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Les critiques musicales de mars

TARENTELLE ÉLECTRIQUE

Cavalluccio de Lalala Napoli, La Curieuse - L’Autre Distribution, 14 €

Populaires en Calabre et à Naples au XVIIIe siècle, les tarentelles – danses traditionnelles et formes musicales associées – possédaient une dimension thérapeutique dans la région des Pouilles, au sud de l’Italie. Depuis dix ans, le groupe Lalala Napoli explore ses racines italiennes imaginaires à travers le Naples fantasmé de François Castiello, chanteur accordéoniste. En sondant les profondeurs de la transe, du galop de la tarentelle, des parades rituelles d’anciennes technos napolitaines, six voix masculines scandent des hymnes à la liberté, d’humeur sauvage et picaresque. Imaginez Rossini convié de cavalcades calabraises en sérénades amoureuses dans l’entrelacs de mémoires anciennes et de sonorités nouvelles. Parmi le chant, l’accordéon, le violon, la batterie, la guitare et la contrebasse, s’élève le timbre strident de la Ciaramella, un instrument étrange : vingt-deux centimètres de bois de figuier apparenté à un petit hautbois qui fait retentir sur l’ensemble une couleur ancestrale. Réussissant une parfaite alchimie entre musique du monde et rock progressif, Cavalluccio représente une « tradition musicale du futur ». Alexandra Do Nascimento [...]

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Dimitri Naïditch / A.A. Williams : L’art de la reprise

Travail de composition préalable, hardiesse des arrangements, improvisation libre autour de la partition originale de Wolfgang Amadeus, tout concourt à l’émergence d’une lecture judicieusement réappropriée. Dimitri Naïditch est l’un des seuls pianistes à mener une carrière de compositeur de jazz et d’interprète classique à égalité, ce double parcours lui permettant d’aborder un tel matériau selon une perspective idéale.

Une générosité absolue

Mozart occupe une place unique dans l’histoire de la musique, probablement parce qu’aucun autre compositeur n’allie de cette manière la puissance d’un génie hors norme avec une âme aussi radieuse. Cette générosité absolue transparaît chez Naïditch, véhiculant l’esprit précoce et prolifique de Mozart, l’aspect visionnaire d’une écriture où symphonies, sonates, opéras et concertos sont portés au degré de perfection que l’on sait. Dans le monde du jazz, Dimitri Naïditch est réputé pour sa virtuosité, son enthousiasme proche de l’émerveillement et son extrême gentillesse. Cette notion d’amusement supérieur, signature de Dimitri, consonne avec le style mozartien, et la liberté du jazzman la remet à l’honneur quand il arrive que les interprétations classiques trop formatées l’étouffent. [...]

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Soul : notre critique

Soul devait couronner le grand retour de Pete Docter à la mise en scène. Après le succès de Là-haut et de Vice Versa, le plus existentialiste des artistes de Pixar entendait bien mettre la barre plus haut en choisissant le thème le plus casse-gueule possible : la mort. 

On voyait bien sur le papier comment Soul avait tout pour être un chef-d’oeuvre : la confrontation entre l’univers libéré du jazz et l’au-delà régi par des lois immuables, un discours un peu méta qui évoque les difficultés de points de vue au sein des grandes entreprises (pour un animateur de Pixar, le monde est une grande entreprise), et une ambition graphique qui voulait se mesurer à l’histoire du dessin animé et de la représentation problématique du paradis et des âmes… [...]  

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Le cercle rouge : notre critique

Un truand marseillais, un détenu en cavale et un ancien policier mettent au point le hold-up du siècle. Le commissaire Mattei, de la brigade criminelle, leur tend une souricière. On ne redira jamais assez que le noir chez Melville se compose d’une multitude de teintes. La fatalité et le désespoir inondent son cadre, mais l’espoir se révèle par le hors-champ et c’est une chose d’autant plus visible avec cette nouvelle restauration en 4K. Dès les premières minutes, d’une précision admirable, qui voit des personnages silencieux dans une voiture puis dans un train, l’image toujours granuleuse offre une densité des noirs sublime et des contrastes d’une finesse rare qui révèle les interstices où tremblent les sentiments. [...]  

Lire aussi : Sound of metal : notre critique

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Lettre au cinéma français

Tu nous fais honte. Ce n’est pas la première fois, mais vendredi lors du grand raout annuel de « ta grande famille » comme tu aimes le claironner, ton spectacle était d’une dégueulasserie ignoble. Comme toute la société, tu souffres de la crise sanitaire. Pas plus que les autres, peut-être même un peu moins, mais les autres tu t’en fous alors qu’ils sont tes principaux argentiers, souvent malgré eux. Tu l’as oublié, ou peut-être même ne l’as-tu jamais su, « ces gens-là », ceux que tu montres du doigt avec mépris, ceux à qui tu t’arroges le droit de montrer ton cul, constituent la raison même de ton art. Sans eux, tu n’es rien, même pas un nom au-dessus d’un code-barre. Tu cries partout que les salles doivent rouvrir mais les spectateurs ont juste pour toi le visage d’un ticket de caisse à la séance de 9h à Châtelet-les Halles. Une avance sur recette.

