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Le leg des géographes

Écrivain voyageur et romancier de talent, Laurent Maréchaux arpente la planète depuis plusieurs décennies. Il rend aujourd’hui hommage, dans un livre richement illustré de plus de 150 documents, à dix-huit grands géographes connus ou moins connus qui ont tiré les traits de la planète depuis Homère, Hérodote, Ératosthène et Strabon. Quelques belles figures françaises s’y détachent. Connaissez-vous par exemple Jules Marcou ? Né en 1824 dans le Jura, il devient géologue, émigre en Amérique, épouse une riche héritière et réalise la première carte géologique des États-Unis en 1855.

Lire aussi : Le couteau entre les dents ![...]

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Art contemporain : du recyclage à la série d’usine

L’art spéculatif est le cancer de l’art. Dévoiement d’une profonde perversité de la passion de la collection d’œuvres, la spéculation permanente qui ronge le marché de l’art détruit la créativité. Il n’y a plus de sacré. Le profane est vandalisé, souillé par les imposteurs et les falsificateurs. Au moins reconnaitra-t-on à Koons, Hirst et les plus grands noms de l’art assimilé à un placement financier, l’intelligence acide du cynisme assumé : ils créent sur mesure des vanités pour grandes fortunes persuadées que leur aisance financière leur octroie l’immortalité, à l’image du rutilant et vulgaire crâne de diamant conçu par l’artiste britannique.

Ces super-prédateurs des portefeuilles des milliardaires désirant décorer leurs résidences secondaires de tableaux et statues pensées pour en mettre plein la vue aux barmaids de Mar-a-Lago et aux derniers yuppies de Wall Street ont aussi leur lumpenprolétariat provincial, médiocres suiveurs et faussaires qui reproduisent en plus petit et plus minable les concepts des stars du genre afin que les moins riches parmi les riches puissent eux-aussi épater … leurs comptables et leurs dentistes en visite.

Un « collectionneur » souhaitant garder l’anonymat le confessait : « Si j’ai choisi d’investir dans l’art c’est avant tout pour 2 choses : tout d’abord disposer d’une décoration unique, signée par l’artiste et qui m’assure que, via le prix payé, ceci est justifié. Et la deuxième raison : croire en le succès de celui-ci et qui un jour peut-être, permettra à ce pari d’être fructueux. »

Ainsi, en 2012, le jeune Léo Caillard faisait grand bruit avec son exposition « Hispters in Stone », dont l’idée était de rhabiller le statuaire antique à la façon des hipsters – petite sous-culture urbaine déjà ringarde -. De bon goût ou pas, telle n’est pas ici la question puisque cette exposition de 2012 était déjà sortie … en 2009 sous le nom de « Ganymede », création du duo scandinave formé par Michael Elmgreen et Ingar Dragset. Les deux hommes avaient alors eux-aussi rhabillés des statues classiques de marbres, les affublant de slips, chaussettes ou tee-shirts…

Les critiques littéraires du mois #37 2/2

PANORAMA DÉCADENT

Le Jardin des supplices et autres romans d’Octave Mirbeau, Robert Laffont / « Bouquins », 1 380 p., 32 €

Comme c’est vieilli, Mirbeau ! Tant mieux, d’ailleurs : on a l’impression, à le redécouvrir dans le « Bouquins » que publie ces jours-ci Pierre Glaudes, de remonter en pleine époque décadente, amatrice d’humour noir, de pourritures, de voluptés morbides (Le Jardin des supplices, ce bréviaire de la luxure et de l’immoralité). Mirbeau, contestataire indomptable, sera toujours un satiriste impénitent, et parmi les quatre romans rassemblés ici, on trouvera bien sûr le fameux Journal d’une femme de chambre, cette dénonciation de la rapacité des classes supérieures et de l’inhumanité de la société bourgeoise. Est-ce si vieilli, au fond ? Sur la forme, en tout cas, pas du tout. Adepte du bric-à-brac, des romans-puzzle composés à partir d’articles pré-publiés dans la presse, Mirbeau s’avère être un inventeur de formes audacieux, un rénovateur du roman, précurseur des narrations éclatées. Il écrit l’un des premiers romans en auto : La 628-E8 (son immatriculation), étrange récit-périple sur les routes d’Europe du Nord, mélange de vitesse, de paysages, d’impressions et de propos à la volée, souvent très drôles. Quant à Dingo, son ultime roman, il n’est pas basé sur sa voiture, mais sur son chien… Quatre livres à lire ou relire, savamment présentés par Glaudes dont les introductions sont une mine de renseignements sur le contexte, sur la littérature de l’époque et sur l’auteur. Jérôme Malbert [...]

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The Singing club : notre critique

Il y a un indéniable savoir-faire anglais en matière de comédie pour ménagères. À partir d’un fait divers ennuyeux au possible – une chorale montée par des femmes de militaires qui commence dans l’amateurisme et finit par jouer dans une salle prestigieuse de Londres – le réalisateur de Billy Elliott, succès surprise des années 2000, tisse un petit film agréable, qui jongle souplement entre les genres et tire parti de son contexte plutôt finement.

Lire aussi : Le pays de la violence : notre critique [...]

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Peter Handke : Noble Nobel

Handke vit en France depuis trente ans. Né de père allemand et de mère de la minorité slovène autrichienne, ayant grandi en Allemagne, en Autriche, puis vécu en France, aux États-Unis, dans différents pays, c’est la France qu’il a choisie pour patrie d’adoption. Il n’en demeure pas moins un écrivain de langue allemande, héritier d’écrivains de langue allemande. C’est pourquoi sa langue peut heurter nos oreilles, nos consciences. Il raconte des histoires mais ne se raconte pas d’histoires. Handke est un écrivain qui pense, ou peut-être plus, un penseur qui écrit. Un écrivain qui interroge sans cesse, et à longueur de livres, les mots, la langue, leur vérité, leur sagacité.

