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The Innocents : fantastique Norvégien

On peut estimer que le cinéma de genre se porte plutôt mal, et on aura probablement raison. Dégradé par les superproductions pour ados et autres franchises régressives, anesthésié par des trucages numériques toujours plus inoffensifs, cette forme artistique semble avoir toutes les difficultés du monde à se réinventer. Même ses plus ardents défenseurs semblent parfois incapables de s’attaquer au genre sans user de prétextes intello-chics, comme si la peur et l’inquiétante étrangeté consubstantielles au fantastique étaient désormais un domaine réservé à une population acnéique, et qu’on ne pouvait plus traiter de la chose qu’avec les gants d’une certaine ironie. Et puis, au détour d’un festival ou d’une projection presse, on reprend espoir, grâce à Eskil Vogt, le scénariste du très talentueux Joachim Trier, cette sorte de Cassavetes norvégien dont on a déjà dit tout le bien qu’on en pensait dans un numéro précédent.

En effet, The Innocents, son deuxième long-métrage, est un véritable coup de maître. Durant deux heures, tout le cinéma fantastique qu’on aime est là : premier degré, sérieux comme un pape, filmé au plus près des corps et d’une réalité sociale abrasive – et surtout perturbant de la première à la dernière seconde. Eskil Vogt n’est pas là pour le fan service (cette fâcheuse manie qui consiste à devancer les souhaits attendus des spectateurs). Non, il sait à quoi sert le fantastique : nous pousser dans nos retranchements, nous confronter à nos propres repères moraux. [...]

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Un scandale d’État : gâchis
Stéphane Vilnier, un journaliste de Libération, est contacté par Hubert Antoine, ancien indic des stups, qui l’informe qu’un de leurs responsables les plus hauts placés orchestre un trafic de drogue à grande échelle à son profit. Stéphane se lance alors dans une enquête qui le mettra sur les traces des secrets les plus sombres de la République. Thierry de Peretti revient sur grand écran avec un thriller intense mais décevant. [...]
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Pour toujours : un peu de Chardonne

Un couple d’homosexuels romains aux sentiments éreintés par quinze ans de vie commune se voit confier les enfants de la meilleure amie d’un des deux hommes, hospitalisée. Les défis posés par cette nouvelle responsabilité vont éprouver encore plus l’union vacillante tout en lui conférant une nouvelle justification. L’homosexualité est un thème récurrent du réalisateur Ferzan Ozpetek, qui la pratique lui-même. Tout en posant certains problèmes moraux, le film ne sombre néanmoins jamais dans la propagande LGBT. [...]

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Station opéra : les noces soporifiques de Figaro
Qui dit « woke », dit-il vraiment « éveillé » ? À l’opéra plus qu’ailleurs le mot semble trompeur. Voici que l’Anglaise Netia Jones, metteure en scène très acclamée dans son pays, nous sert du Mozart à la sauce féministe, avec un résultat on ne peut plus soporifique. Fade jusque dans le propos idéologique, sa nouvelle production des Noces de Figaro au Palais Garnier est d’un ennui mortel. Le comble, pour un « opera buffa » où il ne devrait pas y avoir un instant de répit, pur chef-d’œuvre d’horlogerie comme seul le XVIIIe siècle, tellement plus drôle et brillant que le nôtre, en avait le secret. Ni l’analyse appuyée des conflits homme-femme, ni la mise en abyme prétendument originale – mais combien de fois déjà vue – dans les coulisses d’un théâtre, ne suffisent à entrainer le public dans quelque chose qui ressemble au tourbillon d’une « folle journée ». [...]
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Frédéric Beigbeder : bilan provisoire

Un barrage contre l’Atlantique est écrit en aphorismes, pourquoi ?

Ce ne sont pas des aphorismes, lesquels sont des phrases autonomes, des maximes. J’admire les aphorismes de Chamfort ou La Rochefoucauld, mais ce n’est pas ce que j’ai voulu faire. J’ai écrit des phrases connectées entre elles. Peut-être n’est-ce pas évident au début, peut-être y a-t-il quelques aphorismes, mais très vite, on doit s’apercevoir qu’on est dans la tête d’un narrateur, que les phrases sont soudées, jusqu’à progressivement atteindre la fusion totale. C’est une expérience un peu formelle, pour changer.

