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Igor est un infirme moteur cérébral, qui lutte pour son indépendance par le travail et une fréquentation assidue de la philosophie. Un jour, il manque d’être renversé par Louis, un croque-mort désabusé. Commence alors un périple chaotique et survolté, où la naissance d’une amitié accompagne la guérison de ces deux hommes écorchés par l’existence. S’il aborde sans pudeur des thématiques aussi difficiles que celles du handicap et de la solitude, ce film laisse pourtant l’impression d’un éclat de rire qui balaye toutes les horreurs de l’existence. [...]
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Après un premier film prometteur quoiqu’un peu raide, La Mécanique de l’ombre, qui louvoyait entre barbouzerie et billard à trois bandes de la République, quoi de mieux pour Thomas Kruithof que des Promesses tenues ?
C’est chose faite avec ce second long qui en conserve la tension, la froideur de surface et le goût pour les hommes dans des étuis. La politique comme jeu de forces opposées y est cette fois-ci envisagée à un échelon local, juste avant une élection municipale et l’attribution par l’État d’un budget conséquent pour rénover les Bernardins, cité en déshérence livrée aux marchands de sommeil et à la gabegie générale. Encore faut-il que la maire de cette ville du 93 (jamais nommée, mais le film est tourné à Clichy-sous-Bois) parvienne à convaincre les décideurs étatiques du Grand Paris que sa municipalité est solvable et la cité autre chose qu’un tonneau des Danaïdes, sachant qu’une association de copropriétaires boycotte le paiement des charges pour protester contre l’inaction de la maire. Celle-ci, Clémence (Isabelle Huppert), doit passer la main à sa première adjointe, mais son directeur de cabinet, Yazid (Réda Kateb), issu des Bernardins, décèle un accroc dans la volonté originelle de sa patronne : un ponte du Grand Paris lui transmet une alléchante proposition de portefeuille ministériel, qu’il va mettre en balance contre l’abandon de la subvention aux Bernardins. [...]
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Il y a une atmosphère tarkovskienne, rétro-futuriste, dans votre roman, qui tient beaucoup à cette banlieue terminale d’Union Soviétique où se déroule l’action. Avez-vous un lien particulier avec la Russie ?
Je n’ai aucun lien particulier avec la Russie, si ce n’est la fascination qu’elle exerce sur moi. L’ex-URSS est un formidable terreau pour l’imaginaire, non seulement à cause de la richesse incroyable de la littérature et du cinéma russes, mais aussi à cause de toute la symbolique de la chute qui est attachée à l’URSS – symbolique qui est incarnée dans la moindre rue, dans le plus obscur quartier de la moindre ville. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est aussi le lieu d’évènements proprement hors-normes comme Tchernobyl.
Le décor est donc naturellement puissant et évocateur. Gigantesque comme un titan tombé à terre, comme un continent brisé. Mais il y a plus encore, il y a la faune incroyable qui peuple ce continent. Héritière des grands romans russes, dépositaire de cette âme tordue que traquaient les Dostoïevski, les Boulgakov ou toute une cohorte d’écrivains maudits. [...]
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Surprendre, rajeunir, réconcilier. Sous des motifs fallacieux, la World Company est devenue la Woke Company. Rappelant par trop l’ancien monde, les contes se doivent donc d’être réécrits et repensés à l’aune des blessures narcissiques des minorités diverses et variées. Loin de défendre la diversité, Disney poursuit en réalité une œuvre de normalisation idéologique du patrimoine immatériel occidental, amputé de ses aspects les plus intéressants. Les nains du chef d’œuvre du génie Walt Disney n’étaient, en effet, sûrement pas des êtres humains atteints de nanisme … mais les fiers représentants d’une espèce essentielle du folklore germanique comme de nos inconscients collectifs. N’en déplaise à l’égocentrique Peter Dinklage, nain le plus célèbre du monde pour son rôle dans Game Of Thrones, Blanche Neige n’a jamais été le véhicule de préjugés « validistes » ou « racistes ».
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C’est un conte-type qui répond aux critères de classification du folkloriste finlandais Anti Aarne. Collectée par les frères Grimm, l’histoire de la princesse Blanche-Neige était connue sous différentes versions dans l’ensemble du monde germanique et scandinave.…
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L’Incorrect numéro 73
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