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[Enquête] Comment l’UE veut imposer sa politique migratoire

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21 avril 2023

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Toujours pleine de malice pour s’approprier une souveraineté qui ne lui revient pas, l’Union européenne remet sur la table des discussions de son pacte sur la migration et l’asile proposé en 2020. Décryptage.
Ursula von der Leyen

Le 23 septembre 2020, la Commission européenne présentait son « Pacte sur la migration et l’asile », projet de réforme de la politique migratoire européenne mis en place pour l’essentiel avant la crise de 2015. Pour rappel, la crise migratoire de 2015 est à l’origine de nombreuses tensions diplomatiques entre les pays européens qui peinent à trouver un point d’accord sur l’attitude à adopter. En effet, la Commission cherchait à imposer des quotas avec l’appui d’Angela Merkel et François Hollande tandis qu’une partie des pays de l’Est comme la Pologne ou encore la Hongrie de Victor Orbán s’opposaient fermement à cette mesure, en considérant que l’afflux d’immigrés musulmans constituait une menace pour l’identité chrétienne de l’Europe. Il intervient également après l’échec des négociations du « paquet asile » initiées en 2016. Son adoption est prévue pour février 2024, cependant les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont indiqué qu’il fallait que le projet soit bouclé avant l’été 2023. Le temps presse pour les immigrationnistes…

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Officiellement, le pacte est composé d’une communication générale et de cinq propositions législatives, dont trois nouveaux règlements et deux ajustements de textes préexistants. En ce qui concerne les nouveautés, on trouve l’introduction d’une procédure de filtrage (« screening ») aux frontières extérieures de l’Union, un règlement établissant un cadre de gestion de l’asile et de la migration pour remplacer le règlement Dublin, ainsi qu’un règlement de gestion des situations de crise.

Une grande fumisterie

À première vue, ce pacte permettrait de renforcer les frontières extérieures de l’Europe, d’avoir un partage plus équitable des responsabilités et de renforcer la coopération avec les pays de départ. Néanmoins, selon Philippe Olivier, député européen au groupe Identité et Démocratie, la réalité est toute autre: « La compétence migratoire, compétence d’État, deviendra de fait une compétence européenne. C’est inacceptable ! Pour venir en France et en être expulsé, ce sont les autorités françaises qui doivent décider. Demain, ce sera la Commission européenne qui fixera les conditions et les modalités. Désormais, elle contrôlera la démographie ! » Il ajoute: « L’Union européenne procède toujours de la même manière. Dès qu’il y a une crise, elle s’occupe de la problématique. Il y a une crise sanitaire, elle s’octroie la compétence santé. Il y a une guerre en Ukraine, elle parle d’une armée européenne et d’une politique étrangère commune. Il y a une poussée migratoire, l’UE se dit qu’elle va s’en occuper ». Une nouvelle perte de souveraineté à peine masquée.

L’Europe veut mettre les États sous la tutelle d’experts ou d’ONG, souvent d’extrême gauche

La question essentielle est donc de savoir quelle légitimité peut avoir une organisation comme l’Union européenne en matière d’immigration alors que celle-ci considère notre continent comme un marché et non comme une civilisation. Cette vision purement mercantile fait de l’homme un simple consommateur et producteur, c’est-à-dire rien de plus qu’une machine économique. Conscient que les États ne veulent pas ou plus de l’immigration, l’UE veut s’en emparer pour l’invisibiliser. D’après Philippe Olivier, « pour l’UE, il y a urgence de faire oublier deux images médiatiques: celle du bébé échoué sur la plage et celle des tentes Quechua qui envahissent le centre-ville des métropoles européennes. »

L’objectif de ce pacte ne serait donc pas de contrôler et réduire l’immigration mais plutôt de sécuriser l’acheminement des bateaux de migrants et de créer quelque chose qui s’apparenterait à un pont maritime reliant l’Afrique à l’Europe. De plus, le pacte de migration imposera désormais aux États les conditions d’accueil suivantes: un logement (au revoir les tentes), une formation et un emploi, entre autres. L’eurodéputé ID enfonce le clou: « Quand l’Union européenne envoie une délégation dans les pays, elle considère qu’il n’y a pas de problème de flux mais d’accueil. » La relocalisation des migrants apparaît ici comme une solution pour l’Europe qui veut désengorger les villes et installer les migrants dans les campagnes comme à Callac, où le projet a finalement été avorté.

Les États sous tutelle des ONG

L’eurodéputé Reconquête! Nicolas Bay se montre tout aussi dubitatif: « Les pays qui ne veulent pas de la répartition pourront refuser les migrants en échange de deux engagements: d’abord, donner de l’argent et du matériel aux pays qui veulent bien les accueillir. Ensuite, en s’occupant d’organiser les expulsions des clandestins et déboutés du droit d’asile. C’est globalement le même projet de répartition que celui qui existe déjà, avec quelques détails qui en font une véritable usine à gaz. » L’Europe veut mettre les États sous la tutelle d’experts ou d’ONG, souvent d’extrême gauche. Pour Philippe Olivier, « le pacte d’immigration va prévoir l’impossibilité juridique et pratique de prononcer et a fortiori d’exécuter les expulsions ».

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Selon Nicolas Bay, « il y a enfin une véritable volonté de la part de la droite civilisationnelle de lutter contre le vrai problème: il faut dissuader les migrants, leur faire comprendre qu’ils seront systématiquement expulsés s’ils viennent pour tarir les flux. C’est la seule solution pour éviter l’invasion ». Philippe Olivier proposera pour sa part un contre-pacte de la migration en travaillant notamment sur la possibilité de construire des murs, de réarmer Frontex ou encore de créer des asilats.

Ursula von der Leyen défend le projet en ces termes :« Nous proposons aujourd’hui une solution européenne, afin de rétablir la confiance entre les États et de restaurer la confiance des citoyens dans notre capacité, en tant qu’Union, à gérer la migration. L’UE a déjà prouvé dans d’autres domaines qu’elle pouvait prendre des mesures extraordinaires pour concilier des points de vue divergents. Nous avons créé un marché intérieur complexe et une monnaie commune et nous avons mis au point un plan de relance sans précédent pour redresser nos économies. Il est temps à présent de relever le défi de la gestion conjointe de la migration, en veillant à un juste équilibre entre solidarité et responsabilité ». Une sortie de plus qui lui offre définitivement son rond de serviette au dîner de cons des immigrationnistes.

Si ce pacte n’a pas encore été adopté, il est en pratique déjà mis en œuvre de manière pirate par Emmanuel Macron qui accepte d’accueillir l’Ocean Viking et impose un plan de relocalisation de migrants qui ne dit pas son nom.


Quelques conséquences du pacte sur la migration et l’asile

• Mise en place d’un pont maritime entre l’Afrique et l’Europe
• Une relocalisation des migrants dans nos campagnes
• Une perte de souveraineté des États vers l’Union européenne
• Une mise sous tutelle de la politique migratoire par les experts et les ONG

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