Pour réinventer votre façon d’écrire ?

C’est un peu prétentieux de le dire comme ça, mais le roman doit évoluer. On ne va pas, en 2022, écrire des romans comme au XIXe siècle.

Lire aussi : Michel Houellebecq : prophète de la fin

Ce que fait Houellebecq…

Houellebecq a une fascination pour les grands romanciers russes, Dostoïevski notamment. Il a l’ambition folle de tout dire dans un livre, d’y contenir le monde entier : la politique, le terrorisme, la mort, la maladie, l’amour. Je n’ai pas cette ambition ! Et c’est bien que nous ne soyons pas dans le même registre, que l’on écrive des choses très différentes, tout en étant amis et en publiant le même jour. « Mon passé m’envoie des SMS » : c’est une des premières phrases et elle résume assez bien le livre. [...]

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Petite Solange : l’inaccomplie

Après Petite fille, Petite maman, Petite soeur, voici Petite Solange, avant début mars (comment attendre ?) Petite nature… En deux ans, l’épidémie de petites fait symptôme : le cinéma français ne veut pas grandir ou alors tout doucement, le cinéma français ne veut pas de masculin ou alors dans les marges. Désir d’avenir, désir de riquiqui. Le féminin devient la boussole mignonne de la représentation, vraie ou fausse (Petite fille), unique ou dédoublée (Petite maman). Mais de ceux que l’on a vus - fille/maman/Solange - seuls le Lifshitz et le Sciamma, malsains et/ou retors, feignent l’insignifiance, le Ropert n’y parvient jamais, car il est pour sa part intrinsèquement et absolument insignifiant.

Pourquoi Solange, 13 ans, ne parvient pas à réciter sa poésie en classe de français ? (Arrêt sur image, titre en surimpression : Petite Solange). C’est ce que le film va « démêler » (terme inadéquat ici). Le regard à hauteur d’enfant ne saisit rien qui vaille ; la famille nantaise, à la fois inter- et permittente du spectacle, se fissure ; Papa libraire musical trompe Maman actrice de compagnie subventionnée. Il y a de l’eau, sous les ponts où l’on se jette, dans le gaz d’un scénario volatil. Le frère aîné s’éloigne, la meilleure amie garçonne comprend sans comprendre. Solange sombre dans la dépression, et le film ne l’accompagne pas, restant confusément fade et mignonnet, même lorsqu’il s’agit de filmer une tentative de suicide. [...]

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Johanna Hogg : scruter l’intimité
Le Souvenir, c’est d’abord une toile de Fragonard qui deviendra l’emblème d’une relation douloureuse et passionnée au début des années 1980, celle qu’entretiendra la réalisatrice Joanna Hogg avec un jeune homme trouble, porté sur le mensonge et l’héroïne. Une relation qui finira tragiquement et dont la réalisatrice ne se remettra jamais totalement. Toute sa vie durant, elle cherchera à comprendre les mécanismes qui l’ont amenée à aimer un tel individu, et surtout à fermer les yeux sur ses aspects les moins tolérables. The Souvenir, son dernier film en date projeté au dernier festival de Cannes et produit par Martin Scorsese est d’abord un film tentant de répondre à cette question simple : peut-on aimer ce qui nous consume ? [...]
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Les comics wokes : anatomie d’un flop

Après Disney, Marvel ou Netflix, c’est DC Comics qui est récemment passé à l’heure « woke ». Et quoi de mieux pour rentrer dans la danse que de le faire avec l’une des figures emblématiques du studio : Superman. Super héros, virile, blanc, hétérosexuel, il est la figure parfaite à transformer et déconstruire.

De ces vieux attributs datés, il fallait donc passer à quelque chose de plus jeune et dans l’air du temps, en l’occurrence un Superman (le fils du Superman d’origine, mais qui reprend le costume de héros du paternel) qui dans le civil est avocat pro-migrants et militant activiste pour la cause climatique. En privé, il n’est rien de moins qu’un super-héros bisexuel. [...]

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L’Incorrect numéro 73

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