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Rue Salazar

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Publié le

29 janvier 2019

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Salazar

[vc_row][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1548778615570{margin-right: 25px !important;margin-left: 25px !important;}”]António de Oliveira Salazar est un nom qui a fait couler beaucoup d’encre. Né il y a juste 130 ans, il aurait pu n’être qu’un universitaire modeste, enseignant l’économie et la finance. Mais c’était un homme de son temps. Un temps où les idées n’étaient pas seulement des mots mais où elles s’incarnaient… pour le meilleur ou pour le pire.

 

Salazar, une doctrine, une politique

 

Dans l’imaginaire moderne ce nom est associé à ceux de Franco et de Mussolini mais pour comprendre la pensée de ce dictateur portugais il faut dépasser ces rapprochements hâtifs.

 

Le Portugal, lorsque Salazar est appelé au pouvoir, connaît l’une de ses pires crises, tant économique que politique. Le nouveau dictateur veut refonder les institutions et l’État, dont la pérennité est compromise. En seulement un an il réussira son pari, équilibrera le budget et stabilisera la monnaie.

 

Lire aussi : Cauchemar dans la constitution

 

Les fondamentaux portugais, structure de sa doctrine

 

Pour fonder son régime il part de deux constats simples : le premier est que la pureté des lois est abstraite. Elles n’ont de valeur que par celle des hommes qui les appliquent. Le second est que seule la lente absorption par la société de principes permet d’imposer une révolution.

 

Son prisme d’analyse et de conception politique se base sur le concept d’« empirisme organisateur ». C’est-à-dire qu’il utilise les enseignements du passé et les modèles ayant fonctionné pour réorganiser la société et l’État portugais. En universitaire, il analyse la constitution portugaise afin d’extraire de la « façade » institutionnelle, qui ressemble à beaucoup de constitutions occidentales, « l’esprit constitutionnel » qui anime ces institutions.

 

 

De cet esprit constitutionnel Salazar tire des idées directrices « constitutives » de la société portugaise qui se traduisent politiquement par le besoin d’un État corporatif, c’est-à-dire d’un pouvoir central fort et d’une représentation de type organique.

 

Il affirme qu’il n’existe aucun État qui ne soit pas basé sur une conception philosophique. Il distingue très clairement qu’ « il y a pour les peuples et dans la conduite de leur vie collective du mal et du bien, de la vérité et de l’erreur, des doctrines de vie et des doctrines de mort » (7 octobre 1945).

 

Le salazarisme, un contre-totalitarisme ?

 

Salazar délimite la puissance de l’État en lui attribuant un rôle d’arbitre à rebours des conceptions totalitaires : l’État est le simple garant de l’intérêt national.

 

En posant des principes fondamentaux hors du cadre du débat, comme Dieu, la Patrie, l’Autorité, la Famille ou encore le Travail, avec sa célèbre formule « nous n’en discutons pas », il règle la question des conceptions philosophiques.

 

Il fustige d’un autre côté le « régime des partis » car il y voit le germe de la guerre civile. Soit une majorité l’emporte et impose sa « part de vérité » au détriment de celle de la minorité ce qui conduit à un gouvernement efficace mais a une nation divisée. Soit une coalition se forme autour de compromis politiques, ce qui engendre un gouvernement inefficace et un morcellement de la nation.

 

 

En posant des principes fondamentaux hors du cadre du débat, comme Dieu, la Patrie, l’Autorité, la Famille ou encore le Travail, avec sa célèbre formule « nous n’en discutons pas », il règle la question des conceptions philosophiques. En mettant en place un parti unique, il laisse le champ libre aux techniciens pour résoudre les problèmes techniques.

 

Le parti unique ayant pour seul intérêt l’intérêt national, il peut sans se renier accueillir et promouvoir toutes les propositions quelles que soient leurs provenances si elles vont dans le sens de cet intérêt.

 

Lire aussi : La démocratie directe : utopie contemporaine ou planche de salut ?

 

Au niveau économique il critique l’ultralibéralisme, estimant que ce dernier conduit à l’atomisation des individus et à la rupture du lien social. Il prône un système corporatiste basé sur la solidarité entre les acteurs plus conforme selon lui aux besoins de la société portugaise.

 

Loin des caricatures autoritaristes, la doctrine politique salazarienne s’approche donc plus d’une realpolitik à l’anglo-saxonne que de l’application de dogmes totalitaires.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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