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Sélectron : la saga mythique des Rocky

8 - Rocky V (1990)

Le moins connu, à juste titre et pourtant… Retour de John G. Avildsen (réalisateur du premier opus), retour de Bill Conti à la musique et retour aux source, les bas-fonds de Philadelphie où Rocky n’est plus rien, ce cinquième film était pourtant plein d’espoir. Mais rien ne marche. Rocky revient de Russie avec des séquelles physiques irréversibles. Ruiné, il devient entraîneur d’un champion en devenir, Tommy Gunn (et son affreux mulet). Scénario paresseux, mise en scène sans énergie, montage à la tronçonneuse, Stallone/Rocky n’a plus faim, il déprime. Le spectateur aussi.

https://www.youtube.com/watch?v=016ZGmKIlcs

7 - Rocky III (1982)

Certes la musique, Eyes of the tiger en tête, tutoie les meilleures bandes-son du cinoche. Mais dans cinéma, il y a aussi images… Rocky Balboa est aujourd'hui un champion respecté après sa victoire contre Apollo Creed, mais un petit nouveau très très méchant, Clubber Lang (Mr T. alias Barracuda dans L’Agence tous risques) lui lance un défi. Stallone/Rocky atteint de melonite aiguë (il faut voir sa kitschissime maison à colonnade) symbolise le pire des années quatre-vingt ricaines. Mégalo, non-écrit, affreusement interprété et déjà à bout de souffle. [...]

Dream horse : notre critique
Un petit coup de déprime ? Votre bonne femme qui vous a pondu une litanie de reproches en latin (ou votre mec qui une nouvelle fois a zappé la fête des mères) ou juste Marine Le Pen qui taxe Zemmour de radical en faisant un câlin à son chat ? On a le remède ! Le bon petit film « by a true story », comme c’est annoncé en générique d’ouverture avec tout ce qu’il faut d’émotions faciles mais sincères. L’histoire vraie, c’est celle de Jon Vokes, une Galloise qui, afin de s’affranchir de son quotidien morose, fonde un syndicat ouvrier pour entraîner un cheval de course. [...]
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Sélectron : les 5 livres pour prendre le large à peu de frais

5 - Bérézina de Sylvain Tesson (Michel Guérin)

Quand Sylvain Tesson rejoue la retraite de Russie en Sidecar, avec des amis russes et son complice le photographe Cédric Gras, tout prend des couleurs grandioses et tragiques, même lorsque nos quatre voyageurs gelés se contentent de se saouler à la vodka dans une taverne déserte à quelques verstes d’un champ de bataille. Avec ce pèlerinage sur les traces d’une déroute héroïque et cette méditation sur la geste de l’Empereur, Tesson parvient à nous faire sentir l’énergie invraisemblable de simples cordonniers ou paysans (nos ancêtres) partis contempler les bulbes dorés de Moscou après avoir asservi l’Europe. Devant tant de souffrances et d’éclat, on se sent reposé comme après trois mois de sieste en Corse et prêt à annexer la Belgique en septembre.

4 - O Révolutions de Mark Z. Danielewski (Denoël)

Auteur américain expérimental devenu culte avec La Maison des feuilles, Danielewski sort quelques années plus tard (2007 en France) O Révolutions, une machine littéraire complètement déjantée propre à donner le vertige au lecteur. Ce « road trip » amoureux de deux adolescents à travers les États-Unis est constitué de 360 pages de chacune 360 mots où sont répartis les monologues des deux amants qui se comparent en miroir à condition de tourner régulièrement le livre à 360°, comme le volant de la voiture qui les mène à la catastrophe. Virtuose, délirant, unique, un incroyable dépaysement littéraire. [...]

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Bertrand Burgalat, rêveur lucide

Si ce disque est l'antidote parfait à la morosité du confinement, il a pourtant été écrit avant que la peste pangoline ne déchaîne sa fureur sur un monde effaré. Ce qui en fait sa justesse, selon le principal intéressé : « Comme les chansons décrivaient des choses sous-jacentes, elles sont plus justes, car en lumière indirecte. J'avais très peur, quand le covid est arrivé, que nous soyons inondés de films, de livres et de chansons sur le covid, que chacun raconte sa petite expérience… Mais ce n'est pas du tout le cas, et tant mieux ! Peut-être que ce disque décrit-il très bien le monde dans lequel on est parce qu'il a été écrit un peu avant ». 

