Skip to content

Guerre froide avec la Chine

Par

Publié le

18 avril 2020

Partage

[vc_row][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1587201593792{margin-right: 25px !important;margin-left: 25px !important;}”]

La Chine a menti. La Chine ment. La Chine mentira. Depuis le déclenchement de l’épidémie du nouveau coronavirus, les autorités chinoises truquent les chiffres du nombre de personnes contaminées et du nombre de personnes décédées. Elles ont aussi tardé à lancer l’alerte. Des jours, des semaines ou des mois qui auraient pu faire une immense différence et nous éviter le pire. Plus encore, la Chine multiplie les provocations par l’intermédiaire de ses ambassades, dont l’ambassade chinoise en France.

 

Il est difficile d’établir qui fut le « patient zéro » du Covid-19 et quand ce premier être humain a attrapé la maladie, désormais transmissible de l’homme à l’homme. En fouillant les archives sur internet, il est possible de remonter à la date du 13 novembre 2019. Un article de Futura Santé faisait alors état de deux cas de « peste pulmonaire » signalés par Pékin à l’Organisation mondiale de la santé. La nouvelle avait alors paniqué les internautes chinois, rapidement censurés par les autorités du parti-Etat. Proche par ses symptômes et son mode de transmission, le nouveau coronavirus a-t-il au départ été confondu avec une peste pneumonique ? Il sera difficile de le savoir puisque la plupart des lanceurs d’alerte ont aujourd’hui « disparu ».

 

Lire aussi : REPORTAGE : Lesbos sous les assauts des migrants

 

Ai Fen, une femme docteur chef des urgences de l’hôpital central de Wuhan, disparaissait au début du mois d’avril après avoir accordé un entretien dans lequel elle expliquait avoir subi des pressions destinées à la faire taire. Elle a signalé la présence du nouveau coronavirus dès le 30 décembre 2019, après avoir fait analyser un échantillon biologique prélevé sur une patiente atteinte d’une pneumopathie à Wuhan. Le 2 janvier, un directeur de l’inspection de l’hôpital l’accusait de propager de fausses « rumeurs » et de « créer des problèmes » en manquant à la « discipline d’équipe ». Il faudra attendre 18 longs jours avant que la Chine ne finisse par admettre l’évidence. Deux semaines précieuses qui finiront par plonger le monde entier dans le chaos.

Effrayée, Ai Fen s’est tu. Elle l’a publiquement déploré, faisant amende honorable après la mort de plusieurs de ses collègues lourdement exposés à la charge virale. Les soupçons s’additionnent d’ailleurs les uns aux autres à mesure que le covid-19 se répand à travers le monde. Au 11 avril 2020, la Chine continentale dans son ensemble avait déclaré 81.953 cas confirmés pour 3.339 décès. Des chiffres qui semblent ridiculement sous-estimés au regard des chiffres français, britanniques, espagnols, italiens ou américains. La Chine n’est pas le seul Etat à pratiquer le mensonge – la France sur la question des masques a notamment été remarquable en la matière -, mais c’est le seul à le pratiquer avec un tel cynisme et à si grande échelle. Au vu et au su de tous et de toutes, sans qu’aucun contre-pouvoir médiatique ou politique n’exerce une saine opposition au pouvoir central.

 

Cette force de l’Etat chinois est aussi sa faiblesse. Ses mensonges sont si gros qu’ils ne peuvent qu’être démasqués. En effet, qui pourrait être assez stupide pour croire qu’un pays aussi immense mettrait toute son économie à l’arrêt pour 3.200 morts à peine ? Pour se couvrir, le PCC trouve des ennemis invisibles et use de la rhétorique complotiste sans vergogne, par la voix de ses ambassades et du ministère des Affaires étrangères.

