Dark romance : l’érotisme navrant de l’ère post-Metoo
Ceux qui ont connu les années 80 se souviennent de la littérature de gare – qu’on trouvait aussi dans les supermarchés, systématiquement placée en haut des rayonnages pour ne pas froisser les yeux chastes. Il y avait SAS, bien sûr, excellent mélange de prospective géopolitique et de pornochic, avec ses pin-up exotiques affublées de kalachnikovs, il y avait Brigade Mondaine et ses sujets bien graveleux (torchés par un Philippe Muray entre deux pamphlets sur Balzac), L’Exécuteur, franchise ultra violente qui nous venait des Etats-Unis, sans oublier la collection Harlequin qui faisait de la résistance, avec ses couvertures en relief et ses typographies chantournées – de la littérature de bonne femme mais qui faisait aussi rêver les petits garçons puisque les femmes y étaient systématiquement en pleine pâmoison sous leurs crinolines et gorge offerte à de mystérieux hidalgos richissimes. La littérature de gare était toute puissante, sous la houlette plus ou moins bienveillante de Gérard de Villiers, qui possédait une bonne moitié des titres : sans jamais renier son caractère purement commercial, elle était un formidable terreau d’expérimentation pour les jeunes écrivains. […]
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Élisabeth Pialoux : Parrains à tout prix
Elle aurait pu créer une marque de décoration ou de papeterie. Mais c’est dans le monde du cadeau qu’Élisabeth a trouvé sa voie. Avec Honorée & Co, elle propose d’honorer les liens entre parrains, marraines et leurs filleuls – en offrant un service qui conjugue attention, beauté et simplicité. Une idée née d’un besoin réel, et nourrie par un goût du beau transmis depuis l’enfance. […]
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Grand reportage : le Paris parallèle des glaneurs
C’est toujours la même chose. Si l’on veut prendre le pouls de la société parisienne qui galère, on file vers le nord. On prend la ligne 4 jusqu’à porte de Clignancourt, ou la 12 jusqu’à la porte de la Chapelle – si l’on est encore plus aventureux. De toute façon, c’est du pareil au même : entre les deux, le boulevard Ney se répand sur plusieurs kilomètres d’ordures, de fumerolles pestiférées vomies en chœur par les bouches d’égouts et de ces braseros abandonnés où couvent les cendres sales de l’hiver – quand ce ne sont pas quelques marrons miteux qui grelottent crapuleusement sous l’œil torve d’un échappé de Pondichéry. Le boulevard Ney est né d’une démolition, et il semble en porter encore les stigmates. C’est un boulevard-pansement, un boulevard-rustine, qui a du mal à cacher son passé honteux de fortification militaire de bas étage. En effet, il faisait partie comme tous les « Maréchaux » de ces fortifications édifiées par Adolphe Thiers en 1841 pour défendre les portes de Paris, à cette époque terrible où Louis-Philippe, notre plus piriforme monarque, craignait encore qu’on fît de la capitale le cimetière de ses molles ambitions. Étranglé au nord-ouest par les échangeurs autoroutiers, à l’est par les tours hideuses de la Pompidolie frénétique, le boulevard Ney garde de son passé militaire cette grisaille de chiendent, cette tristesse de fortin macabre. […]
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« Le Passé à venir » de Tim Ingold : générations entrelacées
Parmi les divers conflits qui hantent notre civilisation, il n’en est peut-être pas de plus latents et moins conscients que le conflit intergénérationnel. Les jeunes accusent les « boomers » de profiter du loisir de leur retraite, et ceux-ci les accusent en retour de paresse et de décadence. Retisser ce lien social moins politisé que les autres, c’est ce à quoi s’emploie dans un récent livre un penseur étonnant et inclassable, Tim Ingold, professeur émérite d’anthropologie sociale à l’université d’Aberdeen, également auteur d’une originale Histoire des lignes. […]
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Arnaud Florac… sort la sulfateuse
Quelle est la plus grande imposture éducative ?
Il y a deux plus grandes impostures éducatives ex aequo. La première, c’est l’éducation bienveillante. « Aimer l’autre, c’est exiger qu’il se dépasse », dit Rainer Maria Rilke. Éduquer, c’est conduire vers le haut. La seconde, c’est de faire croire que tout se vaut, que toutes les vies sont également intéressantes. Le monde actuel est plein d’adultes à qui on dit, comme à des enfants de deux ans, que les gribouillis de leur vie sont très jolis comme ça. Ils ne grandiront jamais. […]
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