Dégagé sans outrance

Le premier single, « L'homme idéal », évoque notamment le mouvement #MeToo de façon caustique, mais tout en finesse, recueillant même les faveurs de la radio publique. « Les paroles de Laurent Chalumeau sont brillantes, pas du tout revendicatives. Aucun disque ne doit forcément parler du monde qui nous entoure, mais si on le fait, ce doit être différent de la manière dont on le ferait dans une conversation ou dans un tweet. Si j'ai des choses à dire sur la société, ce sera plutôt dans une tribune », affirme le barde, qui ne condamne pas forcément ceux qui adoptent une autre attitude. 

Une position équilibrée, alors que fait rage le débat sur la place des artistes, deux camps s'affrontant souvent de façon manichéenne, certains arguant que les artistes devraient se taire et se focaliser sur leur art, et les autres qu'ils devraient endosser un rôle d'éveilleur de consciences. « Chacun fait comme il l'entend. Pour ma part, m'occupant d'un label, je me retrouve au milieu d'une pluralité d'opinions que je dois respecter, et les artistes du label n'ont pas à se sentir engagés par ce que je pourrais penser, par exemple, de Xavier Bertrand. Chaque opinion est intéressante, quelle que soit la profession exercée, mais il n'y a pas de métier qui rende ce que l'on pense plus valable ». 

Dénué de snobisme, Bertrand Burgalat pense justement que le grand public a une fidélité envers les artistes qu'il aime que n'auront jamais les branchouilles, les hipsters, et autres girouettes trop agitées par l'air du temps

Disques-balises

Homme de lettres offrant régulièrement des tribunes, Bertrand Burgalat a aussi publié un livre sur sa vie avec le diabète, un mal qui l'affecte depuis l'âge d'onze ans, Diabétiquement vôtre (Calmann- Levy), mais, s'il est un lecteur assidu, il n'est pas pour autant idolâtre de la chose littéraire : « J'ai plus un rapport au livre qu'à la littérature. Je n'ai pas de livre de chevet, de livre qui a changé ma vie, même si je lis beaucoup d'essais et quelques romans, je trouve d'ailleurs très forts, par exemple, ceux de Jean-Pierre Montal. De disques, oui », nous dévoile-t-il, avant une courte rétrospective des disques qui ont bouleversé sa vie : « Je vais remonter à Daphnis et Chloé de Ravel ; Meddle de Pink Floyd, en particulier à cause d'« Echoes » ; Pet Sounds des Beach Boys ; Autobahn de Kraftwerk ». Sobre. 

Une époque refusant d’admirer

« L'époque est très passéiste, note le musicien. J'ai tendance à ne pas m'intéresser à certaines choses qui sortent aujourd'hui parce que je ne suis pas assez passéiste pour m'y intéresser. Que ce soit dans le design, ou dans l'esthétique générale, on cherche quelque chose que l'on connaît, parce que ça nous rassure, mais il faut en même temps qu'on nous dise que c'est moderne. Je pense que ce qui accentue cela, c'est que de nos jours, l'admiration est perçue comme une faiblesse. Dire que des artistes ont eu une grande influence sur nous passe très mal. Ce qui fait que les gens ont beaucoup de mal à s'affranchir de leurs admirations. Ils en restent prisonniers. Tous les artistes qui ont fait avancer la musique sont ceux qui revendiquaient ce qui avait pu les marquer : les Beatles avec le rock des années 50, les Stones avec le blues. Or, aujourd'hui, aimer admirer est assez mal perçu. Cela m'a frappé quand Bertrand Tavernier est mort. Je n'avais jamais remarqué à quel point il y avait un tel clivage, qui date de son premier film. Le fait qu'il ait été respectueux d'une tradition du cinéma français l'a mis complètement à l'écart de certains groupes ; le fait qu'il ait toujours aimé faire partager ses admirations a empêché beaucoup de considérer que ce n'est pas seulement un cinéphile, mais aussi un grand cinéaste ». [...]

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Sélectron : les 5 livres pour faire fuir vos voisins de plage

5 - Pogrom d’Éric Bénier-Bürckel (Flammarion)

La carrière prometteuse du jeune et talentueux Bénier-Bürckel fut sans doute dynamitée par ce roman qu’il publia à juste 33 ans, d’une violence rare, admirable ne serait-ce que pour la prouesse de style et de provocation. L’auteur sera relaxé en 2006 après une accusation de provocation à la haine, ce qui était un peu le thème de son livre : un jeune écrivain se laisse entretenir par une riche héritière qu’il méprise afin de profiter de cette situation pour mûrir son œuvre. Le narrateur le vouvoie et décrit son quotidien humiliant, maniaque, rempli de haine et d’inspiration, rythmé par le black metal de Dark Throne. Virtuose et propre à dégoûter les plus ravis des aoûtiens.

