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Etats-Unis : La Petite maison dans la prairie cachait des racistes

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Publié le

27 juin 2018

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La police de la pensée est d’une efficacité redoutable. Elle fait sienne en quelque sorte le fameux slogan : « Tolérance zéro ». Tenant impeccablement à jour ses tableaux de bord, rien ne lui échappe. La culture du résultat, faut avouer, ça a du bon ! Pas de zones de non-droit pour elle.

 

Et s’il faut enfiler des bottes en caoutchouc pour se rendre dans le moindre patelin de bouseux, elle n’hésite pas, elle enfile. C’est ainsi, qu’elle a débarqué récemment, dès potron jacquet – j’allais dire à l’heure du laitier, en tout cas à celle où le coq étire ses ailes pour lancer le branle-bas de combat de la basse-cour – dans la petite maison dans la prairie. Vous savez, cette petite maison construite en bois où nombre d’entre vous ont passé les mercredis après-midi de leur tendre enfance, gambadant, insouciants, dans une nature rude mais néanmoins prometteuse…

 

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Mais derrière ce tableau idyllique, depuis des lustres, se cachaient des racistes, se croyant à l’abri car loin de tout, un peu comme ces méchants (anciens) nazis qui se planquaient jadis dans la pampa ou comme ces (gentils) islamistes radicaux qui investissent dans les vieilles pierres de nos écarts français depuis longtemps désertés par les lointains descendants de Jacquou le Croquant. Des racistes ou, tout du moins, des propos racistes avaient donc trouvé refuge dans la petite maison. C’est un peu pareil. L’enquête nous dira s’il faut poursuivre l’ensemble de la petite famille Ingalls – c’est son nom -, envisager son exhumation pour être jetée à la fosse commune après un procès posthume dont notre société postmoderne a le secret. Sans être mise en examen, de forts indices, selon des sources proches du dossier, laisseraient à penser que cette famille n’est pas vraiment « blanc-blanc ». D’autant qu’elle est composée, justement, d’un mâle et d’une femelle blancs, comme on dit désormais de nos jours – et pas qu’à la campagne – et de leurs quatre filles, toutes plus blondes ou rousses les unes que les autres. C’est peut-être, du reste, ce qui a éveillé les soupçons des voisins arrivés récemment dans le bled… J’oubliais, il y aussi un garçon : un gamin adopté par la famille. Né d’un PMA ou GPA peut-être ? Mais non, ça n’existait pas encore ! Ceci dit, les anachronismes… Non, tout simplement un petit orphelin à qui les Ingalls – les braves gens !, comme on disait jadis – ont voulu donner une famille. Vous voyez, tout ça quand même, ça fait beaucoup d’indices qui méritaient bien que la police de la pensée se penche sur le dossier.

 

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En fait, qu’on se rassure, ce n’est pas (pour l’instant) la célèbre série américaine (205 épisodes entre 1974 et 1983) qui est soupçonnée de racisme mais le roman éponyme écrit par Laura Ingalls Wilder (1867-1957) qui s’inspira de sa vie personnelle pour écrire cette œuvre pour enfants. Une œuvre qui serait truffée de propos racistes, de « nombreuses formulations qui sont inacceptables aujourd’hui ». Par exemple, à un moment, Laura écrit – horreur ! – qu’elle « désire vivre où les animaux sauvages vivent sans peur, où le sol est plat, où il n’y a pas d’arbres et où il n’y a pas d’autres humains mais seulement des Amérindiens ». Incontestablement, il y a maladresse dans l’écriture. Faut-il comprendre qu’il n’y a pas d’autres humains que des Amérindiens ? Où est alors le racisme ? Ou bien qu’il n’y a pas d’humains mais seulement des Amérindiens ? Dans, ce cas, effectivement. Et il y aurait bien d’autres preuves, nous dit-on. Alors l’American Library Association (une association de bibliothèques, et non de libraires, pour enfants !) a décidé que le prix littéraire qu’elle décerne annuellement ne porterait plus le nom de la romancière. Affaire suivante.

 

Faut-il détruire – on dit déconstruire aujourd’hui – la petite maison et répandre du sel sur la prairie ? Y songer.

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