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Vers l’insurrection ? Le pouvoir est de moins en moins jugé légitime

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Publié le

4 décembre 2018

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Les Gilets Jaunes ne sont plus du tout les mêmes. Ils ont évolué. La violence n’est plus l’apanage des casseurs professionnels, black blocs et « jeunes des quartiers », elle est soutenue par de nombreux lambdas, par des gens qui n’avaient jamais protesté de leur vie.

 

Ces mêmes Français qui ont aussi voté pour installer et rendre légitime un système qui ne l’était pas. Une partie d’entre eux a même confié son destin à la technostructure depuis l’acte unique et Maastricht, a soutenu Emmanuel Macron par défaut ou en espérant que la vie s’arrange, que tout aille mieux. Quand l’ordre naturel est contesté, le désordre devient naturel. Une phrase qui pourrait résumer l’intensification du mouvement des « Gilets Jaunes », désormais ouvertement insurrectionnel, ou visant objectivement à l’instauration d’un climat insurrectionnel pour délégitimer le pouvoir.

La France mal élevée a pris conscience de sa force, elle s’est mise en marche, pour le pire et pour le meilleur. Oui, certaines images de dégradations furent choquantes. Ainsi des tags anarchistes sur l’arc de Triomphe, des attaques de boutiques sur l’avenue Kleber, ou de cet illuminé qui a tenté d’éteindre la flamme du soldat inconnu.

 

 

Du reste, des Gilets Jaunes ont passé le reste de la journée à protéger ce soldat inconnu qui à lui seul représente tous les Français, entonnant régulièrement la Marseillaise, comme partout ailleurs en France où le mot d’ordre semblait « on est chez nous et ici c’est à nous ».  Les violences ne se sont d’ailleurs pas concentrées dans les grandes métropoles. En Haute-Loire, dans des villages : des incendies et des dégradations.

Mais que sont ces violences en comparaison de la violence politique et économique des quarante dernières années ? Face à la destruction de nos instruments de souveraineté ? L’accroissement sans fin des inégalités d’existence et la mise à sac de la méritocratie ? L’immigration de masse jamais consentie ? Le désordre public permanent ? L’extension sans fin du domaine de l’inculture de la société du spectacle ? Le mépris pour le peuple ?

 

Depuis cinquante ans, les « exploits » des acteurs de Mai 68 font l’objet de commentaires élogieux et nostalgiques, et on voudrait aujourd’hui vouer aux gémonies ceux qui n’ont jamais pu s’exprimer librement, ceux qui ont dit adieu au langage ? Ce n’est pas la violence qui dérange les commentateurs, mais les raisons qui ont conduit à cette violence.

 

Comprenons que de nombreux Français ont littéralement dégoupillé. Ils n’en peuvent plus. Pourquoi respecteraient-ils un pouvoir qui convoque Kiddy Smile à l’Elysée mais n’a pas de mots trop durs pour ceux qui « vivent dans la galère » et qui se disent qu’à eux seuls ils représentent plus que « vos ministres et autres fils de » ? Quand on abaisse, on s’abaisse. La classe politique le subit de plein fouet : par sa propre faute.

Emmanuel Macron incarne physiquement la classe des loisirs, celle des jouisseurs, de plus en plus honni. Pour certains, il s’agit malheureusement de jalousie. Pour d’autres, on sent une volonté diffuse de faire corps, de faire communauté. Le « gilet jaune » permet d’être visible mais aussi de se regrouper dans une société où tous les liens naturels de solidarité ont disparu.

 

Lire aussi : La tentation autoritaire

 

Qui n’a pas eu des frissons en étant au côté de ses concitoyens pour hurler « on ne veut pas de votre monde » ? Au fond, les primo manifestants sont aussi là pour vivre quelque chose ensemble, pour connaître une première grande aventure collective à une époque qui n’en offre plus aucune, où les rapports humains se réduisent au travail et à la famille, parfois à quelques mots échangés avec la caissière du Prisunic.

Puisque l’élite n’a pas tendu de micro à la masse, a raconté son histoire sur un ton misérabiliste et parfois paternaliste, elle s’en est elle-même saisi. Depuis cinquante ans, les « exploits » des acteurs de Mai 68 font l’objet de commentaires élogieux et nostalgiques, et on voudrait aujourd’hui vouer aux gémonies ceux qui n’ont jamais pu s’exprimer librement, ceux qui ont dit adieu au langage ? Ce n’est pas la violence qui dérange les commentateurs, mais les raisons qui ont conduit à cette violence.

 

Lire aussi : Novembre 2018 et Gilets Jaunes : un anti mai 68 ?

 

Les « gilets jaunes » qui demandent la destitution du pouvoir sans parcours politisé préalable sont les grands sacrifiés : les hommes de 25 à 40 ans, provinciaux. Ils veulent la restauration du Politique au sens noble du terme, bien plus qu’une révision des hausses des taxes sur les carburants. Face à eux, une classe politique qui leur répond avec des additions et des soustractions.

Oui, les animateurs des gilets jaunes peuvent dire des bêtises, mais pas plus que certains ministres comme Marlène Schiappa ou Gabriel Attal, tous produits de la société du spectacle et du népotisme. La France se révolte anarchiquement contre la sortie de l’homme du monde. On ne peut que comprendre. Le refoulé national s’exprime. Il n’est ni de gauche ni de droite. On n’a pas toujours les mots pour le dire quand on est « mal élevé », mais on aime son pays comme sa mère parce qu’il est le seul. Rendez-nous la France. Tel semble le mot d’ordre. [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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