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Sacré Greenpeace : atterrissage foireux d’un activiste pendant le match des Bleus

Ce mardi 15, alors qu’allait débuter le match France-Allemagne, l’association de protection de l’environnement Greenpeace a décidé de faire des siennes. L’un de ses militants a joué les voltigeurs. En parapente avec l’inscription « Kick out oil » (« dehors le pétrole »), il est arrivé au-dessus de l’Allianz Arena de Munich. Après avoir heurté un câble portant une caméra, l’oiseau vert a perdu le contrôle, est descendu à toute vitesse et a frôlé les tribunes, avant d’atterrir tant bien que mal sur le carré vert. Le tout pendant l’échauffement des joueurs. C’est ce qu’on appelle tomber de haut.

https://www.youtube.com/watch?v=PnX6633UlvE

Le but de l’action était de dénoncer l’un des sponsors de l’Euro : le constructeur automobile Volkswagen. « Notre demande : arrêtez de vendre des voitures diesel et essence mauvaises pour le climat » s’explique l’organisation. Cela n’en reste pas moins une énorme boulette, d’autant plus que l’activiste a blessé deux hommes dans sa chute. Dans un entretien qui a suivi la rencontre, Didier Deschamps a confié sa peur d’avoir « frôlé le drame ». Et d’ajouter « Quant à nous, sur le banc avec Guy (Stéphan), on s’est réfugié un peu… J’ai une petite bosse, parce que j’ai tapé un peu le haut du banc. ».  L’incident n’a heureusement pas déstabilisé les joueurs français qui ont gagné le match 1-0.

Certains ont cru que l’incident avait empêché le genou à terre des Bleus, mais il n’en est rien. De leur propre initiative, les joueurs ont décidé de ne pas le faire : « le genou par terre, c'était une décision collective. On part du principe que si on doit le faire, toutes les nations doivent le faire avec l'appui de l'UEFA, a indiqué Hugo Lloris sur RMC. C'est le cas en Premier League, où le mouvement a été ensemble et solidaire. Sur cette compétition, c'est moins le cas ». Finalement le genou à terre, c’est Greenpeace qui a dû le faire en s’excusant non sans ridicule sur Twitter, avec l’écriture inclusive qui va bien. Des excuses qui battent de l’aile. [...]

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Damien Rieu face au pitbull à Rolex

Pour quelles raisons avez-vous interpellé le garde des Sceaux samedi dernier ?

Je n’ai pas du tout interpellé le garde des Sceaux, puisque c’est lui qui est venu à ma table. Il me reprochait de l’avoir attaqué sur ses boutons de manchette. La polémique part du fait que j'avais fait un tweet il y a 15 jours pour me moquer de sa tenue de colleur d’affiche où il portait une Rolex et des boutons de manchette, et où il collait d’une manière totalement fantaisiste. Je me suis donc moqué de sa tenue et de cette communication. Ça lui est resté en travers de la gorge, il est revenu à la charge une seconde fois et là j’ai répondu.

D’après-vous que cherche-t-il à montrer en descendant coller des affiches dans la rue, en prenant un café au marché et en venant à votre encontre ?

Il est tout simplement à 10% dans les sondages, c’est un peu la panique chez En Marche. Alors ils essayent de faire des coups, c’est pour cela qu’ils sont venus à Péronne, pour cela aussi qu’il y a eu l’altercation avec Ruffin, ils essayent de créer le buzz pour faire décoller leur campagne, mais ils n’y parviennent pas.

Lire aussi : Dupond-Moretti : le boss de fin du booming

Vous lui avez notamment reproché d’avoir défendu nombre de criminels, mais cela peut faire partie du métier d’avocat. Que lui reprochez-vous principalement ?

Je ne lui reproche pas d’avoir défendu qui que ce soit, je lui reproche de s’en vanter, d’être fier d’avoir défendu Abdelkader Merah, le frère de Mohamed. On peut faire son travail, on n'est pas obligé d’en être fier. A partir du moment où il déclare être fier de défendre Merah, il prend un statut de militant. Il a même défendu la mère du terroriste qui a une grande responsabilité dans la radicalisation de ses fils. Il a attaqué très violemment le père d’une des victimes, il s’est comporté de manière immonde durant ce procès. On ne peut pas être ministre de la Justice et avoir déclaré sa fierté d’avoir défendu un tueur d’enfant juif. [...]

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François Rollet : « L’écologie doit viser l’amélioration du cadre de vie des gens »

Pourquoi avoir créé votre collectif ?

