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Le cinéma français est-il de gauche ?

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Publié le

9 septembre 2021

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Cannes 2021. Après un an de disette, la croisette a levé le rideau. Une palme d’or et deux micro-scandales plus tard, la France a crié cocorico. Titane, qualifié bêtement de « film transgenre » par Le Monde a remporté la Palme d’Or, Verhoeven a cru choquer en filmant des bonnes sœurs lesbiennes dans Benedetta et l’excellent Bac Nord a heurté les bonnes consciences par son parti-pris « pro-flic ». Le cinéma français est-il officiellement de gauche ?
cinema AW

En 2019, plus de 180 films d’initiative française agréés par le CNC (Centre National du Cinéma) ont inondé les salles obscures. À de rares exceptions près, le cinéma français est médiocre, répétitif, sans audace ni ambition, il n’inspire plus personne et la question même de savoir ce qu’est le cinéma l’émoustille autant qu’un rasoir dans les mains d’un taliban... Mais il n’est pas forcément de gauche, quoiqu’il semble pris en otage par cette idéologie.

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Cinématographiquement, il l’a été, un peu, avant Mitterrand, quand le pouvoir était de droite et qu’on appelait ça le « cinéma engagé » : Yves Boisset chargeait les flics dans Un Condé, rejouait l’affaire Ben Barka dans L’Attentat et « dénonçait » le racisme du Français moyen dans Dupont Lajoie. Costa-Gavras tapait sur la CIA (État de siège), Mocky moquait les cathos dans Un Drôle de paroissien et prêchait la révolte dans Solo. Ces cinéastes voyaient le monde en noir et blanc, mais on y croisait Piccoli, Montand, Bourvil, Ventura et Crémer. Boisset savait raconter une histoire, Costa-Gavras maîtrisait les tensions dramatiques et Mocky pouvait être drôle. En 1981, la gauche récupère les clés du pays et Jack Lang le carnet de chèque de l’État, les rebelles s’embourgeoisent, on finance les copains, on pétitionne et on s’indigne à tour de bras depuis le VIe arrondissement. L’imbécile Goupil s’imagine cinéaste, Guédiguian tente de croire que la gauche s’intéresse encore aux classes populaires et le film social devient dès la décennie suivante le genre préféré de la profession. Les bourgeois « fils de », comme Kassovitz et Cassel, s’engagent pour la cité, Cannes s’embrase, le nouveau siècle n’est pas loin et son cortège de navets.

Des Bobos subventionnés ?

Ce préjugé n’est pas totalement faux. Qui paye une place pour un film de Philippe Garrel ? Le réalisateur français sort un film tous les deux ans depuis 1968, que personne ne va voir. Son fils Louis, bon acteur, se met à la réalisation : La Croisade, son nouveau film présenté à Cannes cette année met en scène des bobos en prise avec leur gamin prêt à tout pour sauver la planète. C’est beau, ça coûte pas cher et ça rapporte des subventions, puisque les belles causes suffisent. Sinon comment expliquer l’attribution de cette aide à Titane en dépit d’un scénario aussi débile que confus ? [...]

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