4 – Vue sur l’ossuaire d’Antoine Volodine (Gallimard)
Lire en bord de mer ce Vue sur l’ossuaire (éléments de claustrologie surréaliste) devrait vous dégager l’horizon. Dans l’univers post-exotique développé avec génie par Volodine, Maria Samarkande fait mine de ne pas reconnaître l’agent qui la torture pour l’interroger après sa fuite du camp, et pourtant, ce Jean Vlassenko fut son amant et complice. Lui-même, toujours épris, la malmène le plus délicatement possible. Se déploient en miroir les contes noirs qu’ils ont écrits ensemble. Certains s’achèvent ainsi : « Finalement, un matin, un mélèze scié de travers se déséquilibre dans une direction imprévue, et Pfitzmann sent qu’il est sur la trajectoire. Il comprend que, s’il ne bondit pas sur le côté, il sera réduit en bouillie. Et il ne s’écarte pas. » [...]

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Scène rock islandaise, le rock de la terre noire

Il y a définitivement quelque chose entre le rock et l'Europe septentrionale. On se demande parfois comment ces pays d'humbles pêcheurs et de triste culture protestante ont pu accoucher d'une scène musicale aussi virtuose, comme si l'électricité là-bas avait des qualités particulières, comme si les hivers à rallonge et la solitude des grands espaces n'offraient d'autre issue pour leurs habitants que l'hystérie du rock'n'roll. 

Si la Suède et la Norvège se sont spécialisées depuis longtemps dans les excès néo-romantiques du black metal, l'Islande était passée jusque-là sous les radars, seulement auréolée du succès de son unique vedette, Björk, et de quelques actes isolés comme les disques lumineux de Sigur Rós. Pourtant, depuis quelques années, tout a changé : sur ce caillou offert aux tempêtes et encore cerné de mythes, une nouvelle génération a vu le jour : des hordes de gosses se sont soudain emparés de guitares pour produire une musique radicalement de son temps, c'est-à-dire radicalement passéiste, arrangée avec ce qu'il faut de désespoir et de singularité pour en faire la bande-son de l'Europe Terminale. [...]

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Voyage au bout de l’enfer : notre critique
Élevés ensemble dans une petite ville de Pennsylvanie, Michaël, Nick et Steven partent pour le Vietnam. Faits prisonniers, les trois amis parviennent à s'échapper grâce au courage de Michaël qui exploite à son avantage la roulette russe à laquelle ses gardes le soumettent. Puis le destin les sépare : aucun d'entre eux ne sera désormais le même. Steve perd une jambe et se renferme sur lui-même. Seul Michaël revient au pays. Il décide finalement de repartir chercher Nick, porté disparu au Vietnam. [...]
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Sélectron : nos films mafieux préférés

5  - La Nuit nous appartient (2007)

De James Gray, avec Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg, Robert Duvall

New York, fin des années 80. Bobby est le jeune patron d'une boite de nuit branchée appartenant aux Russes. Avec l'explosion du trafic de drogue, la mafia russe étend son influence sur le monde de la nuit. Pour continuer son ascension, Bobby doit dissimuler ces liens auprès de sa famille : seule sa petite amie, Amada est au courant ; son frère, Joseph, et son père, Burt, sont des membres éminents de la police new-yorkaise...


https://www.youtube.com/watch?v=MiA49CR2r_A

Oui le scénario n’offre guère de surprise et oui James Gray ne radine pas sur l’emphase. Et alors ? Rien ne nous oblige à être objectif et que celui qui n’a pas de chouchou se dénonce immédiatement au risque de se voir offrir un abonnement à Limite. Oui La Nuit nous appartient souffre d’imperfections. Mais quel souffle, quelles émotions et quelle efficacité ! Gray connait ses classiques, pioche allégrement chez Shakespeare, Kurosawa et Friedkin, transcende le polar pour l’amener chez les Grecs, offre des scènes d’anthologies et ouvre son film avec Joaquin Phoenix chaloupant sur Blondie pour se diriger vers Eva Mendes en train de se chatouiller l’entrejambe. Au diable les pisses-froid.



4 - Les Affranchis (1990)

De Martin Scorsese, avec Ray Liotta, Robert De Niro, Joe Pesci

Depuis sa plus tendre enfance, Henry Hill, né d'un père irlandais et d'une mère sicilienne, veut devenir gangster et appartenir à la mafia. Adolescent dans les années cinquante, il commence par travailler pour le compte de Paul Cicero et voue une grande admiration à Jimmy Conway, qui a fait du détournement de camions sa grande spécialité. Lucide et ambitieux, le jeune homme va grimper peu à peu les échelons… [...]

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