Le spectateur, tu t’en fous. Tu ne parles que de toi. De tes récompenses que tu n’as jamais eues, de ta peau trop noire pour être représentée ou trop ridée pour être filmée, de ton sexe soi-disant dominé oubliant au passage que le proxo n’a pas de statut parce que vendre son corps au nom du prolétariat est tout aussi misérable que de faire la pute auprès du grand patronat. Tu hurles ta souffrance de ne pas pouvoir travailler alors que c’est de ne plus voir ta gueule sur les écrans qui t’insupporte. Tes tournages continuent alors que les bistros comme les musées continuent d’être fermés. Tu convoques les maux des autres pour épaissir les tiens, de préférence ceux qui sont loin pour ne pas avoir à les enjamber quand tu iras essayer des fringues de grands couturiers. Tu rends hommage aux disparus ignorant même ce pourquoi tu dois les célébrer. [...]

Jurassic Park : notre critique

Bonne nouvelle : les Jurassic débarquent sur Netflix. Pour ceux qui sortiraient de vingt-sept ans de confinement : en 1994, Steven Spielberg adapte un roman de Michael Crichton. L’histoire est simple et grandiose : un vieux milliardaire réussit à cloner tout un bataillon de dinosaures pour créer un parc d’attractions géant. Jurassic Park, c’est autre chose que Beauval et son panda. On marche avec des brontosaures, on se fait chasser par un T-Rex, et si, évidemment, les plans sans accroc n’existent pas, les vélociraptors ouvrent les portes.

Lire aussi : Sound of metal : notre critique [...]

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César 2021 : Adieu les cons

Dès le générique, un surprenant parfum de rêve pointe son nez. Philippe Noiret, Alain Delon, Romy Schneider, Simone Signoret, Jean-Paul Belmondo, Jean Marais, Godard apparaissent successivement à l’écran, les images d’archives défilent de longues secondes, et on se prend presque à sourire. Réveil brutal, Marina Foïs, la maîtresse de cérémonie, débarque sur scène habillée en paillettes Tati et ramasse une crotte devant un parterre de starlettes masquées, attablées comme au Lido. Depuis la bande-annonce diffusée quelques jours plus tôt qui se terminait par un pet, l’ambiance est au pipi-caca. Elle claironnait les jours précédents vouloir trouver le « bon équilibre entre danse, dénonce, déconne » : on a surtout vu le deuxième, et ce dès l’ouverture, sublime de bêtise. « Un virus, euh pardon, une virus. En fait, non. Au début on l’a appelé « le Covid », mais, quand on a compris que ce serait très, très long et très, très chiant, on l’a mis au féminin.

Jean l’apostat

C’est la poésie qui incarne l’idéal que poursuit votre héros, comme état de grâce et comme genre littéraire. Quel est votre rapport personnel à la poésie ?

À l’adolescence, quand on découvre la littérature, la poésie occupe souvent le haut-rang de nos préférences. Comme beaucoup, j’ai lu fiévreusement, à cet âge, Baudelaire ou Rimbaud, Laforgue ou Nerval, etc. Plus tard, au moment d’écrire, il faut trouver sa forme littéraire. J’ai écrit quelques poèmes, sans persévérer. Le roman, longtemps en concurrence avec les autres genres, s’est imposé. C’est pourquoi je n’ai jamais totalement souscrit aux critiques violentes de Gombrowicz, Kundera et Muray contre la poésie. Certes, le lyrisme est souvent creux, les rimailleurs légions et le snobisme irrécusable, mais si on dépasse ces dangers-là il n’y a aucune raison de mépriser la poésie. Le poème fixe un instant, une sensation, une tristesse ; le roman les disperse dans une totalité plus large.

Quel est votre jugement sur la poésie contemporaine ?

Je connais des poètes contemporains, mais je ne me risquerai pas à porter un jugement sur la poésie contemporaine. Qu’il existe des poètes comme Barbarant ou Cornière, par exemple, prouve que la poésie est vivante. À L’Incorrect, vous connaissez Gwen Garnier-Deguy (et son captivant Alphabétique d’aujourd’hui). La poésie s’insinue dans les romans, dans certains journaux intimes, des essais, des nouvelles, des chansons. Dès lors que le vers s’est libéré des contraintes de la prosodie, ne mesurant plus ses pieds ou se dissolvant dans la prose, il était couru d’avance que la poésie risquait la disparition. Pourtant elle tient encore, mais sans beaucoup de lecteurs.

Y a-t-il un lien entre la disparition de la poésie comme genre et la dépoétisation de l’environnement ?

Il est possible, en effet, que l’indifférence pour la beauté de la nature ou des villes (on les couvre d’immondices) rejoigne le désintérêt pour la poésie. Si l’on n’éduque pas à la beauté, on se retrouve avec des individus uniquement préoccupés de confort. C’est l’âme qui s’atrophie, donc la poésie. Je radote mais j’aimerais dire, une fois encore, que le triomphe de la science (admirable par certains côtés et lui-même, par d’autres côtés, poétique), ce triomphe, donc, se fait, en partie, contre la perception littéraire du monde. Il n’est pas étonnant que les transhumanistes ne veuillent augmenter l’homme que par son cerveau : la sensibilité (la poésie) est une affaire de vie, de longueur de temps. [...]

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L’Incorrect

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