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L’édito de Jacques de Guillebon : Changer pour durer

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Publié le

6 juillet 2018

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La gauche est comme un enfant. Sans cesse, chaque matin, il faut la remettre à l’ouvrage, et lui faire repasser ses leçons.

 

Comme elle ne comprend pas quelle pensée, sociale, politique et culturelle la droite est en train de développer et d’imposer, elle recourt précipitamment aux vieux schémas que sa mémoire embrumée a conservés pour essayer d’identifier la nouvelle menace.

Un paltoquet que l’on ne nommera pas – ce serait parfaitement inutile puisqu’il n’est que la figure contemporaine du journaliste opportuniste que les intellectuels du temps promènent en laisse et lâchent sur l’ennemi quand leurs intérêts l’exigent – s’est mis en tête de dénoncer à son tour la « maurrassisation » de la pensée politique dont nous serions, nous « petits marquis incorrects » avec quelques autres, le vecteur actif.

Cet homme qui selon toute apparence ne se fatigue pas à lire tient à opposer au Maurras, forcément sombre et sanglant, que nous soutiendrions, un lumineux Bernanos que nous ignorerions. Las ! Il suffisait d’ouvrir notre numéro d’avril pour constater que si Maurras il y a chez nous, ce n’est jamais que transmis, transformé, corrigé, bref guéri par Bernanos – mais encore par Pierre Boutang, Gérard Leclerc, Jacques Maritain, ou encore Jean-François Colosimo.

Aussi, nous apprendre que « Bernanos, contrairement encore à Maurras, ne resta pas, en 1945, impavide face à l’horreur soudain révélée des camps de la mort », c’est fort sympathique mais parfaitement imbécile. (On doute d’ailleurs que ce cher Bernanos dont après Sarkozy Macron, décidément fort original, a offert le Journal du curé de campagne au Pape quelques jours après que le « fils d’immigrés, noir et pédé » a sali l’Élysée demeurerait impavide devant quoi que ce soit de notre époque).

 

Lire aussi : Des hommes qui s’éloignent

 

La gauche est comme un adolescent. Prisonnière de la contemplation de son nombril, elle ne sait pas qu’elle ne sait rien, et que d’innombrables pans de la pensée lui échappent, qu’elle n’a appris ni par culture familiale, ni à l’école, ni même dans ses études qu’elle a cru supérieures. Elle ne sait pas quelle tradition politique occidentale court, sans cesse corrigée, rectifiée, améliorée, d’Aristote à Leo Strauss, Julien Freund ou Alasdair MacIntyre, qui essaie de penser l’articulation de la liberté avec le bien commun autrement que dans les schémas périmés du droit opposable de l’individu au Léviathan. Et que dans cette tradition on trouve aussi une partie de Maurras, celle de « l’autorité en haut, les libertés en bas », parfaitement digne de méditation et que l’art de la vraie transmission propre à la droite a de longtemps débarrassée de ses infamies racistes ou antisémites.

La gauche est comme une vieillarde. Enfermée dans ses souvenirs de jeunesse, son Alzheimer grandissant l’empêche de procéder au moindre aggiornamento

La gauche est comme une vieillarde. Enfermée dans ses souvenirs de jeunesse, son Alzheimer grandissant l’empêche de procéder au moindre aggiornamento et la mission qu’elle se croit confiée la ramène chaque jour qui passe vers des causes régressives, savoir l’indistinction des sexes, la négation de l’histoire, ou la découverte de la fragilité de la nature humaine.

De ce triangle diabolique, où naïveté, perversion et obstination s’entremêlent, il y a peu d’indices qu’elle parvienne à sortir jamais pour enfin entrer dans l’âge adulte. En quoi il est nécessaire que nous nous en débarrassions. Nous parlons bien entendu de cette idéologie qu’est la gauche, et non des personnes qui s’y sont, par paresse, lavage de cerveau ou faux bons sentiments, égarées, et à qui nous tendons la main. Il est temps, chers amis, rejoignez-nous.

 

Lire aussi : la stratégie de l’attention

 

Tout est en train de changer pour que tout redevienne comme avant. Comme avant le temps des idéologies totalitaires. Comme avant le temps des autodésignations identitaires. Comme avant le temps de la bouillie globale et de l’hybris babélienne. Comme avant le temps des puritanismes jumeaux, islamiques et libertaires, qui étranglent la parole et bâillonnent la pensée.

Tout est en train de changer pour que tout puisse durer encore.

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