Nous avons créé cette association fin 2020 avec plusieurs jeunes de différentes régions de France et de différents horizons. Notre constat était simple : l’écologie au sens noble du terme était accaparée par les chantres de l’écologie politique. Nous avons donc lancé Action Écologie, qui réunit aujourd’hui des centaines de milliers de sympathisants et plusieurs milliers de donateurs – que je souhaite remercier – à travers la France. Nous sentons au quotidien, et ce depuis le lancement de l’association, un véritable engouement autour d’Action Écologie. Notre ambition est simple, devenir la première association en France, défendant une écologie responsable et ancrée dans nos territoires, indépendante de tout parti politique et de toute subvention publique.

De plus, nous sommes à la croisée entre le laboratoire d’idées, puisque nous publions des études d’experts sur des sujets importants de l’écologie – notre dernière étude porte sur les éoliennes –, et le mouvement d’action puisque nous avons lancé une pétition pour demander l’interdiction de nouveaux projets éoliens en France. Nous souhaitons ainsi incarner une écologie qui part de nos territoires et rassemble tous les Français de bonne volonté.

Nous préférons valoriser le paysan que Greta Thunberg. Le premier incarne pour nous l’enracinement, l’humilité, la sagesse. La seconde incarne plutôt la globalisation, la prétention et l’irresponsabilité

Chez Action Écologie, notre mouvement repose sur quatre piliers fondamentaux : dénoncer et démasquer les impostures écologiques ; transmettre la France que nous aimons ; valoriser les solutions respectueuses de nos paysages et de nos traditions ; et mobiliser les Français soucieux d’une écologie responsable.

Quelle vision de l’écologie portez-vous ?

Pour nous, l’écologie doit viser l’amélioration du cadre de vie des gens. Des fortunes sont souvent dépensées pour des résultats minimes – je pense à la lutte contre les émissions de CO2 – alors que nous croyons qu’il serait bien plus utile de tout faire pour rendre nos villes plus belles et plus agréables à vivre, par exemple en réintroduisant du végétal dans nos villes. La ruralité doit servir de modèle aux villes sur ces sujets-là. Personne n’aime vivre dans un environnement bétonné, marcher sur des trottoirs jonchés de déchets ou encore se baigner dans une mer polluée. [...]

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Henri Quantin : éviter la confusion entre l’homme et le prêtre

Vous consacrez un gros ouvrage non seulement aux fautes de l’Église vis[1]à-vis de la pédophilie, mais aussi et surtout à la récupération inique faite par ses contempteurs. Pour commencer, est-ce qu’on n’en a pas marre de parler de pédophilie ?

Si on compare au virus, le sujet est redevenu presque original ! Plus sérieusement, si parler de la pédophilie consiste à se complaire dans des récits sordides, voire à jouir par procuration, je suis d’accord avec vous. Si c’est ajouter un volume à ce que Bloy appelait « la balistique des lieux communs de l’apostasie » (c’est parce que les prêtres ne sont pas mariés, c’est parce que la chasteté crée des frustrés à la chaîne, c’est parce qu’Anne Soupa n’était pas primate des Gaules), je vous suis aussi. Mais, justement, il ne faut pas abandonner le terrain aux récupérateurs en tout genre. Au-delà du fait divers, toutes les affaires m’amènent à parler du mystère du Mal, de la différence entre la personne de l’Église et son personnel, du rapport toujours tendu entre la nature et la grâce, de l’oubli des enjeux spirituels du charnel…, du catholicisme, en somme, quand il n’est pas réduit à une ONG. C’est le double sens de mon sous-titre : sans fin, le procès médiatique jusqu’au ras-le-bol, certes, mais sans fin aussi, le mystère du Mal qui rend l’Église pleine de souillures. Ce ne sont pas les numéros verts « SOS pédophilie » affichés sur toutes les portes qui changeront les choses.

Vous citez Benoît xvi qui écrivait que si la pédophilie est une maladie qui frappe des individus « pour qu’elle puisse devenir si active et s’étendre ainsi, il a aussi fallu un environnement spirituel dans lequel les fondamentaux de la théologie morale, le bien et le mal, étaient mis en doute au sein même de l’Église ». À quoi, où et quand remonte la faute de l’Église, selon vous ?

Il est bon, en effet, de commencer par préciser que Benoît XVI n’a jamais prétendu que la crise de la théologie morale expliquait tout. Certains lui ont fait sur ce point des procès malhonnêtes, qui démontraient surtout qu’ils ne l’avaient jamais lu. Pour la faute de l’Église, il faut bien distinguer deux choses : les abus sexuels en eux-mêmes et la tendance à les dissimuler ou à en minimiser la gravité. Des clercs indignes, il y en a évidemment toujours eu. Il suffit de lire Le livre de Gomorrhe, écrit au XIe siècle par saint Pierre Damien : directeurs spirituels qui abusent de leurs dirigés, clercs qui se confessent mutuellement après avoir « répandu la semence » ensemble – Pierre Damien distingue quatre manières de le faire, je laisse le lecteur imaginer – et peut[1]être même évêques « qui se souillent avec des quadrupèdes » !