 

Cette force de l’Etat chinois est aussi sa faiblesse. Ses mensonges sont si gros qu’ils ne peuvent qu’être démasqués. En effet, qui pourrait être assez stupide pour croire qu’un pays aussi immense mettrait toute son économie à l’arrêt pour 3.200 morts à peine ? Pour se couvrir, le PCC trouve des ennemis invisibles et use de la rhétorique complotiste sans vergogne, par la voix de ses ambassades et du ministère des Affaires étrangères. L’ambassade de Chine en France s’est particulièrement distinguée ces dernières semaines, diffusant des dizaines de tweets pour faire porter le chapeau aux Etats-Unis, sous-entendant même que le virus pourrait être une arme américaine en se demandant pourquoi Washington avait fermé en juillet dernier « le plus grand centre de recherche américain d’armes biochimiques, la base de Fort Detrick au Maryland ». En Asie, la Chine préfère taper sur le Japon, vieille puissance impériale qui suscite la défiance de ses voisins. Des officiels chinois ont ainsi pu parler du « virus japonais ».

 

 

Censément apparu au « marché aux fruits de mer » de Wuhan, le covid-19 était un danger qu’il était possible d’anticiper, les SRAS étant le risque épidémique le plus tenace des trois dernières décennies. Les marchés mouillés étaient dans le collimateur des institutions internationales et de l’OMS, présentant d’importants risques sanitaires du fait des nombreuses espèces sauvages qui s’y côtoient dans des conditions épouvantables – aussi du point de vue éthique -, pour le seul plaisir d’une élite chinoise prêtant des vertus gustatives, médicinales, aphrodisiaques ou même magiques à des viandes ou des produits dérivés de viandes inhabituelles. On pouvait trouver au « marché aux fruits de mer » des espèces aussi rares que le renard, le crocodile, le louveteau, la salamandre géante ou le fameux pangolin, toutes « congelés et livrés à votre porte dès l’abattage » par la société au nom si communiste vieille école de « Gibiers et animaux d’élevage pour les masses ».

Une responsabilité qui sonne comme l’évidence mais que les officiels chinois ont pourtant réussi à largement occulter. Pompiers-pyromanes, les Chinois ont de plus su profiter du virus né sur leur sol. Ils produisent 90 % de la pénicilline dans le monde. Ils fabriquent ces fameux masques qui nous font cruellement défaut. Ils maîtrisent, plus généralement, l’appareil productif industriel mondial. Ce n’est pas de leur fait. C’est d’abord et avant tout de notre responsabilité, de notre faute. Ou plutôt de celle des gens inconséquents qui nous dirigent depuis 40 ans. Ceux-là mêmes qui ont assuré la promotion du PCC dans les médias, à l’image de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. La Chine n’est pas un monstre, c’est un grand pays qui a voulu regagner la place qui est naturellement la sienne dans le concert des nations. Une ambition légitime. Fallait-il pour autant nous en rendre dépendants ? Non.

 

Lire aussi : Pierre Vermeren : “Nos élites ont considéré l’islamisme comme une réaction sociologique à la pauvreté des banlieues”

 

On peut aussi se demander si nous avons encore des services de renseignements au point et efficaces. Comment avons-nous pu avaler la propagande chinoise sans rechigner ? N’avons-nous pas des expatriés capables de nous renseigner pour prévenir ces malheurs et anticiper ? Les exécutifs occidentaux ont-ils été intoxiqués ? Le 31 décembre, Blackrock rachetait pourtant des millions d’actions de Sanofi, en prévision – peut-être – de la crise mondiale. Les signaux faibles auraient dû déclencher une alerte noire. Le principe de précaution est le totem des classes politiques occidentales contemporaines. La seule fois où il aurait été vraiment utile, elles ont fait tout le contraire. Imprévoyants, les grands dirigeants européens et américains portent aussi une part de responsabilité dans les conséquences actuelles et à venir de l’épidémie de Covid-19.

La guerre que nous aurons à livrer à la Chine sera « hors limites », du nom du fantastique et brillant ouvrage de Qiao Liang et Wang Xiangsui. Elle ne sera pas directement militaire. L’exemple que la Chine nous donne est qu’un Etat ne doit pas renoncer à ses instruments de puissance et à ce qui garantit son indépendance et celle de son peuple. Soyons comme les Chinois : souverains et maîtres de nos destins.

 

Par Gabriel Robin

 

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest