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Le Top Films 2019

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Publié le

27 décembre 2019

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Surprise ou déception, 2019 a été une nouvelle fois été riche en cinéma, trop pour tout garder, il a donc fallu être exigeant. C’est parti pour le Top Films 2019.

 

 

5 / Mon Inconnue

De Hugo Gélin avec François Civil, Joséphine Japy, Benjamin Lavernhe.

Avec Mon Inconnue, Hugo Gélin, réalisateur du séduisant Comme des frères (2012) et du médiocre Demain tout commence (2016), relève enfin le défi de franciser la comédie romantique labellisée depuis une vingtaine d’années par le Néo-zélandais, Richard Curtis. De quoi mériter la cinquième place du Top Films 2019

 

 

Contrairement à l’écueil habituel, ici, le comique et le romantisme sont à parts égales, drôles et assumé, ni sarcastique ni beauf. Un cinéma d’adulte mais avec une âme adolescente, celle du premier amour. Sans prétention sinon l’audace d’assumer sa ligne, Mon Inconnue a de l’âme et du coeur, emprunte au conte de fées et aux comédies anglaises (notamment quand Gélin exfiltre Benjamin Lavernhe de La Comédie Française pour lui confier un second rôle hilarant et tout en nuance). À la fois tendre et convivial, il se permet même en filigrane d’esquisser une définition de l’amour : dans Mon Inconnue, la réalité du sentiment passe par des lettres qu’on n’enverra jamais et la flamme ne s’éteint que lorsqu’on ferme les yeux. Ouvrez-les et admirez.

 

4/ Trainé sur le bitume

De Craig Zahler Avec Mel Gibson, Jennifer Carpenter, Vince Vaughn

Le canevas est simple : deux policiers se voient suspendus pour usage abusif de la force après une arrestation musclée. À court d’argent, ils basculent alors de l’autre côté de la loi pour s’arroger une compensation et prennent en filature de dangereux braqueurs afin de s’emparer de leur futur butin.

 

 

Bénéficiant d’un découpage précis et d’une ambiance sonore très travaillée, Traîné sur le bitume dégage immédiatement une atmosphère lourde, âpre, presque asphyxiante. Si l’on croit deviner le programme, les pistes sont rapidement brouillées et la déflagration prévue devient incertaine. S. Craig Zahler va progressivement sulfater les codes du polar, non pour imposer un formalisme prétentieux mais pour accroître la dimension humaine de son film. Sa mise en scène est épurée et magistrale : chaque cadre est réfléchi, chaque découpage minutieux, aucune esbroufe, mais une maîtrise absolue de l’espace et du temps, qu’il s’agisse de filmer une planque depuis l’intérieur cuir d’une voiture ou une fusillade débridée à la OK Corral. Un magnifique film de genre, sombre et radical, qui présente une image désenchantée de l’Amérique, et met en scène cette classe moyenne qui fit Trump, une classe dépossédée sur tous les plans : politiquement, financièrement et culturellement.

 

 

Lire aussi : Le Flop films 2019

 

 

3/ L’Œuvre sans auteur

De Florian Henckel von Donnersmarck. Avec Tom Schilling, Sebastian Koch, Paula Beer.

À Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite, grâce à sa tante Elisabeth, l’exposition sur ” l’art dégénéré ” organisée par le régime nazi. Il découvre alors sa vocation de peintre. Dix ans plus tard en RDA, étudiant aux Beaux-arts, Kurt peine à s’adapter aux diktats du ” réalisme socialiste “. Tandis qu’il cherche sa voie et tente d’affirmer son style, il tombe amoureux d’Ellie.

 

Dans un film romanesque et flamboyant, Florian Henckel von Donnersmarck offre ici le miroir renversé de La Vie des autres (2007). Ce n’est plus l’homme qui s’initie à la vie au contact de l’art, mais l’art qui prend peu à peu naissance à partir des blessures infligées par la vie. Son écriture aussi brillante que précise conduit une narration sans temps mort sublimée par une mise en scène limpide et une photographie magistrale. Refusant l’esbroufe, le réalisateur allemand cherche seulement à faire naître l’émotion à chaque plan et à tout mettre au service de son histoire. Si la seconde partie perd un rien en intensité, la pureté du jeune couple l’emportant sur la passion initiale, L’Œuvre sans auteur n’en demeure pas moins parfaitement charpenté, passionnant, aussi beau que subtil, mené d’une main de maître et d’une main obéissant à un regard pur.

 

 

2 / Une Vie Cachée

De Terrence Malick Avec August Diehl, Valerie Pachner, Maria Simon 

Avec Une Vie Cachée, le cinéaste abandonne ses précédentes abstractions pour revenir à une structure plus classique où la narration reprend toute sa place. Il nous raconte donc l’histoire de Franz Jägerstätter, un paysan autrichien marié à Fani et père de trois petites filles qui refuse de prêter allégeance à Hitler. Accusé de trahison et reconnu coupable, il se retrouve passible de la peine capitale.

 

 

Construit comme une tragédie grecque, le premier acte renoue avec la splendeur picturale des Moissons du Ciel (1978. Tout n’est qu’harmonie dans cet écrin de montagne où la nature est encore la demeure de l’homme, rude, certes, mais aussi sublime et généreuse. La caméra de Malick y laisse flotter son objectif avec la légèreté d’un ange qui contemplerait la pureté d’un couple au jardin d’Eden. Les moissons rejoignent l’élégance d’un ballet russe, la montagne est majestueuse et la lumière relie ciel et terre. Malick ne discourt pas. Il filme, découpe, remonte et quand la guerre éclate, il l’annonce avec le bruit d’un bombardier succédant au vol d’un oiseau et par un truchement d’images d’archive. Si la guerre n’est jamais montrée, Malik filme la lutte intérieure comme une bataille véritable. Le Texan colle ses personnages pour nous transmettre au plus près leur feu et leurs tourments, il emploie le grand angle pour mieux nous immerger et le hors-champ pour saisir l’essentiel. Si Malick n’explique pas, c’est parce qu’il est doué de ce privilège de savoir imprimer l’invisible sur pellicule. Un chef d’œuvre.

 

1 / Lourdes

De Thierry Demaizière et Alban Teurlai

En installant leurs caméras à Lourdes, les réalisateurs Thierry Demaizière et Alban Teurlai sont allés à la rencontre des pèlerins, hospitaliers, malades, gitans, militaires ou prostituées. Ils ont écouté le murmure de leurs prières et capté leurs vies abîmées par l’épreuve, filmant Lourdes comme un grand théâtre anthropologique.

 

 

Ce film est une claque qui réveille les cœurs et les âmes au point de nous mettre un peu dans la situation de Moïse enlevant ses pompes devant le Buisson Ardent. Lourdes témoigne, Lourdes dévoile, et élève notre regard comme s’il s’agissait d’une flèche de cathédrale s’élançant vers le ciel. « Elle m’a regardé comme une personne regarde une autre personne », déclara Sainte Bernadette, et c’est précisément ce à quoi s’attellent les deux réalisateurs. Aussi la caméra se montre-t-elle d’une grande délicatesse pour recueillir les confessions en exploitant la technique pour mieux rendre perceptible l’impalpable. Dans une société aux appâts superficiels qui cache honteusement ses infirmes, Lourdes dévoile leurs âmes d’une beauté éblouissante. « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu », proclamait le Christ. Ceux qui verront Lourdes verront le reflet de Dieu dans le miroir des cœurs purs.

 

Arthur de Watrigant

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