Dans les attitudes des clercs, s’aligner sur le monde plus que sur l’Évangile est une tentation permanente, avec ou sans papes Borgia

Benoît XVI n’ignore donc pas, évidemment, que la pédophilie des clercs n’est pas née au XXe siècle. En revanche, il repère à partir des années 50, y compris dans les séminaires, un relativisme moral qui va triompher de plus en plus dans les années 60-70. On est étonné de voir à quel point certains commentateurs autorisés passent absolument sous silence cet « environnement spirituel » et préfèrent tirer sur leurs cibles anachroniques habituelles : la psychorigidité morale, le néo-thomisme et, bien sûr, le jansénisme. On les sent prêts, plus de trois siècles après, à prêter main-forte aux opérations de Louis XIV pour déterrer les cadavres. À propos de Preynat, Mgr Decourtray écrivait aux parents d’un scout abusé, futur co-fondateur de La Parole Libérée : « Le “coupable” n’est qu’une victime que je vais tenter de libérer ». Les guillemets en disent long sur sa vision du mal.

Que l’Église se modèle sur l’esprit du temps, « c’est à peu près toujours sa faute la plus grave », écrivez-vous. Est-ce cela qui lui est arrivé au cours des 70 dernières années, plus que naguère, ou différemment ?

« Ne prenez pas pour modèle le monde présent », disait déjà saint Paul, qui se souvenait que le Christ était, selon saint Luc, « signe de contradiction ». « Contra dicere », c’est parler contre : cela exclut de caresser les puissants dans le sens du poil ou de transformer les sondages d’opinion en nouveau magistère. Dans les attitudes des clercs, s’aligner sur le monde plus que sur l’Évangile est une tentation permanente, avec ou sans papes Borgia. En revanche, l’ampleur du relativisme envers le contenu du dépôt de la Foi est sans doute propre à notre modernité. Chesterton constatait une rupture : à l’hérétique un peu honteux, qui tentait encore de montrer que sa doctrine était compatible avec la tradition, s’est substitué un hérétique fer de l’être, qui sourit au public en guettant les applaudissements. La différence serait donc, comme Étienne Gilson le disait de l’après-concile, que nous sommes désormais dans « un temps où le laïc ne sait plus ce que croit le prêtre qui lui parle ». C’est aussi le moment où la pastorale a cessé de parler du sexe comme le lieu d’un combat pour une sanctification. Au lieu de cela, silence prudent pour ne pas paraître démodé ou soumission aux slogans de la libération et de l’épanouissement personnel.

Lire aussi : Enquête : l’Église en banqueroute ?

Votre livre tourne finalement autour du « cléricalisme », terme remis à la mode pour s’en défier par François. Quel est le cléricalisme hier et aujourd’hui, est-il un, ou se déguise-t-il sous divers manteaux ?

« Le cléricalisme, voilà l’ennemi » ! On se souvient du cri de Gambetta. Au XIXe, le sens était clair : moins il y aura de prêtres, mieux la société se portera. Je rappelle au pape François le mot d’un auteur qu’il cite par ailleurs volontiers, Léon Bloy : « Cléricalisme est un mot vague et lâche, une pourriture de mot que je rejette avec dégoût. » Je veux bien que le mot puisse avoir un sens différent aujourd’hui, visant l’aura excessive du prêtre – nouveau combat périmé – mais on est en droit de s’étonner que la critique soit reprise sans examen par une bonne partie de la presse chrétienne. À croire certains, la solution aux abus sexuels serait que tout le monde appelle son curé Bernard. Quand l’appel à lutter contre le cléricalisme est un slogan consensuel à l’intérieur de l’Église, cela signifie sans doute que le mot n’a plus aucun sens. Ou alors le cléricalisme nouveau est celui des équipes paroissiales qui sont aussi autoritaires que les anciens curés qu’elles dénoncent[...]

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Jérémy Bouhy : « Ce sont 65 millions de Français qui vont s’agenouiller à Munich »
Les Français vont s’agenouiller ce soir. Que cela vous inspire-t-il ? Un sentiment de honte. La semaine dernière, de nombreux observateurs soulignaient que lorsque le président de la République était giflé, c’est tout le pays qui l’était avec lui. Je crois que l’analogie s’applique aux gestes et attitudes de l’Équipe de France de football, qui a […]
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La Marche des fiertés à l’heure de la non-mixité

Ce samedi 12 se déroulait à Lyon la 25ème Marche des fiertés. Pour l’occasion, 12 000 personnes – 30 000 selon les organisateurs – étaient réunies pour célébrer leur diversité, leur non-conformisme, leur minorité. Toutefois, si la manifestation a cette année fait parler d’elle, c’est surtout pour les critiques qu’elle a reçues quant à son organisation.