Handke saisit une idée et la taille comme un bloc de marbre. Il tourne autour de ce qu’il veut faire dire aux mots en cercles concentriques jusqu’à les cerner, les épuiser, et leur faire avouer. Tel l’aigle, il prend son temps et pique quand il faut. Ou bien encore telle l’araignée tissant sa toile, il paraît s’éloigner chaque fois de sa cible, mais sans jamais la quitter des yeux, pour offrir une diversité de points de vue et d’aperçus des multiples facettes d’une même idée, d’un même personnage. L’écriture de Handke n’est pas linéaire, elle est concentrique, redoutablement efficace. Il fait penser, pour cela, à son compatriote Thomas Bernhard, la dimension ironique et excessive en moins. [...]

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Entretien avec Jean-René Van der Plaetsen, prix Renaudot des lycéens

Ancien Casque bleu, Jean-René Van der Plaetsen, en deux romans, a su renouveler la figure du soldat dans la littérature, à la lumière des guerres récentes ou actuelles. Le Métier de mourir est un huis-clos au sein d’un check-point où les drames de la grande Histoire se révèlent sur un point perdu de la carte et du temps, pour rejoindre le tragique éternel de la condition humaine. Durant trois journées de mai 1985, à un avant-poste au sud du Liban chargé de protéger la frontière d’Israël des attaques du Hezbollah, un jeune Français ardent, Favrier, qui s’est engagé parce qu’il était fasciné par la destinée d’un camarade libanais venu se battre et mourir ici, s’entretient avec un vétéran charismatique, Belleface, qui ne cesse de citer L’Ecclésiaste, rumine un passé terrible et commence de s’attacher au jeune homme comme à un fils adoptif.

Rescapé de Treblinka, légionnaire en Indochine, officier de l’armée israélienne, « le Vieux » porte en lui toutes les secousses sanglantes du séisme passé et voit se lever dans le désert l’assaut islamique contre l’Occident. Un livre puissant, à la fois abrupt et visionnaire, sec et ambitieux, qui redonne tout son éclat au sacerdoce du soldat.

Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de l’homme réel dont la destinée vous a inspiré le personnage de Belleface ?

Lorsque mon grand-père maternel, l’homme dont j’ai brossé le portrait dans La Nostalgie de l’honneur, me raconta, il y a bien des années de cela, l’histoire de Belleface, je m’étais promis que j’essaierais, un jour ou l’autre, de rendre justice à ce héros inconnu qui, en réalité, était Roumain, et non Polonais, et ne s’appelait ni Ariel Perlman ni Belleface. Son histoire abracadabrante est à peine différente de celle que je relate. Mais comment la raconter sans dévoiler tout le suspense du Métier de mourir ? Je vais la résumer en restant évasif. Juif, ayant survécu par miracle dans un camp de concentration situé en Roumanie alors que toute sa famille était assassinée sous ses yeux, sauvé par des catholiques, cet homme avait été enrôlé juste après la guerre dans l’armée israélienne naissante. [...]

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Le pays de la violence : notre critique

John Frankenheimer n’est pas un cinéaste à la mode. Pire, il est un cinéaste souvent oublié, à cheval entre les époques, en l’occurrence les années 60 et 70. Bien moins connu que les moviebrats des années 70’s - Coppola, de Palma, Scorcese, Friedkin, etc. - il n’en demeure pas moins qu’il reste l’un des réalisateurs majeurs des années 60, époque durant laquelle il réalisa certains de ses meilleurs films, notamment sa « trilogie de la paranoïa » constituée de Un crime dans la tête (1962), Sept jours en mai (1964) et Seconds (1966).

A la fin des années 1960, il est au sommet de sa carrière. En 1970, il réalise L’année de la violence (I walk the line pour le titre original). D’une mise en scène très sobre, presque classique, il filme l’Amérique profonde, une région du Tennessee qui est restée figée au lendemain de la Grande Dépression. La scène d’ouverture, le passage d’une voiture d’un shériff, sur la musique entêtante de Johnny Cash, devant des maisons vétustes habitées par des gens immobiles, fossilisés, est une plongée immédiate dans ce territoire inhospitalier, où tout s’est arrêté. [...]

Jacques Terpant et Jean Raspail : Les deux Cavaliers

C’est la rencontre de deux mélancolies. Celle des couleurs automnales du dessinateur Jacques Terpant avec celle des mondes bleus perdus de Jean Raspail. Le croisement de deux maîtres de l’onirisme, inventeurs d’espaces gigantesques par la plume : ou trempée dans la gouache, ou trempée dans l’encre. Des maîtres qui nous libèrent de ce corset infernal qu’on appelle la vie et qui n’est en réalité que sa singerie, les villes modernes, leur grisaille, leur enfermement, leur limite. Car le vrai conservateur est le seul aventurier, de la meilleure aventure, la gratuite, la libre, la noble, qui s’ouvre des horizons inconnus seulement parce qu’ils sont déjà contenus dans son intérieur.

Donc, d’abord, « sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l’ouest qui n’était plus gardée » et aussitôt la chevalerie renaquit : de ces hommes pleins de sens du devoir, absurdes paladins comme aurait dit Aragon, que Jean Raspail a fait héros déserteurs et quêteurs de confins, Jacques Terpant, merveilleux bédéiste, tire des images sans égales, qui font rêver les enfants et tous ceux qui ont décidé de le rester ou que la fatalité a fait rester tels : bref, tous ceux qui ont envie de mourir pour rien sinon la conservation d’un monde d’avant que l’époque abolit.

Lire aussi : Jacques Terpant : Splendeur et misère du neuvième art[...]

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