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Saint Seiya : le massacre

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Publié le

23 juillet 2019

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Saint Seiya par Netflix ? Pour donner une idée aux béotiens du genre shonen nekketsu, c’est un peu comme si Fabien Ontoniente était aux commandes d’un remake de L’Aile ou la Cuisse avec Jamel Debbouze et Kev Adams reprenant les rôles de Louis de Funès et de Coluche. Histoire d’un massacre.

 

Révolutionnaire, l’anime tiré du manga Saint Seiya (Chevaliers du Zodiaque en français) de Masami Kurumada aura conquis les cœurs de tous les enfants nés dans les années 70-80 et au-delà. Poétique, romantique et violent, Saint Seiya parvenait à brillamment amalgamer des thèmes universels des grands mythes à une esthétique rétro-futuriste faisant côtoyer avec bonheur la Grèce antique (mais aussi les légendes slaves, nordiques et chinoises) et des éléments très contemporains. Ce récit fantastique, sorte de voyage initiatique d’un groupe de jeunes hommes prêts à se transcender, et même à accéder à de nouveaux niveaux de conscience inspirés par l’hindouisme ou l’orphisme, narre les aventures des chevaliers d’Athéna qui iront jusqu’en enfer pour protéger leur déesse et sauver le royaume des hommes.

 

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L’ensemble était porté par l’incroyable bande-originale composée par Seiji Yokoyama, lequel a emprunté à Wagner, au rock de Pink Floyd ou à Cerrone pour créer une musique aussi poignante qu’entrainante. Un dessin-animé adulte aux thèmes riches, jamais moraliste mais toujours moral. Les valeurs de l’amitié, du don de soi, du travail et du courage y étaient constamment mises en avant, avec une subtilité et une intelligence rares ; puisque les « méchants » l’étaient rarement pleinement, subissant des évènements ou se fourvoyant. Dans le remake concocté par Netflix – d’une grande laideur visuelle, contrairement à un autre manga refait en images de synthèse tel que le réussi Cyborg 009 sur la même plateforme -, point de grandeur : tout est raccourci, ringard et téléphoné.

Les valeurs de l’amitié, du don de soi, du travail et du courage y étaient constamment mis en avant, avec une subtilité et une intelligence rares ; puisque les « méchants » l’étaient rarement pleinement, subissant des évènements ou se fourvoyant.

Les combats sont trop courts et mal mis en scène, ressemblant à des cinématiques de Playstation III ; la musique n’a plus rien de remarquable ; le scénario est indigent et bâclé, notamment le Tournoi intergalactique qui se déroule dans un hangar vide plutôt que dans un stade comme dans la version originale ; et, last but not least, les personnages sont totalement dénaturés et ridicules. Ainsi de Shun d’Andromède, devenu une femme, alors que c’est justement son ambiguïté sexuelle qui le rendait intéressant, ou des chevaliers noirs transformés en grotesques brutes transgéniques quand ils étaient initialement les doubles maléfiques des héros.

 

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L’histoire originale ne pourra d’ailleurs en être que bouleversée, car Andromède est la réincarnation du dieu Hadès, qui comme chacun le sait est un homme. Bête et méchant, le Saint Seiya de Netflix va effrayer les fans des débuts et ne réussira pas à en conquérir de nouveau. Ni fait ni à faire. L’œuvre de Kurumada, subtile et dangereuse, méritait bien mieux.

Gabriel Robin

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