutes aussi. Liste non exhaustive des routes possibles:

a) Les Tories brisent les lois de leur parti et essayent de remplacer May

b) May et les siens déposent les armes et rejoignent Rees-Mogg et les Hard Brexiteers

c) Situation insoluble, un second référendum est convoqué pour régler la question

d) Rébellion des Backbenchers, ils passent un accord secret avec les Travaillistes pour faire chuter May

 

2019 sera une année pleine de turbulences, à la querelle autour du Brexit s’ajoutera l’élection pour renouveler le parlement européen. Ceux qui voudraient reléguer l’Europe au rang de Musée devraient réviser leurs fiches.

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