Le concept de non-mixité, dont les milieux universitaires se sont emparés depuis plusieurs mois comme l’avait révélé la présidente de l’UNEF Mélanie Luce sur Europe 1, était au cœur du dispositif. Coûte que coûte, il fallait mettre en avant les minorités parmi les minorités, et ils ont pour cela organisé le cortège en différentes zones, chacune étant réservée à un groupe minoritaire particulier. Ainsi pouvions-nous trouver en tête de cortège « les queer racisé.e.s », suivis des handicapés, des lesbiennes, des transsexuels, non-binaires et intersexes. Un « Camion Keep Smiling » par ci, un « Tracteur SOS homophobie » par là. Pour clore ce joyeux défilé, le dernier compartiment, dit « cortège mixte » regroupait les divers soutiens, ralliés à la cause ou simples sympathisants. On n’arrête pas le progrès.

Pour ces mouvements égalitaristes qui condamnent le patriarcat et plus largement tout type de sociétés inégalitaires, ce besoin de hiérarchisation peut paraître surprenant. Une hiérarchie atypique d’ailleurs, puisqu’elle mettait au sommet de la pyramide les plus malheureux, ceux qui cumulent le plus de handicaps sociaux, qui se sentent les plus persécutés au quotidien, bref la minorité des minorités, les victimes des victimes. De même, les partisans de l’inclusion pratiquent la ségrégation, « au nom du bien ». Allez comprendre. [...]

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Etat des lieux saints
Dominique Reyné, directeur général du très libéral think tank Fondapol, s’entoure de dix spécialistes pour écrire un livre apte à répondre, ou du moins à susciter des interrogations fondamentales sur l’Église catholique et les communautés chrétiennes et leur place au sein de « l’équilibre mondial ». Comment doit-on comprendre l’Église et comment elle-même doit-elle se comprendre, en Europe et ailleurs ? Philosophes, historiens, professeurs et intellectuels de tout acabit ont travaillé cette analyse qui demeure toutefois éloignée de l’étude purement théologique ou philosophique, et qui a à cœur d’exposer des phénomènes et des mouvements de société ayant conduit au christianisme contemporain. [...]
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L’alcool, bientôt prohibé ?

L’idée de l’étude serait d’inciter les Français à prendre conscience des dommages de l’alcool par un renforcement de la loi Evin, une campagne publicitaire et une éducation à la santé du grand public. Pensez-vous que les Français puissent réellement intégrer ces mesures comme ce fut le cas du tabac ?

On ne peut pas du tout comparer l’alcool au tabac pour la simple et bonne raison que ce n’est pas le même mode de consommation. On ne fume pas une cigarette de la même façon qu’on boit un verre de vin. Ne pas boire plus de deux verres de vin par jour est le discours tenu par les élus de la vigne et du vin. Tout ceux avec qui j’ai discuté depuis que le rapport est sorti sont d’accord pour dire qu’il ne s’agit pas de la même chose : le plaisir, le partage ne sont pas les mêmes, ni le rapport à la culture, à la tradition, à l’histoire. Les Français y sont donc très attachés et je connais beaucoup de gens qui n’étant pas des consommateurs de vin considèrent tout de même que c’est l’image de la France.

Ces incitations ne feraient-elles pas réellement diminuer la consommation d’alcool, selon vous ?

Une diminution de la qualité certainement, mais pas de la quantité. Il faut imaginer les trafics illégaux parallèles qui se mettront en place, si l’on pousse l’idée jusqu’au bout. Pensons à la prohibition des années 20 aux États-Unis. Hormis pour Al Capone et autres gangsters qui ont mis en place des trafics illicites, ça n’a eu aucun effet bénéfique. Les personnes les plus aisées, elles, continuaient à boire du champagne, du bordeaux, du bourgogne et du vin de qualité alors que les populations les plus simples s’enivraient au vin frelaté, sans en limiter la quantité. Pour en revenir au tabac, les professionnels de santé ne cessent de dire que sa consommation a baissé en France, ce qui est relativement vrai mais ils se fondent sur la consommation de tabac acheté dans les réseaux traditionnels. Ils occultent totalement le tabac de contrebande et celui acheté dans les pays frontaliers. Il va se passer exactement la même chose si l’on augmente les taxes sur les produits alcoolisés.

Ce serait naïf de penser que les Français vont boire moins. Cette mise en place d’augmentation des prix du marché va avoir énormément d’effets pervers

En résumé, cela va créer une rupture entre les gens de classe élevée et les modestes. Les foyers les plus élevés vont continuer à consommer les vins de leurs choix alors que les autres devront revoir leur consommation à la baisse. Ce serait naïf de penser que les Français vont boire moins. Cette mise en place d’augmentation des prix du marché va avoir énormément d’effets pervers[...]

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L’Incorrect numéro 73

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